– Tu
veux dire, est-ce que je t’ai baisée comme un fou avant de
t’avouer que mon cœur t’appartenait ?
Tu n’as pas rêvé.
Tu n’as pas rêvé.
(@ dans notre petite bulle) :
Après
Beautiful Bastard, voilà maintenant le deuxième volume de la saga
de Christina Lauren, avec Sara Dillon, une amie de notre précédente
héroïne et le séducteur anglais, Max Stella, rencontré à New
York.
En rompant avec son petit ami infidèle, et filant s’installer à New York, Sara Dillon a décidé de reprendre sa vie en main. Nouveau travail, nouvelle vie et nouvelle attitude: les hommes, c’est fini, au moins pour une relation durable. À peine arrivée, elle va pourtant tomber sur un superbe spécimen masculin d’origine britannique, Max Stella.
Max est connu du tout-New York pour son amour des femmes. Jusqu’à ce qu’il rencontre Sara et qu’elle l’autorise à prendre des photos coquines , il ne s’était jamais posé la question de construire une relation durable.
Face au charme viril de Max, Sara sait que finalement elle ne renoncera pas à tous les plaisirs que les hommes peuvent lui offrir…
Directement classé au 2ème rang des meilleures ventes du New York Times lors de sa sortie aux États-Unis, Beautiful Stranger s’inscrit dans la nouvelle tendance des « romantica ».
En rompant avec son petit ami infidèle, et filant s’installer à New York, Sara Dillon a décidé de reprendre sa vie en main. Nouveau travail, nouvelle vie et nouvelle attitude: les hommes, c’est fini, au moins pour une relation durable. À peine arrivée, elle va pourtant tomber sur un superbe spécimen masculin d’origine britannique, Max Stella.
Max est connu du tout-New York pour son amour des femmes. Jusqu’à ce qu’il rencontre Sara et qu’elle l’autorise à prendre des photos coquines , il ne s’était jamais posé la question de construire une relation durable.
Face au charme viril de Max, Sara sait que finalement elle ne renoncera pas à tous les plaisirs que les hommes peuvent lui offrir…
Directement classé au 2ème rang des meilleures ventes du New York Times lors de sa sortie aux États-Unis, Beautiful Stranger s’inscrit dans la nouvelle tendance des « romantica ».
Je
trouve très chouette et originale cette écriture à quatre main. On
se dit qu'en matière de littérature érotique ce n'est pas
forcément l'association la plus simple mais le couple Christina
Lauren est tout simplement géniale.
Dès
la première page, on est happé par l'écriture rapide, gourmande
mais aussi profonde. Car attention ce n'est pas parce qu’il s'agit
de littérature érotique que les personnages son superficiels, je
dirai même au contraire.
Max
Stella et Sara Dillon m'ont fait penser que le voyeurisme est
extrêmement romantique.
Je
vous propose en extrait leur 1ère rencontre chaud bouillante et
leur dernière .
– Salut
princesse.
– Salut,
l’Anglais.
– Je
t’ai regardée danser.
– Je
t’ai vu me regarder.
Je
respire à peine. Mes jambes flageolent comme si elles hésitaient
entre s’effondrer et s’accorder au rythme saccadé de la musique
qui monte de l’étage du dessous. Je mords ma lèvre inférieure
pour réprimer un sourire :
– Tu
es un voyeur. Pourquoi est-ce que tu n’es pas venu danser avec
moi ?
– Parce
que j’ai pensé que tu préférais que je te regarde.
J’avale
ma salive, déstabilisée, incapable de détourner les yeux des
siens. De
quelle couleur sont-ils ? Au bar, j’ai cru qu’ils
étaient bruns. Mais il y a un je-ne-sais-quoi plus clair,
étincelant. Je le vois mieux dans cette partie du club, juste
au-dessus des stroboscopes. Tirant sur le vert, sur le jaune ?
Ses yeux m’hypnotisent. Je n’ai pas seulement su qu’il me
regardait – et aimé ça –, j’ai dansé sur un
fantasme de lui, en train de me dévorer.
– Tu
imaginais que tu me faisais bander ?
Je
cligne des yeux. J’ai du mal à tenir le choc, il est si direct.
Est-ce que des hommes comme ça ont toujours existé, qui disent
exactement ce qu’ils (ce que je) pense(nt) sans avoir l’air
effrayants, impolis ou insistants ? Comment y parvient-il ?
– Waouh…
Est-ce que tu… ?
Il
se penche, prend ma main et la presse fermement sur son entrejambe.
Il bande dur, se cambre déjà dans ma paume. Sans y penser,
j’entrelace mes doigts dans les siens :
– Est-ce
que tu te donnes toujours autant ?
Si
je n’avais pas été aussi abasourdie, j’aurais éclaté de
rire :
– Jamais
comme ça.
Il
m’étudie du regard, les yeux toujours joyeux mais les lèvres
pensives.
– Viens
chez moi ce soir.
– Non.
Cette
fois, je me mets à rire.
– Accompagne-moi
jusqu’à ma voiture.
– Non. Aucune
chance que je quitte la boîte avec toi.
