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samedi 22 novembre 2014

KGI Series Tome 2 : Seconde Chance de Maya Banks



Sophie Lundgren était bien la dernière personne que Sam Kelly s'attendait à repêcher blessée dans ce lac...











Kelly Group International (KGI): une entreprise familiale top-secrète, élite, spécialisée dans les opérations militaires dont le gouvernement ne veut pas se charger.

La dernière personne que Sam Kelly s'attendait à sauver était bien Sophie Lundgren. Ils avaient vécu une courte mais intense relation alors que Sam était en mission d'infiltration, puis Sophie avait disparu.

Elle a passé les derniers à fuir, sachant que la moindre erreur pourrait lui coûter la vie et celle de l'enfant qu'elle porte. Aujourd'hui, elle refait surface avec une mise en garde pour Sam : c'est lui qui est désormais en danger

(Trad'BdP- Merci à elles!)
 
 
Un très bon deuxième tome...
...qui confirme tout le bien que je pense de cette série !

Pourtant je me rappelle avoir eu quelques réticences avec cette auteure. J'avais lu les deux premiers tomes de sa série Houston Forces spéciales et un autre de romance historique qui ne m'avait pas convaincu. Les premiers parce que l'histoire n'était qu'un prétexte à une dose massive d'érotisme indigeste.
Trois livres.
Trois déceptions. 
 
J'avais commencé cette série en me disant que si je n'accrochais pas à celle-ci, j'arrêtai de lire cette auteure. « Grand bien mal m'a pris » (j'ai pas trouvé de meilleures expressions) car j'ai accroché dès la première page avec une histoire (car ici il y en avait!). Le Deuxième est aussi bien.

Les points forts.

Il y en a beaucoup.
Le héros. C'est un récit très formaté : une fratrie composée d'hommes sexy, anciens militaires américains ayant de grandes valeurs conservatrices et le patriotisme chevillé au corps. Chaque tome place un des militaires sur le devant. Sam est l'aîné de la famille Kelly. Côté mâle viril, il n'est pas en reste mais le petit plus des personnages masculins de Maya Banks est une vraie sensibilité et fragilité dès qu'il s'agit de leur compagne. Ça m'a fait craquer !!! Et là d'autant plus que Sam doit veiller sur Sophie et sa petite fille à naître.

Le récit. C'est vraiment rapide. Certes, on est dans la romance mais il y a un vrai suspense et le lecteur attend impatiemment le dénouement. Il faut dire que le méchant est ici particulièrement méchant et qu'il en veut beaucoup à l'héroïne. Le tout est vraiment mené tambour battant, c'est haletant et j'ai eu du mal à lâcher le livre avant de connaître le fin mot de l'histoire.

La galerie de personnages. Certes, il y a un couple mais derrière il y a tous les personnages qui intègrent le monde des Kelly (et il y en a !). Il faut dire que Mme Kelly a eu six garçons !

Les points faibles

Je reprendrai peut-être ce que j'ai dit au début avec un récit très formaté dès qu'il s'agit des militaires américains. On frôle souvent la propagande patriotique...
Bref...
J'ai passé un très bon moment de lecture. Je conseille vraiment cette série à toutes celles à qui plaisent le romantic suspense saupoudré d'une bonne dose d'érotisme. Elles se régaleront !

 




