Bonjour.
Je suis les ennuis.
J'ai
entendu dire que vous me cherchiez.
Parfois,
être
la sinistre faucheuse est vraiment ça.
Sinistre.
Et depuis que la dernière affaire de Charley a mal tourné, elle a
pris deux mois de congés pour se complaire dans son malheur. Mais
quand une femme se présente sur le seuil de sa porte, convaincue que
quelqu’un essaye de la tuer, Charley doit se forcer à se relever.
Ou du moins à s’habiller. Elle réalise rapidement que quelque
chose ne va pas quand toutes les personnes qui connaissent cette
femme la déclarent folle. Plus ils réfutent son histoire, plus
Charley la croit.
Entretemps, le sexy fils de Satan, Reyes Farrow, a été libéré de toutes les charges pesant contre lui. Il est sorti de prison et de la vie de Charley, comme selon ses désirs. Mais son absence a mis un sérieux vide dans sa vie sexuelle. Alors qu’il y a d’autres choses à considérer, comme le fait que la ville d’Albuquerque ait été la cible d’un incendiaire, Charley a du mal à rester loin de lui. Plus spécialement quand il semble que Reyes soit impliqué dans cette histoire.
Juste quand sa vie commençait à revenir à la normale, Charley est replongée dans le monde du crime, de la punition, et du diable en jeans.
Source et Traduction: www.boulevarddespassions.com (merci à elles!)
Entretemps, le sexy fils de Satan, Reyes Farrow, a été libéré de toutes les charges pesant contre lui. Il est sorti de prison et de la vie de Charley, comme selon ses désirs. Mais son absence a mis un sérieux vide dans sa vie sexuelle. Alors qu’il y a d’autres choses à considérer, comme le fait que la ville d’Albuquerque ait été la cible d’un incendiaire, Charley a du mal à rester loin de lui. Plus spécialement quand il semble que Reyes soit impliqué dans cette histoire.
Juste quand sa vie commençait à revenir à la normale, Charley est replongée dans le monde du crime, de la punition, et du diable en jeans.
Source et Traduction: www.boulevarddespassions.com (merci à elles!)
Génialissime !!!
Darynda
Jones nous livre un opus 1ère classe !
Tout
est bon de la première ligne à la dernière !
Les
points forts
L'histoire.
Charley a vécu une agression violente dans le tome 3 et on voit les
difficultés qu'elle a à dépasser son traumatisme. J'ai trouvé le
traitement qu'en a fait l'auteure très juste et très beau (avec
Reyes comme médicament en prime...)
Darynda
Jones est assez avare au niveau des
révélations
sur les origines de la Faucheuse et du fils de Satan. Ici, elle se
lâche et même si tout n'est pas révélé, on est scotché par
certaines, notamment sur l'avenir du couple !
Le
couple.
J'ai toujours envie de mettre la clim (Oui ! Même par ce
temps...) quand je lis les passages entre Reyes et Charley.
L 'auteure a un talent rare pour en faire quasiment des scènes
cultes à chaque fois.
Les
points faibles
L'attente.
C'est juste insupportable de devoir attendre autant entre chaque
nouveau tome.
—
Tu
appelles ce que Walker t'a fait un accident?
— Ça
me fait me sentir mieux, alors oui.
Je
n'aimais pas songer au fait que ce qu’Earl Walker m’avait infligé
n’avait rien d’un hasard. Il m’avait traquée avec deux buts en
tête: m’interroger en usant de la torture, puis me tuer. Mais
qualifier ça d’accident rendait la chose un peu plus supportable.
Reyes
resserra les doigts sur le volant.
— Je
suis désolé, Dutch. Je n’ai jamais pensé qu’il s’en
prendrait à toi.
Je
croisai les bras pour exprimer mon doute, espérant qu’on allait
changer de sujet.
— Tu
essaies de m’amadouer pour ne pas avoir à payer la facture?
Il
sourit presque.
— Comment
tu en es arrivée à un million de dollars?
J’arrachai
un fïl qui dépassait de ma veste.
