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vendredi 18 juillet 2014

Les Chicagos Stars, Tome 1 : Nulle autre que toi - Susan Elizabeth Phillips


 - Je dois avoir votre promesse, coach, que vous ne lui ferez pas de mal.
- Je promets!
- Vous répondez un peu vite pour me tranquilliser. J'ai un peu de mal à vous croire sur sur parole.
- Je suis un homme de parole, et je promets de ne pas lui faire de mal.
Entrecroisant les doigts, il les fit craquer devant lui et ajouta :
- Si je dois la tuer, je m'arrangerai pour qu'elle ne sente rien.




 

Le résumé:
Vous n'aimez pas le football, mademoiselle Somerville ? C'est bien dommage, car votre père vous a légué son équipe". Phoebe n'en revient pas. Elle, patronne des Chicago Stars ! Avec pour mission de gagner le prochain championnat, si elle veut toucher sa part d'héritage ! Ultime pied-de-nez de son père qui l'a toujours méprisée. Ce défi, Phoebe entend bien le relever, même si elle doit s'imposer à ces gaillards machos, à commencer par leur entraîneur, Dan Calebow. Le plus teigneux de tous



L'extrait :
Après avoir prudemment remonté le couvre-lit jusqu'à son menton, Phoebe l'interrompit timidement.
— Dan? Euh... Je peux dire quelque chose?
— Pas si c'est pour me parler de fouets et de colliers de chien, maugréa-t-il. Ou de relations impliquant plus de deux personnes.
Phoebe sentit le rire incoercible qui couvait en elle lui bloquer la gorge. Un drôle de son étranglé lui échappa.
— Non, parvint-elle à répondre. Il ne s'agit pas de ça.
— D'accord. Je t écoute.
Avant de s'exprimer, Phoebe choisit soigneusement ses mots. Dan lui tournait le dos, et cela l'aidait.
— Je ne voulais pas dire ce que tu as compris. Quand je t'ai demandé de ne pas cesser quoi que je puisse te dire, c'était du baiser que je voulais parler. Tu es vraiment... euh... doué pour embrasser.
Phoebe reprit longuement son souffle. Cela n'allait pas être de nature à clarifier la situation, mais elle éprouvait le besoin de se justifier.
— J'ai depuis toujours... euh... une sorte de blocage. Non: blocage est un mot trop fort; disons plutôt... une difficulté. Une sorte d'allergie, en fait. Enfin peu importe... Quand un homme m'embrasse... j'ai parfois ce type de réaction incontrôlable.
Dan tourna lentement la tête vers elle. L'expression de perplexité qui se lisait sur son visage lui prouvait qu'elle n'était pas des plus limpides. Son torse athlétique ne fit rien pour lui éclaircir les idées. Immortalisé dans le bronze et exposé dans son ancienne galerie, songea-t-elle, il aurait pu se vendre une fortune.
Après avoir longuement dégluti, elle ajouta:
— J'essayais juste de te dire que si cela m'arrivait - cette réaction incontrôlable -, tu pouvais en quelque sorte...
— L'ignorer? suggéra-t-il.
— Exactement. Mais pour le reste, quand nous n'étions plus en train de nous embrasser... Je le pensais vraiment.
Les yeux de Dan s'assombrirent instantanément. Elle y discerna un profond regret.
— Phoebe...
— Si je dis « stop », l'interrompit-elle avec gravité, cela veut dire «stop» et rien d'autre. Pas de sous-entendus. Pas de petits jeux. Je ne suis pas comme ton ex-femme. Je n'ai aucun attrait pour les jeux sexuels violents.
— Je comprends, dit-il en cherchant son regard. Je suis désolé et je regrette de t'avoir traitée ainsi.
Phoebe hocha la tête sans rien dire. Il lui semblait que s'il devait de nouveau présenter ses excuses, elle allait fondre en larmes et se sentir encore plus stupide et inadéquate.
— À propos de cette... allergie... reprit-il en lui saisissant le menton, une lueur de malice dans les yeux. Et au cas où nous déciderions l'un et l'autre de nous embrasser de nouveau. Si tu me dis « stop », suis-je supposé m'arrêter, oui ou non ?
Honteuse, Phoebe baissa les yeux sur le couvre-lit.
— Je suppose que oui, répondit-elle. Mais je vais faire en sorte de ne plus t'envoyer de signaux contradictoires.
Penché sur elle, il lui caressa la joue avec le revers de ses doigts.
— Promis? insista-t-il.
— Promis.

