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samedi 25 octobre 2014

Charley Davidson, Tome 4 : Quatrième Tombe au Fond - Darynda Jones

 

Bonjour. Je suis les ennuis.
J'ai entendu dire que vous me cherchiez.
TEE-SHIRT


Parfois, être la sinistre faucheuse est vraiment ça. Sinistre. Et depuis que la dernière affaire de Charley a mal tourné, elle a pris deux mois de congés pour se complaire dans son malheur. Mais quand une femme se présente sur le seuil de sa porte, convaincue que quelqu’un essaye de la tuer, Charley doit se forcer à se relever. Ou du moins à s’habiller. Elle réalise rapidement que quelque chose ne va pas quand toutes les personnes qui connaissent cette femme la déclarent folle. Plus ils réfutent son histoire, plus Charley la croit.

Entretemps, le sexy fils de Satan, Reyes Farrow, a été libéré de toutes les charges pesant contre lui. Il est sorti de prison et de la vie de Charley, comme selon ses désirs. Mais son absence a mis un sérieux vide dans sa vie sexuelle. Alors qu’il y a d’autres choses à considérer, comme le fait que la ville d’Albuquerque ait été la cible d’un incendiaire, Charley a du mal à rester loin de lui. Plus spécialement quand il semble que Reyes soit impliqué dans cette histoire.

Juste quand sa vie commençait à revenir à la normale, Charley est replongée dans le monde du crime, de la punition, et du diable en jeans.

Source et Traduction: www.boulevarddespassions.com (merci à elles!)




Génialissime !!!

Darynda Jones nous livre un opus 1ère classe !

Tout est bon de la première ligne à la dernière !

 
Les points forts

L'histoire. Charley a vécu une agression violente dans le tome 3 et on voit les difficultés qu'elle a à dépasser son traumatisme. J'ai trouvé le traitement qu'en a fait l'auteure très juste et très beau (avec Reyes comme médicament en prime...)

Darynda Jones est assez avare au niveau des révélations sur les origines de la Faucheuse et du fils de Satan. Ici, elle se lâche et même si tout n'est pas révélé, on est scotché par certaines, notamment sur l'avenir du couple !

Le couple. J'ai toujours envie de mettre la clim (Oui ! Même par ce temps...) quand je lis les passages entre Reyes et Charley. L 'auteure a un talent rare pour en faire quasiment des scènes cultes à chaque fois.
 http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/
Les points faibles

L'attente. C'est juste insupportable de devoir attendre autant entre chaque nouveau tome. 
 




Tu appelles ce que Walker t'a fait un accident?

Ça me fait me sentir mieux, alors oui.

Je n'aimais pas songer au fait que ce qu’Earl Walker m’avait infligé n’avait rien d’un hasard. Il m’avait traquée avec deux buts en tête: m’interroger en usant de la torture, puis me tuer. Mais qualifier ça d’accident rendait la chose un peu plus supportable.

Reyes resserra les doigts sur le volant.

Je suis désolé, Dutch. Je n’ai jamais pensé qu’il s’en prendrait à toi.

Je croisai les bras pour exprimer mon doute, espérant qu’on allait changer de sujet.

Tu essaies de m’amadouer pour ne pas avoir à payer la facture?

Il sourit presque.

Comment tu en es arrivée à un million de dollars?

J’arrachai un fïl qui dépassait de ma veste.

J’ai additionné mon salaire journalier et mes dépenses, puis j’ai arrondi.

Après m’avoir lancé un regard en coin, il demanda:

Tu n’es pas très bonne en maths, hein?


Puisqu’on en était à changer de sujet, je décidai de poser une question à mon tour.

Pourquoi est-ce que tu habites chez elle?

Il me regarda à l’instant exact où les phares d’une voiture qui s’approchait en sens inverse illuminèrent son visage, leur lumière se reflétant dans ses yeux d’un brun profond.

Elle me la proposé.

Tu pourrais tout aussi bien habiter chez Amador et Bianca, rétorquai-je, faisant mention des seuls amis qu’il semblait avoir.

Il reporta son attention sur la route.

Je pourrais habiter chez toi.

Je grognai.

Dans tes rêves.