— J’ai
additionné mon salaire journalier et mes dépenses, puis j’ai
arrondi.
Après
m’avoir lancé un regard en coin, il demanda:
— Tu
n’es pas très bonne en maths, hein?
Puisqu’on
en était à changer de sujet, je décidai de poser une question à
mon tour.
— Pourquoi
est-ce que tu habites chez elle?
Il
me regarda à l’instant exact où les phares d’une voiture qui
s’approchait en sens inverse illuminèrent son visage, leur lumière
se reflétant dans ses yeux d’un brun profond.
— Elle
me la proposé.
— Tu
pourrais tout aussi bien habiter chez Amador et Bianca, rétorquai-je,
faisant mention des seuls amis qu’il semblait avoir.
Il
reporta son attention sur la route.
— Je
pourrais habiter chez toi.
Je
grognai.
— Dans
tes rêves.
Pourtant,
c’était une pensée étrangement agréable, qui envoya une
étincelle d’intérêt danser dans mon bas-ventre. Dans la mesure
où nous étions polis l'un envers l’autre, j'ajoutai:
— Je
suis contente que tu sois sorti de prison.
—
Prouve-le,
dit-il alors qu'un sourire malicieux étirait ses lèvres.
J’ignorai
les papillons dans mon ventre.
—
J’aimerais
que tu me donnes des nouvelles bientôt. Ne me force pas à venir à
ta recherche une nouvelle fois. C’est là.
L'extrait :
—
Hedeshi
te passe le bonjour.
Toute
émotion fuit aussitôt son corps, comme s’il était un océan
déchaîné qui se calmait en quelques secondes à peine.
Après
un silence prolongé, il demanda:
— Est-ce
qu'il t’a fait du mal?
— Non.
Nous avons eu une conversation très sympathique, à vrai dire. Et il
m’a aidée à gagner un an de churros, mais je les ai offerts à
Iggy.
—
Qu’a-t-il
dit?
— Oh,
tu sais, il a parlé des enfants qui rentraient au bercail, du fait
qu’il voulait m’arracher la jugulaire et boire mon sang, du plan
de ton père pour régner sur le monde.
Il
détourna la tête, pensif.
— Je
savais que quelqu’un se cachait derrière tout ça. C’est trop
organisé. Trop bien pensé.
— Eh
bien, il aimerait que tu saches que, si tu arrêtes de les chasser,
ils me laisseront tranquille afin que je meure de causes naturelles,
raillai-je. Comme si ça avait des chances de se produire.
Je
remarquai qu’il commençait à serrer et desserrer les poings.
— Ce
sont des menteurs, Dutch. Tous autant qu’ils sont Ils mentiraient
même si dire la vérité leur rendait service. Ils n’ont aucune
intention de te laisser tranquille, quoi que je fasse.
Il
attrapa la bouteille et, juste avant d’en prendre une gorgée, il
ajouta:
— Ils
te désirent plus que leur prochaine bouffée d’oxygène.
L'extrait :
— Tu
me dois quand même un million de dollars.
— Enlève
tes habits.
— Non.
— Je
te donnerai un million de dollars si tu enlèves tes habits.
— OK.
Je
levai les bras pour retirer mon pull puis m’arrêtai. En le
réajustant, je relançai:
— Je
croyais que tu n’avais pas d’argent.
— Je
n’en ai pas. Mais tu peux tout de même te débarrasser de ça.
— J’ai
d’autres questions, repris-je en l’ignorant.
— J’aurais
plus de réponses si tu enlèves ce pull.
L'extrait :
Après
réflexion, il répondit:
— J’étais
général en Enfer, Dutch. Que penses-tu que ça implique?
Je
baissai le regard pour observer la moquette verdâtre.
— Pourquoi
tu ne me le dirais pas?
— Pour
que tu puisses me haïr un peu plus?
Je
relevai la tête, surprise.
— Je
ne te hais pas.
Il
serra la mâchoire.
