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mardi 22 juillet 2014

Khamsin, tome 10 : La captive du loup - Bonnie Vanak

 



Assise dans le bar où elle a trouvé refuge après des jours de cavale, Megan sent brusquement son cœur s’arrêter. Car un homme, entièrement vêtu de cuir, vient d’entrer dans la salle...


 







Le résumé:

Assise dans le bar où elle a trouvé refuge après des jours de cavale, Megan sent brusquement son cœur s’arrêter. Car un homme, entièrement vêtu de cuir, vient d’entrer dans la salle. Repoussant les mèches brunes qui tombent sur son front, il scrute les lieux et semble s’amuser des regards admiratifs que posent sur lui les femmes attablées un peu plus loin. Pauvres folles ! songe alors Megan en tentant de se fondre dans l’ombre. Si elles connaissaient la véritable nature de cet homme, elles s’enfuiraient en hurlant. Car Gabriel Robichaux est un loup-garou de sang pur, un gardien chargé de traquer les ombres, mi-louves, mi-humaines, qui, comme elle, refusent de se plier aux lois injustes de son clan… A propos de l’auteur : Après avoir été longtemps journaliste, Bonnie Vanak consacre désormais sa vie à des missions caritatives. C’est dans l’univers riche de ses romans fantastiques peuplés de vampires et de loups-garous qu’elle s’évade parfois et continue à satisfaire sa soif d’écriture.

L'extrait :
Les yeux de Gabriel se mirent à luire d'un éclat ambré et il arracha sa chemise en faisant sauter les boutons.
- Je veux te chevaucher, gronda-t-il en roulant avec elle sur la couverture.
Elle sentit son corps chanter sous les assauts sauvages de Gabriel. Il lui saisit un sein au creux de sa main et une décharge sensuelle la parcourut.
- Je veux ta bouche, ordonna-t-il d'une voix débarrassée de son accent chantant.
Ce fut un baiser impérieux, sauvage, possessif. Elle sentit une chaleur moite entre ses cuisses et comprit que le désir qu'elle ressentait la dépassait.
Il baissa alors sa garde et elle put lire librement en lui. Elle vit la bête qui voulait la prendre et ressentit l"émoi de Gabriel dans le tourbillon de leur corps mêlés, comme un miroir de sensations jumelles.
Des yeux d'ambre.
Elle est à moi, disaient ses pupilles, à moi, grondait le loup. Elle déboutonna son jean en retenant son souffle et le sexe de Gabriel jaillit.
Elle vit un duvet lui recouvrir les les épaules et comprit qu'il perdait peu à peu le contrôle de ses actes, tandis qu'il lui écartait les cuisses. Il s'approcha, sa verge frottant contre sa cuisse.
Il allait la posséder brutalement, sa nature sauvage annihilant sa raison, étouffant la tendresse de l'homme.
Megan prit peur et tenta de faire revenir Gabriel au-devant de la scène.
- Reviens, s'il te plait.
Elle plongea dans son regard tandis qu'il lui plaquait les bras contre la couverture. Puis il se releva, sembla hésiter.
- Touche-moi, Megan, demanda-t-il en lui guidant la main vers son visage, je veux sentir ta chaleur, ta douceur. Personne n'a jamais été comme ça avec moi.

