Que peut- faire un duc, lorsque la fille qui ne convient
absolument pas devient la femme sans laquelle il ne peut
vivre?
(Traduction
everalice)
Que peut- faire un duc, lorsque la fille qui ne convient absolument pas devient la femme sans laquelle il ne peut vivre?
Griffin York, le Duc de Halford, ne souhaite absolument pas se marier cette Saison - ou à n'importe quelle Saison - mais sa diabolique mère l'enlève pour "Spinster Cove" ("La baie des vieilles filles") et le pousse à choisir une épouse parmi les ladies qui y résident. Griff décide de lui donner une leçon qui mettra fin une bonne fois pour toutes à cette histoire de mariage. Il choisit la servante de l'auberge.
Débordée de travail et se débattant dans les difficultés, Pauline Simms ne rêve pas de ducs. Tout ce qu'elle souhaite, c'est raccrocher son tablier et ouvrir une librairie. Ce rêve devient réalisable lorsqu'un arrogant duc beau comme le péché lui offre une petite fortune contre un emploi d'une semaine. Sa tâche est simple : se soumettre à l'entraînement de duchesse de sa mère et... échouer lamentablement.
Mais à Londres, Pauline est loin d'échouer misérablement. C'est une recalée courageuse, pleine d'esprit, séduisante - une femme qui enflamme le désir de Griffin et qui apaise ses zones d'ombre. Garder Pauline à ses côtés ne sera pas chose facile. Même si la haute société peut accepter une servante comme duchesse - un duc libertin peut-il convaincre une servante de lui donner son cœur en toute confiance?
Que peut- faire un duc, lorsque la fille qui ne convient absolument pas devient la femme sans laquelle il ne peut vivre?
Griffin York, le Duc de Halford, ne souhaite absolument pas se marier cette Saison - ou à n'importe quelle Saison - mais sa diabolique mère l'enlève pour "Spinster Cove" ("La baie des vieilles filles") et le pousse à choisir une épouse parmi les ladies qui y résident. Griff décide de lui donner une leçon qui mettra fin une bonne fois pour toutes à cette histoire de mariage. Il choisit la servante de l'auberge.
Débordée de travail et se débattant dans les difficultés, Pauline Simms ne rêve pas de ducs. Tout ce qu'elle souhaite, c'est raccrocher son tablier et ouvrir une librairie. Ce rêve devient réalisable lorsqu'un arrogant duc beau comme le péché lui offre une petite fortune contre un emploi d'une semaine. Sa tâche est simple : se soumettre à l'entraînement de duchesse de sa mère et... échouer lamentablement.
Mais à Londres, Pauline est loin d'échouer misérablement. C'est une recalée courageuse, pleine d'esprit, séduisante - une femme qui enflamme le désir de Griffin et qui apaise ses zones d'ombre. Garder Pauline à ses côtés ne sera pas chose facile. Même si la haute société peut accepter une servante comme duchesse - un duc libertin peut-il convaincre une servante de lui donner son cœur en toute confiance?
Magique!!!
J'ai
passé un moment de lecture inoubliable.
Et oui je pèse mes mots !
Je
crois que c'est le meilleur livre de Tessa Dare que j'ai lu et un des
meilleurs de romance historique et
pourtant...
Je
me rappelle avoir fait la moue en lisant la quatrième de couverture.
Un duc qui pour, embêter
sa mère qui le harcèle pour qu'il se marie, décide de porter ses
vues sur une fille du peuple. Sa mère a une semaine pour en faire
une duchesse digne du titre. Bof, bof. Je voyais déjà les gros
clichés...
Et
pourtant
dès la deuxième page, j'ai su qu'il s'agissait d'une histoire qui
me marquerait.
Pourquoi ?
Le
style
Inimitable.
Tessa
Dare a vraiment une « patte » qui donne une couleur à
l'ensemble de ses livres. Je l'ai déjà dit mais je me répète,
elle est vraiment la parfaite jonction entre la romance historique
traditionnelle et celle plus moderne.
L'histoire
Comme
je le disais, j'étais peu emballée par le postulat de départ mais
je savais au vu des précédents tomes que je ne devais pas
m'arrêter là. J'avais adoré tous les autres de la série et
pourtant toutes ces histoires de vieilles filles perdues au fin fond
d'une station balnéaire esseulée ne m'avaient pas attiré et
pourtant
...toutes étaient magnifiques. Donc celle-ci ne déroge pas à la
règle. Magnifique, forte, passionnée...en un mot inoubliable .