Tu étais l'appât. Ils attendaient que je vienne à toi. Je me suis tenue à distance aussi longtemps que j'ai pu. Seulement, je suis de plus en plus encombrée et de moins en moins leste. Sous peu, je serai sans défense. Alors je suis venue te rejoindre, avec la certitude que tu protégerais au moins ton enfant.
Sam leva la tête au plafond et ferma les yeux avec exaspération.
Donc si tu as gardé tes distances, me cachant l'existence du bébé alors que vous étiez tous les deux en danger, c'était pour me protéger.
Un éclat de fureur traversa les prunelles de Sophie. Dans son regard se mêlaient colère, tristesse et angoisse douloureuse.
Tu sais quoi ? Va te faire voir, lui cracha-t-elle au visage, avant de diriger sa furie contre ses frères : Allez tous vous faire voir.
Elle roula sur le côté et bouscula Donovan afin de se glisser hors du lit. Les jambes en coton, elle se serait effondrée si celui-ci ne s'était pas précipité pour la rattraper.
Elle refusa néanmoins son aide, dégageant vivement son bras. Sous le coup de la douleur, elle devint blême, et un voile sembla passer devant ses yeux bleus.
Sam traversa la pièce pour lui barrer la route. S'assurant de ne pas malmener son bras blessé, il attrapa la jeune femme par la taille et l'attira contre lui.
Elle tenta de le repousser, mais il tint bon.
Prépare la piqûre, ordonna-t-il à Donovan.
Non !
Elle se débattait avec une telle vigueur, qu'il finit par craindre qu'elle ne se fasse davantage mal.
Sam, tu n'as pas le droit de m'obliger à rester. Ils vont me retrouver ! Tu es dingue ? Je comprends que tu te fiches de ce qui peut bien m'arriver, mais, je t'en supplie, pense au bébé. Ton enfant !
Il la reconduisit jusqu'au lit et l'obligea à s'y allonger, l'y clouant de force.
Ses yeux étaient emplis de larmes, mais, probablement déterminée à ne montrer aucun signe de faiblesse, elle les retenait farouchement.
Alors même qu'il la maintenait fermement sur le matelas, l'air sombre, il plongea le regard droit dans ses yeux pleins de détresse.
Pour le moment, je me contrefous de ce que tu as pu faire par le passé. Que ce soit clair. Tu n'étais qu'un coup comme ça. Une simple aventure. Tu t'es foutu de ma gueule. Très bien, OK. Je m'en remettrai. Mais si c'est bien mon enfant - s'il y a la moindre chance que ce soit mon bébé que tu portes-, il est hors de question que tu ailles où que ce soit. J'ai bien l'intention de protéger mon gamin.
Il vit le désespoir envahir son regard et eut de nouveau l'impression de brutaliser une innocente. Tu parles. C'était la fille d'Alex Mutton, bordel.

Je ne mérite pas de mourir, Sam. Peu importe ce que tu penses, je ne mérite pas de mourir.

Il relâcha légèrement la prise sur ses épaules tandis que Donovan approchait avec la seringue. Malgré le choc et la colère, il lui caressa doucement la joue, d'un geste qui se voulait réconfortant.
Tu ne vas pas mourir, So.
Son frère en profita pour introduire l'aiguille sous la peau de la jeune femme. Celle-ci tressaillit, surprise, et tourna un regard interloqué en direction de l'infirmier improvisé. Elle ouvrit de grands yeux paniques et devint soudain incontrôlable.
Non ! hurla-t-elle d'une voix brisée. Pitié, laissez-moi partir. Je vous en prie !
Ses supplications faillirent lui briser le cœur. Même Garrett semblait ébranlé par le désespoir qui perçait dans ses cris.
Sam se laissa tomber sur le lit et l'enlaça. Il la tint un moment serrée contre lui en attendant qu'elle cesse de s'agiter. Lorsqu'elle prit enfin conscience qu'elle ne gagnerait pas, elle se laissa aller entre ses bras, résignée. Seuls ses sanglots déchirants résonnaient dans le silence de la pièce.
Ben, putain, grommela Donovan en replaçant le capuchon sur la seringue avant de la jeter avec humeur dans son sac et de se détourner, les épaules crispées.
Sam ne la lâcha pas immédiatement, lui caressant les cheveux et lui offrant son réconfort, même si c'était bien là la dernière chose dont il avait envie à cet instant.
Il manquait encore de nombreuses pièces au puzzle. Elle ne leur avait pas tout dit. Il y avait encore trop de zones d'ombre, mais ce n'était pas le moment d'exiger d'elle des éclaircissements. Elle était en train de péter les plombs, elle avait mal, et, dès que la piqûre aurait fait son effet, elle serait KO.
Mais surtout, lui et ses frères allaient devoir agir vite. Si elle disait vrai - et cette possibilité n'était en aucun cas à exclure -, il allait falloir mettre la famille entière à l'abri.
Il devait contacter Sean. Rameuter Steele, Rio, et leurs équipes. Ses parents et Rusty étaient sans défense, de même qu'Ethan et Rachel. Tous étaient des cibles potentielles.
Relevant la tête, il croisa le regard accusateur de Garrett et comprit que celui-ci avait pensé la même chose.
Les muscles de Sophie s'étaient relâchés, et lorsqu'il s'écarta doucement, Sam put constater que les analgésiques avaient enfin vaincu sa résistance.
Elle avait les paupières gonflées, le teint brouillé et les joues rouges d'avoir tant pleuré. Elle avait l'air si frêle, si fragile, mais cette apparence était trompeuse et dissimulait une nature machiavélique, une femme qui exécutait sans aucun remords les ordres de son père, pourtant responsable de plus de morts que bien des guerres.
Seulement elle portait son fils, ou sa fille, et c'était bien là que le bât blessait : qu'il le veuille ou non, ils étaient liés à jamais par le biais de cet enfant. Qu'importe ses actions passées ou ses motivations présentes, il se devait de la protéger et de les garder en vie tous les deux.
Il se dégagea avec précaution et vérifia qu'elle était confortablement installée sur les oreillers. Une fois qu'il eut ramené les couvertures sur elle, il fit face à ses frères.
Allons-y, lança-il d'une voix lugubre. Il ne faut pas qu'on traîne.

