Lorsque
Andrea Gray, mi-Fae, mi-Garou, fuit son futur compagnon abusif,
Sean
Morrissey, le Gardien de son clan et de la
ville, n'est pas lié. Il est seul et son travail est difficile - il
doit envoyer les âmes des Garous décédés dans le monde de
l'au-delà. Il se porte volontaire pour faire d'elle sa compagne,
mais il ne réalise pas qu'un seul regard à
Andrea suffira à éveiller en lui un
puissant désir. Bien que le rituel ne soit pas finalisé, ou même
béni, Sean fera tout pour garder Andrea dans sa vie... à tout
jamais.
J'aime
beaucoup les idées qui germent dans l’imagination de Jennifer
Ashley. Une société de loup garou asservi par les humains , c'était
une idée très alléchante...
Les
points forts
L'histoire.
Comme je le disais, j'aime bien les histoires que propose Jennifer
Ashley que j'ai connu grâce à ses romances historiques que je
conseille par ailleurs, notamment La folie de lors Mackenzie ( ma
chronique est ici). Ici les loup garou sont contraints par les
humains de porter un collier qui contrôle leur agressivité. On a
donc deux sociétés qui ne se mélangent pas.
Les
points faibles
Les
idées sont novatrices mais le style est très convenu,
enlise le livre. On est à tout bout de champs dans les réflexions
stéréotypés des deux personnages principaux. Ça m'a énervé, ce
sentiment de relire l’éternel même livre.
Une
romance paranormale intéressante mais qui est loin de révolutionner
le genre !
— Oh,
oui, je me souviens de ce jour béni où nous avons
accepté le Collier. Ils ont forcé la mère de Connor à en enfiler
un, même si elle était presque au terme de sa grossesse. C'est
sûrement pour ça, à cause de cette torture, qu'il est né
prématuré, et qu'elle est morte en couches.
Andréa
perçut la tristesse mêlée de colère dans sa voix, et posa la main
par-dessus la sienne, sur le volant. La mort des jeunes mères était
une véritable tragédie et, jusque récemment, cela se produisait
bien trop souvent. C'était arrivé à la mère d'Andréa, qui avait
perdu la vie en essayant de donner naissance à un fils.
— Je
suis désolée, murmura-t-elle.
— Ouais.
(Il lui serra les doigts.) Laisse-moi en parler à Liam.
— Pourquoi ?
Sean
était le seul qu'elle avait mis au courant, après son beau-père.
— Il
gardera le secret, je te le promets. Mais il faut le prévenir. Et je
ne peux pas te dire pourquoi avant de m être entretenu avec lui.
Andréa
lui coula un regard rusé.
— Cela
aurait-il un rapport avec le fait que ton collier ne fonctionne pas
non plus ?
— Oh,
il fonctionne, trésor. Le moment venu, je paierai le prix fort,
crois-moi.
— Comment
ça ?
Sean
tressaillit, incapable de retenir ses tremblements. Andréa n'avait
pas besoin de voir ses yeux pour savoir qu'ils étaient devenus
blancs derrière ses lunettes de soleil.
— Mince !
Je pensais avoir le temps de rentrer à la maison, souffla-t-il. Mais
je m'inquiétais pour toi, et Callum et sa clique d'humains m'ont mis
hors de moi.
— Sean,
qu'est-ce que tu racontes ? Que se passe-t-il ?
Il
fit une embardée, et Andréa s'accrocha à son siège tandis que la
voiture bringuebalait le long de la voie principale, avant de
bifurquer à l'angle d'une rue qui menait vers le fleuve. Ils
dépassèrent à toute allure l'entrée d'un parc, bondé par ce bel
après-midi dominical.
— On
n'a pas le droit d'y entrer, dit Andréa.
A
son arrivée à Austin, Glory lui avait montré une carte avec les
endroits interdits aux garous marqués en rouge. Celui-ci faisait
partie des zones les plus rouges.
Sean
continua de rouler, laissant le parc derrière eux. Quelques
kilomètres plus loin, il emprunta une route paisible qui serpentait
le long du cours d'eau. Les arbres qui la bordaient bloquaient la
lumière aveuglante du jour. Sean arrêta la voiture sur la berge et
coupa le moteur.
Il
se rua hors du véhicule, et Andréa s'empressa de le suivre. Elle
n'avait pas fait deux pas qu'elle se retrouva plaquée contre la
portière par un énorme garou viril aux yeux bleus, débarrassé de
ses lunettes noires. Il était en phase de transformation, et
grognait de douleur.
— Sean ?
C'est le Collier ?
— Tu
ferais mieux de partir, chuchota-t-il, la voix rauque. Tu devrais
fuir.
Comme
si elle avait le choix alors qu'il l'écrasait de tout son poids.
Elle leva le menton.
— Non.
Je n'ai pas peur. Et de toute évidence, tu souffres.
— Je
sais que tu n'as pas peur. Mais tu devrais. (Les doigts robustes de
Sean se refermèrent sur ses épaules, manquant lui briser les os.)
Tu devrais être terrifiée, trésor. Tu es une oméga, à la merci
des garous les plus puissants de Hill Country. Tu es liée à nous,
tu nous es redevable. Tu devrais ramper à nos pieds, et être
reconnaissante que ton pouvoir de guérison te serve de monnaie
d'échange.
Andréa
lui décocha un sourire discret.
— Oublie
ça.
— Ouais,
et je me tiens là, craignant de te faire du mal, à toi, une lycane,
une demi-fae, une femme que j'ai rencontrée pour la première fois
au détour d'une gare routière, et qui m'a regardé avec les plus
beaux yeux de la terre. (Il se pencha vers elle, son corps ferme
contre le sien.) Qui es-tu, Andréa Gray, pour me mettre dans cet
état-là ?
Coincée
entre Sean et la voiture, elle savait qu'il avait raison. Elle
devrait avoir peur, mais elle n'en avait que faire.
— C'est
peut-être la frénésie de l'accouplement qui parle.
— C'est
plus que ça.
Sous
la colère, Andréa perçut la confusion de Sean qui luttait pour
comprendre la seule chose en inadéquation avec son monde :
elle-même.
— Dans
ce bar, tu aurais dû te tapir derrière moi, terrorisée, et
attendre que je te protège. Pourtant, tu t'es jetée sur Callum, un
chef de troupe, sans hésiter. Tu ne devrais pas en être capable.
— Il
t'a manqué de respect.
Quand
Callum s'était rué sur Sean, Andréa avait perdu le contrôle de
ses émotions. La louve en elle avait obéi à une pulsion primitive,
et elle avait ôté ses vêtements avec une seule pensée en tête :
protéger son compagnon.
Elle
effleura avec inquiétude les bras de Sean.
— Il
voulait te tuer. Je ne pouvais pas le laisser faire.