— La
frontière entre l'amour est la haine est très fine, tu n'es pas au
courant? Il est parfois difficile de savoir précisément laquelle de
ces deux émotions est la plus forte.
Je
redressai le menton.
— Je
ne t'aime pas non plus.
Il
pencha la tête et m'observa sous ses cils sombres.
— Tu
es en sûre? Parce que les sentiments qui s’échappent de toi
chaque fois que je suis dans les parages ne sont de toute évidence
pas une marque de désintérêt.
— Ça
ne veut pas dire que c'est de l’amour.
— Ça
pourrait l’être, je t’assure. Enlève ton pull et donne-moi dix
minutes, et tu croiras sans l’ombre d’un doute que tu es
amoureuse.
L'extrait :
— Je
suppose qu’ils pensaient que j’étais là pour déclencher la
guerre.
Mon père m’a créé pour lui offrir la fin de l’humanité. Alors
ils t'ont envoyée.
Il
se tourna pour me faire face, les paillettes vert et or brillant dans
le brun de ses yeux.
— Nous
sommes ennemis, Dutch. La princesse et le pion, tous deux de camps
opposés. (Il releva un coin de sa bouche sensuelle.) Ils seraient
plutôt déçus de savoir qu’on s’entend bien.
Je
me penchai et le regardai.
— Alors
quoi? Je suis censée te tuer ou un truc du genre?
Il
fit courir ses doigts le long de mes lèvres.
— Oui.
C’est pour ça que tu as été envoyée.
— Eh
ben, ça craint.
Donc,
un type plus sexy qu'une Rolex en bijouterie vit sur Terre, et ils
m'envoient moi pour l’éliminer? Moi? Je venais de toute évidence
d'une race de gens complètement cinglés.
— Tu
pourrais le faire, dit-il en faisant la moue. Tu pourrais me tuer.
Détruire le portail adverse et condamner la porte de mon père,
celle qui mène à sa dimension. La dernière Faucheuse a essayé.
(Il détourna le regard.) Comme elle a échoué, ils t’ont envoyée.
— Reyes,
c’est ridicule. Je ne pourrais jamais faire ça. Tu es bien plus
fort que moi et… tu sais comment te battre et tout ça.
Le
sourire qu’il m’adressa n’était pas très convaincant.
— Quand
le moment viendra, et il viendra, fais-le rapidement. N’hésite
pas, Dutch. Même pas une fraction de seconde.
J’ignorais
totalement ce que je devais croire ou pas. Il venait d'une race de
menteurs. À quel point ses informations étaient-elles fiables?
Je
fronçai les sourcils, suspicieuse.
— Ne
va pas t’imaginer que tu peux me charmer en jouant les nobles
chevaliers et en prétendant que je suis assez puissante pour te
tuer. Tu m’as lancée, lui dis-je, faisant allusion à la bagarre
de l'autre nuit. Et tu m'as tirée et poussée sans ménagement,
alors ne crois pas que je vais oublier ces conneries juste parce que
tu es doux et prêt à te sacrifier maintenant. (Je me laissai tomber
sur mon oreiller et croisai les bras.) C’est pas le genre de
conneries qu’on oublie.
L'extrait :
— Tu
es amoureuse de lui? demanda-t-il,
la voix rendue profonde par le doute.
Je
me retournai pour lui faire face, surprise.
— Qui?
Il
baissa la tête et me regarda sous ses cils. Aussi sombres que
fussent ses yeux, ils n'en scintillaient pas moins dans la faible
lumière, les paillettes vert et or brillant comme des catadioptres
dans la lueur de la pleine lune.
— Tu
sais qui. Le type que tu embrassais aujourd’hui.
— Lequel?
le provoquai-je.
Il
ne mordit pas à l’hameçon. Une douleur profonde émana de lui,
mais je ne savais pas si elle était physique ou émotionnelle. Le
fait que je flirte avec des types dans un asile ne devait sûrement
pas le blesser. Il avait habité avec sa harceleuse, pour l’amour
de Dieu.