L'extrait :
Et merde !
Qu'est-ce qui se passe ? demanda Garrett dans l'encadrement de la porte.
Resnick vint se poster à ses côtés, les sourcils froncés.
Elle s'est barrée ! Elle est sortie par la fenêtre. P.J. l'a vue s'enfuir vers les bois. Steele et Dolphin la cherchent.
Resnick lâcha un juron. Il n'en fallut pas plus à Sam, qui perdit tout contrôle. Il fondit sur lui et le plaqua brutalement contre le mur du couloir.
Tu ne t'approches pas d'elle. Tu te casses d'ici et tu l'oublies, c'est clair ?
Je ne peux pas, Sam. Tu le sais.
Fais-le pour moi.
Avec un soupir, Resnick s'affaissa.
Putain, Sam. C'est pas le moment de me demander un service.
Sam libéra sa chemise.
Il faut qu'on se bouge. Sophie est dehors. Elle croit sûrement que je vais la trahir.
La sonnerie de son téléphone portable l'arrêta tandis qu'il longeait le couloir. Voyant le numéro de Rio s'afficher sur l'écran, il s'empressa de décrocher.
Ici Sam.
Sam, il faut qu'on parle. On a un problème.
Merde. Sentant la peur l'envahir, il resserra sa prise sur l'appareil.
-Ça ne peut pas attendre ? Sophie s'est fait la belle. Dolphin et Steele sont partis à sa recherche. Il faut qu'on y aille aussi, Garrett et moi.
Non, ça ne peut pas attendre.
Sam leva les yeux vers son frère.
Je vais y aller, moi, dit ce dernier.
Je peux vous aider, proposa Resnick.
Garrett fit « non » de la tête.
Si elle te voit, elle prendra ses jambes à son cou. Reste ici avec Sam jusqu'à ce qu'on puisse te raccompagner.
Tout le monde est aux petits soins avec moi, à ce que je vois, répliqua sèchement Resnick.
Garrett fit mine de n'avoir rien entendu et sortit rapidement.
Sam se détourna et remit le téléphone contre son oreille.
Vas-y Rio, et fais-moi la version courte.
C'est grave, Sam. Ton père a eu une attaque.
Sam trébucha et dut se rattraper aux placards de la cuisine.
Quoi ?
Il est en unité de soins intensifs. Sous haute surveillance.
Une pause s'ensuivit.
Quoi d'autre ? Je t'écoute, crache le morceau ! insista Sam.
Bon dieu, faites qu'il ne meure pas ! Faites que son papa ne meure pas.
Ta mère a disparu.
Hein ? C'est quoi, ce bordel ? Comment ça, elle a disparu ? Elle n'a jamais quitté mon père d'une semelle !
Je sais. Putain, Sam, je suis désolé ! J'ai pas assuré. Je ne comprends toujours pas comment ça a pu se passer. J'ai même refusé qu'elle monte dans l'ambulance avec lui pour aller à l'hôpital ! Je lui ai dit que Rusty et elle ne pouvaient aller nulle part sans moi. Point barre. C'est moi qui les y ai conduites. Mes hommes sont là, dans la salle d'attente. J'ai demandé qu'on nous trouve un endroit où nous ne serions pas dérangés. On a mis en place une sécurité renforcée autour de l'unité de soins. J'ai placé quelqu'un à toutes les issues. Ta mère a reçu l'autorisation d'aller voir Frank il y a deux heures. Elle est sortie, et Donovan l'a remplacée. Elle semblait aller bien. Elle a parlé quelques minutes avec Rusty puis elle est allée aux toilettes. J'ai envoyé un homme avec elle. Il est resté devant la porte. Voyant qu'ils tardaient à revenir, j'y suis allé et j'ai trouvé l'agent refroidi dans l'une des cabines. Et ta mère s'était évaporée ! Je vais revoir la surveillance de l'hôpital, pendant que le reste de mon équipe passe les lieux au peigne fin.
Putain de bordel de merde !
Jamais il n'avait été si près de la crise de nerfs. Tout s'écroulait autour de lui. Il était en plein désastre et ne pouvait rien y faire.
Je veux retrouver ce fils de pute, siffla Rio, fou de rage. Ce salopard s'en prend aux femmes sans défense. D'abord Sophie, et maintenant Marlene ! Et il a tué un de mes hommes.
Je ne sais pas ce qu'il veut, mais j'imagine qu'on ne va pas tarder à le savoir, répliqua Sam. J'espère juste qu'il acceptera la négociation.
Il sentit son ventre se nouer. Il était à deux doigts de vomir. Sa main tremblait sur le téléphone, qu'il écrasait contre son oreille pour ne pas le lâcher.
Assure-toi que Rusty et mon père ne risquent rien. Fais ce que tu as à faire. Tiens-moi au courant. Et pour l'amour de dieu, garde un œil sur Donovan, qu'il ne fasse pas de connerie. J'arrive dès que je peux.
Je te le jure sur ma vie, dit doucement Rio. Je suis vraiment désolé de n'avoir pas assuré, Sam.
Sam ferma les yeux et écarta lentement le téléphone de son oreille.
Tout va bien, Sam ?
Il se retourna et vit Resnick qui se tenait à un mètre de lui, les mains dans les poches.
Il la tient, annonça-t-il d'une voix rauque. Ce salopard tient ma mère. Mon père est à l'hôpital, il a eu une attaque. Et ce fils de pute a enlevé ma mère pendant qu'elle était aux toilettes. Resnick se frotta le crâne. —Merde, je suis sincèrement navré, Sam. Sam serra fort le poing et frappa le placard. Le bois se fendit. Une vive douleur irradia sa main.
Je dois d'abord retrouver Sophie. Ensuite, j'irai voir mon père. Après, j'irai à la recherche de ce fils de pute.
Il regarda Resnick de haut, son expression laissant paraître toute la rage qui l'animait.
Surtout, ne te mets pas sur mon chemin. Assure-toi que personne ne fasse le moindre geste envers Mutton. La dernière chose que je veux, c'est que l'un de vous décide d'agir et que ma mère soit prise entre deux feux.
Resnick tira un paquet de cigarettes froissé de sa poche de chemise et s'empressa d'en glisser une entre ses lèvres. Il l'alluma et inhala profondément la fumée. Puis il la recracha, une longue volute sortant de ses poumons.
Je peux juste essayer de te faire gagner du temps, Sam. On ne peut pas se permettre de laisser celui qui est aux commandes - que ce soit Alex ou Tomas - vendre une putain d'arme nucléaire à un pays du tiers-monde qui prévoit une attaque terroriste.
Je le descendrai. Ou je mourrai d'avoir essayé.

