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mardi 12 août 2014

Les Ténèbres de Londres, Tome 1 : Magie Urbaine - Caitlin Kittredge




 Son nom est Pete Caldecott. Elle avait tout juste 16 ans quand elle a rencontré Jack Winter, un mage sublime et plein de vie qui la fait frémir avec sa sorcellerie.


















Son nom est Pete Caldecott. Elle avait tout juste 16 ans quand elle a rencontré Jack Winter, un mage sublime et plein de vie qui la fait frémir avec sa sorcellerie. C'est alors qu'un esprit invoqué par Jack le tue sous les yeux de Pete... en tout cas c'est ce qu'elle pense. Aujourd'hui inspectrice, Pete enquête sur le kidnapping d'une jeune fille dans les rues de Londres. La prédiction glaçante d'un indic a mené la police tout droit à l'enfant mais quand Pete rencontre l'informateur, elle est bouleversée de découvrir qu'il s'agit de Jack. Accro à l'héroine, Jack n'est que l'ombre de lui-même. Mais il est capable de dire exactement à Pete où se cachent les kidnappeurs de Bridget : dans le monde surnaturel des Faes. Même si elle a passé des années à désavouer le surnaturel, Pete suit Jack dans le monde invisible des Faes où elle espère découvrir la vérité sur ce qui est arrivé à Bridget... et à Jack lors de ce funeste jour, il y a si longtemps. 




J'adore découvrir des petites pépites oubliées dans ma PAL !

Deuxième découverte de l'été, après Slaves d'Amheliie.

La passion n'est pas le fil moteur de ce livre et encore... On a une très belle « relation » entre Jack et Pete (pour Petunia - et oui les auteures sont parfois durs avec leurs personnages). Elle est vraiment originale et rafraîchissante : désir, haine, peur, colère, regret, attirance. J'ai vraiment trouvé leur rapport très riche.

Il n'en reste que tout cela sert une intrigue qui tend vers le policier puisque notre héroïne est une inspectrice londonienne et que le couple est réuni pour sauver des enfants enlevés.

Autre originalité du livre, elle s'ouvre plus vers la magie puisque Jack est un mage. On délaisse vampire, loup- garou... On découvre la Pénombre !

Le livre est aussi plus sombre comme en témoigne le héros principal qui est héroïnomane et loin du cliché de l'amoureux transi.



Une belle découverte !




— Je suis l’inspecteur Caldecott. Vous aviez quelque chose à dire à propos de Bridget Killigan ?

Il était avachi sur le rebord de la fenêtre, une cigarette allumée pendant sur sa lèvre inférieure. Le soleil était bas sur King’s Cross et éclairait la chevelure platine de l’homme, formant un halo sur un visage sale et creux.

— Oui, répondit Jack Winter en expirant de la fumée par les narines. En effet.

La dernière fois que Pete l’avait vu, il était immobile et baignait dans son sang. Les yeux fixés sur le plafond de la tombe de quelqu’un d’autre. Pete dut rapidement détourner le regard. Son cœur s’emballait devant la superposition des deux images de Jack, ses souvenirs projetant gouttes de sang et douleur sur le visage de son incarnation vivante. Il avait été tellement immobile.

Plus jeune aussi. Plus robuste. Un corps façonné par des nuits à dormir à même le sol et à se bagarrer à l’extérieur du club après ses concerts. Tout ça était loin. Jack était fin et anguleux. Il fit tomber la cendre de sa cigarette sur le rebord de la fenêtre et déplia ses bras et ses jambes tout en longueur, montrant le lit à Pete.

— Tu peux t’asseoir si tu veux.

Pete en aurait été bien incapable, même si Dieu lui-même le lui avait ordonné.

En sang et immobile. Mort.

— Toi… (Le mot sortit dans un frisson.) Toi.

— Oui, je suis un peu surpris moi aussi, répondit Jack en tirant sur sa cigarette comme s’il se trouvait sous l’eau et qu’il s’agissait d’oxygène. Je veux dire que quand j’ai appelé et que j’ai demandé l’inspecteur chargé du dossier Killigan, et qu’ils m’ont donné ton nom, j’ai failli changer d’avis. Tu ne mérites pas d’en retirer la gloire.


Pete réussit enfin à bouger les paupières, remettre le monde à l’endroit et avancer en dépit du millier de questions qui lui emplissaient le crâne. Jack Winter était vivant. D’accord. Passons à la suite.

— Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

Il jeta son mégot par terre et l’écrasa sous sa botte.

— Tu sais fichtrement bien ce que je veux dire, sale garce.

— Je ne… commença Pete, mais il la coupa, s’emparant d’une vieille veste en cuir posée sur le lit et en couvrant ses maigres épaules.

— Vous trouverez Bridget Killigan demain à l’entrée du cimetière de Highgate, coupa-t-il. J’aurais préféré une récompense de cinq cents livres en liquide, mais comme tu es flic, je sais qu’il faudra que je me contente de tes sincères remerciements.

Il contourna Pete pour atteindre la porte en tapant des pieds d’une foulée saccadée, comme s’il avait froid. Pete décida que si son esprit restait abasourdi, le reste n’était pas obligé de suivre le mouvement. Elle l’attrapa par le poignet.

— Attends ! Jack, comment tu sais ça ? S’il te plaît.

S’il te plaît, dis-moi pourquoi tu es vivant depuis tout ce temps et pourquoi tu ne m’as jamais rien dit. S’il te plaît, dis-moi comment tu as survécu ce jour-là.

Il gronda.

— Lâche-moi.

Pete ne desserra pas sa prise et il se tortilla pour se dégager.

— Je veux juste discuter, Jack. Après douze ans, tu n’en as pas envie toi ?

— Non, répondit-il. Je t’ai dit ce que j’avais à te dire et maintenant je vais au bar. Lâch’moi, espèce de fasciste !

Il dégagea son bras dans un mouvement qui fit remonter la manche de sa veste, révélant un enchevêtrement miniature de veines et de piqûres sur son avant-bras. Sous le coup de la surprise, Pete se glaça jusqu’à ce Jack lui jette un regard furibond et redescende sa manche.

— Depuis combien de temps ? demanda-t-elle.

Jack glissa une cigarette entre ses lèvres et la toucha du bout du doigt. Une braise apparut.

— Qu’est-ce que tu en as à foutre ?

Et dans un fracas de porte brisée, il disparut.