Pourtant, c’était une pensée étrangement agréable, qui envoya une étincelle d’intérêt danser dans mon bas-ventre. Dans la mesure où nous étions polis l'un envers l’autre, j'ajoutai:

Je suis contente que tu sois sorti de prison.

Prouve-le, dit-il alors qu'un sourire malicieux étirait ses lèvres.

J’ignorai les papillons dans mon ventre.

J’aimerais que tu me donnes des nouvelles bientôt. Ne me force pas à venir à ta recherche une nouvelle fois. C’est là.




L'extrait :
Hedeshi te passe le bonjour.

Toute émotion fuit aussitôt son corps, comme s’il était un océan déchaîné qui se calmait en quelques secondes à peine.

Après un silence prolongé, il demanda:

Est-ce qu'il t’a fait du mal?

Non. Nous avons eu une conversation très sympathique, à vrai dire. Et il m’a aidée à gagner un an de churros, mais je les ai offerts à Iggy.

Qu’a-t-il dit?

Oh, tu sais, il a parlé des enfants qui rentraient au bercail, du fait qu’il voulait m’arracher la jugulaire et boire mon sang, du plan de ton père pour régner sur le monde.

Il détourna la tête, pensif.

Je savais que quelqu’un se cachait derrière tout ça. C’est trop organisé. Trop bien pensé.

Eh bien, il aimerait que tu saches que, si tu arrêtes de les chasser, ils me laisseront tranquille afin que je meure de causes naturelles, raillai-je. Comme si ça avait des chances de se produire.

Je remarquai qu’il commençait à serrer et desserrer les poings.

Ce sont des menteurs, Dutch. Tous autant qu’ils sont Ils mentiraient même si dire la vérité leur rendait service. Ils n’ont aucune intention de te laisser tranquille, quoi que je fasse.

Il attrapa la bouteille et, juste avant d’en prendre une gorgée, il ajouta:

Ils te désirent plus que leur prochaine bouffée d’oxygène.


L'extrait :
Tu me dois quand même un million de dollars.

Enlève tes habits.

Non.

Je te donnerai un million de dollars si tu enlèves tes habits.

OK.

Je levai les bras pour retirer mon pull puis m’arrêtai. En le réajustant, je relançai:

Je croyais que tu n’avais pas d’argent.

Je n’en ai pas. Mais tu peux tout de même te débarrasser de ça.

J’ai d’autres questions, repris-je en l’ignorant.

J’aurais plus de réponses si tu enlèves ce pull.

L'extrait :
Après réflexion, il répondit:

J’étais général en Enfer, Dutch. Que penses-tu que ça implique?

Je baissai le regard pour observer la moquette verdâtre.

Pourquoi tu ne me le dirais pas?

Pour que tu puisses me haïr un peu plus?

Je relevai la tête, surprise.

Je ne te hais pas.

Il serra la mâchoire.

La frontière entre l'amour est la haine est très fine, tu n'es pas au courant? Il est parfois difficile de savoir précisément laquelle de ces deux émotions est la plus forte.

Je redressai le menton.

Je ne t'aime pas non plus.

Il pencha la tête et m'observa sous ses cils sombres.

Tu es en sûre? Parce que les sentiments qui s’échappent de toi chaque fois que je suis dans les parages ne sont de toute évidence pas une marque de désintérêt.

Ça ne veut pas dire que c'est de l’amour.

Ça pourrait l’être, je t’assure. Enlève ton pull et donne-moi dix minutes, et tu croiras sans l’ombre d’un doute que tu es amoureuse.




L'extrait :
Je suppose qu’ils pensaient que j’étais là pour déclencher la guerre. Mon père m’a créé pour lui offrir la fin de l’humanité. Alors ils t'ont envoyée.

Il se tourna pour me faire face, les paillettes vert et or brillant dans le brun de ses yeux.

Nous sommes ennemis, Dutch. La princesse et le pion, tous deux de camps opposés. (Il releva un coin de sa bouche sensuelle.) Ils seraient plutôt déçus de savoir qu’on s’entend bien.

Je me penchai et le regardai.

Alors quoi? Je suis censée te tuer ou un truc du genre?

Il fit courir ses doigts le long de mes lèvres.

Oui. C’est pour ça que tu as été envoyée.

Eh ben, ça craint.

