Cours.
Cette
unique pensée s épanouit dans l’esprit de Fox telle une fleur de
sang.
Le
résumé:
Pour Fox, Caleb,
Gage et tous les habitants de Hawkins Hollow, le chiffre 7 est de
sinistre augure - depuis qu'enfants, ils ont libéré un démon en
proclamant un pacte de sang sur la Pierre Païenne. A l'époque, leur
innocent rituel déclencha sept jours de chaos qui, par la suite, se
sont renouvelés tous les sept ans. Aujourd'hui, alors que le mois de
juillet tant redouté approche, les trois hommes perçoivent déjà
les signes avant-coureurs, harcelés par des visions de mort et de
destruction. Fox a le pouvoir dans les esprits, un don de télépathie
qu'il partage avec Layla. Il lui faudra gagner la confiance de la
jeune femme, pour combattre les ténèbres qui menacent la ville.
L'extrait :
Depuis que trois
adolescents ont mêlé leur sang sur l'autel de la Pierre Païenne et
fait le serment de rester amis pour la vie, la petite ville de
Hawkins Hollow est victime, tous les sept ans, de phénomènes
paranormaux dévastateurs. Vingt et un an plus tard, aura lieu
l'épreuve de force entre le Mal et les garçons devenus des hommes.
L'extrait :
Un
crissement de pneus sur la chaussée lui fit vaguement relever le
nez. Reconnaissant la voiture de Block Kholer, il jura entre
ses dents avant même
que ledit Block n’en descende avec un claquement de portière de
sinistre augure.
— Sale
petite ordure !
Block
fondit sur lui, ses battoirs à viande serrés en deux poings
menaçants, ses Wolverines pointure cinquante-deux battant le pavé.
« Et
merde ! » se dit-il avant de lancer à voix haute :
— Laisse
tomber, Block, et calme-toi.
Ils
se connaissaient depuis le lycée, et l’espoir de le voir
obtempérer était plutôt mince. Block était certes d’un naturel
assez paisible, mais il pouvait entrer dans des colères noires et
une fois remonté, malheur à celui qui tombait entre ses mains.
Bien
décidé à ne pas être celui-là, Fox fit appel à son don de
télépathie et parvint à esquiver le premier coup.
— Arrête,
Block. Je suis l’avocat de Shelley, point final. Si ce n’était
pas moi, ce serait un autre.
— À
ce qu’y paraît, tu es plus que ça. Depuis combien de temps tu
baises ma femme, espèce d’enfoiré ? i185Fox se baissa
vivement, et Kholer rata une deuxième fois sa cible.
— Je
n’ai jamais eu de relation de ce genre avec Shelley. Tu me connais,
bon sang. Si c’est Napper qui t’a fourré cette idée dans la
tête...
— Je
me suis fait jeter de ma propre maison, fulmina Block, les yeux
luisants de fureur, son cou de taureau congestionné. Je suis obligé
d’aller chez Mae prendre
mon petit-déjeuner. À cause de toi !
— Ce
n’est pas moi qui avais la main dans le chemisier de ma belle-sœur.
« Parle-lui,
c’est ton métier, s’encouragea Fox. Montre-toi persuasif et il
va se calmer. »
— Ne
me mets pas ça sur le dos, Block, reprit-il d’une voix posée,
tandis que, d’un bond en arrière, il esquivait un nouveau coup de
poing. Ne fais pas quelque chose que tu vas regretter.
— C’est
toi qui vas regretter, mon salaud !
Fox
était rapide, mais Block n’avait pas complètement perdu l’agilité
qu’il possédait sur un terrain de football américain à l’époque
du lycée ; il le faucha d’un seul élan. Fox heurta de tout
son long la pente gazonnée qui bordait le trottoir – et les
pierres sous le lierre qui la recouvrait –, puis glissa
douloureusement sur les pavés, l’ancien défenseur enragé à
califourchon sur lui.
Block
pesait au moins vingt-cinq kilos de plus que lui – du muscle
pour l’essentiel. Cloué au sol, impuissant, Fox ne put éviter ni
le direct décoché à bout portant en pleine face ni les petits
coups épuisants qui s’abattaient en salves nourries sur son
abdomen. La vision brouillée par la douleur, il entrevoyait le
visage de Block déformé par une inexplicable folie teintée de
panique.
Les
pensées qui jaillissaient de son esprit étaient tout aussi démentes
et meurtrières.
Fox
sut ce qu’il lui restait à faire : oubliant toute règle de
combat à la loyale, il visa les yeux, les doigts recourbés telles
des serres. Comme Block hurlait, il frappa sa gorge exposée.
Suffoquant, ce dernier desserra son emprise et Fox en profita pour
lui asséner un coup de genou dans l’entrejambe, ajoutant quelques
directs bien sentis au visage et à la gorge pour faire bonne mesure.