L'extrait :
En s'adossant négligemment à son siège, elle fit mine de se mettre à inspecter ses ongles laqués.
L'effet fut immédiat. Les veines saillirent au cou de Dan quand il se mit à hurler:
- Regarde-toi! Tu n'es même pas foutue de faire la différence entre un ballon de football et une foutue batte de base-ball! Et tu prétends m'apprendre comment coacher mon équipe? Tu te prends pour une espèce d'autorité en matière de psychologie masculine? Tu penses avoir le droit de me dire que mes hommes ont les nerfs en pelote? Alors que tu n'y connais rien?
Il lui fallut marquer une pause pour reprendre son souffle. Phoebe en profita.
- Tu peux vider la benne à ordures qui te sert de bouche tant que tu voudras, dit-elle doucement. Cela ne change rien au fait que je suis le boss. A présent, pourquoi n'irais-tu pas faire un tour sous la douche pour te rafraîchir les idées?

L'extrait :
Dan ne voulait pas reprendre les hostilités. Pas après l'avoir vue si vulnérable, si désarmée. Et il n'y avait qu'un moyen de soigner la blessure d'amour-propre qu'il venait de lui infliger.
Le soupir exaspéré qu'il parvint à pousser fut des plus convaincants.
— Ça recommence? demanda-t-il d'un ton ennuyé. Il n'y a finalement que quand nous nous embrassons que nous ne nous disputons pas... Je ne sais pas pourquoi je m'obstine à essayer d'être un chic type avec toi. Ça me retombe toujours dessus.
—C'est ce que tu faisais? demanda-t-elle, les lèvres encore gonflées par leurs baisers. Tu essayais d'être un chic type avec moi ?
— Aussi chic que je peux l'être. Et crois-moi, ça ne me vient pas naturellement. D'ailleurs, tu m'es redevable pour ça.
— Je te suis quoi ? Ses veux d'ambre, plissés par la colère, ne paraissaient plus vulnérables désormais. Comme il s'y était attendu, ils crachaient à présent des flammes.
— Tu m'es redevable, Phoebe... insista-t-il gentiment. En agissant ainsi, je n'ai fait que te témoigner le respect qui t'est dû.
— Le respect... Je ne pense pas avoir jamais entendu appeler cela comme ça!
Son ironie mordante cachait mal sa détresse. Dan décida d'aller plus loin encore.
— C'est exactement comme cela que je l'appelle. Et puisque je ne peux réclamer mon dû maintenant je compte bien le faire quand je l'aurai décidé.
— Ah, oui? Comment comptes-tu t'y prendre?
— Je vais te le dire... Un jour - n'importe quel jour qu'il me plaira de choisir -, à l'heure qui me plaira, à l'endroit que j'aurai choisi, je te regarderai et je n'aurai qu'un mot à dire.
— Un mot ?