L'extrait :
Resnick lâcha un petit grognement de frustration.
Sophie, qu'êtes-vous en mesure de nous dire ? Si vous coopérez, nous en tiendrons compte.
Un frisson lui remonta dans le dos.
Resnick, gronda Sam.
Sophie l'ignora et regarda Resnick droit dans les yeux.
Vous en tiendrez compte ? Et à quoi dois-je m'attendre ? Vous me menacez ? Resnick leva les mains.
Pas du tout. J'insiste sur le fait que nous serons plus efficaces si vous nous aidez, voilà tout.
Génial, répliqua-t-elle, amère. En gros, vous dites que je suis seule contre tous à moins d'être gentille avec le FBI ou la CIA - peu importe l'organisation pour laquelle vous travaillez. Vous savez quoi ? Ça me va très bien. De toute façon, je n'aurais jamais dû compter sur quelqu'un d'autre que moi.
Sophie, intervint Sam d'une voix si dure qu'elle dut se résoudre à le regarder. Il ne parle pas pour moi.
Tu te trompes, Sam. (Elle plaqua ses paumes le long de ses jambes pour les empêcher de trembler et l'observa sans ciller, lui dévoilant le fond de sa pensée.) À la seconde où tu l'as amené ici, il a parlé pour toi.
Sophie, bordel !
Vibrante de colère, elle détourna de nouveau le regard. Elle n'allait pas se lancer là-dedans devant les autres - ni jamais, d'ailleurs.