Cours.
Cette unique pensée s épanouit dans l’esprit de Fox telle une
fleur de sang. Il parvint à se dégager à force de contorsions,
mais alors qu’il tentait de se relever, Block lui claqua la tête
contre le trottoir. Il sentit comme un craquement à l’intérieur
de son crâne, tandis que la botte à bout ferré de son assaillant
lui martelait violemment le flanc. L’air lui manqua brusquement
quand ses mains épaisses se refermèrent autour de sa gorge.
Meurs.
Étaient-ce
les pensées de Block ou les siennes qui tourbillonnaient dans son
cerveau hurlant de douleur ? Seule certitude, il sentait la vie
lui échapper. Ses poumons en feu tentaient en vain d’inspirer un
filet d’air et un voile rougeâtre obscurcissait sa vision déjà
brouillée. Il rassembla ses dernières forces pour sonder l’esprit
de cet homme dont il savait qu’il adorait les Redskins et les
courses de stock-car, toujours prompt à sortir une blague salace, et
de surcroît génie de la mécanique. Un homme assez stupide pour
tromper sa femme avec sa belle-sœur.
Mais
il ne retrouvait rien de cet homme chez le fou furieux qui semblait
bien décidé à le tuer.
II
ne vit bientôt plus qu’une immensité rouge, tel un océan de
sang. Et sa propre mort.
La
pression sur sa gorge se relâcha brutalement et son torse fut
délesté de la masse qui l’écrasait. Il roula sur le flanc avec
un haut-le-cœur et cracha du sang. En dépit du sifflement strident
qui lui pillait les tympans, il perçut un appel lointain.
— O’Dell !
Fox ! Fox !
Un
visage flou se matérialisa devant ses yeux. Étendu en travers du
trottoir, savourant le contact de la pluie fraîche sur son visage
meurtri, Fox reconnut, en triple exemplaire, le chef de la police
Wayne Hawbaker.
— Ne
bouge pas, ça vaut mieux, lui ordonna celui-ci. J’appelle une
ambulance.
Pas
mort, se dit Fox, même si les confins de son champ de vision étaient
encore obscurcis par un voile rouge.
— Non,
attends ! croassa-t-il en luttant pour s’asseoir. Pas
d’ambulance.
— Tu
es salement amoché.
Il
avait un œil si gonflé qu’il ne pouvait plus l’ouvrir, il
parvint cependant à fixer l’autre sur Wayne.
— Ça
va aller. Où est passé Block ?
— Enfermé
à l’arrière de ma voiture, menotté. Bon Dieu, Fox, j’ai
presque dû l’assommer pour qu’il te lâche. Qu’est-ce qui
s’est passé ?
Fox
essuya sa bouche en sang.
L'extrait :
Sur
les fils électriques qui surplombaient Main Street et Locust Avenue,
des dizaines de corbeaux étaient perchés en rang d’oignons dans
un silence absolu. Les ailes repliées sur leurs gros corps luisants,
ils observaient. De l’autre côté de la chaussée, Layla les avait
repérés elle aussi.
Résistant
à l’envie de courir, il traversa la rue en quelques enjambées
rapides et rejoignit la jeune femme pétrifiée sur le trottoir.
— Ils
sont réels, murmura-t-elle. Au début, j’ai cru que ce n’était
encore qu’une... mais non, ils sont bien réels.
Fox
lui saisit le bras.
— On
va faire demi-tour et se mettre à l’abri à l’intérieur. Après,
on...
Un
bruissement se fit entendre derrière lui. Aux yeux écarquillés de
Layla, il comprit qu’il était trop tard.
Dans
un concert de piaillements suraigus et de claquements d’ailes, la
nuée d’oiseaux fondit sur eux avec la puissance d’une tornade.
Fox poussa Layla dos contre le mur, puis au sol. Plaquant le visage
de la jeune femme contre son torse, il l’enveloppa de ses bras et
lui fit un rempart de son corps.
Une
pluie de verre s’abattit autour de lui. Les crissements de pneus se
mêlaient au fracas métallique des carrosseries qui se percutaient.
Le martèlement de pas précipités ponctués de cris de panique lui
résonnait aux oreilles. Avec une force sidérante, les corbeaux
l’attaquaient en piqué, lacérant ses vêtements et transperçant
son dos de leurs becs acérés. Les bruits d’impact mats et humides
qu’il entendait étaient ceux des oiseaux heurtant le bitume après
avoir percuté les murs et les vitres.
L’assaut
ne dura guère plus d’une minute. Un enfant hurlait – une
seule longue note suraiguë après l’autre.
Le
souffle court, Fox se redressa un peu afin que Layla puisse voir son
visage.
— Reste
ici.
— Tu
saignes. Fox...
— Ne
bouge pas, d’accord ?