Donc, un type plus sexy qu'une Rolex en bijouterie vit sur Terre, et ils m'envoient moi pour l’éliminer? Moi? Je venais de toute évidence d'une race de gens complètement cinglés.

Tu pourrais le faire, dit-il en faisant la moue. Tu pourrais me tuer. Détruire le portail adverse et condamner la porte de mon père, celle qui mène à sa dimension. La dernière Faucheuse a essayé. (Il détourna le regard.) Comme elle a échoué, ils t’ont envoyée.

Reyes, c’est ridicule. Je ne pourrais jamais faire ça. Tu es bien plus fort que moi et… tu sais comment te battre et tout ça.

Le sourire qu’il m’adressa n’était pas très convaincant.

Quand le moment viendra, et il viendra, fais-le rapidement. N’hésite pas, Dutch. Même pas une fraction de seconde.

J’ignorais totalement ce que je devais croire ou pas. Il venait d'une race de menteurs. À quel point ses informations étaient-elles fiables?

Je fronçai les sourcils, suspicieuse.

Ne va pas t’imaginer que tu peux me charmer en jouant les nobles chevaliers et en prétendant que je suis assez puissante pour te tuer. Tu m’as lancée, lui dis-je, faisant allusion à la bagarre de l'autre nuit. Et tu m'as tirée et poussée sans ménagement, alors ne crois pas que je vais oublier ces conneries juste parce que tu es doux et prêt à te sacrifier maintenant. (Je me laissai tomber sur mon oreiller et croisai les bras.) C’est pas le genre de conneries qu’on oublie.





L'extrait :
Tu es amoureuse de lui? demanda-t-il, la voix rendue profonde par le doute.

Je me retournai pour lui faire face, surprise.

Qui?

Il baissa la tête et me regarda sous ses cils. Aussi sombres que fussent ses yeux, ils n'en scintillaient pas moins dans la faible lumière, les paillettes vert et or brillant comme des catadioptres dans la lueur de la pleine lune.

Tu sais qui. Le type que tu embrassais aujourd’hui.

Lequel? le provoquai-je.

Il ne mordit pas à l’hameçon. Une douleur profonde émana de lui, mais je ne savais pas si elle était physique ou émotionnelle. Le fait que je flirte avec des types dans un asile ne devait sûrement pas le blesser. Il avait habité avec sa harceleuse, pour l’amour de Dieu.

Il enroula un bras autour de ma taille et m'attira doucement contre lui.

Je suis juste venu pour te dire de rester chez toi, répéta-t-il avant de se pencher pour m'embrasser la nuque.



L'extrait :
Il passa un bras autour de mes hanches et continua à me pousser. Les gouttes d’eau qui recouvraient ses cils d’encre rendaient ses yeux encore plus brillants. Mon appartement n’était pas vraiment spacieux, donc on ne pourrait plus reculer très longtemps. Mais nous continuâmes à marcher jusqu’à ce que je rentre dans quelque chose. Je me figeai lorsque je pris conscience de ce dont il s’agissait. La Zone 51. Nous nous trouvions en plein cœur de la Zone 51.

J'essayai de repousser Reyes, mais il ne bougea pas d’un centimètre.

Son expression joueuse devint soudain très sérieuse.

Assieds-toi.

Je tentai de poser la tasse au sommet d'une boîte mais manquai mon coup, ma main tremblante tâtonnant jusqu’à ce que la tasse tombe trop vite pour que je sois en mesure de la rattraper. A l’instant où elle allait atteindre le tapis, Reyes l'empoigna. Du café brûlant fut projeté hors de la tasse et sur sa main, mais il ne sembla même pas le remarquer.

Il se redressa de toute sa taille et répéta:

Assieds-toi.

Sur les boîtes? Hors de question. Je secouai la tête, mâchoire serrée.

Il déposa la tasse sur un bout de la table, me prit par les épaules, et me força à me retourner pour faire face au trou noir.

Ce n’est qu’un espace, dit-il en se rapprochant de moi. (Il enroula ses bras autour de mon ventre.) Ça ne signifie rien. (Il se pencha et embrassa ma clavicule. Ma nuque. Mon oreille.) C’est ton espace. Pas le sien.

Earl Walker. Il parlait d’Earl Walker.