L'extrait :
Puis, comme si elle rassemblait son courage, elle redressa les épaules. Les yeux pleins de froideur, dénués de toute émotion, elle rejoignit Sam et tendit une main pour qu'il lui donne l'appareil.
Laisse-moi lui parler, dit-elle à voix basse.
Oui, Sam, renchérit Tomas, laisse-moi parler à ma nièce adorée.
D'un geste lent, Sam tendit le combiné à Sophie et vit son expression se durcir davantage lorsqu'elle le plaqua contre son oreille.
Sam se leva pour se mettre à ses côtés, mais elle se détourna. Quand il lui toucha l'épaule, elle tressaillit et, d'une secousse, ôta sa main.
Tomas, c'est Sophie. Écoute ce que j'ai à te dire, et ouvre bien tes oreilles. Je détiens ce que tu veux. Je t'apporterai la clé.
Sam se rua sur le téléphone, mais Sophie écarta brusquement le combiné et recula aussi loin que le cordon le lui permit. Furieuse, elle pointa un doigt vers lui pour l'arrêter et lui jeta un regard noir, lui signifiant clairement son refus qu'il intervienne.
Il resta planté là, à bouillir intérieurement, sa rage croissant à chaque seconde.
Si tu touches à madame Kelly, si elle a la moindre égratignure, je disparaîtrai avec la clé et la détruirai. Tu ne la retrouveras jamais. Tu n'auras jamais accès à la fortune de mon père, ni à ses dossiers.
Elle s'interrompit un moment, comme pour écouter ce que Tomas avait à répondre. Sam essaya de s'approcher ; une fois de plus, elle lui tourna le dos.
Te fous pas de moi, Tomas, siffla-t-elle. Je n'ai rien à perdre. Je vais te rejoindre, mais tu n'obtiendras rien tant que tu ne l'auras pas relâchée. C'est d'accord ?
Elle fit de nouveau face à Sam et cala le combiné contre son cou avant de le lui rendre. Sam le lui arracha et le porta à son oreille : il n'entendit que la tonalité.
Il explosa.
Sophie, qu'est-ce qui t'a pris, putain ?
Il enrageait. Non seulement elle avait accepté de se livrer à la place de sa mère, mais il ignorait tout des conditions de l'accord. Pas de lieu d'échange, rien. Il détestait la sensation d'impuissance qui l'envahit subitement, et le fait de dépendre de Sophie pour obtenir des informations.
J'ai fait ce qu'il fallait faire, se défendit-elle posément. Si ç’avait été mon père, ta mère serait déjà morte.

