Aucune
question, Jane. Je ne prendrai que ce que vous êtes prête à
m’accorder.
Le
résumé:
Jane le sait : lord
Matthew peut être dur. Cassant. Impitoyable avec ceux qu’il pense
faibles. Pourtant, lorsqu’elle l’a trouvé, affreusement blessé,
dans l’hôpital où elle travaille, et qu’elle l’a veillé jour
et nuit, c’est lui qui, les yeux protégés par un bandage, se
trouvait à sa merci. Lui, l’homme à la réputation sulfureuse,
qui la suppliait de le laisser toucher son visage, sa peau, ses
lèvres, son corps tout entier, comme si ces gestes troublants
avaient le pouvoir de le ramener à la vie. Alors aujourd’hui, même
s’il a recouvré la vue et risque de la trouver laide, comparée à
ses nombreuses maîtresses, même s’il est redevenu l’aristocrate
arrogant dont les frasques libertines défrayent la chronique
mondaine, Jane est décidée à se livrer à lui, corps et âme. Un
choix insensé qui pourrait la détruire, mais devant lequel elle ne
reculera pas. Car à l’instant où Matthew a posé les mains sur
elle, elle a su qu’elle avait trouvé son maître… A propos de
l’auteur : Charlotte Featherstone a toujours eu un faible pour la
fiction érotique, un genre dans lequel elle excelle
particulièrement. Après L’emprise du désir (Spicy mars 2010),
elle nous offre, avec L’éducation de Jane, un nouvel aperçu du
talent qui est le sien pour inventer des personnages hauts en couleur
et passionnés, et des intrigues où la sensualité le dispute au
romanesque.
L'extrait :
Matthew ne pouvait
s’empêcher de la dévorer des yeux. Elle portait un manteau gris
bon marché. Ses doigts gantés frémissaient sur la poignée de son
parapluie. Il aurait voulu la rassurer mais il ne parvenait pas à
bouger, fasciné par la façon dont sa jupe épousait la courbe de
ses hanches et de ses cuisses. Il contempla sa taille et sa poitrine,
avant de tenter de croiser son regard à travers la voilette noire
qui dissimulait son visage.
Il avait les mains qui tremblaient. Etonnante, cette fébrilité chez un homme habitué aux étreintes furtives et aux rendez-vous clandestins. Mais il avait le sentiment que cette rencontre ne ressemblerait pas aux autres. Jane était… spéciale.
Surmontant l’émotion qui le paralysait, il lui tendit la main.
— Venez à moi, Jane.
Après un long moment d’hésitation, elle jeta un regard derrière elle, en direction des fenêtres crasseuses de l’hôpital, comme si elle demandait la permission. Inglebright les observait-il, caché derrière un rideau ? L’image du médecin, tapi dans l’ombre, disparut de son esprit quand Jane avança vers lui. Les quelques pas qu’elle fit pour le rejoindre lui parurent une éternité. Il résista à grand-peine à l’envie d’effacer en deux enjambées la courte distance qui les séparait encore et de l’écraser contre lui. Mais il s’obligea à ne pas bouger. Il avait voulu cet instant, la regarder s’offrir à lui de sa propre volonté.
Elle glissa timidement sa main dans la sienne et une impression étrange l’envahit aussitôt. Baissant les yeux sur leurs doigts enlacés, il éprouva un sentiment inhabituel de complémentarité. Son instinct lui cria de se méfier, de chasser au plus vite cette pensée ridicule de son esprit mais à cet instant elle parla, et le son de sa voix répandit une chaleur exquise dans tout son corps.
— J’ai failli ne pas venir, avoua-t elle tout bas.
Au diable son instinct ! Il n’était pas le sulfureux duc de Wallingford avec Jane. Il était Matthew, un homme neuf.
Otant son gant, il pressa ses lèvres sur le point sensible au-dessus du pouce et ferma les yeux. Il s’imprégna de son odeur de savon mêlée à son propre parfum, aux notes d’épices orientales. L’association, terriblement érotique, lui monta à la tête.
— Je…
Elle déglutit et détourna les yeux.
— Je ne suis pas sûre…
— Laissez-moi vous aimer, Jane, murmura-t il, incapable de s’empêcher de porter sa main une fois encore à ses lèvres.
Relevant la tête, il scruta son visage levé vers lui et crut entrevoir des prunelles vertes derrière la voilette noire.
— Aucune question, Jane. Je ne prendrai que ce que vous êtes prête à m’accorder.
Il vit sa gorge se contracter et effleura la peau délicieusement douce de son cou du bout du doigt. Son cœur battait si fort. Pour lui.
— Venez à moi, murmura-t il en l’attirant plus près. Mon attelage vous attend. Je vous attends.
Avec un soupir étranglé qui le bouleversa, elle l’autorisa à l’escorter jusqu’à la voiture, baissant la tête pour dissimuler son visage au cocher, aussi immobile qu’une statue sur son siège, le regard fixé devant lui.
Il avait les mains qui tremblaient. Etonnante, cette fébrilité chez un homme habitué aux étreintes furtives et aux rendez-vous clandestins. Mais il avait le sentiment que cette rencontre ne ressemblerait pas aux autres. Jane était… spéciale.
Surmontant l’émotion qui le paralysait, il lui tendit la main.
— Venez à moi, Jane.
