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mardi 21 octobre 2014

Madness - Maryrhage




Quand l’image de nos pensées 
trompe celle de nos yeux.




Marie est une jeune femme mal dans sa peau, elle ne supporte pas la vue de son corps, encore moins les regards qu’on pourrait porter dessus. D’après elle, sa vie est fade et sans aucuns sens, même son entourage lui parait lointain. Mathieu, l’un de ses deux meilleurs amis est parti sans un au revoir la laissant dans l’ignorance de cet abandon. Et Thomas, l’autre homme qui partage sa vie depuis l’enfance semble lui mentir au sujet `du départ de leur ami commun. De plus, ce dernier trempe dans une affaire louche avec un homme qui l’est plus encore : Ludo, qui attire Marie comme un aimant. Il est tout ce qu’elle doit craindre et pourtant, elle voit en lui l’homme, le désir, le danger, la passion… Mais aussi le remède à sa folie.

Livre très court d'une centaine de pages.
J'en ai une lecture en demie teinte.

Les points forts.
Le style de l'auteure. La lecture est très fluide et le tout se lit très rapidement sans qu'on s'en rende compte. J'aime beaucoup son travail que vous pouvez découvrir sur son site ici.


Les points faibles
Les personnages. Une lecture plaisante est souvent pour moi synonyme de sympathie, empathie à l'égard des personnages que l'on découvre. Ici, je n'en ai apprécié aucun. L'héroïne ne dégage qu'un mal être qui pour le coup m'a mise mal à l'aise et a donné une lecture très distanciée.

J'ai du mal à avoir un avis tranché. Le deuxième tome sort très prochainement mais je ne sais si j'ai été assez accroché pour poursuivre cette série...




Je crois que je suis devenue complètement folle cette fois, avoir des visions, c’est un sacré symptôme. Je frotte encore et encore. Mes mains sont rouges, mais je continue de frotter frénétiquement quand sa voix résonne dans la pièce.
 Je crois qu’elles sont propres.
Non, pas assez à mon goût. Si je pouvais laver mon cerveau et mon coeur comme je lave mes mains, j’aurais tout oublié de toi et je ne saurais même pas que cette voix t’appartient. L’eau se coupe, je m’appuie sur la vasque et baisse la tête pour souffler. C’est juste impossible !
 Regarde-moi.
Non, ça te rendrai réel. Ce serait toi comme je t’ai toujours connu. Ce serait toi ici, maintenant, après plus d’un an.
 Regarde-moi Marie.
Je ferme les yeux et continue de respirer calmement alors que sa boue dans mes veines et que mon cœur bat trop fort. Il prend mes mains et les passe sous l’eau pour les rincer. Je relève la tête sur lui. Mon coeur se serre et une douleur due au manque le relance. Il ne me regarde pas et semble accaparer par sa tâche. Il est beau. Il a toujours été le plus beau. Thomas est fort et brut alors que lui c’est plus doux, plus subtile et plus fascinant. Je redécouvre chacun de ses traits comme si c’était la première fois. Pourtant, il n’a pas tant changé. Peut-être un peu plus de carrure, mais le reste c’est toujours Mathieu et ses cheveux châtains ébouriffés. Il relève les yeux vers moi en lâchant mes mains qui tombent mollement contre la porcelaine. Son regard me captive, ses yeux verts qui avaient tant de pouvoir sur moi auparavant. Maintenant, j’ai l’impression de regarder un inconnu. C’est étrange, ce corps familier et ce regard méconnu. Mathieu arrache une serviette au distributeur et me la tend. Je la saisis et m’essuie mécaniquement les mains avant de comprendre qu’il est bien réel.
 Tu es là.

Je n’arrive pas à me décrocher de lui et je sens la colère monter en moi.
 Oui, répond-t-il comme si tout était normal.
Il part dieu sait où, faire dieu sait quoi pendant plus d’un an par ma faute et il revient comme ça comme si c’était logique et que tout le monde l’attendait.
 Pourquoi tu es revenu ?
Je me recule et jette la serviette à la poubelle, mais Mathieu me rejoint en deux pas et dénoue le foulard qui cachait les dernières marques de Ludo sur moi.
 Pour ça, dit-il en montrant mon cou.
Je ris sarcastiquement. Il ne manque pas de culot.
 Thomas s’inquiète pour toi.
Je lui arrache mon foulard des mains et le remet en place.
 Si Thomas a des choses à me dire, il sait où me trouver.
 Marie, écoute…
 Non ! Ah non, c’est fini ça ! Tu n’as plus le droit maintenant !
Je pars en direction de la porte avant que la colère n’explose et que je ne fasse des choses que je regretterai alors que c’est l’anniversaire de Nathalie.
 C’est toi que tu punis ou moi pour être parti ?