L'extrait :
Tu comptes aller où, comme ça ?
Elle fit volte-face et plaqua une main sur sa bouche pour étouffer le cri qu'elle allait pousser par réflexe. Le faisceau d'une lampe torche l'aveugla. Elle leva son autre bras pour se protéger les yeux.
Prête à déguerpir, elle fonça sur sa droite, mais Garrett referma sa main comme un étau autour de son poignet, et l'empêcha d'aller plus loin.
Lâche-moi, dit-elle, au désespoir.
Tu vas te faire mal. Cesse donc de te débattre, répliqua-t-il d'une voix calme.
Les larmes montèrent aux yeux de la jeune femme. Sa gorge se noua.
Va te faire foutre.
Le faisceau se baissa, puis Garrett le tourna vers le haut pour illuminer la zone où ils se trouvaient.
Elle s'attendait à le voir afficher son air renfrogné coutumier, mais il ne fronçait même pas les sourcils.
Lâche-moi, le supplia-t-elle. Tu ne m'aimes pas, en plus. Depuis le début, tu ne peux pas me sentir. Laisse-moi partir, et je vous ficherai la paix, à Sam et à toi. Mais donne-moi au moins l'occasion de protéger mon bébé.
Elle crut déceler sur son visage regret et malaise. Les traits de Garrett s'adoucirent ; il relâcha sa prise. Pendant un instant, l'espoir resurgit en elle : il allait la laisser partir. Toutefois, lorsqu'elle tenta de se libérer, il resserra les doigts.
Écoute-moi bien, Sophie. Sam est malade d'inquiétude. Quoi que tu aies entendu ou croies avoir entendu, il ne va pas te dénoncer.
Il l'a déjà fait, rétorqua-t-elle avec amertume. Je ne sais pas ce que j'espérais. Il ne me doit rien. Je n'étais qu'une nana qu'il a levée dans un bar. M engrosser ne faisait pas partie du contrat.
Si tu connaissais Sam, tu ne dirais pas autant de conneries, rétorqua-t-il. Je comprends que tu sois blessée, que tu te sentes trahie. Accorde-lui tout de même une chance de s'expliquer. Nous te protégerons, mais ce sera impossible si tu te fais la malle.
«Nous» ? répéta-t-elle. Est-ce que tu t'inclus dans cette promesse ?
Oui, répondit-il.
Mais pourquoi ? Tu ne caches pas le fait que tu me méprises. Tu ne me fais pas confiance. Tu préférerais que je laisse ton frère tranquille.
Tu portes ma nièce ou mon neveu. Tu comptes aux yeux de Sam. (La résignation perçait dans sa voix, comme si ce qu'il venait d'admettre lui laissait un mauvais goût dans la bouche.) Du coup, tu comptes pour moi aussi.
Ils se dévisagèrent. Il n'y avait en lui ni la colère ni la désapprobation qu'elle lisait si souvent dans ses yeux. Elle chancela, brusquement si épuisée qu'elle serait tombée si, de son autre main, il ne l'avait pas rattrapée.
Laisse-moi te ramener, Sophie. Tu es crevée, tu souffres et, dans ton état, tu ne devrais pas courir comme tu l'as fait.
Je ne peux pas.
Son ton devenait implorant. Elle le supplia du regard, espérant pouvoir le faire flancher.
Je ne peux pas partir avec ce type, ce Resnick. Tu ne comprends pas ? Pour lui, je ne suis qu'un pion. Je ne vaux rien comparé à ce qu'ils gagneraient en démantelant le réseau de ma famille. Ils se moqueront bien du bébé et de moi. Je veux que ma fille connaisse une vie meilleure que la mienne. S'il te plaît, laisse-moi prendre soin de mon bébé.
Les traits de Garrett s'adoucirent, sans qu'il ne relâche sa prise pour autant.
Je te jure Sophie que Sam ne laissera pas Resnick te conduire où que ce soit. Il n'en a jamais eu l'intention. Et moi non plus, je ne le permettrai pas. Tu as ma parole.
Tu ne me laisses pas vraiment le choix, dit-elle d'un ton plat.
Il soupira.
Eh non. Je voudrais que tu reviennes de ton plein gré, mais, si tu refuses, je serai obligé de te ramener de force.
La tête basse, elle ferma les yeux.
D'accord, dit-elle d'une petite voix.