Après un long moment d’hésitation, elle jeta un regard derrière elle, en direction des fenêtres crasseuses de l’hôpital, comme si elle demandait la permission. Inglebright les observait-il, caché derrière un rideau ? L’image du médecin, tapi dans l’ombre, disparut de son esprit quand Jane avança vers lui. Les quelques pas qu’elle fit pour le rejoindre lui parurent une éternité. Il résista à grand-peine à l’envie d’effacer en deux enjambées la courte distance qui les séparait encore et de l’écraser contre lui. Mais il s’obligea à ne pas bouger. Il avait voulu cet instant, la regarder s’offrir à lui de sa propre volonté.
Elle glissa timidement sa main dans la sienne et une impression étrange l’envahit aussitôt. Baissant les yeux sur leurs doigts enlacés, il éprouva un sentiment inhabituel de complémentarité. Son instinct lui cria de se méfier, de chasser au plus vite cette pensée ridicule de son esprit mais à cet instant elle parla, et le son de sa voix répandit une chaleur exquise dans tout son corps.
— J’ai failli ne pas venir, avoua-t elle tout bas.
Au diable son instinct ! Il n’était pas le sulfureux duc de Wallingford avec Jane. Il était Matthew, un homme neuf.
Otant son gant, il pressa ses lèvres sur le point sensible au-dessus du pouce et ferma les yeux. Il s’imprégna de son odeur de savon mêlée à son propre parfum, aux notes d’épices orientales. L’association, terriblement érotique, lui monta à la tête.
— Je…
Elle déglutit et détourna les yeux.
— Je ne suis pas sûre…
— Laissez-moi vous aimer, Jane, murmura-t il, incapable de s’empêcher de porter sa main une fois encore à ses lèvres.
Relevant la tête, il scruta son visage levé vers lui et crut entrevoir des prunelles vertes derrière la voilette noire.
— Aucune question, Jane. Je ne prendrai que ce que vous êtes prête à m’accorder.
Il vit sa gorge se contracter et effleura la peau délicieusement douce de son cou du bout du doigt. Son cœur battait si fort. Pour lui.
— Venez à moi, murmura-t il en l’attirant plus près. Mon attelage vous attend. Je vous attends.
Avec un soupir étranglé qui le bouleversa, elle l’autorisa à l’escorter jusqu’à la voiture, baissant la tête pour dissimuler son visage au cocher, aussi immobile qu’une statue sur son siège, le regard fixé devant lui.
L'extrait :
«
Son cœur battait à tout rompre. Sa tête tournait et elle respirait
vite, au bord de la défaillance. Elle n’avait pas cru que cela lui
arriverait si vite, ni même qu’elle lui autoriserait à lui ôter
sa violette. Mais le ciel pluvieux laissait à peine filtrer la
lumière du jour et, avec les rideaux tirés, il faisait aussi noir
qu’en pleine nuit : il ne pouvait pas la voir.
Un soulagement ridicule l’envahit. Elle avait enlevé ses lunettes tout en l’attendant et, à la faveur de l’obscurité, elle pouvait encore correspondre à l’idée qu’il s’était faite d’elle.
La scène lui semblait tellement irréelle. Elle n’avait pensé qu’à lui toute la semaine, mais à aucun moment elle n’avait imaginé qu’elle le reverrait. Et pourtant, elle était bien là, avec lui. Il referma une main sur sa nuque et l’attira à lui. Le cuir de la banquette crissa quand il changea de position, et Jane sentit tout son être s’alanguir quand il enfouit son visage dans son cou… »
Un soulagement ridicule l’envahit. Elle avait enlevé ses lunettes tout en l’attendant et, à la faveur de l’obscurité, elle pouvait encore correspondre à l’idée qu’il s’était faite d’elle.
La scène lui semblait tellement irréelle. Elle n’avait pensé qu’à lui toute la semaine, mais à aucun moment elle n’avait imaginé qu’elle le reverrait. Et pourtant, elle était bien là, avec lui. Il referma une main sur sa nuque et l’attira à lui. Le cuir de la banquette crissa quand il changea de position, et Jane sentit tout son être s’alanguir quand il enfouit son visage dans son cou… »
L'extrait :
«
L’aube n’avait jamais été aussi chargée de promesses ! Tout en
traversant les jardins, ses bottes gainées de boue, sa veste sur
l’épaule, Matthew songeait à la nuit qu’il venait de passer
avec Jane. Il avait accepté qu’elle le caresse… Peu à peu, elle
avait vaincu ses défenses.
Un attelage inconnu stationnait dans l’allée. Sans doute celui des Inglebright. Le père et le fils partaient aujourd’hui, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Plus Richard se tiendrait éloigné de Jane, mieux il se porterait.
Gravissant les marches du perron deux à deux, il entra dans le hall et fut aussitôt arrêté par le majordome.
- Sa grâce vous attend dans la bibliothèque, monsieur le comte… »
Un attelage inconnu stationnait dans l’allée. Sans doute celui des Inglebright. Le père et le fils partaient aujourd’hui, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Plus Richard se tiendrait éloigné de Jane, mieux il se porterait.
Gravissant les marches du perron deux à deux, il entra dans le hall et fut aussitôt arrêté par le majordome.
- Sa grâce vous attend dans la bibliothèque, monsieur le comte… »