Black Knights Inc. - Derrière la façade de leur magasin
de motards se cache une équipe élitiste d'opérations spéciales, à
laquelle sont confiées les missions dont personne d'autre ne peut se
charger.
Accrochez-vous...
L'ex-Marine,
Nate "Ghost" Weller, est un expert lorsqu'il s'agit de
garder son calme - et de la distance - ce qui fait de lui un sniper
hors pair. C'est aussi la manière dont il parvient à contenir ses
sentiments pour Ali Morgan. La douce et sexy Ali l'a toujours attiré,
mais elle est la petite soeur de son meilleur ami... ce qui veut dire
complètement hors limites.
La route va être semée d'embûches...
Ali
n'a jamais vu quelque chose de plus sexy que Nate Weller enfourchant
son Harley - ou bien la lueur de danger dans ses yeux lorsqu'elle lui
avoue être en danger. Quelque chose est arrivé à son frère, et
elle est devenue la cible d'une organisation internationale aux
sombres desseins. Avec Nate, sa vie est entre de bonnes mains... mais
en ce qui concerne son coeur, c'est une autre histoire.
Un
bon moment de littérature romantic suspense.
Rien
de novateur sous le soleil mais le tout est mené honnêtement.
Le
couple secondaire est aussi prometteur.
Affaire
à suivre...
Alors
non, il ne pouvait pas lui dire ce qui était réellement arrivé à
Grigg. Et il espérait de toutes ses forces que jamais elle ne le
découvrirait.
Elle
scruta son visage soigneusement impassible et il ne put que
contempler, impuissant, la rage et la frustration qui enflaient
en elle, volcan émotionnel menaçant d’exploser.
Avant
qu’il puisse l’en empêcher, elle bondit hors de la voiture,
sauta par-dessus la clôture et s’élança en direction des
dunes. Ses cheveux flottaient derrière elle et ses jambes graciles
soulevaient d’épais nuages de sable vite emportés par le
vent salé.
Merde.
Il
ouvrit sa portière et se lança à sa poursuite. Sa jambe gauche le
faisait horriblement souffrir, sans parler de ces satanées
côtes cassées qui menaçaient à tout instant de lui
transpercer le poumon. Blam ! Pschiiit ! Il suffirait d’une
seconde pour qu’il se retrouve à passer un ou deux jours de
plus à l’hôpital. Génial. Exactement ce qu’il cherchait à
tout prix à éviter.
— Ali
! s’époumona-t-il.
Il
serra les dents pour oublier la douleur et se mit à courir d’une
démarche rendue plus boitillante encore par le sable qui cédait
sous ses bottes.
Elle
se tourna vivement vers lui et, emportée par le chagrin et la
frustration, lui écrasa son poing minuscule en pleine poitrine.
Dieu
tout-puissant...
La
douleur explosa comme une grenade à fragmentation. Il mit le genou à
terre. C’était ça ou s’écrouler raide mort.
— Nate
?
La
colère de la jeune femme se changea en surprise et elle s’agenouilla
sur le sable près de lui.
—
Qu’est-ce...
Avant
qu’il comprenne ce qu’il se passait, elle souleva l’ourlet de
son tee-shirt et eut un hoquet en découvrant l’état de son torse.
Ses côtes étaient recouvertes d’un bandage mais le reste de
son corps donnait l’impression qu’il s’était battu
pendant dix rounds contre un hachoir... et qu’il avait perdu
le match.
— Nom
d’un chien, Nate !
Il
faillit sourire malgré la douleur monstrueuse qui le tenait entre
ses mâchoires de bête sauvage. Ali n’était pas du genre à
jurer. Quelque chose qui devait être inscrit dans son ADN ou
dans le contrat qu’elle avait signé après être devenue
institutrice en maternelle.
—
Qu’est-ce
qui t’est arrivé ? demanda-t-elle.
Il
secoua la tête. Honnêtement, c’était tout ce dont il était
capable sur le moment. S’il ouvrait la bouche, il avait peur
de se mettre à hurler comme une petite fille.
— Nate
!
Elle
referma ses bras autour de son cou et le serra contre elle. Bon Dieu,
que c'était agréable... et terriblement inapproprié.
—
Dis-moi...
Dis-moi ce qui t’est arrivé. Et ce qui s’est vraiment passé
avec Grigg.
Elle
lui avait soufflé ces derniers mots à l’oreille. Une requête.
Une supplique à vous fendre le cœur.
— Tu
sais que je ne peux pas, Ali.
Il
sentit le contact humide et chaud des larmes à l’endroit où elle
avait niché sa tête au creux de son cou. Et huma, dans la
douce moiteur de son souffle, le thé au citron qu'elle buvait
au moment où il était venu frapper à la porte de chez ses
parents pour leur annoncer la nouvelle qui, en un instant, avait
mis en pièces son univers tranquille et protégé.
Son
plus grand fantasme et son pire cauchemar réunis. Ali, l'adorable
Ali. Elle était là. A cet instant. Appuyée contre lui.