Il
enroula un bras autour de ma taille et m'attira doucement contre lui.
— Je
suis juste venu pour te dire de rester chez toi, répéta-t-il avant
de se pencher pour m'embrasser la nuque.
L'extrait :
Il
passa un bras autour de mes hanches et continua à me pousser. Les
gouttes d’eau qui recouvraient ses cils d’encre rendaient ses
yeux encore plus brillants. Mon appartement n’était pas vraiment
spacieux, donc on ne pourrait plus reculer très longtemps. Mais nous
continuâmes à marcher jusqu’à ce que je rentre dans quelque
chose. Je me figeai lorsque je pris conscience de ce dont il
s’agissait. La Zone 51. Nous nous trouvions en plein cœur de la
Zone 51.
J'essayai
de repousser Reyes, mais il ne bougea pas d’un centimètre.
Son
expression joueuse devint soudain très sérieuse.
—
Assieds-toi.
Je
tentai de poser la tasse au sommet d'une boîte mais manquai mon
coup, ma main tremblante tâtonnant jusqu’à ce que la tasse tombe
trop vite pour que je sois en mesure de la rattraper. A l’instant
où elle allait atteindre le tapis, Reyes l'empoigna. Du café
brûlant fut projeté hors de la tasse et sur sa main, mais il ne
sembla même pas le remarquer.
Il
se redressa de toute sa taille et répéta:
—
Assieds-toi.
Sur
les boîtes? Hors de question. Je secouai la tête, mâchoire serrée.
Il
déposa la tasse sur un bout de la table, me prit par les épaules,
et me força à me retourner pour faire face au trou noir.
— Ce
n’est qu’un espace, dit-il en se rapprochant de moi. (Il enroula
ses bras autour de mon ventre.) Ça ne signifie rien. (Il se pencha
et embrassa ma clavicule. Ma nuque. Mon oreille.) C’est ton espace.
Pas le sien.
Earl
Walker. Il parlait d’Earl Walker.
Il
repoussa une boîte, l’envoyant s’écraser sur le sol. Sentant
que mon estomac se retournait, il resserra son étreinte jusqu’à
ce que mes nerfs se calment. Jusqu’à ce que la fêlure dans ma
carapace commence à se réparer.
— Le
point est adjugé, dis-je en mimant le signal du temps mort. Le jeu
est fini.
Tout
en m’ignorant, il tendit le bras et poussa une nouvelle boîte.
Je
me cabrai contre lui, mais j’étais incapable de me défaire de son
étreinte. Il me maintint épinglée à cet endroit précis et poussa
une autre boîte de la montagne. Elle s’écrasa au sol. Puis une
autre. Et une autre. Et tout ce temps, il me gardait prisonnière
contre lui.
La
chaleur qui émanait de lui, ainsi que son odeur terreuse et riche,
s’imprégnait dans mes habits et mes cheveux. Ses bras musclés et
ses mains puissantes me retenaient si fermement que la peur n’avait
que peu de chance de parvenir à s’emparer de moi. Lorsqu’il
poussa une nouvelle boîte et que trois dégringolèrent sur le sol,
aucune goutte d’adrénaline ne me parcourut.
Il
tendit un pied nu pour dégager une des boîtes, puis il nous
rapprocha tandis qu’il continuait à repousser et à déplacer des
boîtes d’une main tout en me tenant de l’autre, jusqu’à ce
qu’il ne reste qu’un seul objet dans la Zone 51. La chaise.
Cette
fois-ci, l’adrénaline commença à pomper violemment dans mes
veines. J’étais incapable de détourner les yeux, même si elle
n’était pas différente des autres chaises. Elle allait avec la
petite table que j’avais mise dans un coin de ma cuisine. Bon
marché, ronde, avec des pieds branlants.
Reyes
me serra plus fort, de ses deux bras, et nous fît avancer encore
d’un pas. Je posai le pied sur la chaise et poussai pour garder mes
distances.
— Ce
n’est qu’une chaise, dit-il d’une voix attentionnée et
apaisante. C’est ta chaise. Pas la sienne.