Il
se redressa. Au carrefour, trois voitures étaient entrées en
collision. Leurs pare-brise étaient étoilés à l’endroit où les
corbeaux les avaient percutés. Pare- chocs tordus, ailes cabossées,
nota-t-il comme il s’approchait en courant. Les dégâts auraient
pu être bien plus graves.
— Personne
n’a rien ?
Plutôt
que d’écouter les mots - « Vous avez vu ça ? Ils ont
foncé droit sur ma voiture ! » -, Fox écouta avec ses
sens. Nerfs à vif, petites coupures et ecchymoses, mais pas de
blessures sérieuses. Il retourna auprès de Layla.
Le
capharnaüm avait alerté commerçants et clients, qui étaient
sortis dans la rue.
— J’ai
jamais vu ça, ne cessait de répéter la serveuse de chez Maequi
contemplait, effarée, la vitrine en miettes du petit restaurant.
Fox
agrippa la main de Layla.
— Allons-y.
— On
ne devrait pas plutôt aider ?
— Il
n’y a rien à faire. Je te ramène chez toi, et nous préviendrons
Caleb et Gage.
— Ta
main, fit Layla avec un mélange de tension et de respect. Elle
guérit déjà.
— Ça
fait partie des avantages, répondit-il sombrement en l’entraînant
de l’autre côté de Main Street.
— Un
avantage que je n’ai pas, fit-elle remarquer d’une voix calme en
courant presque pour se maintenir à sa hauteur tant il marchait
vite. Si tu ne m’avais pas protégée, je serais dans un sale état.
C’est douloureux, n’est-ce pas ? continua-t-elle, portant la
main à la coupure sur le visage de Fox qui commençait à
cicatriser. Tu souffres de la blessure, puis de la guérison. Je le
sens, murmura-t-elle, les yeux baissés sur leurs mains jointes.
Comme
il faisait mine de la lâcher, elle resserra son étreinte.
— Non,
je veux savoir, souffla-t-elle.
Elle
glissa un regard aux cadavres de corbeaux qui gisaient sur la
grand-place, puis à la petite fille en larmes dans les bras de sa
mère.
Inspirant
un grand coup pour se donner du courage, elle leva les yeux vers Fox.
— Ça
m’horripile de l’admettre, mais tu as raison. Je ne serai
d’aucune aide si je n’accepte pas ce qui est en moi, et si je
refuse d’apprendre à l’utiliser. Fini de se voiler la face.
L'extrait :
l
était à la fois le pont et l’ancre. Elle comprendrait plus tard
qu’il avait la capacité de lui offrir l’un et l’autre.
Lorsqu’elle
traversa le pont, Fox était à ses côtés. Elle sentait la pluie
sur son visage, le sol sous ses pieds. L’odeur de la terre et de
l’herbe mouillées, et même de la pierre, montait à ses narines.
Elle percevait un bourdonnement sourd et régulier. Avec un pincement
de crainte mêlée de respect, elle réalisa que c’était le
bruit de la végétation en pleine croissance. La nature tendue tout
entière vers le printemps et le soleil.
Elle
perçut le bruissement léger des ailes d’un oiseau et les
mouvements furtifs d’un écureuil escaladant une branche.
Quelle
révélation, songea-t-elle, de découvrir qu’elle faisait partie
de ce tout, depuis toujours et à jamais. Ce qui croissait et
respirait. Ce qui vivait et mourait.
Bercée
par ces réflexions, elle se laissait emporter de l’autre côté du
pont.
La
douleur fut aussi soudaine que brutale, une déchirure d’une
violence inouïe qui lui lacéra le cerveau, le cœur, les
entrailles. Intolérable, la souffrance lui arracha un cri et, à la
même seconde, elle entrevit le livre. Juste un flash et déjà il
s’était évanoui, la douleur avec, la laissant faible et en proie
au vertige.
— Désolée,
je l’ai perdu.
Ses
jambes se dérobèrent sous elle. Gage la rattrapa sous les
aisselles.
— Doucement,
ma belle. Cybil.
— C’est
bon, je la tiens. Appuie-toi sur moi une minute, Layla. Tu as l’air
d’avoir fait un mauvais trip.
— J’entendais
les nuages bouger et le jardin pousser. Ça faisait comme un
bourdonnement. Les fleurs bourdonnent en terre, tu te rends compte ?
Bon sang, j’ai l’impression d’être...
— Défoncée ?
suggéra Quinn. C’est effectivement l’impression que tu donnes.
— Ça
doit être à peu près comparable. Dis donc, Fox, est-ce que tu...
Layla
s’interrompit net quand elle réussit à accommoder. Il était à
genoux sur les graviers trempés, flanqué de ses amis accroupis. Il
y avait du sang sur sa chemise.
— Mon
Dieu, que s’est-il passé ?
D’instinct,
elle voulut explorer son esprit, mais se heurta à un mur. Elle
trébucha jusqu’à lui, s’accroupit.