Les
personnages
L'une
des raisons qui me fait le plus apprécié Tessa Dare c'est qu'à
chaque roman, je n'ai jamais eu l'impression qu'elle se répétait
tant au niveau des histoires que des personnages. A chaque livre, la
galerie s'agrandit. J'avais beaucoup apprécié le héros taciturne
du précédent tome tout comme sa dulcinée. Ici c'est la même
chose avec cependant des héros totalement différents. Griffin
est juste parfait : viril, autoritaire, fier, agaçant mais en
même temps fragile, meurtri.
Quant
à Pauline
elle est magnifique. Elle est un personnage sans artifice et c'est ce
qui la rend aussi belle et attachante. Hormis la mascarade de cette
semaine pour en faire une duchesse, elle ne joue pas. Elle est
franche et c'est avec cette même franchise que se crée cette
magnifique histoire d'amour.
Ce
livre, cette auteure sont vraiment à découvrir d'urgence !
Une
romance historique incontournable !
La
plus belle scène !!!!!!!!!!!!!!!
— Il
existe trente-trois rangs de préséance entre une servante et une
duchesse, annonça-t-elle avec calme. Le saviez-vous ? Le
tableau occupe trois pages dans Les
Vertus de Mme Worthington. Je
le connais par cœur. Les duchesses sont au sommet de la hiérarchie,
après la reine et les princesses, bien sûr. Suivies des marquises,
des comtesses...
Tout
en récitant, elle les énumérait sur ses doigts.
— Puis
viennent les épouses des fils aînés des marquises, puis les
épouses des puînés des ducs. Ensuite, c'est le tour de la
descendance : les filles de ducs, les filles de marquis. Suivent
les vicomtesses, puis les épouses des fils aînés des comtes.
Ensuite, les filles des comtes...
— Pauline.
— Cela
fait déjà dix rangs, et je n'en suis pas encore aux baronnes. Sans
parler des ordres de chevalerie et des grades militaires. En dessous,
vous avez...
Il
s'approcha et lui inclina le visage pour l'obliger à le regarder en
face.
— Pauline.
Elle
cligna les yeux.
— Une
fille comme moi, Griff... Je vous suis tellement inférieure. Lorsque
nous sommes seuls tous les deux, nous parvenons peut-être à
l'oublier. Mais personne d'autre ne passera outre.
— L'oublier ?
Croyez-vous que j'oublie qui vous êtes lorsque nous sommes
ensemble ?
Elle
tritura ses doigts. Il devait bien l'oublier un petit peu... Dès
leur première rencontre, il lui avait témoigné davantage de
respect et d'attention que n'importe quel noble en accordait à une
domestique.
— Quoi
qu'il en soit, nous devrons nous rappeler qui nous sommes tôt ou
tard, sans quoi la société nous le fera comprendre de force.
Il
la considéra longuement.
— Peut-être
avez-vous raison. Nous devrions nous rappeler qui nous sommes.
— Je
me réjouis que vous soyez d'accord.
Il
traversa la pièce, ferma la porte et tourna la clé dans la serrure.
Le déclic fut menaçant.
— Débarrassez
le bureau, Simms.
— Comment ?
Je ne...
— Ne
discutez pas, coupa-t-il d'une voix tranchante. Vous êtes une
domestique et vous vouliez que je m'en souvienne. C'est moi le duc,
ici, et je vous ai demandé de débarrasser le bureau. C'est votre
travail, non ? Débarrasser les tables.
Voulait-il
leur faire jouer des rôles ? Le duc libertin et la vilaine
servante ?
Après
quelques secondes d'hésitation, Pauline décida que cela pouvait
l'inspirer.
Elle
prit l'encrier et le déplaça précautionneusement vers une desserte
où il ne risquait pas de se renverser. Puis, d'une main, elle balaya
la surface. Buvard, papier, cire et plume s'écrasèrent par terre.
— Voilà
qui est fait.
— Quelle
effronterie !
— Vous
aimez cela.
Il
tira sur sa cravate et la desserra en traversant la pièce.
