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mercredi 19 novembre 2014

Les trois princes, tome 1 : Puritaine et catin - Elizabeth Hoyt

 

Jeune veuve, Anna Wren vit avec sa belle-mère. L'argent se faisant rare, elle envisage de travailler comme préceptrice, car elle sait le grec et le latin. Malheureusement, dans l'Angleterre de 1760, les emplois respectables pour dames ne courent pas les rues. Par chance, le comte de Swartingham cherche de toute urgence une secrétaire pour retranscrire ses écrits d'agronomie...







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Jeune veuve et sans le sou, Anna Wren envisage de travailler comme préceptrice. Or, les emplois respectables pour dames ne courent pas les rues. Par chance, le comte de Swartingham cherche de toute urgence une secrétaire. Anna est engagée et apprend peu à peu à connaître le maître de Ravenhill Abbey, si impressionnant avec son visage ravagé par la variole. 


Coléreux, autoritaire, disgracieux, lord Swartingham cumule les défauts. Pourtant, Anna ne peut nier l'attirance entre eux, qui s'impose bientôt, les laissant seuls face à une passion des plus folles, réprouvée par la société...



 
Une magnifique romance historique et érotique.

Si vous aimez les romances historiques et les romances érotiques alors ce livre est incontournable. D'autant plus qu’Élisabeth Hoyt est une des meilleurs auteures de romance historique de sa génération. Ce livre est un régal de chaque page. Edward et Ana sont des personnages hauts en couleur qui m'auront régulièrement mis le sourire aux lèvres. Leurs joutes verbales et amoureuses sont savoureuses... et leur histoire atypique est une vraie gourmandise que je vous recommande !




- Edward?
- Mmm?
Assis à son bureau, le comte griffonnait rageusement. Il s'était débarrassé de son manteau et de son gilet depuis un bon moment déjà, et ses manchettes étaient tachées d'encre.
Les chandelles coulaient. Il n'en restait plus que de pitoyables bouts. Davis avait, bien entendu, négligé de les remplacer Anna le soupçonnait d'être allé se coucher après leur avoir fait porter un dîner froid sur un plateau. Qu'il ne se soit pas donné la peine de dresser la table à leur intention prouvait qu'il savait comment son maître se comportait après une réunion à la Société Agraire. Et en effet, depuis leur retour, ce dernier noircissait du papier à tour de bras. Anna se leva et s'approcha du comte.
- Il est tard. Edward.
- Vraiment ? fit-il sans même lever les veux.
- Oui.
Elle se percha au bord du bureau, puis s'appuya sur le coude.
- Je suis fatiguée.
La main d'Edward se figea. Son visage se trouvait à quelques centimètres de la poitrine d'Anna, qui plongea l'annulaire dans son décolleté, le faisant béer.
- Tu ne crois pas qu'il est temps d'aller au lit ? Edward se leva si abruptement qu'il faillit la faire tomber. Il la souleva dans ses bras, pivota et quitta la bibliothèque à grands pas.