— Et
je ne suis qu’une fille, rétorquai-je, essayant de lui faire
comprendre que, même si j’avais un statut surnaturel dans
l’univers, ici, sur Terre, je n’étais qu’une humaine comme les
autres.
Il
enroula une main autour de ma gorge et murmura à mon oreille:
— Oui,
mais tu es à moi. Pas à lui.
Il
se pencha par-dessus mon épaule et tordit le cou afin de poser sa
bouche contre la mienne.
Lorsque
je tendis la main entre nous pour caresser le renflement de son jean,
sa respiration se coinça dans sa poitrine. Il devint aussi dur que
de la pierre, puis mit fin au baiser et planta ses yeux dans les
miens. Son regard brillait d'une émotion proche de la haine.
— Est-ce
que tu es amoureuse de lui?
— Qui?
demandai-je, me délectant de l’extase qui prenait forme entre mes
jambes.
— Celui
de l'asile.
— Donovan?
proposai-je, à bout de souffle.
— Si
tu l'es, tu dois me renvoyer. (Il enfonça ses doigts dans mes
cheveux et tira ma tête en arrière pour la plaquer contre son
épaule, sa détermination impénétrable.) Tu devras le faire. Je
suis assez fort pour partir maintenant.
Il
grogna lorsque je passai à nouveau doucement la main sur les
contours de son érection. Se saisissant de mon poignet, il me lança
un regard divertissement.
— Je
ne partagerai pas ta couche si tu en aimes un autre.
Il
s’était exprimé de manière archaïque, comme il le faisait
parfois malgré le nombre d'années qu'il avait vécues sur Terre, me
rappelant qu’il venait d’un autre lieu, d’un autre temps.
Je
tendis le bras et l’attirai à moi, jusqu’à ce que sa bouche
soit à nouveau sur la mienne. Si j’aimais quelqu’un dans tout
l’univers, c’était cet homme, ce dieu qui avait risqué sa vie
pour moi un nombre incalculable de fois. Qui ne m’avait rien
demandé en retour. Jamais.
Il
agrippa mes cheveux et pencha la tête pour approfondir le baiser, sa
langue me taquinant et m’explorant tandis qu’il faisait remonter
une de ses mains sous mon pull. En un mouvement éclair, il dégrafa
mon soutien-gorge et il prit Danger en coupe. Un frisson de plaisir
parcourut ma peau. De son autre main, il déboutonna mon pantalon et
le fit glisser sur mes hanches. Mon abdomen picotait de désir
lorsqu’il mit à nouveau fin au baiser pour m’enlever
complètement mes habits avec une ferveur impatiente. L’air frais
balaya ma peau, mais il s’approcha encore, m’enveloppant de sa
chaleur. Puis il me rapprocha de la chaise.
Il
écarta mes jambes à l’aide d’un de ses genoux et me fit asseoir
face au dossier. Je m’agrippai aux lamelles de bois, ne me souciant
plus du tout de ce que la chaise représentait, électrisée à
l’idée de ce qui allait se passer sur elle à présent.
Il
se pencha par-dessus mon épaule, et ses yeux si expressifs me
posèrent une question muette.
Nous
n’avions jamais fait ça auparavant. Pas peau contre peau, corps
physique contre corps physique.
— Ça
fait très, très longtemps, dit-il, sa voix profonde moins assurée
que d’habitude.
Je
levai le bras et traçai le contour de sa bouche pleine et sensuelle
du bout des doigts. Il les embrassa, puis écarta les lèvres et les
mordilla aux endroits les plus sensibles. La chaleur de sa langue
brûlait ma peau tandis que ses doigts remontaient le long de ma
cuisse. Ses caresses causèrent un tremblement enivré dans chacune
de mes terminaisons nerveuses le temps qu’il atteigne le sommet
entre mes jambes et s’y introduise.
J’en
eus le souffle coupé. Une chaleur liquide inondait mon abdomen. Il
fit glisser son autre main le long de mon dos et me poussa doucement
en avant, enfonçant lentement ses doigts plus profondément en moi.