— Vous
allez apprendre quelle est votre place.
— Est-ce
là, Votre Grâce ? s'enquit-elle en se perchant sur le bureau.
— Pour
l'instant.
Il
s'assit sur la chaise devant elle, les bottes de part et d'autre de
ses jambes pendantes, et la toisa d'un regard sombre et autoritaire.
Le
moment s'étira, devint de plus en plus fin, de plus en plus fragile,
et Pauline attendit, immobile, qu'il craque.
— Soulevez
vos jupes, ordonna-t-il.
Ces
paroles étaient un coup de feu signalant le départ, et elle sentit
s'emballer les battements de son cœur.
Après
avoir fait tomber l'une de ses mules, elle se débarrassa de l'autre,
posa ses pieds gainés de soie sur la cuisse de Griff et remonta
lentement l'ourlet en dentelle de sa robe, dévoilant ses jambes
jusqu'aux genoux.
— Comme
ceci ?
— Plus
haut.
Elle
fit remonter encore le tissu, languissamment, sur sa cuisse. Sa
jarretelle apparut, un petit ruban coquin couleur lavande.
— Encore.
Elle
laissa glisser un pied vers son entrejambe et le replia autour du
renflement croissant dans son pantalon. Doucement, elle frotta le
dessous de son pied sur l'axe rigide. Bientôt, on entendit une
respiration entrecoupée. Celle de Griff. Celle de Pauline. La douce
friction contre la cambrure sensible de son pied se révélait une
source de plaisir inattendue.
Et
cette façon qu'il avait de la regarder... Sans gêne aucune pour son
érection, il dardait sur elle ses yeux noirs et intenses. Alors
qu'il ne l'avait même pas embrassée, elle avait le souffle court,
le sexe humide.
— Plus
haut, exigea-t-il en encerclant sa cheville de sa main. Jusqu'à la
taille. Montrez-moi tout.
Son
ton impérieux l'excita. Pauline se tortilla pour retrousser ses
jupes. Jusqu'à ce que son pubis soit visible.
— Oui,
dit-il en avançant sur son siège. C'est cela.
Il
caressa son mollet. Du pouce, il appuya le creux de ses genoux, et
elle écarta les cuisses. Comme s'il avait découvert un levier
caché.
Il
la saisit par les hanches et l'approcha du bord du bureau. Ses doigts
caressèrent les replis humides de son sexe, glissèrent sur sa chair
brûlante. Douce, si douce torture.
— Prenez-moi,
supplia-t-elle.
Il
fit claquer sa langue.
— Je
fais ce que bon me plaît. Or il me plaît de vous goûter.
Lorsqu'il
baissa la tête, elle se déroba, cessant de jouer le jeu.
— Griff,
attendez. Personne n'a...
Elle
s'humecta les lèvres avec nervosité.
— Personne
n'a jamais fait cela pour moi.
Il
releva la tête. Son sourire s'élargit, ouvertement diabolique.
— Si
vous espériez m'en dissuader, ce n'est pas ce qu'il fallait dire.
Il
la rapprocha encore, et posa la bouche sur elle.
Et,
comme promis, il l'embrassa. En cet endroit précis.
C'était
terriblement choquant. Indiciblement excitant.
Elle
tressaillit, mais son étreinte était ferme. Il ne la laisserait pas
esquiver son baiser érotique. Aussi s'allongea-t-elle sur la surface
en acajou, s'abandonnant à la béatitude. Elle étendit les bras,
couvrant tout le bureau. Plus de papier, plus de courrier. En cet
instant, c'était elle, son travail. Et il s'y attelait. Avec
détermination.
Avec
art.
Sa
langue explorait hardiment ses replis féminins les plus intimes.
Elle détendit ses cuisses, confiante.
Il
savait parfaitement ce qu'il faisait. Comme il était doué... Un
véritable champion. Elle ne pouvait le comparer à un autre, mais
elle en aurait parié l'intégralité de ses mille livres. S'il avait
existé un ordre de chevalerie décerné pour l'aptitude à procurer
du plaisir aux femmes, il aurait été distingué du rang le plus
prestigieux.
