Les
plus belles histoires d'amour
Un
an après l'accident qui a failli lui coûter la
vie, Maggie
peut enfin retourner au lycée. Hélas, elle a perdu toute confiance
en elle et semble incapable de retrouver sa joie de vivre. Car tout,
dans la petite ville de Paradise, lui rappelle les conséquences du
drame. Un garçon pourtant, semble décidé à entrer dans sa vie. Un
garçon qu'à priori, Maggie aurait préférer oublier …
Qu'elle le veuille ou non, leurs destins sont liés.
Pour le pire et pour le meilleur !
Une
superbe histoire d'amour !
les
points forts !
L'histoire.
Elle
est un peu tordue d'un premier abord. Caleb revient dans sa ville
natale après avoir purgé une peine de prison dans un établissement
pour adolescent. Il a renversé Maggie, la meilleure amie de sa sœur
jumelle en état d'ébriété, il y a un an de cela. La vie de la
jeune femme a basculé ce jour-là. Pourtant tous les deux sont les
héros de cette romance improbable. Les hasards de la vie les amène
à se retrouver malgré leur lourd passé commun...
Le
couple.
Maggie et Caleb sont de très beaux personnages. La difficulté de
Maggie à s’accepter remonte bien avant son accident. Sa fragilité
la rend vraiment touchante. Quant à Caleb, ce garçon que la vie a
broyé de manière injuste, il est magnifique avec cette carapace
qu'il a du se forger pour supporter la vie carcérale. Simone Elkeles
nous offre un jeune homme dur et sans concession.
La
narration.
Chez cette auteure, on est habitué à la double narration, c'est
d'ailleurs un peu sa marque de fabrique mais je trouve qu'elle le
fait toujours avec justesse et ça rythme très bien le récit.
La
fin.
Je ne m'attendais pas à une fin aussi ouverte. Je n'en dirais pas
plus mais je vais me ruer sur le deuxième opus au plus vite.
Les
points faibles
Caleb
est un beau personnage mais qui met beaucoup de distance dans ses
sentiments. C'est un trait qui le distingue des autres personnages de
Elkeles mais qui fait qu'on ne sait pas toujours ce qu'il ressent. Du
coup, on est un peu perdu. Notamment à la fin du livre, je me suis
vraiment demandé ce qui lui passait par la tête et je n'ai pas eu
de réponse!
J'ai
beaucoup aimé la trilogie de frères Fuentes (vous pouvez retrouver
les différentes chroniques de chaque tome sur le blog) de cette
auteure qui porte haut les couleurs de la passion. Celui-ci est un
peu plus tiède en comparaison.
Une
belle romance Young Adult qui se lit d'une traite !
Je
descends de voiture en rassemblant tout mon courage
et marche vers lui, qui continue à dribbler comme s’il ne m’avait
pas vue.
— Caleb !
— Pourquoi
est-ce que tu ne m’as rien dit pour Mme Reynolds ?
— Je
voulais le faire, mais je n’en ai pas eu l’occasion, dis-je en
continuant d’avancer.
— Ne
m’approche pas si tu ne veux pas que je te harcèle.
Ça,
je le mérite. Hier, je l’ai giflé quand il a voulu m’aider.
Mais c’était avant que je mette tout à plat dans ma tête.
— Il
paraît que tu as eu des ennuis.
— Tu
es venue pour enfoncer le clou ou pour une partie de basket ?
— Tu
sais très bien que je ne peux pas jouer.
Il
me toise des pieds à la tête.
— Oh,
si, tu peux jouer, Maggie. Peut-être pas au basket, mais tu
maîtrises des jeux plus complexes.
— De
quoi parles-tu ?
Il
coince le ballon sur sa hanche avec un air moqueur.
— Ne
me dis pas que tu as peur de moi ?
J’avance
vers lui, le menton levé, pleine d’assurance.
— Je
n’ai pas peur de toi.
Il
me toise avec le même aplomb.
—
Prouve-le.
—
Comment ?
Il
envoie le ballon sur le côté du terrain et fait quelques pas dans
ma direction.
— Devine.
J’ai
du mal à respirer, soudain.
— Je…
je ne sais pas de quoi tu parles.
— Tu
ne devines pas ?
— Tu
veux que je t’embrasse ? dis-je le souffle court.
