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mercredi 22 octobre 2014

Les exilés d'Austin, Tome 2 : Ange Gardien - Jennifer Ashley




Lorsque Andrea Gray, mi-Fae, mi-Garou, fuit son futur compagnon abusif, 
le seul moyen pour elle d'être acceptée à Austin est d'être clamée comme la compagne d'un Garou.


Sean Morrissey, le Gardien de son clan et de la ville, n'est pas lié. Il est seul et son travail est difficile - il doit envoyer les âmes des Garous décédés dans le monde de l'au-delà. Il se porte volontaire pour faire d'elle sa compagne, mais il ne réalise pas qu'un seul regard à Andrea suffira à éveiller en lui un puissant désir. Bien que le rituel ne soit pas finalisé, ou même béni, Sean fera tout pour garder Andrea dans sa vie... à tout jamais.


J'aime beaucoup les idées qui germent dans l’imagination de Jennifer Ashley. Une société de loup garou asservi par les humains , c'était une idée très alléchante...

Les points forts
L'histoire. Comme je le disais, j'aime bien les histoires que propose Jennifer Ashley que j'ai connu grâce à ses romances historiques que je conseille par ailleurs, notamment La folie de lors Mackenzie ( ma chronique est ici). Ici les loup garou sont contraints par les humains de porter un collier qui contrôle leur agressivité. On a donc deux sociétés qui ne se mélangent pas.
Les points faibles
Les idées sont novatrices mais le style est très convenu, enlise le livre. On est à tout bout de champs dans les réflexions stéréotypés des deux personnages principaux. Ça m'a énervé, ce sentiment de relire l’éternel même livre.

Une romance paranormale intéressante mais qui est loin de révolutionner le genre !



— Oh, oui, je me souviens de ce jour béni où nous avons accepté le Collier. Ils ont forcé la mère de Connor à en enfiler un, même si elle était presque au terme de sa grossesse. C'est sûrement pour ça, à cause de cette torture, qu'il est né prématuré, et qu'elle est morte en couches.
Andréa perçut la tristesse mêlée de colère dans sa voix, et posa la main par-dessus la sienne, sur le volant. La mort des jeunes mères était une véritable tragédie et, jusque récemment, cela se produisait bien trop souvent. C'était arrivé à la mère d'Andréa, qui avait perdu la vie en essayant de donner naissance à un fils.
— Je suis désolée, murmura-t-elle.
— Ouais. (Il lui serra les doigts.) Laisse-moi en parler à Liam.
— Pourquoi ?
Sean était le seul qu'elle avait mis au courant, après son beau-père.
— Il gardera le secret, je te le promets. Mais il faut le prévenir. Et je ne peux pas te dire pourquoi avant de m être entretenu avec lui.
Andréa lui coula un regard rusé.
— Cela aurait-il un rapport avec le fait que ton collier ne fonctionne pas non plus ?

— Oh, il fonctionne, trésor. Le moment venu, je paierai le prix fort, crois-moi.
— Comment ça ?
Sean tressaillit, incapable de retenir ses tremblements. Andréa n'avait pas besoin de voir ses yeux pour savoir qu'ils étaient devenus blancs derrière ses lunettes de soleil.
— Mince ! Je pensais avoir le temps de rentrer à la maison, souffla-t-il. Mais je m'inquiétais pour toi, et Callum et sa clique d'humains m'ont mis hors de moi.
— Sean, qu'est-ce que tu racontes ? Que se passe-t-il ?
Il fit une embardée, et Andréa s'accrocha à son siège tandis que la voiture bringuebalait le long de la voie principale, avant de bifurquer à l'angle d'une rue qui menait vers le fleuve. Ils dépassèrent à toute allure l'entrée d'un parc, bondé par ce bel après-midi dominical.
— On n'a pas le droit d'y entrer, dit Andréa.
A son arrivée à Austin, Glory lui avait montré une carte avec les endroits interdits aux garous marqués en rouge. Celui-ci faisait partie des zones les plus rouges.
Sean continua de rouler, laissant le parc derrière eux. Quelques kilomètres plus loin, il emprunta une route paisible qui serpentait le long du cours d'eau. Les arbres qui la bordaient bloquaient la lumière aveuglante du jour. Sean arrêta la voiture sur la berge et coupa le moteur.
Il se rua hors du véhicule, et Andréa s'empressa de le suivre. Elle n'avait pas fait deux pas qu'elle se retrouva plaquée contre la portière par un énorme garou viril aux yeux bleus, débarrassé de ses lunettes noires. Il était en phase de transformation, et grognait de douleur.
— Sean ? C'est le Collier ?
— Tu ferais mieux de partir, chuchota-t-il, la voix rauque. Tu devrais fuir.
Comme si elle avait le choix alors qu'il l'écrasait de tout son poids. Elle leva le menton.
— Non. Je n'ai pas peur. Et de toute évidence, tu souffres.
— Je sais que tu n'as pas peur. Mais tu devrais. (Les doigts robustes de Sean se refermèrent sur ses épaules, manquant lui briser les os.) Tu devrais être terrifiée, trésor. Tu es une oméga, à la merci des garous les plus puissants de Hill Country. Tu es liée à nous, tu nous es redevable. Tu devrais ramper à nos pieds, et être reconnaissante que ton pouvoir de guérison te serve de monnaie d'échange.
Andréa lui décocha un sourire discret.
— Oublie ça.
— Ouais, et je me tiens là, craignant de te faire du mal, à toi, une lycane, une demi-fae, une femme que j'ai rencontrée pour la première fois au détour d'une gare routière, et qui m'a regardé avec les plus beaux yeux de la terre. (Il se pencha vers elle, son corps ferme contre le sien.) Qui es-tu, Andréa Gray, pour me mettre dans cet état-là ?
Coincée entre Sean et la voiture, elle savait qu'il avait raison. Elle devrait avoir peur, mais elle n'en avait que faire.
— C'est peut-être la frénésie de l'accouplement qui parle.
— C'est plus que ça.
Sous la colère, Andréa perçut la confusion de Sean qui luttait pour comprendre la seule chose en inadéquation avec son monde : elle-même.
— Dans ce bar, tu aurais dû te tapir derrière moi, terrorisée, et attendre que je te protège. Pourtant, tu t'es jetée sur Callum, un chef de troupe, sans hésiter. Tu ne devrais pas en être capable.
— Il t'a manqué de respect.
Quand Callum s'était rué sur Sean, Andréa avait perdu le contrôle de ses émotions. La louve en elle avait obéi à une pulsion primitive, et elle avait ôté ses vêtements avec une seule pensée en tête : protéger son compagnon.
Elle effleura avec inquiétude les bras de Sean.
— Il voulait te tuer. Je ne pouvais pas le laisser faire.