Il
la savourait comme si elle était le plat le plus délicieux d'un
banquet royal. Au moment où il resserra son attention sur l'orée de
son sexe, elle ne put s'empêcher de gémir. Puis il écarta ses
replis de ses pouces, et s'enfonça en elle avec sa langue, qu'il
remua comme il l'aurait fait de sa verge.
— Griff.
Elle
se tordit sur le bureau.
En
guise de réponse, il fit glisser une main vers son sein, qu'il
pétrit à travers le tissu.
Elle
prit sa tête, plongeant dans les ondulations brunes de ses cheveux.
Elle le maintint ainsi contre elle se frotta contre sa bouche
brûlante, humide et talentueuse.
— Oui,
souffla-t-elle. Oh, s'il vous plaît, n'arrêtez pas.
Il
ne montrait aucun signe de fatigue. Chaque mouvement de sa langue
l'emportait plus loin. Elle geignit pour l'implorer de lui accorder
l'orgasme libérateur.
— Oh. Oh.
Elle
se cambra sur le bureau, en proie à une jouissance fulgurante. Griff
appliqua une de ses paumes sur sa bouche pour lui permettre de le
mordre, de gémir et de crier contre sa peau.
Enfin,
les tremblements de bien-être s'espacèrent, et il laissa glisser sa
main pour envelopper à nouveau son sein. Pendant quelques instants,
elle contempla le plafond alors qu'il la caressait et déposait des
baisers tendres le long de ses cuisses.
Elle
ne trouva aucun mot à prononcer.
— Avez-vous
aimé ?
— Oui,
croassa-t-elle.
Aucun,
excepté celui-là :
— Oui,
oui, oui.
— Comprenez-vous
que je vénère chaque fraction de votre corps délectable ?
Comprenez-vous que je préférerais recevoir un coup de sabre plutôt
que vous laisser être blessée ?
Hors
d'haleine, elle acquiesça de la tête.
— Bien.
L'expression
de Griff s'assombrit.
— Maintenant,
je vais vous administrer une bonne leçon.
Il
la souleva pour la reposer sur ses pieds, la fit pivoter, puis la
poussa contre le bureau jusqu'à ce qu'elle fléchisse la taille.
Elle eut le souffle coupé lorsque ses seins rencontrèrent la
surface dure.
Derrière
elle, Griff releva ses jupes en un tournemain, rassemblant le lourd
tissu au-dessus de ses hanches.
Il
recourba les mains sur ses fesses, et du genou lui écarta les
cuisses.
— Voilà
ce qui arrive aux servantes qui s'oublient avec un duc. On leur donne
une leçon.
Devant
la sévérité joueuse de sa voix, Pauline sentit la chair de poule
hérisser l'intérieur de ses cuisses. Les pointes de ses seins
durcirent contre la surface en bois verni.
— Petite
sorcière impertinente.
Du
plat de la main, il donna une tape sur son postérieur, et elle
laissa fuser un souffle entre le rire surpris et l'excitation
sensuelle. À la place de la douleur, elle sentit le picotement du
plaisir.
— Insolente
tentatrice.
Une
autre petite claque délicieuse.
Elle
savait qu'il ne lui ferait pas de mal. C'était un jeu. Si elle
pouvait jouer la séductrice, qu'il s'amuse également dans son rôle.
Elle aimait cette légèreté de sa part. Cela signifiait qu'il se
sentait en sécurité avec elle.
Il
se pencha au-dessus d'elle, la clouant au bureau de son poids massif.
Son souffle était brûlant contre sa nuque.
— Vous
êtes très vilaine.
Tout
en murmurant à son oreille de sa voix affamée et enrouée, il
glissa une main entre ses jambes pour frotter son sexe déjà
hypersensible.
— Vous
aimez cela, dit-il. Vous aimez savoir que vous me rendez fou de
désir. Jusqu'à ce que mon sexe prenne le pas sur mon cerveau, et
que je m'égare complètement.
— Je...
Elle
se tut alors que les doigts de Griff effleuraient son petit bouton.
— Répondez-moi.
Il
glissa un doigt en elle.
— Oui.
— Oui,
qui ? demanda-t-il en s'enfonçant plus loin.
Elle
gémit.
— Oui,
Votre Grâce.
— Sachez-le,
dit-il, je n'oublie pas ma place. Et vous ne l'oublierez pas non
plus.