L'extrait :
Les rayons argentés de la lune caressaient la mousse qui poussait au pied des chênes. Le vent agitait doucement les branches, poussant avec paresse les feuilles mortes qui roulaient sur l’herbe humide.
Ses yeux s’accoutumèrent à la nuit profonde et elle ressentit l’appel des bois. Elle leva les yeux vers l’astre céleste, espérant qu’il l’aiderait à hâter la métamorphose.
Elle était tendue, cela faisait tellement longtemps !
Et si elle n’y arrivait pas ? C’était si naturel pour les Draicons, mais elle, on le lui avait toujours interdit. Les Ombres avaient plus de mal à adopter une forme animale à cause de leur capacité à devenir invisibles. Leur ADN était différent.
La porte de derrière s’ouvrit et Gabriel apparut. Sa démarche assurée était extrêmement séduisante. Il portait un jean et une chemise ouverte aux manches relevées. Il était pieds nus.
— Je suis allé voir les petites avant de sortir. Elles sont adorables quand elles dorment. Leurs cheveux sont complètement blonds, ça y est. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu cette couleur. Que fais-tu ici, toi ?
Elle déglutit péniblement.
— Je veux courir sous la lune.
Gabriel était un Draicon et elle n’avait aucune envie de lui demander de l’aide pourtant…
— Tu veux bien me montrer ? demanda-t-elle.
— D’accord, mais en ce qui me concerne je ne me transformerai pas ce soir.
— Pourquoi ?
— On va se consacrer à toi. Tu es prête, ma chérie ?
Le vent était doux, elle acquiesça, une boule dans la gorge.
— Alors, déshabille-toi.
Non, il ne plaisantait pas.
— Quand je me transforme, mes vêtements disparaissent d’eux-mêmes, pourquoi devrais-je me déshabiller ?
— La transformation sera plus simple si tu n’as pas besoin de dépenser d’énergie pour les faire disparaître.
Il attendit. Megan avait tellement envie de vivre cette expérience qu’elle en tremblait. Elle se mit nue et le défia du regard. Un rayon de lune tomba sur son sein droit à travers les frondaisons.
Gabriel se racla la gorge pour se donner une contenance.
— Maintenant, lève ton visage vers la lune et souviens-toi de ce que tu es. Invoque le loup en toi, l’animal avide de liberté. Tu peux y arriver.
Il avait une autorité naturelle qui la poussa à obéir. Elle visualisa l’image de la bête qui courait jadis sur la plage en chassant les mouettes. Elle leva les bras et supplia son corps de lui obéir.
Des étincelles bleu et rouge scintillèrent autour d’elle. Ça commençait ! Elle sentit ses os s’allonger et de la fourrure naître sur son dos.
Puis la métamorphose s’interrompit. Elle était toujours debout sur ses jambes et ses mains étaient humaines.
Elle frappa sa cuisse du poing.
— Je n’y arrive pas. C’est quoi mon problème ? Pourquoi ne suis-je pas une Draicon normale ? C’est si facile pour eux. Je veux juste courir sous la lune, bon sang !
— Tu y arriveras. Essaie encore. Allez, je sais que tu en es capable.
Elle prit une inspiration tremblante et fit un nouvel essai. Cette fois il n’y eut pas d’étincelles, comme si sa magie s’était tarie.
— Ton corps a besoin de plus d’énergie. Tu as été soumise à beaucoup de tensions dernièrement, Megan.
Des excuses, tout ça, songea-t-elle. Il essayait simplement de la rassurer mais c’était peine perdue. Son corps lui refusait ce qu’elle désirait le plus au monde, comment s’accepter si elle était incapable de ça ?
— Je voudrais être seule un moment.
Elle ramassa ses affaires et courut vers le lac. Elle jeta ses vêtements sur la pelouse qui menait à la maison et s’assit dessus en ramenant ses genoux contre sa poitrine, le regard perdu dans le vide.
Pourquoi réagissait-elle de cette façon ?
— Tu n’es pas anormale, tu as simplement besoin de temps.
Elle l’entendit déplier une couverture, mais elle ne se retourna pas et ne lui accorda pas le moindre regard lorsqu’il s’installa à ses côtés.
— Viens, lui proposa-t-il en tapotant le tissu, je ne vais pas te manger et le plaid est plus doux que ton jean.
Elle ne répondit pas. Comment aurait-il pu comprendre ce qu’elle traversait ? La seule capacité qui lui permettait de se sentir même vaguement liée aux autres Draicons lui était inaccessible.
— Je n’ai plus d’avenir, plus d’espoir, murmura-t-elle.
— Quel espoir, quel avenir y a-t-il pour moi ? dit alors Gabriel en français.
Face à l’incompréhension de Megan, il répéta la phrase en anglais.
— Moi aussi, je me suis souvent posé cette question, lui confia-t-il. Dis-moi ce que tu ressens, je peux t’aider.
— Tu ne peux pas comprendre.
— Bien plus que tu ne crois, affirma-t-il la mine sombre, parle-moi.
Elle accepta finalement de le rejoindre sur la couverture, sans quitter la surface de l’eau du regard, la gorge nouée par l’émotion.
— Quand j’étais plus jeune, à l’âge de la première métamorphose, des adolescents draicons sont venus sur l’île. Ils me narguaient parce que j’étais incapable de courir avec eux sur la plage. J’ai forcé la métamorphose mais, le temps que j’y parvienne, ils étaient déjà loin.
Des larmes perlèrent à ses yeux.
— Et aujourd’hui encore cela m’est refusé. Je ne crains plus le regard des autres, mais cette faculté me permettrait de me fondre dans le monde des Draicons. Je ne serai jamais normale. Je serai toujours seule.
Gabriel lui prit le visage au creux de ses paumes et l’attira contre lui. Il essuya ses larmes.
— Je sais ce que c’est d’être différent, je t’assure. Je sais ce que cela fait de devoir cacher ce que l’on est. Tu n’es pas seule. La lycanthropie n’est qu’une partie de toi, cela ne te définit pas en tant que personne. Ce qui importe vraiment, c’est ce quelque chose en toi, ici.
Il toucha sa poitrine nue.
— Toi seule peux décider de ce que tu es. Ton courage, ta passion, personne ne pourra jamais t’enlever ça. Et si tu es contrainte de dissimuler certains aspects de ta personnalité, n’oublie jamais ce feu qui brûle au fond de toi.
— Je ne veux plus me cacher, Gabriel.
Elle posa sa main sur son poignet. Elle avait besoin de se reposer sur lui, besoin qu’il la comprenne, besoin de sa force.
— Je veux être libre et qu’on m’accepte comme je suis.
— C’est parfois impossible. Certaines personnes ne t’accepteront jamais, malgré tes efforts.
Megan comprit ce que cela sous-entendait.
— Et toi, quelle est ta vraie nature, Gabriel, quel secret caches-tu ?