Comme
à contrecœur, il leva ses bras accablés de fatigue et de
tristesse. Si Grigg avait été là pour le voir, il aurait
dégainé son 1911-A1 préféré et lui aurait tiré une balle
de .45 dans le cul. Mais la raison de ce merdier, c'était
justement que Grigg ne serait plus jamais là. Il n’y avait
plus personne pour réconforter Ali. Personne sauf lui. Alors il la
serra contre lui - Dieu que ses cheveux sentaient bon - et tâcha
de l’apaiser tandis qu’une série de sanglots violents
et interminables la secouaient, telles les vagues
qui s’écrasaient sur la rive derrière eux.
Et
puis elle l’embrassa...
L'extrait :
— Si
à un moment tu as envie d'en parler, je veux que tu saches que
je serai là.
Il
pivota sur lui-même avec une expression inhabituellement sévère
sous l’éclairage jaunâtre et peu flatteur des lampes de chevet.
— Je
croyais que ça devait être une aventure d’une nuit.
Houlà. Quoi
?
— Je
n’ai... (Elle secoua de nouveau la tête.) Ce n’est pas ce
que je veux dire. J’ai simplement pensé...
— Eh
bien, abstiens-toi, siffla-t-il. N’essaie pas de penser.
—
Nate...
Elle
tendit la main vers lui tout en remontant le drap aux motifs
ridicules sur ses seins nus. Soudain, c’était elle qui se
sentait inexplicablement vulnérable.
—
Arrête,
s’il te plaît. Tu n’as pas à me raconter ton rêve mais
ne... ne t’en sers pas comme d’une excuse pour te fermer à
moi. Une excuse pour me repousser. Je veux juste...
— Je
ne cherche pas d’excuse, l’interrompit-il avec un
reniflement de mépris. Je n’en ai pas besoin. On était
d’accord pour une nuit. (Il désigna la fenêtre. Un éclat
rose discret s’élevait sur l’horizon à l’est.) C’est
le matin maintenant. Donc... ça signifie que cette petite folie
passagère est terminée, dit-il avec un revers de main
dédaigneux.
Ses
paroles la blessaient au plus profond d’elle-même.
Une
folie passagère ?
— Mais
je croyais...
— Quoi
?
Il
tourna légèrement la tête en portant la main à son oreille, comme
pour mieux entendre. À cet instant, elle eut envie de le frapper.
Une fois de plus. A ceci près que cette fois elle aurait voulu
lui faire vraiment, vraiment mal. Qu’il souffre autant qu’il
la faisait souffrir.
Comme
elle restait là à le regarder fixement, horrifiée et muette, il se
pencha pour récupérer ses bottes.
—
Écoute,
chaton, le sexe était absolument génial. Probablement le
meilleur de toute ma vie. Mais on savait dès le départ où on
mettait les pieds. Ne gâche pas tout en essayant de transformer
tout ça en quelque chose d’autre.
Probablement le
meilleur de toute sa vie. Probablement ?
Elle
n’avait plus seulement envie de le frapper ; elle aurait voulu lui
trancher la tête.
— Tu
es le type le plus...
Le
driiing driiing aigu du téléphone de Nate interrompit la critique
cinglante qu'elle s’apprêtait à lui lancer.
Il
haussa un sourcil sarcastique.
Ouais,
sauvé par le gong. Encore un cliché.
Elle
ferma la bouche et le fusilla du regard tandis qu’il sortait son
iPhone de la poche de son jean. Il lui décocha une œillade
sinistre avant de porter l’appareil à son oreille.
—
Spectre,
aboya-t-il.
Tout
en parlant, il lui tourna le dos, un dos large et musclé qui portait
encore les marques des ongles d’Ali et de l’extase brûlante
de la nuit passée.
Une
nuit qui était probablement la meilleure de son
existence mais qu’il n’avait de toute évidence pas envie de
voir se répéter.
Elle
se détourna à son tour. Elle n’écouterait pas la suite. Ce
n’était pas nécessaire. Tout ce qu’elle avait besoin de
savoir était parfaitement visible sur le visage odieusement
beau de Nate.
C’était
fini.
Il
avait donné son accord pour une nuit et celle-ci était arrivée à
son inéluctable terme.
Et
Ali se retrouvait avec... quoi ?
Rien, voilà
quoi.
Rien
que le souvenir puissant des étreintes passionnées qu’ils avaient
partagées. Rien à part l’affreuse conviction qu’elle n’aimerait
jamais un homme comme elle l’aimait lui. Rien qu’un cœur
qui s’était gonflé d’espoir avant d’être brisé en un
millier d’éclats sanglants.
Elle
repoussa le drap et sortit du lit. Elle se dirigea rapidement vers la
salle de bains et enfila les vêtements qu’elle avait laissés par
terre en refusant de céder aux larmes brûlantes qui
s’accumulaient impatiemment derrière ses yeux.
À
quoi s’était-elle attendue ?
C’était
Nathan Weller, Spectre, l’homme de glace. "M. Impassible",
comme Ozzie aimait à l’appeler. Avait-elle vraiment cru qu’une
nuit passée en sa compagnie ferait de lui quelqu’un d’autre
?
De
fait, il avait bel et bien été transformé mais, comme pour
Cendrillon, sa métamorphose était limitée dans le temps. Pas
par le douzième coup de minuit, comme dans le conte, mais par
l’apparition des premières lueurs du jour.
Sauf
qu’il ne laissait pas derrière lui une chaussure de verre.
Oh
non.
Il
avait préféré laissé dans son sillage le cœur stupide, impulsif
et désormais brisé d’Ali.