Elle
espérait de tout cœur que sa place légitime était au fond d'elle.
Elle le désirait si ardemment qu'elle aurait dit n'importe quoi pour
lui faire plaisir.
Il
ressortit presque entièrement son doigt, avant de l'enfoncer à
nouveau.
— Qui
suis-je ?
— Un
duc, réussit-elle à prononcer.
— Et
que voulez-vous de moi ?
Il
retira complètement sa main, la laissant endolorie par le désir.
— Je...
Elle
se tortilla sur le bureau.
— Je
veux que vous me troussiez.
Elle
sentit son sexe se dresser contre l'arrière de sa cuisse. Ses
paroles crues l'avaient excité. Ce langage, c'était elle,
finalement. Commune. Vulgaire.
— Vos
manières, gronda-t-il en donnant une nouvelle tape sur son
postérieur. N'oubliez pas à qui vous vous adressez.
— S'il
vous plaît, Votre Grâce.
Le
désir qu'elle avait de lui était maintenant désespéré. Elle prit
une voix aussi voluptueuse et sensuelle qu'elle le put.
— Culbutez
votre humble servante, je vous en supplie.
— Voilà
qui est mieux.
Il
souleva ses hanches et la pénétra d'un seul mouvement fluide. Leurs
gémissements de satisfaction se répondirent.
Elle
était trempée et prête. Il n'avait pas besoin de s'y prendre en
douceur, et il ne perdit pas de temps avant de lui imposer une
cadence rapide. De s'enfoncer plus loin, encore plus loin.
Pauline
s'agrippa au bureau pour ne pas tomber. Il atteignait des endroits
inexplorés à l'intérieur de son corps, lui faisant découvrir de
nouvelles facettes, mystérieuses, d'elle-même. Le plaisir la
consumait.
— Fort,
gémit-elle. Plus fort, s'il vous plaît, Votre Grâce.
— Oh
oui, il me plaît, gronda-t-il.
Il
la souleva par la taille jusqu'à ce que ses orteils quittent le
tapis, et lui administra ainsi de violents coups de reins, plus fort,
plus vite. Elle mordit la chair tendre de son avant-bras pour
s'empêcher de crier. Elle était entièrement à sa merci tandis
qu'il la chevauchait au rythme qu'il souhaitait. Il l'utilisait pour
son plaisir - et il l'utilisait bien.
Puis
il ramena ses pieds sur le sol et se pencha en avant au-dessus d'elle
sur le bureau. Ses mains couvrirent les siennes aux endroits où elle
se cramponnait. Elle sentit une goutte de sa transpiration s'écraser
contre son épaule nue.
— Qui
suis-je ?
Sa
voix était si proche, gutturale. Un vertige la traversa.
— Un
duc.
— Quel
duc ?
— Le
huitième duc de Halford... Votre Grâce.
Le
corps de Pauline palpitait, n'aspirait qu'à culminer. Son pénis
était si profondément en elle, si rigide. Pourquoi s'était-il
figé ? Elle ondula des hanches pour l'inciter à reprendre le
rythme.
Toujours
immobile, il ordonna :
— Les
titres de courtoisie. Récitez-les.
Mon
Dieu.
— Je
ne m'en souviens pas.
— Moi,
si. Je n'oublie jamais qui je suis. Même ainsi enfoui en vous,
aiguillonné par un tel désir que j'ai l'impression que je vais
exploser.
Il
courba légèrement la taille.
— Me
comprenez-vous ?
Il
recommença à remuer. Lentement, cette fois-ci, mais en s'enfonçant
en elle avec une telle force qu'un sanglot sec jaillissait de la
gorge de Pauline à chaque va-et-vient.
— Griff,
l'implora-t-elle.
Cette
« leçon » était à la fois excitante et dévastatrice.
Lorsqu'ils étaient ensemble, seuls, elle voulait qu'il oublie les
trente-trois rangs qui les séparaient sur l'échelle de la société
anglaise. Mais c'était impossible. Pour lui comme pour elle. La
vérité était indélébile.
— Je
suis le duc de Halford, dit-il en la pilonnant.
Elle
ferma les yeux en essayant de ne pas pleurer. C'était trop.
L'émotion, le plaisir. Le désespoir.
— Je
suis le marquis de Westmore.