- Edward, voyons ! s'écria-t-elle en se cramponnant à son cou.
- Quoi ?
- Les domestiques!
Ils étaient déjà dans l'escalier.
- Si tu crois que je me soucie de ce que pensent les domestiques, tu me connais bien mal, Anna.
Il passa devant la chambre de la jeune femme sans s'arrêter, continua jusqu'à la sienne, et s'immobilisa.
- La porte, ordonna-t-il.
Elle tourna la poignée. Il la poussa de l'épaule, la referma d'un coup de pied.
Anna balaya d'un regard rapide cette pièce inconnue. Deux grandes tables, couvertes de livres, d'autres livres sur des chaises, le parquet... et un lit gigantesque vers lequel Edward se dirigea.
Il la déposa sur le sol puis, sans un mot. La fit pivoter et entreprit de dégrafer sa robe. Depuis qu’il savait qu'elle était la femme au masque de papillon, c'était la première fois qu'elle prenait l'initiative. Il ne s'en était apparemment pas formalisé, loin de là si elle en jugeait par l'enthousiasme indubitable qu'il mettait à la déshabiller. D'une main fébrile, il fit glisser sa robe sur ses épaules, puis le long de ses hanches. L'étoffe tombait à ses pieds en bruissant que déjà il dénouait le cordon qui retenait son jupon. Il s'attaqua à son corset, et, en quelques secondes, Anna se retrouva uniquement vêtue de sa camisole et de ses bas.
Il la tourna face à lui, et elle reçut en plein visage son regard de braise.
- Superbe, murmura-t-il.
Ses mains jouèrent un instant avec les bretelles de sa camisole, puis il les abaissa doucement, se pencha et posa les lèvres sur l'une de ses épaules dénudées.
Elle frissonna d'anticipation lorsqu'elle le sentit tirer lentement le vêtement. Ses seins apparurent, déjà dressés comme pour réclamer ses attentions. Edward ne se fit pas prier. Il les prit en coupe dans ses mains, les soupesa, les pressa. Elle répondit à sa caresse en se cambrant effrontément.
D'un mouvement preste, il la débarrassa de sa camisole, et la fit basculer sur le lit. En un tournemain, il ôta ses propres vêtements, s'agenouilla entre ses jambes. Les yeux écarquillés de stupéfaction, Anna le vit s'incliner sur elle, son visage se rapprocha de... Seigneur, il n'allait tout de même pas... ! Elle ferma les paupières à l'instant où sa bouche chaude frôlait son intimité. Elle cria, choquée.
Puis sa langue se mit à la fouiller hardiment, et elle rendit les armes, ne songeant plus qu'au plaisir qui montait dans son ventre, une vague grossit, grossit encore, et l'emporta, tel un raz-de-marée, jusqu'à l'extase.
Elle retombait à peine sur terre qu'Edward n'y tint plus. Il vint en elle sans plus de cérémonie et la posséda avec une fougue qui alla crescendo jusqu'à ce que tous deux succombent à un exquis collapsus, haletants, en nage, la gorge douloureuse d'avoir crié.
Elle se lovait contre le flanc d'Edward lorsqu'il murmura :
- J'ai quelque chose pour toi.
Elle sentit un poids sur son estomac, ouvrit les yeux, et découvrit le petit livre relié de rouge. Le Prince Corbeau.
Elle laissa ses doigts courir sur la couverture de cuir, caressa la plume d'or gravée.
- Cet ouvrage appartenait à ta sœur, n'est-ce pas? souffla-t-elle.
- Oui. Et maintenant, il est à toi.
- Mais...
- Chut. Je veux que lu l'aies.
Il l'embrassa avec une telle tendresse que les larmes lui vinrent aux yeux. Comment continuer à nier l'amour qu'elle éprouvait pour cet homme?
- Je... je crois que...
- Chut, ma douce, répéta-t-il d'une voix rauque. Nous parlerons demain matin.
Anna n'insista pas. Elle se nicha dans les bras d'Edward en songeant que, de sa vie, elle n'avait connu pareille félicité.
Il avait raison, il ne fallait plus parler. Rien ne devait gâcher la magie de ces instants idylliques. Le matin viendrait bien assez tôt.







L'extrait :
Pour la première fois de la journée, Anna sourit. De toute évidence, le comte cherchait son chien.
Elle l'interpella :
— Voyons, milord, pourquoi voulez-vous qu'il réponde à ce genre d'appel ?
En entendant sa voix, lord Swartingham fit volte- face.
— Il me semble vous avoir confié la tâche de donner un nom à ce bâtard, madame Wren !
Anna ouvrit de grands veux.
— Je vous ai déjà fait plusieurs propositions, milord.
— Et toutes étaient à exclure, vous le savez très bien.
Il eut un sourire diabolique.
— Je vous ai accordé suffisamment de temps, je trouve. Je veux un nom sur-le-champ.
Qu'il essaie si ouvertement de la prendre en défaut amusa Anna.
— Berlingot ?
— Trop juvénile.
— Tibère?
— Trop impérial.
— Othello?
— Trop meurtrier.