Quand
l’image de nos pensées
trompe celle de nos yeux.
Marie
est une jeune femme mal dans sa
peau, elle ne supporte pas la vue de son corps, encore moins les
regards qu’on pourrait porter dessus. D’après elle, sa vie est
fade et sans aucuns sens, même son entourage lui parait lointain.
Mathieu,
l’un de ses deux meilleurs amis est parti sans un au revoir la
laissant dans l’ignorance de cet abandon. Et
Thomas, l’autre homme qui
partage sa vie depuis l’enfance semble lui mentir au sujet `du
départ de leur ami commun. De plus, ce dernier trempe dans une
affaire louche avec un homme qui l’est plus encore : Ludo,
qui attire Marie comme un aimant. Il est tout ce qu’elle doit
craindre et pourtant, elle voit en lui l’homme,
le désir, le danger, la passion…
Mais aussi le remède à sa folie.
Livre
très court d'une centaine de pages.
J'en
ai une lecture en demie teinte.
Les
points forts.
Le
style de l'auteure. La
lecture est très fluide et le tout se lit très rapidement sans
qu'on s'en rende compte. J'aime beaucoup son travail que vous pouvez
découvrir sur son site ici.
Les
points faibles
Les
personnages. Une
lecture plaisante est souvent pour moi synonyme de sympathie,
empathie à l'égard des personnages que l'on découvre. Ici,
je n'en ai apprécié aucun. L'héroïne
ne dégage qu'un mal être qui pour le coup m'a mise mal à l'aise et
a donné une lecture très distanciée.
J'ai
du mal à avoir un avis tranché. Le deuxième tome sort très
prochainement mais je ne sais si j'ai été assez accroché pour
poursuivre cette série...
Je
crois que je suis devenue complètement folle cette
fois, avoir des visions, c’est un sacré symptôme. Je frotte
encore et encore. Mes mains sont rouges, mais je continue de frotter
frénétiquement quand sa voix résonne dans la pièce.
— Je
crois qu’elles sont propres.
Non,
pas assez à mon goût. Si je pouvais laver mon cerveau et mon coeur
comme je lave mes mains, j’aurais tout oublié de toi et je ne
saurais même pas que cette voix t’appartient. L’eau se coupe, je
m’appuie sur la vasque et baisse la tête pour souffler. C’est
juste impossible !
— Regarde-moi.
Non,
ça te rendrai réel. Ce serait toi comme je t’ai toujours connu.
Ce serait toi ici, maintenant, après plus d’un an.
— Regarde-moi
Marie.
Je
ferme les yeux et continue de respirer calmement alors que sa boue
dans mes veines et que mon cœur bat trop fort. Il prend mes mains et
les passe sous l’eau pour les rincer. Je relève la tête sur lui.
Mon coeur se serre et une douleur due au manque le relance. Il ne me
regarde pas et semble accaparer par sa tâche. Il est beau. Il a
toujours été le plus beau. Thomas est fort et brut alors que lui
c’est plus doux, plus subtile et plus fascinant. Je redécouvre
chacun de ses traits comme si c’était la première fois. Pourtant,
il n’a pas tant changé. Peut-être
un peu plus de carrure, mais le reste c’est toujours Mathieu et ses
cheveux châtains ébouriffés. Il relève les yeux vers moi en
lâchant mes mains qui tombent mollement contre la porcelaine. Son
regard me captive, ses yeux verts qui avaient tant de pouvoir sur moi
auparavant. Maintenant, j’ai l’impression de regarder un inconnu.
C’est étrange, ce corps familier et ce regard méconnu. Mathieu
arrache une serviette au distributeur et me la tend. Je la saisis et
m’essuie mécaniquement les mains avant de comprendre qu’il est
bien réel.
— Tu
es là.
Je
n’arrive pas à me décrocher de lui et je sens la colère monter
en moi.
— Oui,
répond-t-il
comme si tout était normal.
Il
part dieu sait où, faire dieu sait quoi pendant plus d’un an par
ma faute et il revient comme ça comme si c’était logique et que
tout le monde l’attendait.
— Pourquoi
tu es revenu ?
Je
me recule et jette la serviette à la poubelle, mais Mathieu me
rejoint en deux pas et dénoue le foulard qui cachait les dernières
marques de Ludo sur moi.
— Pour
ça, dit-il
en montrant mon cou.
Je
ris sarcastiquement. Il ne manque pas de culot.
— Thomas
s’inquiète pour toi.
Je
lui arrache mon foulard des mains et le remet en place.
— Si
Thomas a des choses à me dire, il sait où me trouver.
— Marie,
écoute…
— Non
! Ah non, c’est fini ça ! Tu n’as plus le droit maintenant !
Je
pars en direction de la porte avant que la colère n’explose et que
je ne fasse des choses que je regretterai alors que c’est
l’anniversaire de Nathalie.
— C’est
toi que tu punis ou moi pour être parti ?