Un
nouveau coup de reins.
— Je
suis aussi le comte de Ridingham. Le vicomte de Newthorpe. Lord
Hartford-on-Trent.
Coup
de reins. Coup de reins. Coup de reins.
— Et
je suis votre esclave, Pauline.
Oh,
pitié...
Cette
fois, elle sanglota pour de bon. Ce fut plus fort qu'elle.
Il
s'immobilisa, entièrement enfoui en elle. La moulant à son désir.
Quand ils se sépareraient, elle souffrirait du vide ainsi créé. A
tout jamais.
D'une
voix tendue par la passion, il reprit :
— Entendez-vous ?
Me croyez-vous à présent ? Il pourrait exister un millier de
rangs entre nous, je m'en moque. Tout le sang bleu que j'ai dans le
corps ne bouillonne que de désir pour vous.
Il
glissa un bras sous le torse de Pauline et la souleva en même temps
qu'il se dressait de toute sa hauteur. Les reins de la jeune fille se
plaquèrent contre lui. Il la maintint ainsi de son bras puissant et,
de l'autre main, fouilla sous ses jupons jusqu'à ce qu'il trouve sa
perle. Un frisson d'extase la fit trembler des pieds à la tête.
— Regardez-moi,
dit-il. Embrassez-moi.
Elle
tourna la tête, tordit le cou pour plaquer ses lèvres contre les
siennes. Pour enfouir sa langue dans sa bouche, tandis que son sexe
remplissait le sien, et que ses doigts œuvraient exactement là où
elle le désirait. Elle était enveloppée de sa force et de son
adoration.
Elle
aurait voulu que cela ne cesse jamais.
Mais
il était d'une redoutable efficacité. En quelques instants, le
corps tout entier de Pauline fut secoué de convulsions de plaisir.
Le
mouvement s'accéléra, perdit de son élégance. Une fois de plus,
Griff lui souleva les pieds de terre. Il interrompit le baiser et
enfouit le visage dans ses cheveux. Il marmonna à son oreille des
paroles incompréhensibles, qui précipitèrent encore les battements
de son cœur.
— Je
n'oublie pas qui vous êtes, chuchota-t-il. Et c'est vous que je
veux, bon Dieu, si vous saviez à quel point...
Il
se retira, et ce fut entre les cuisses de Pauline qu'il donna ses
derniers coups de reins. Son grognement sauvage lui procura un
frisson de satisfaction.
Ensuite,
il la serra si fort contre lui qu'elle eut du mal à respirer. Mais
pour rien au monde elle ne s'en serait plainte.
— J'espère,
dit-il enfin d'une voix rauque, que l'affaire est réglée.
— Bel
et bien.
Il
se laissa tomber dans le fauteuil en l'attirant sur ses genoux. Ils
restèrent ainsi emmêlés et en sueur, comblant le silence de leurs
souffles entrecoupés. Indolemment, il caressait ses cheveux d'une
main.
Elle
pressa son visage contre sa chemise.
— Griff,
c'était...
— Je
sais, murmura-t-il. Je sais. Oui. Je n'ai pas honte de dire que j'en
suis assez fier.
— A juste
titre.
La
poitrine de Griff se souleva et retomba avec un profond soupir.
— J'ai
envie de courir jusqu'à Piccadilly et d'attendre qu'un passant me
demande : « Comment allez-vous ? », simplement
pour le plaisir de pouvoir lui répondre : « Je viens de
vivre le meilleur coït de toute mon existence, merci. »
Elle
éclata de rire en imaginant l'échange.
— Le
meilleur de votre vie ? ne put-elle s'empêcher de relever.
Sincèrement ?
— Du
moins, depuis hier soir.
L'extrait :
Il
plissa les yeux, recula et s'adossa à un arbre.
— Non,
Simms. Ne commencez pas.
— Commencer
quoi ? J'ai simplement prononcé votre prénom.
— Je
connais ce ton. Vous vous embarquez dans la vaine entreprise de me
sauver, d'arranger ce qui a été cassé dans ma vie... Je ne sais
quel espoir féminin vous nourrissez, mais renoncez-y dès à
présent. Vous ne ferez que vous couvrir de ridicule.