Il repoussa une boîte, l’envoyant s’écraser sur le sol. Sentant que mon estomac se retournait, il resserra son étreinte jusqu’à ce que mes nerfs se calment. Jusqu’à ce que la fêlure dans ma carapace commence à se réparer.

Le point est adjugé, dis-je en mimant le signal du temps mort. Le jeu est fini.

Tout en m’ignorant, il tendit le bras et poussa une nouvelle boîte.

Je me cabrai contre lui, mais j’étais incapable de me défaire de son étreinte. Il me maintint épinglée à cet endroit précis et poussa une autre boîte de la montagne. Elle s’écrasa au sol. Puis une autre. Et une autre. Et tout ce temps, il me gardait prisonnière contre lui.

La chaleur qui émanait de lui, ainsi que son odeur terreuse et riche, s’imprégnait dans mes habits et mes cheveux. Ses bras musclés et ses mains puissantes me retenaient si fermement que la peur n’avait que peu de chance de parvenir à s’emparer de moi. Lorsqu’il poussa une nouvelle boîte et que trois dégringolèrent sur le sol, aucune goutte d’adrénaline ne me parcourut.

Il tendit un pied nu pour dégager une des boîtes, puis il nous rapprocha tandis qu’il continuait à repousser et à déplacer des boîtes d’une main tout en me tenant de l’autre, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul objet dans la Zone 51. La chaise.

Cette fois-ci, l’adrénaline commença à pomper violemment dans mes veines. J’étais incapable de détourner les yeux, même si elle n’était pas différente des autres chaises. Elle allait avec la petite table que j’avais mise dans un coin de ma cuisine. Bon marché, ronde, avec des pieds branlants.

Reyes me serra plus fort, de ses deux bras, et nous fît avancer encore d’un pas. Je posai le pied sur la chaise et poussai pour garder mes distances.

Ce n’est qu’une chaise, dit-il d’une voix attentionnée et apaisante. C’est ta chaise. Pas la sienne.

Et je ne suis qu’une fille, rétorquai-je, essayant de lui faire comprendre que, même si j’avais un statut surnaturel dans l’univers, ici, sur Terre, je n’étais qu’une humaine comme les autres.

Il enroula une main autour de ma gorge et murmura à mon oreille:

Oui, mais tu es à moi. Pas à lui.

Il se pencha par-dessus mon épaule et tordit le cou afin de poser sa bouche contre la mienne.

Lorsque je tendis la main entre nous pour caresser le renflement de son jean, sa respiration se coinça dans sa poitrine. Il devint aussi dur que de la pierre, puis mit fin au baiser et planta ses yeux dans les miens. Son regard brillait d'une émotion proche de la haine.

Est-ce que tu es amoureuse de lui?

Qui? demandai-je, me délectant de l’extase qui prenait forme entre mes jambes.

Celui de l'asile.

Donovan? proposai-je, à bout de souffle.

Si tu l'es, tu dois me renvoyer. (Il enfonça ses doigts dans mes cheveux et tira ma tête en arrière pour la plaquer contre son épaule, sa détermination impénétrable.) Tu devras le faire. Je suis assez fort pour partir maintenant.

Il grogna lorsque je passai à nouveau doucement la main sur les contours de son érection. Se saisissant de mon poignet, il me lança un regard divertissement.

Je ne partagerai pas ta couche si tu en aimes un autre.

Il s’était exprimé de manière archaïque, comme il le faisait parfois malgré le nombre d'années qu'il avait vécues sur Terre, me rappelant qu’il venait d’un autre lieu, d’un autre temps.

Je tendis le bras et l’attirai à moi, jusqu’à ce que sa bouche soit à nouveau sur la mienne. Si j’aimais quelqu’un dans tout l’univers, c’était cet homme, ce dieu qui avait risqué sa vie pour moi un nombre incalculable de fois. Qui ne m’avait rien demandé en retour. Jamais.

Il agrippa mes cheveux et pencha la tête pour approfondir le baiser, sa langue me taquinant et m’explorant tandis qu’il faisait remonter une de ses mains sous mon pull. En un mouvement éclair, il dégrafa mon soutien-gorge et il prit Danger en coupe. Un frisson de plaisir parcourut ma peau. De son autre main, il déboutonna mon pantalon et le fit glisser sur mes hanches. Mon abdomen picotait de désir lorsqu’il mit à nouveau fin au baiser pour m’enlever complètement mes habits avec une ferveur impatiente. L’air frais balaya ma peau, mais il s’approcha encore, m’enveloppant de sa chaleur. Puis il me rapprocha de la chaise.