Je me tendis lorsqu’un désir vorace me ravagea. M’agrippant
encore plus fort à la chaise, j’écartai davantage les jambes.
Il
couvrit ma bouche de la sienne en poussant un grognement. Le rythme
de ses doigts, qu’il couplait à celui des poussées de sa langue,
causa presque ma perte. La morsure de l'excitation me laissa
pantelante, palpitant comme un chaudron de lave dans mon bas-ventre.
Des flammèches d’extase se répandirent sur mon corps, le brûlant
d'un besoin affamé.
Lorsque
Reyes s’agenouilla à côté de moi et prit la pointe de Will dans
sa bouche incandescente, l'explosion de plaisir me fit presque
pleurer. Les flammèches se transformèrent en griffes. Je passai le
bras autour de sa tête et enfonçai mes doigts dans ses cheveux
tandis qu'il suçait Will et me poussait de plus en plus près de
l’orgasme.
Avant
que je puisse jouir, il attrapa mes hanches et me redressa de façon
à ce que je me tienne devant lui. Sa soudaine absence était pire
que d’être jetée dans de l’eau glaciale. Je clignai des yeux
lorsqu’il s’assit sur ses talons pour m’observer. J’aurais dû
me sentir mal à l’aise. Il était toujours intégralement habillé
alors que j’étais complètement nue, mais l’admiration qui
brillait dans son regard, ce désir brut, chassait tout manque
d’assurance que j’aurais pu avoir.
— Mon
Dieu, dit-il en se redressant sur les genoux.
Il
s’empara de mes poignets, les emprisonna derrière mon dos et
commença à parsemer mon ventre de baisers légers. Des vagues de
plaisir me traversèrent lorsqu’il plongea dans mon nombril. Puis
il écarta mes jambes et en posa une sur son épaule, offrant à sa
bouche l’accès à ma zone la plus sensible. J’agrippai le
dossier de la chaise pour garder l’équilibre tandis que sa langue
bouillante me repoussait vers les limites de ma santé mentale. À la
frontière de la folie. Je serrai les dents et attrapai ses cheveux,
un besoin palpitant ricochant dans tout mon corps.
Mes
jambes tremblaient, affaiblies par un désir que je pouvais à peine
supporter. Plus je me rapprochais de l’orgasme, plus j’avais
envie de le sentir en moi. Je tirai sur ses cheveux. Griffai son
tee-shirt. Il s’arrêta et se débarrassa de l’habit. Puis je le
forçai à se relever. Mes mains tremblaient pendant que j’essayais
de déboutonner son pantalon. Avec des mouvements précipités, il
fit glisser son jean sur ses hanches et ses fesses délicieuses. Son
érection était ferme, palpitante d’anticipation. Et ce fut mon
tour de l’observer, admirative. Une fine pellicule de sueur
recouvrait son corps musclé, le rendant encore plus séduisant,
encore plus exotique.
Les
collines et les vallées qui composaient son corps voluptueux étaient
une œuvre d’art, et la preuve de son excitation ne faisait pas
exception. Je fis courir mes doigts sur toute sa longueur et
regardai, fascinée, ses muscles se contracter en réponse. Avant
qu’il ne puisse m’en empêcher, je m’agenouillai et le pris
dans ma bouche. Il laissa échapper un sifflement aigu.
— Dutch,
dit-il, empoignant mes cheveux tout en se battant pour garder le
contrôle.
Je
l’observai. Ses yeux brûlaient d’un désir inassouvi. Je
connaissais cette sensation. Je voulais qu’il l’éprouve
davantage. L’attirant plus profondément, je frôlai du bout des
dents la douceur de son érection, me régalant dans la sensation que
me procurait le sang qui courait sous sa peau.
Il
serra mes cheveux un peu plus fort, comme s’il essayait de
m’arrêter.
— Attends.