Dieu
tout-puissant. Cet homme était si transparent qu'elle avait
l'impression de voir à travers son gilet jusqu'au tronc contre
lequel il s'appuyait.
S'il
croyait qu'une simple rebuffade allait la dissuader, après la façon
dont il s'était accroché à elle la nuit précédente... après les
mots doux qu'il lui avait murmurés...
— C'est
vous qui êtes ridicule, dit-elle calmement. Tellement ridicule que
je ne peux même pas me mettre en colère contre vous. N'espérez pas
me repousser. Griff, je sais que vous souffrez. Je le sais. Je l'ai
senti dès le premier jour, et...
Il
détourna les yeux.
— Je
n'aurai pas cette conversation.
— Parfait.
Niez-le. Peu importe. J'ignore si c'est l'orgueil masculin ou ce
flegme aristocratique. Mais, quelle que soit cette qualité, je ne la
possède pas. Vous ne pouvez soutenir que vous ne souffrez pas. Et je
refuse de prétendre que je m'en moque.
Elle
s'arma de courage pour poursuivre :
— Je
ne vous demande pas d'être votre confidente. Je comprends que vous
ne teniez pas à exposer vos problèmes à une fille telle que moi,
mais... voici ce que je pense : peut-être ne devriez-vous pas
renoncer à l'idée de vous marier. Je déteste vous savoir seul.
— Qui
dit que je suis seul ? riposta-t-il. Je peux avoir toute la
compagnie que je souhaite.
— Je
sais, je sais. Vous êtes un débauché, un libertin. C'est le bruit
qui court, mais personnellement, je n'en ai jamais eu la preuve. Pour
ma part, je vois un homme naturellement généreux, honorable, qui
déambule en solitaire la nuit et bricole de vieilles pendules.
Il
tendit un bras et l'attira contre lui.
— Ne
me prenez pas pour un homme honorable.
D'un
mouvement preste, il inversa leurs positions. Ce fut son large torse
qui l'appuya contre l'arbre. Elle se débattit, un tout petit peu, et
le tissu vaporeux de sa robe s'accrocha à l'écorce.
Elle
ne tremblerait pas.
— Vous
avez refusé de me faire l'amour hier soir, dit-elle. Vous ne comptez
tout de même pas sur moi pour le craindre maintenant ?
— Nullement.
Il
se pencha en avant, jusqu'à ce que leurs nez se touchent.
— Je
compte sur vous pour l'apprécier.
L'extrait :
Il
s'assit en face d'elle et croisa les jambes dans l'habitacle exigu et
sombre.
— Moi
non plus, à vrai dire. Je cherchais simplement une destination
éloignée. Je sais qu'il vous faut du temps, mais vous avez besoin
de quelqu'...
Elle
ravala le mot. Il n'avait pas besoin de « quelqu'un ». Il
avait besoin d'elle.
— Je
ne vous laisserai pas traverser seul ces moments, décréta-t-elle.
Un point c'est tout.
Il
tira de sa poche de poitrine une flasque en argent qu'il voulut
ouvrir. Ses doigts étaient trop gauches. Avec un juron dégoûté,
il jeta l'objet dans un coin.
Pauline
se pencha pour le ramasser, le dévissa calmement et lui tendit la
flasque.
— Tenez.
— Laissez-moi.
Il
serrait les poings sur ses deux genoux.
— Je
suis incapable de me contrôler. Je risque de... de devenir agressif.
Elle
ne le croyait pas capable de la blesser.
— J'esquiverai
les coups, promit-elle.
— Je
risque de pleurer.
— Moi,
je pleure déjà.
Elle
se tamponna les yeux du revers de son poignet.
— Je...
Il
se pencha en appuyant, les coudes sur les genoux.
— Miséricorde,
je crois que je vais être malade...
— Tenez,
dit-elle en lui tendant son chapeau. Servez-vous de ceci.
Il
le contempla.
— J'insiste.
Il est très laid, de toute façon.
Ses
yeux croisèrent les siens, blessés et sombres.
— Rien
ne vous convaincra de me laisser ?
— Non.
— Nom
de Dieu, Simms.
Il
détourna la tête et appuya un poing contre sa bouche, comme pour
comprimer un flot d'émotions.
Mais
elle devinait des fissures dans le barrage.