Il écarta mes jambes à l’aide d’un de ses genoux et me fit asseoir face au dossier. Je m’agrippai aux lamelles de bois, ne me souciant plus du tout de ce que la chaise représentait, électrisée à l’idée de ce qui allait se passer sur elle à présent.

Il se pencha par-dessus mon épaule, et ses yeux si expressifs me posèrent une question muette.

Nous n’avions jamais fait ça auparavant. Pas peau contre peau, corps physique contre corps physique.

Ça fait très, très longtemps, dit-il, sa voix profonde moins assurée que d’habitude.

Je levai le bras et traçai le contour de sa bouche pleine et sensuelle du bout des doigts. Il les embrassa, puis écarta les lèvres et les mordilla aux endroits les plus sensibles. La chaleur de sa langue brûlait ma peau tandis que ses doigts remontaient le long de ma cuisse. Ses caresses causèrent un tremblement enivré dans chacune de mes terminaisons nerveuses le temps qu’il atteigne le sommet entre mes jambes et s’y introduise.

J’en eus le souffle coupé. Une chaleur liquide inondait mon abdomen. Il fit glisser son autre main le long de mon dos et me poussa doucement en avant, enfonçant lentement ses doigts plus profondément en moi. Je me tendis lorsqu’un désir vorace me ravagea. M’agrippant encore plus fort à la chaise, j’écartai davantage les jambes.

Il couvrit ma bouche de la sienne en poussant un grognement. Le rythme de ses doigts, qu’il couplait à celui des poussées de sa langue, causa presque ma perte. La morsure de l'excitation me laissa pantelante, palpitant comme un chaudron de lave dans mon bas-ventre. Des flammèches d’extase se répandirent sur mon corps, le brûlant d'un besoin affamé.

Lorsque Reyes s’agenouilla à côté de moi et prit la pointe de Will dans sa bouche incandescente, l'explosion de plaisir me fit presque pleurer. Les flammèches se transformèrent en griffes. Je passai le bras autour de sa tête et enfonçai mes doigts dans ses cheveux tandis qu'il suçait Will et me poussait de plus en plus près de l’orgasme.

Avant que je puisse jouir, il attrapa mes hanches et me redressa de façon à ce que je me tienne devant lui. Sa soudaine absence était pire que d’être jetée dans de l’eau glaciale. Je clignai des yeux lorsqu’il s’assit sur ses talons pour m’observer. J’aurais dû me sentir mal à l’aise. Il était toujours intégralement habillé alors que j’étais complètement nue, mais l’admiration qui brillait dans son regard, ce désir brut, chassait tout manque d’assurance que j’aurais pu avoir.

Mon Dieu, dit-il en se redressant sur les genoux.

Il s’empara de mes poignets, les emprisonna derrière mon dos et commença à parsemer mon ventre de baisers légers. Des vagues de plaisir me traversèrent lorsqu’il plongea dans mon nombril. Puis il écarta mes jambes et en posa une sur son épaule, offrant à sa bouche l’accès à ma zone la plus sensible. J’agrippai le dossier de la chaise pour garder l’équilibre tandis que sa langue bouillante me repoussait vers les limites de ma santé mentale. À la frontière de la folie. Je serrai les dents et attrapai ses cheveux, un besoin palpitant ricochant dans tout mon corps.

Mes jambes tremblaient, affaiblies par un désir que je pouvais à peine supporter. Plus je me rapprochais de l’orgasme, plus j’avais envie de le sentir en moi. Je tirai sur ses cheveux. Griffai son tee-shirt. Il s’arrêta et se débarrassa de l’habit. Puis je le forçai à se relever. Mes mains tremblaient pendant que j’essayais de déboutonner son pantalon. Avec des mouvements précipités, il fit glisser son jean sur ses hanches et ses fesses délicieuses. Son érection était ferme, palpitante d’anticipation. Et ce fut mon tour de l’observer, admirative. Une fine pellicule de sueur recouvrait son corps musclé, le rendant encore plus séduisant, encore plus exotique.