— Je dirai simplement: « Maintenant. » Juste ce mot-là. Maintenant. Quand tu l'entendras, tu cesseras sur-le-champ tes activités, et tu me suivras docilement où j'aurai décidé de t'emmener. Et quand nous y serons, ce corps qui est le tien deviendra mon propre terrain de jeu privé. Comprends-tu bien ce que je suis en train de te dire?
Dan s'était attendu à la voir exploser- de fureur, mais il aurait dû se douter qu'elle ne se laisserait pas avoir aussi facilement. Phoebe était à peu près aussi douée que lui pour jouer à ces petits jeux-là.
— Je pense avoir compris, répondit-elle songeusement. Laisse-moi vérifier... Tu es en train de me dire que, parce que tu n'as pas pris ton pied, j'ai une dette envers toi que tu comptes me réclamer un jour. Quand tu me regarderas et que tu me diras «maintenant », je suis supposée tout abandonner et devenir ton esclave sexuelle. C'est bien ça ?
Dan commençait à se prendre au jeu.
— C'est tout à fait ça.
— Quoi que je puisse être en train de faire ?
— Quoi que tu puisses être en train de faire.
— Quel que soit l'endroit où tu auras décidé de me faire payer ma dette.
— Un placard à balai, s'il m'en prend l'envie. C'est moi qui décide.
Dan avait conscience de jouer avec le feu et s'attendait à tout moment à un retour de flammes.
— Et si je suis au travail ? s'enquit-elle avec un calme remarquable.
— Il y a de grandes chances que tu y sois.
— En réunion ?
—Tu soulèveras tranquillement cette jolie paire de fesses qui te sert de séant et tu me suivras.
— Même si j'ai le commissaire de la NFL face à moi ?
— Tu lui diras: «Je suis désolée, monsieur le commissaire, mais je suis victime d'une grippe intestinale foudroyante et je vous prie de bien vouloir m'excuser. Coach Calebow, ça ne vous dérangerait pas de m'accompagner, au cas où je tournerais de l'oeil ? »
— Je vois.
L'air pensif, elle réfléchit un instant avant d'ajouter: — Et si je suis en interview, avec... disons, Frank Calford?
— Frank est un chic type. Il comprendra, l'explosion attendue n'allait pas tarder à arriver. Il le sentait.
— Résumons-nous, reprit-elle. Je veux être sûre d'avoir bien saisi. Tu n'auras qu'à dire «maintenant», et je me transformerai aussitôt en... Comment as-tu dit ça, déjà? Ah, oui! En terrain de jeu privé.
— C'est exactement ce que j'ai dit. Phoebe prit une longue inspiration avant de conclure dans un grand sourire:
— Cool!
Ebahi, il la regarda déverrouiller la porte et sortir. Quand elle se tut refermée derrière elle, Dan rejeta la tête arrière et éclata de rire. Elle l'avait fait! Cette diablesse de femme avait réussi à avoir le dessus...