— Tu
m’as anéanti, tu le sais, non ? affirme-t-il avant que, me
hissant sur la pointe des pieds, je pose mes lèvres sur les siennes.
Me
prenant par la taille, il me plaque contre lui. Je sens sa force sur
mon corps. Mes doigts enserrent ses biceps. Je m’abandonne à son
étreinte protectrice, à l’odeur et au goût uniques de Caleb
Becker.
Il
m’embrasse violemment. Avec colère. Je recule tout en le
repoussant, chancelante.
— Que
fais-tu ?
Il
s’essuie la bouche du plat de la main.
— Je
veux être sûr de te faire peur. C’est bien ce que tu veux, non ?
Comme ça, tu peux continuer à affirmer que la victime, c’est toi.
Nous
nous toisons du regard. Lequel contrôle l’autre ?
L’assaillant face à la victime. Le garçon ou la fille ?
Il
reprend son ballon.
— Rentre
chez toi, Maggie. Tu as eu ce que tu voulais.
L'extrait :
Tournant
la tête, je
plonge mes yeux dans les siens, plus sombres et plus intenses que
jamais.
— Pourquoi
me regardes-tu ainsi ?
— Te
souviens-tu de l’accident ? demande-t-il gravement.
Je secoue
la tête.
— Tu
ne te souviens de rien ? Ni de la conversation que nous avons
eue avant l’accident, ni du moment où je t’ai renversée ?
Rien du tout ?
— Non.
C’est le trou noir. Je sais seulement ce qu’on m’a raconté.
Il cligne
des yeux, puis détourne la tête.
— Nous
avons eu une dispute, toi et moi.
— À
quel sujet ?
Il émet un
rire bref.
— Kendra.
Je ne veux
pas qu’il sache la vérité. Que je me rappelle chacun des mots
cinglants sortis de sa bouche quand je lui ai avoué que je l’aimais.
C’est le seul moment de cette soirée qui soit limpide dans ma
mémoire. Tout le reste est noyé dans le brouillard.
— Je
ne m’en souviens pas.
— Tu
m’as dit qu’elle me trompait, que tu l’avais vue avec un autre
garçon dont tu refusais de me révéler le nom. Je ne t’ai pas
crue sur le moment, mais tu avais raison. Elle sortait avec Brian
avant qu’on me mette en prison.
Il me
regarde fixement et cette fois-ci, je ne détourne pas les yeux, même
quand il ajoute :
— Tu
as dit aussi que tu m’aimais.
Je déglutis
avec difficulté, comme hypnotisée. Ses yeux qui, jusqu’à l’an
dernier, ne m’avaient pas accordé plus qu’une brève attention
me transpercent avec ardeur.
— Je
ne m’en souviens pas, dis-je dans un murmure.
— Maggie…
Il place ma
main contre sa joue rugueuse. Il tourne la tête et embrasse la
partie sensible de la paume, tout en soutenant mon regard.
— J’aurais
dû faire ce geste l’an dernier.
Mon cœur
s’emballe, mais ses lèvres sont déjà sur les miennes.
L'extrait :
— Pour
l’instant,
je doute de tout. Pourquoi suis-je venue ici ?
— Parce
que tu es prête à démarrer une nouvelle vie, Maggie. Tu t’es
libérée du passé. Il ne peut plus te faire souffrir. Moi, si je
veux être libre, je dois quitter Paradise.
Il
m’embrasse. Son baiser est doux, chaleureux, nostalgique et chargé
de remords. J’ai envie de le retenir pour le mettre en sécurité.
— Est-ce
que cela signifie que nous sommes tous les deux libres ?
Il
acquiesce, incapable de parler.
Je
sais que jamais il n’écrira ni ne téléphonera. Il va couper les
ponts avec sa famille et cette petite ville qui lui a fait tant de
mal. Y compris avec moi. Je regrette tellement qu’il se soit porté
responsable de mon accident. Mais je n’y peux rien.
Il
se recule en me faisant un clin d’œil.
— Bye.
— Je
refuse de te dire au revoir.
Il
rit brièvement, sans cesser de reculer.
— Alors,
dis-moi quelque chose que je puisse garder comme tes dernières
paroles. Dis-moi que tu m’aimes. Dis-moi que tu penseras à moi
tous les soirs avant de t’endormir. Dis-moi…
— La
poule rousse s’est fait la malle.
Il
rit.