— Tu
es blessé. Tu saignes du nez.
— Ça
ne serait pas la première fois. Ras le bol, je venais juste de laver
ce stupide sweat-shirt. Donnez- moi un peu d’air. Juste un peu
d’air.
Il
tira un bandana de sa poche et le pressa contre son nez, tandis qu’il
s’asseyait sur les talons.
— Ramenons-le
à l’intérieur, proposa Quinn, mais Fox secoua la tête, puis
plaqua sa main libre contre son crâne, comme pour l’empêcher de
tomber.
— Laisse-moi
souffler une seconde.
— Caleb,
va lui chercher de l’eau. Essayons le truc de ta mère, Fox,
intervint Cybil qui se plaça derrière lui. Respire bien.
Elle
localisa les points et exerça une pression.
— Dois-je
te demander si tu es enceinte ?
— Le
moment est mal choisi pour me faire rire. Pas la grande forme.
— Pourquoi
est-ce pire pour lui que pour Quinn ? voulut savoir Layla. La
réaction était censée être moins forte vu que nous étions à
deux. Tu sais pourquoi, n’est-ce pas ? demanda-t-elle à Gage
avec un regard féroce. Dis-le-moi.
— Étant
un O’Dell, il t’aura fait un rempart de son corps et pris le coup
de plein fouet. Enfin, c’est mon hypothèse. Et du fait de votre
lien, le coup a été d’autant plus méchant.
Furieuse,
Layla se tourna vers Fox.
— C’est
vrai ? J’écoute les nuages et toi, tu t’en prends plein la
figure ?
— Ton
visage est plus beau que le mien. Légèrement. Tu peux te taire une
minuté ? Pitié pour le blessé.
— Ne
recommence plus jamais ça, compris ? Plus jamais.
Promets-le-moi ou je laisse tomber.
— Je
n’aime pas les ultimatums, maugréa Fox avec une lueur de colère
qui perça dans son regard rendu vitreux par la douleur. En fait, ils
me gonflent.
— Tu
sais ce qui me gonfle, moi ? Que tu ne m aies pas fait confiance
pour assumer ma part !
— Ça
n’a rien à voir avec la confiance. Merci, Cybil, ça va mieux.
Il
se leva avec précaution, prit le verre d’eau que Caleb lui tendait
et le vida d’un trait.
— Ils
sont enveloppés dans une toile huilée, derrière le mur sud. Je
n’ai pas vu combien. Deux, peut-être trois. Tu sais où sont les
outils, Caleb. Je reviens vous aider dans une minute.
Fox
rentra dans la maison et parvint à gagner les toilettes qui
jouxtaient la cuisine juste avant de vomir comme après une cuite de
deux jours. L’estomac et le crâne en compote, il se rinça le
visage et la bouche, puis s’appuya au lavabo le temps de reprendre
son souffle.
Lorsqu’il
ressortit, Layla l’attendait dans la cuisine.
— Nous
n’en avons pas fini.
— Tu
veux la bagarre ? On verra plus tard. Pour l’instant, nous
avons du boulot.
— Je
ne ferai rien tant que tu ne m’auras pas donné ta parole de ne
plus me protéger.
— Impossible.
Je ne donne ma parole que lorsque je suis sûr de pouvoir la tenir,
répliqua Fox qui se retourna et entreprit de fouiller dans les
placards. Rien que des saloperies holistiques. Pourquoi n’y a-t-il
jamais d’aspirine dans cette baraque ?
— Tu
n’avais pas le droit...
— Poursuis-moi
en justice. Je connais quelques bons avocats. Écoute, Layla, j’ai
encaissé le coup parce que je savais qu’il serait violent. Je l’ai
fait pour toi, pour nous. Je n’allais pas te laisser souffrir si je
pouvais l’empêcher, et je ne vais pas te promettre de rester les
bras ballants si jamais ça recommence.
— Si
tu penses que parce que je suis une femme, je suis plus faible, moins
capable, moins...
Fox
se tourna vers elle, blanc comme un linge. Même la colère ne
parvenait pas à lui redonner des couleurs.
— Bon
sang, ne commence pas à agiter le drapeau féministe. Tu as
rencontré ma mère, non ? Ton sexe n’a rien à voir là-dedans
– sauf que j’en pince pour toi, ce qui, vu mes préférences
sexuelles, ne serait pas le cas si tu étais un homme. J’ai
survécu. Bon, d’accord, j’ai mal au crâne, le nez qui saigne et
j’ai perdu mon petit-déjeuner – plus le dîner, et sans
doute aussi un ou deux organes. Mais à part le fait que je me
damnerais pour une aspirine et un Coca, je m’en sors bien. Alors si
tu veux monter sur tes grands chevaux, libre à toi, mais pour une
bonne raison.