L'extrait :
L'orage grondait au fond des yeux de Phoebe.
— Voyez-vous ça, murmura-t-elle.
— Sage précaution... ajouta Dan, pince-sans-rire. Ça t'arrive de temps à autre, tu sais.
— Jamais! protesta-t-elle. Contrairement à toi. Phoebe déboutonna négligemment son manteau. Quand vit ce qu'elle portait dessous, son sourire se figea.
— Quelque chose te chagrine? s'étonna-t-elle. Avec un sourire exaspérant, elle fit glisser le manteau de ses épaules nues.
Dan eut l'impression d'avoir reçu un coup de massue à la tête. Comment avait-elle pu oser?
— Bon Dieu ! Alors que je commençais à penser que tu avais fini par faire preuve d'un peu de
bon sens. Il faut que tu me prouves le contraire! Je me disais même qu'après tout tu pouvais être un tout faite peu faite pour ce job. Des clous! Tu n'en as jamais été aussi loin.
— Eh bien, eh bien... s'amusa-t-elle. On peut dire que tu es grognon, ce soir !
Après avoir achevé d'ôter son manteau, elle alla le déposer au vestiaire, en roulant consciencieusement des hanches. Quand elle se retourna pour revenir vers lui, Dan sentit une veine puiser à sa tempe. Cette fois, aucun doute possible: elle allait le rendre fou! Et dire que quelques instants auparavant il pensait regretter ses vêtements d'exhibitionniste. C'était avant de découvrir la tenue qu'elle portait ce soir.
Telle qu'elle lui apparaissait, Phoebe aurait pu postuler pour un emploi de maîtresse en chef de bordel sadomasochiste. D'un regard consterné, il détailla sa longue robe noire, qui ressemblait davantage à un accessoire de bondage qu'à un vêtement La partie supérieure était constituée d'une sorte de filet de pêche agrémenté de lanières en cuir. Une des lanières venait s'enrouler autour de son long cou blanc, comme un collier. Un harnais en éventail retenait sur la poitrine une bande de cuir plus large dont la fonction principale semblait être de masquer la pointe des seins. Mais, à travers les mailles du filet noir, difficile d'ignorer les courbes évocatrices que ne venait masquer bien évidemment aucun bustier.
Au niveau de la taille, la résille noire laissait place à un tissu de même couleur. Il moulait si bien les
formes de Phoebe qu'on aurait pu la croire habillée seulement d'une couche de peinture. A mi-cuisse. La jupe de la robe s'ornait de breloques ressemblaient à s'y méprendre à des jarretelles en or d'un genre plus particulier, destinées à parader bien en évidence sur les vêtements et non dessous. Enfin, pour faire bonne mesure, la jupe était fendue sur le côte et ne laissait pas ignorer grand-chose, à chaque pas de la jambe qu'elle était censée habiller.
Dan mourait d'envie d'envelopper Phoebe de sa veste pour la mettre à l'abri des regards. L'idée que tant de gens puissent se faire plus qu'une idée de ce corps de rêve qui était le sien le rendait fou. réflexe assez incongru, songea-t-il, étant donné sa propension à apparaître nue en public à la première occasion. A défaut de pouvoir mettre son plan à exécution, il l'entraîna un peu à l'écart, où nul ne pourrait la voir et où il pourrait lui dire tout à son aise sa façon de penser.
— C'est ça, ton idée de la meilleure tenue à porter pour discuter affaires? Tu penses que c'est avec ça que tu vas réussir à renégocier le contrat ? 11 ne t'est pas venu à l'esprit que la seule chose que tu risques de négocier, dans cet accoutrement, c'est de savoir combien tu pourras faire payer un coup de fouet sur les fesses nues d'un homme?
— Tu dois le savoir! Tu as déboursé combien, la dernière fois?
Sans lui laisser le temps de digérer l'outrage, Phoebe le contourna et s'éloigna d'un pas pressé, Dan fit volte-face et vit Ron pénétrer dans le club.
L'impression d'effarement qui se peignit sur ses traits résumait que ce qu'il découvrait le laissait également patois. Leurs regards se croisèrent, et Dan se demanda s'il avait l'air à cet instant aussi démuni que le directeur général des Stars. N'avait-elle donc pas compris qu'elle ne se trouvait plus à Manhattan mais au fin fond du DuPage County? Ici, les femmes ne s'habillaient pas ainsi... Elles allaient à l'église le dimanche et votaient républicain comme leur mari leur demandait de le faire.
Avec la vague idée de sauter sur elle et de la charger sur son épaule pour la sortir au plus vite du club, Dan se lança à la poursuite de Phoebe. L'arrivée d'un serveur venu les chercher pour les conduire à Keane l'empecha de mettre son plan à exécution. Il n'eut d'autre choix que de suivre le mouvement. Comme s'il avait pu lire dans ses pensées, Ron l'imita et hâta le pas de manière à rejoindre Phoebe. Ce fut ainsi flanquée de ses gardes du corps qu'elle pénétra dans la salle à manger privée où leur hôte les attendait.
Cela faisait presque dix ans que Dan connaissait Jason Keane. Ils s'étaient croisés de nombreuses fois lors de soirées et avaient parcouru ensemble quelques terrains de golf. Il leur était même arrivé de partager un week-end de pêche au large, sur le yacht de l'homme d'affaires, en compagnie de deux mannequins. Keane avait toujours beaucoup attiré les femmes, et d'après ce que Dan avait entendu dire. La quarantaine ne l'avait pas assagi.