Elle
avança sur la banquette jusqu'à ce que leurs genoux se touchent au
milieu de la voiture.
— Vous
êtes en sécurité, chuchota-t-elle. Dans cet habitacle, avec moi,
vous êtes en sécurité. Quoi qu'il arrive, cela restera entre nous.
Demain soir, je rentre chez moi. Nul ne saura jamais rien.
Avec
un juron, et la vivacité du désespoir, il la saisit par les hanches
et abaissa sa tête sur les genoux de Pauline. Ses mains
s'agrippaient maladroitement au tissu de sa robe.
Et
là, enfin, le visage enfoui dans ses jupes, il émit un son. D'abord
un grondement sourd de colère et d'angoisse, qui s'amplifia. Ses
doigts s'enfonçaient dans ses hanches, l'attiraient contre lui,
l'étreignaient avec force.
Pauline
sentit se dresser le duvet sur sa nuque. La violence absolue de son
émotion la terrifiait. Son instinct lui criait de se dérober, mais
elle fit taire sa peur.
Elle
posa une main sur son dos secoué de sanglots, et l'autre dans ses
cheveux.
Son
cœur n'aspirait qu'à l'apaiser avec des paroles douces, mais il
était inutile de lui dire qu'elle le comprenait, que tout allait
s'arranger. Ce n'était pas vrai. Elle ne pouvait comprendre sa
désolation, l'angoisse furieuse qui agitait son corps. Il avait
perdu une personne qui ne pourrait jamais être remplacée, et il
retenait son chagrin depuis trop longtemps.
— Bon
Dieu, dit-il d'une voix assourdie par ses jupes. Bon sang de bon
Dieu...
Elle
enveloppa des bras ses épaules tremblantes, embrassa le dessus de sa
tête et le serra aussi fort qu'elle le pouvait.
L'extrait :
— J'ai
fait preuve d'une grande patience, dit-elle. Vous devez vous marier,
et le plus vite possible. J'ai trouvé pour vous séduire les jeunes
beautés les plus accomplies de toute l'Angleterre, mais elles vous
ont laissé de marbre. J'ai enfin compris qu'avec vous, ce qui compte
n'est pas la qualité, mais la quantité.
— La
quantité ? Êtes-vous en train de m'emmener vers une communauté
utopique d'amour libre où les hommes ont le droit d'avoir autant de
femmes qu'il leur plaît ?
— Ne
soyez pas ridicule.
— Je
n'étais qu'optimiste.
Elle
esquissa une moue délicate.
— Vous
êtes impossible.
— Merci.
Je m'y emploie activement.
— C'est
ce que je déplore. Si seulement vous consacriez les mêmes efforts
à... un autre dessein.
L'extrait :
— Je
vous ai engagée pour une raison précise, Simms. Je ne cherche pas
une jeune fille au teint frais qui m'apprendrait le sens du mot amour
et donnerait un but à ma vie. Et si vous rêvez d'un gentilhomme
pour vénérer votre tempérament de feu... peut-être en
trouverez-vous un à Londres, mais ce ne sera pas moi.
— En
voilà un discours, chuchota-t-elle en s'approchant de lui. Je serais
encline à le croire, si ce n'était la manière dont vous m'avez
embrassée hier soir.
Griff
tressaillit.
— Allons,
Simms, pour quel piètre libertin me prenez-vous ? J'ai embrassé
bien des femmes sans éprouver aucun sentiment pour elles.
Hmm.
Je ne crois pas avoir déjà vu cette nuance de vert dans ses yeux...
Ce
fut sa dernière pensée cohérente tandis qu'il la fixait. Puis le
poing gauche de Pauline s'écrasa sur sa mâchoire, et son univers
explosa en un feu d'artifice de douleur. Il vacilla. Son crâne
vibrait comme une cloche.
Il
l'avait bien cherché.
Quand
son regard se précisa à nouveau, il la vit qui parlait au garçon.
— Voilà
ta première leçon, Hubert.
Elle
s'accroupit devant le petit garçon aux yeux écarquillés pour se
placer à son niveau.
— Ne
te bats pas à la loyale. La vie est injuste, surtout dans un endroit
comme celui-ci. Si tu as l'occasion de frapper, saisis-la. Ne cherche
pas à être magnanime, pas avec ceux qui te rudoient.