Mais
mes bras se refermèrent autour de lui pour le garder au plus près
de moi. Sa respiration se fit difficile. Tourmentée. A l’intérieur,
il tremblait de toute cette force, de la passion qu’il tentait de
contenir. Il se tendait chaque fois que je le reprenais en bouche,
grognant jusqu’à ce que je l’amène à deux doigts de l’orgasme.
N
ayant plus d’autre choix, il me repoussa et me plaqua au sol, son
corps dur comme de la pierre contre le mien. Sans attendre une
seconde de plus - incapable d’attendre une seconde de plus -, il
écarta mes jambes et me pénétra. Le plaisir provoqua un choc qui
se répandit dans tout mon corps de manière si puissante et si
rapide que mon souffle en fut coupé. Je m’agrippai à son dos,
mordis son épaule, donnai des coups contre ses hanches, mais il se
contenta de me serrer plus fort dans ses bras et d’accélérer le
rythme, encore et encore, toujours plus fort, la pression
bouillonnant et augmentant jusqu’à ce que je jouisse dans une
explosion d’étincelles brûlantes. Elles cascadèrent sur ma peau
et se précipitèrent dans chaque molécule de mon corps comme une
douche de lumière, se répandant dans tout mon être, s’écrasant
contre mes os comme une violente marée. Je venais d’imploser, et
tout ce qu’il restait de moi était des flocons d’or.
Dans
une douce agonie, Reyes enfouit sa tête dans ma nuque et enfonça
ses ongles dans ma peau, feulant tandis que son orgasme faisait
vibrer tout son corps de plaisir. Il se mit ensuite à trembler,
haletant au-dessus de moi, laissant l’orgasme suivre son cours.
— Putain,
dit-il finalement.
Il
se détendit et s’allongea à côté de moi.
J’ouvris
les yeux pour le regarder.
— Quoi?
demandai-je, inquiète.
Il
m’adressa un grand sourire.
— Juste
putain.
— Oh.
Ses
cils sombres projetaient des ombres sur ses joues tandis qu’il
était couché, étourdi par la satisfaction. Je fis courir mes
doigts sur leur ourlet, et il fronça les sourcils en riant.
—
Maintenant
je connais la signification de la perfection, chantonnai-je.
Ses
yeux s'ouvrirent aussitôt, et il me dévisagea avec une profonde
appréhension.
— Il
faut que tu sortes plus souvent de chez toi.
— Tout
le monde me le dit.
Mais
je ne plaisantais pas. Rien ne serait jamais mieux que ça. Mieux que
lui. Reyes était l'apogée. Tout ne ferait que se dégrader à
partir de cet instant. Il était le Paradis et l’Enfer à la fois,
ange et démon. Je me demandais combien de temps je pourrais le
garder. Pendant combien de temps encore il m’appartiendrait.
Il
se tourna sur le flanc, posa sa tête sur un bras, et plaça une de
ses grandes mains sur mon ventre. Avec un sourire malicieux qui
transforma son visage magnifique en celui d’un ange, il demanda:
— Tu
sais où les dieux gardent leur nectar?
Je
plissai les yeux, méfiante, et répondis:
— Aucune
idée.
Il
fit glisser sa main le long de mon ventre et se retrouva entre mes
cuisses. Je laissai échapper un souffle lorsqu’il se pencha pour
murmurer à mon oreille.
—
Laisse-moi
te montrer.
Après
avoir testé notre endurance deux fois de plus, avoir partagé un
sandwich au rosbif, pris une douche, et testé encore une fois notre
endurance, nous étions couchés sur le lit, emmêlés dans les draps
et les serviettes. Reyes m’avait prise dans ses bras et était
presque endormi lorsque je dis:
— Qui
aurait cru que, pendant tout ce temps, le nectar des dieux était
dans ma choupinette?
Il
rit doucement et laissa le sommeil le gagner, mais j’étais
incapable d’arrêter de regarder son magnifique visage. Sa bouche
sensuelle et sa mâchoire carrée. Son nez droit et ses cils épais.
