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vendredi 11 juillet 2014

La favorite du pharaon - Judith E. French

 


Mayet restait hypnotisée comme devant une apparition surnaturelle, le souffle coupé, incapable de détourner son regard. Une tempête se déchaînait dans son crâne ; des bribes de souvenirs se bousculaient ; les images tourbillonnaient, mais trop vite pour qu'elle puisse en arrêter une seule.


 







Le résumé:
Alexandrie, 315 av. J.-C. L'Égypte est passée sous la domination grecque. Ptolémée, demi-frère d'Alexandre le Grand, s'est octroyé le titre de pharaon et a établi sa capitale dans la ville fondée par le conquérant. Ivoire, épices, or, esclaves, bétail, huile, vin... Toutes les richesses de l'Afrique et de la mer Égée affluent vers le port fortifié, que le souverain dote d'une bibliothèque et de monuments prestigieux. Une femme cependant reste indifférente au luxe inouï qui l'entoure et aux attentions que lui témoigne l'homme le plus puissant du monde civilisé. Une femme d'une beauté extraordinaire mais sans mémoire, qui ignore tout, jusqu'à son véritable nom et ses origines. Une femme que traverse parfois l'image fugitive d'un guerrier aux cheveux blonds, ou d'un enfant tragiquement disparu. Jusqu'à l'irruption, une nuit, d'un prince barbare, qui l'arrache à son statut de favorite du pharaon pour la rendre à son véritable destin...




L'extrait :
Prince Kayan, héritier de la Bactriane et de la Sogdiane.

Intriguée, Mayet examina l'homme qui avait visiblement troublé le roi, et qui avait osé s'approcher tout près de l'estrade sans se prosterner.

L'espace d'une seconde, son regard croisa celui du prince Kayan. Sa gorge se serra. Elle eut la sensation d'être au bord d'un précipice, hésitant à sauter dans le vide.

Les yeux en amande lui lancèrent des éclairs. Deux fines tresses mêlées de rubans de soie rouge encadraient son visage fier. Le front haut était dégagé, et l'épaisse chevelure noire, mal disciplinée, tombait plus bas que les épaules. Il avait un menton carré, volontaire. Deux disques d'or pendaient à ses oreilles et un collier en or massif entourait son cou puissant. Il portait une tunique en peau de daim ornée d'une ganse brodée de scènes de chasse, largement échancrée sur un torse puissant et imberbe, et des bracelets scythes encerclaient ses bras musclés. Son apparence était étrange, sauvage, mais si magnifique qu'à côté de lui, tous les officiers grecs et les nobles égyptiens dans leurs tuniques de lin immaculées ressemblaient à de pauvres colombes sans défense poursuivies par un faucon.

Mayet restait hypnotisée comme devant une apparition surnaturelle, le souffle coupé, incapable de détourner son regard. Une tempête se déchaînait dans son crâne ; des bribes de souvenirs se bousculaient ; les images tourbillonnaient, mais trop vite pour qu'elle puisse en arrêter une seule.