Les collines et les vallées qui composaient son corps voluptueux étaient une œuvre d’art, et la preuve de son excitation ne faisait pas exception. Je fis courir mes doigts sur toute sa longueur et regardai, fascinée, ses muscles se contracter en réponse. Avant qu’il ne puisse m’en empêcher, je m’agenouillai et le pris dans ma bouche. Il laissa échapper un sifflement aigu.

Dutch, dit-il, empoignant mes cheveux tout en se battant pour garder le contrôle.

Je l’observai. Ses yeux brûlaient d’un désir inassouvi. Je connaissais cette sensation. Je voulais qu’il l’éprouve davantage. L’attirant plus profondément, je frôlai du bout des dents la douceur de son érection, me régalant dans la sensation que me procurait le sang qui courait sous sa peau.

Il serra mes cheveux un peu plus fort, comme s’il essayait de m’arrêter.

Attends.

Mais mes bras se refermèrent autour de lui pour le garder au plus près de moi. Sa respiration se fit difficile. Tourmentée. A l’intérieur, il tremblait de toute cette force, de la passion qu’il tentait de contenir. Il se tendait chaque fois que je le reprenais en bouche, grognant jusqu’à ce que je l’amène à deux doigts de l’orgasme.

N ayant plus d’autre choix, il me repoussa et me plaqua au sol, son corps dur comme de la pierre contre le mien. Sans attendre une seconde de plus - incapable d’attendre une seconde de plus -, il écarta mes jambes et me pénétra. Le plaisir provoqua un choc qui se répandit dans tout mon corps de manière si puissante et si rapide que mon souffle en fut coupé. Je m’agrippai à son dos, mordis son épaule, donnai des coups contre ses hanches, mais il se contenta de me serrer plus fort dans ses bras et d’accélérer le rythme, encore et encore, toujours plus fort, la pression bouillonnant et augmentant jusqu’à ce que je jouisse dans une explosion d’étincelles brûlantes. Elles cascadèrent sur ma peau et se précipitèrent dans chaque molécule de mon corps comme une douche de lumière, se répandant dans tout mon être, s’écrasant contre mes os comme une violente marée. Je venais d’imploser, et tout ce qu’il restait de moi était des flocons d’or.

Dans une douce agonie, Reyes enfouit sa tête dans ma nuque et enfonça ses ongles dans ma peau, feulant tandis que son orgasme faisait vibrer tout son corps de plaisir. Il se mit ensuite à trembler, haletant au-dessus de moi, laissant l’orgasme suivre son cours.

Putain, dit-il finalement.

Il se détendit et s’allongea à côté de moi.

J’ouvris les yeux pour le regarder.

Quoi? demandai-je, inquiète.

Il m’adressa un grand sourire.

Juste putain.

Oh.

Ses cils sombres projetaient des ombres sur ses joues tandis qu’il était couché, étourdi par la satisfaction. Je fis courir mes doigts sur leur ourlet, et il fronça les sourcils en riant.

Maintenant je connais la signification de la perfection, chantonnai-je.

Ses yeux s'ouvrirent aussitôt, et il me dévisagea avec une profonde appréhension.

Il faut que tu sortes plus souvent de chez toi.

Tout le monde me le dit.

Mais je ne plaisantais pas. Rien ne serait jamais mieux que ça. Mieux que lui. Reyes était l'apogée. Tout ne ferait que se dégrader à partir de cet instant. Il était le Paradis et l’Enfer à la fois, ange et démon. Je me demandais combien de temps je pourrais le garder. Pendant combien de temps encore il m’appartiendrait.

Il se tourna sur le flanc, posa sa tête sur un bras, et plaça une de ses grandes mains sur mon ventre. Avec un sourire malicieux qui transforma son visage magnifique en celui d’un ange, il demanda:

Tu sais où les dieux gardent leur nectar?

Je plissai les yeux, méfiante, et répondis:

Aucune idée.

Il fit glisser sa main le long de mon ventre et se retrouva entre mes cuisses. Je laissai échapper un souffle lorsqu’il se pencha pour murmurer à mon oreille.

Laisse-moi te montrer.

Après avoir testé notre endurance deux fois de plus, avoir partagé un sandwich au rosbif, pris une douche, et testé encore une fois notre endurance, nous étions couchés sur le lit, emmêlés dans les draps et les serviettes. Reyes m’avait prise dans ses bras et était presque endormi lorsque je dis:

Qui aurait cru que, pendant tout ce temps, le nectar des dieux était dans ma choupinette?