Il était un miracle. Un cadeau des dieux. Et un emmerdeur, mais moi
aussi, donc je ne pouvais pas le lui reprocher.
L'extrait :
Je
me tus avant de creuser un peu plus ma tombe. Son regard magnifique
était toujours rivé au mien lorsqu’il amena la photo à sa
hauteur, mais, à la seconde où il le baissa, à la seconde où ses
yeux se posèrent sur l’image, un frisson glacial de surprise me
frappa. Il cligna des paupières, sous le choc.
Je
me redressai sur les genoux et rampai sur le lit dans sa direction.
— Reyes…
— Où
as-tu trouvé ça?
L’émotion
qui me percuta alors ne fut ni la colère ni la douleur, mais la
trahison. La méfiance.
— J’ai
juste… Une femme me la donnée. Elle la trouvée dans l’appartement
où vous viviez quand je t’ai rencontré pour la première fois.
Elle l’a gardée.
— Mais
pourquoi est-ce que toi tu la garderais?
J’étais
étourdie par la tempête tourmentée qui l’agitait. Elle
durcissait ma poitrine, et mon cœur souffrait.
— Je
ne sais pas. Je ne l’ai pas regardée une seule fois depuis que
j’ai posé les yeux dessus.
Il
se précipita en avant, et une explosion de haine me frappa.
Finalement, quelque chose que je pouvais gérer.
— Alors
pourquoi tu la gardes, Dutch?
Je
relevai le menton.
— Je
ne sais pas.
Comment
pourrais-je lui expliquer que je ne voulais jamais oublier ce qu’il
avait enduré? Ce que nous avions dû endurer à cause de ce monstre?
Il
sortit de la chambre à coucher, photo à la main. Je me précipitai
après lui alors qu’il se dirigeait vers la cuisinière. Il
comptait la brûler. C’était probablement mieux, mais, pour une
raison obscure — pour une raison bizarre et inexplicable-, je
bondis et la lui repris.
Il
sembla stupéfait.
—
Donne-la-moi.
— Tu
peux me dire ce qui est arrivé? lui demandai-je, sachant
pertinemment qu’il ne s’ouvrirait jamais autant.
Pas
assez pour me raconter son passé avec Earl Walker. Je ne pouvais pas
lui en vouloir, mais ça valait la peine d’essayer.
— Et
si je brûlais cette photo et qu’on oubliait tout?
— Je
ne peux pas, répondis-je, tentant de réprimer la douleur dans ma
poitrine, mais il la sentit malgré tout.
En
poussant un grognement qui fît autant accélérer mon pouls que des
prolongations, il enroula une main autour de ma gorge et l’autre
autour de ma taille. Puis il me plaqua contre le mur dans cette
position.
— Ne
t’avise jamais d’avoir pitié de moi, Dutch. La dernière chose
dont j’ai besoin, c’est de ta pitié.
— C’est
une preuve, Reyes. Si ce que tu as dû endurer est jamais remis en
cause, nous aurons une preuve. Et je n’ai pas pitié de toi. Je te
comprends.
Le
sourire qui prit possession de son visage n’avait plus rien de
joueur à présent. Il exprimait plus d’animosité que de
sympathie. Plus d’intimidation que d’affection. Et mon cœur se
brisa. Je pensais qu’on avait dépassé ce stade. Apparemment pas.
Il
se pencha, la chaleur de sa colère semblable à de la lave sur ma
peau. La réaction viscérale que mon corps avait chaque fois qu’il
était proche sembla être multipliée par trois. J’inspirai à
travers mes dents serrées, et il s’arrêta. Après un moment, il
plaça son front contre le mien et s’inclina dans ma direction,
comme s’il était tout aussi incapable que moi de combattre cette
attraction. Mais, à ses yeux, je l’avais trahi. Il ne voulait pas
que je fouille son passé, et c’était précisément ce que cette
image représentait.
Lorsqu’il
parla, sa voix était égale et son ton distant:
- Quand tu seras capable de m’expliquer la différence entre la pitié et la compassion, appelle-moi.