Il rit doucement et laissa le sommeil le gagner, mais j’étais incapable d’arrêter de regarder son magnifique visage. Sa bouche sensuelle et sa mâchoire carrée. Son nez droit et ses cils épais. Il était un miracle. Un cadeau des dieux. Et un emmerdeur, mais moi aussi, donc je ne pouvais pas le lui reprocher.


L'extrait :
Je me tus avant de creuser un peu plus ma tombe. Son regard magnifique était toujours rivé au mien lorsqu’il amena la photo à sa hauteur, mais, à la seconde où il le baissa, à la seconde où ses yeux se posèrent sur l’image, un frisson glacial de surprise me frappa. Il cligna des paupières, sous le choc.

Je me redressai sur les genoux et rampai sur le lit dans sa direction.

Reyes…

Où as-tu trouvé ça?

L’émotion qui me percuta alors ne fut ni la colère ni la douleur, mais la trahison. La méfiance.

J’ai juste… Une femme me la donnée. Elle la trouvée dans l’appartement où vous viviez quand je t’ai rencontré pour la première fois. Elle l’a gardée.

Mais pourquoi est-ce que toi tu la garderais?

J’étais étourdie par la tempête tourmentée qui l’agitait. Elle durcissait ma poitrine, et mon cœur souffrait.

Je ne sais pas. Je ne l’ai pas regardée une seule fois depuis que j’ai posé les yeux dessus.

Il se précipita en avant, et une explosion de haine me frappa. Finalement, quelque chose que je pouvais gérer.

Alors pourquoi tu la gardes, Dutch?

Je relevai le menton.

Je ne sais pas.

Comment pourrais-je lui expliquer que je ne voulais jamais oublier ce qu’il avait enduré? Ce que nous avions dû endurer à cause de ce monstre?

Il sortit de la chambre à coucher, photo à la main. Je me précipitai après lui alors qu’il se dirigeait vers la cuisinière. Il comptait la brûler. C’était probablement mieux, mais, pour une raison obscure — pour une raison bizarre et inexplicable-, je bondis et la lui repris.

Il sembla stupéfait.

Donne-la-moi.

Tu peux me dire ce qui est arrivé? lui demandai-je, sachant pertinemment qu’il ne s’ouvrirait jamais autant.

Pas assez pour me raconter son passé avec Earl Walker. Je ne pouvais pas lui en vouloir, mais ça valait la peine d’essayer.

Et si je brûlais cette photo et qu’on oubliait tout?

Je ne peux pas, répondis-je, tentant de réprimer la douleur dans ma poitrine, mais il la sentit malgré tout.

En poussant un grognement qui fît autant accélérer mon pouls que des prolongations, il enroula une main autour de ma gorge et l’autre autour de ma taille. Puis il me plaqua contre le mur dans cette position.

Ne t’avise jamais d’avoir pitié de moi, Dutch. La dernière chose dont j’ai besoin, c’est de ta pitié.

C’est une preuve, Reyes. Si ce que tu as dû endurer est jamais remis en cause, nous aurons une preuve. Et je n’ai pas pitié de toi. Je te comprends.

Le sourire qui prit possession de son visage n’avait plus rien de joueur à présent. Il exprimait plus d’animosité que de sympathie. Plus d’intimidation que d’affection. Et mon cœur se brisa. Je pensais qu’on avait dépassé ce stade. Apparemment pas.

Il se pencha, la chaleur de sa colère semblable à de la lave sur ma peau. La réaction viscérale que mon corps avait chaque fois qu’il était proche sembla être multipliée par trois. J’inspirai à travers mes dents serrées, et il s’arrêta. Après un moment, il plaça son front contre le mien et s’inclina dans ma direction, comme s’il était tout aussi incapable que moi de combattre cette attraction. Mais, à ses yeux, je l’avais trahi. Il ne voulait pas que je fouille son passé, et c’était précisément ce que cette image représentait.

Lorsqu’il parla, sa voix était égale et son ton distant:

  • Quand tu seras capable de m’expliquer la différence entre la pitié et la compassion, appelle-moi.
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