Il
se penche et plante un baiser rapide sur mon épaule avant de dire :
– J’ai
envie de te caresser.
Je
n’arrive pas à me convaincre que je n’en ai pas envie, moi non
plus. Il fait sombre, entre deux flashs de lumière, la musique est
tellement forte que mon cœur bat en cadence. Quel mal une nuit de
folie pourrait-elle bien me faire ? Après tout, Andy en a eu
plein.
Je
le guide dans le couloir étroit, au-delà des toilettes, jusqu’à
une petite alcôve abandonnée qui donne sur la scène du DJ. Nous
sommes dans une impasse, enfermés, retirés dans un coin mais
absolument pas cachés. À part le mur du fond du club, le reste de
l’espace autour de nous est ouvert, et seule une vitre à hauteur
de la taille nous empêche de tomber sur la piste de danse en
dessous.
– OK.
Caresse-moi ici.
Il
lève un sourcil et passe un long doigt sur mes os, d’une épaule à
l’autre :
– À
quoi tu penses exactement ?
Ses
yeux étincellent – il s’amuse de tout ce qui l’entoure.
Il a l’air parfaitement normal et sensé pour quelqu’un qui me
suit dans une boîte pour me dire abruptement qu’il a envie de me
caresser. Je me souviens d’Andy qui ne cherchait que rarement (à
part pour conserver les apparences) mes caresses, ma conversation,
ma… Est-ce que c’est comme ça que ça lui est arrivé ? Une
femme l’a-t-elle pris à part ? Et puis elle s’est offerte à
lui, et il lui a donné (et pris) tout ce qu’il pouvait avant de
revenir vers moi ? Pendant ce temps, ma vie était devenue si
étriquée que j’arrive à peine à me souvenir de ce que je
faisais pendant toutes ces nuits d’absence.
Suis-je
avide ? Est-il normal de vouloir tout avoir ? Une carrière
qu’on ne sacrifierait pour rien au monde et un moment de folie, de
temps en temps ?
– Tu
n’es pas un psychopathe au moins ?
Il
se met à rire puis m’embrasse sur la joue :
– Tu
me rends un peu fou, mais en dehors de ça, non.
– J’ai
juste…
Je
m’interromps en baissant les yeux. Je presse ma main contre sa
poitrine.
Son sweat gris est incroyablement doux – du
cachemire, c’est certain. Son jean foncé est parfaitement coupé.
Ses chaussures noires sont neuves. Tout, chez lui, est raffiné.
– Je
viens de m’installer ici.
Cette
explication me semble suffisante pour justifier que ma main tremble
ainsi contre lui.
– Et
un moment comme ça, ça ne semble pas bien raisonnable, n’est-ce
pas ?
– Pas
du tout, je réponds en secouant la tête.
Mais
je me redresse et passe une main dans son cou, en l’attirant à
moi. Il se laisse faire, se penche en souriant avant de poser ses
lèvres sur les miennes. Son baiser parvient à allier douceur et
brutalité, le scotch réchauffe ses lèvres. Il gémit un peu quand
j’ouvre la bouche. Il y glisse sa langue et la vibration m’enflamme
immédiatement. J’ai envie d’apprécier chacun de ses mouvements.
– Tu
as un goût sucré. Comment t’appelles-tu ?
Première
vague de panique :
– Pas
de noms.
Il
me repousse pour me regarder, les sourcils relevés :
– Et
comment vais-je t’appeler ?
– Comme
tout à l’heure.
– Princesse ?
J’acquiesce.
– Et
comment vas-tu m’appeler quand tu seras sur le point de jouir ?
Il
m’embrasse légèrement. Mon cœur bat très fort à la simple
évocation de l’acte :
– Je
ne pense pas que ça ait une grande importance. Je t’appellerai
bien comme je voudrai.
– Ma
foi, concède-t-il en haussant les épaules.
Je
prends sa main et la dirige vers ma hanche :
– J’ai
été la seule à me faire jouir pendant un an.
Je
fais bouger ses doigts sur le bord de ma robe et murmure :
– Est-ce
que tu vas arranger ça ?
Je
sens qu’il sourit tout contre ma bouche avant de m’embrasser
encore.
– Tu
sais ce que tu fais ? murmure-t-il.
– Je
sais ce que je fais.
– Tu
es bourrée ?
– Je
te promets que non.
Il
recule juste assez pour me regarder dans les yeux. Son regard va et
vient, ses yeux retrouvent une lueur d’amusement :
– Tu
réalises bien la manière dont tu te comportes…
ll
me retourne et presse mon ventre contre le mur en verre. Je contemple
la masse des corps qui s’agitent en dessous. La lumière saccadée
vient des projecteurs en acier, au-dessus de la piste de danse, juste
devant moi. En comparaison, notre coin, à l’étage, est
virtuellement noir. De la vapeur monte de bouches d’aération
disposées sur le dance-floor et couvre les fêtards jusqu’aux
épaules.
Les
doigts de mon Anglais jouent avec le dos de ma robe. Il la relève et
passe une main sur ma culotte, sur le bas de mes fesses et entre mes
jambes – là où je l’espère et l’attends. Même le côté
délicat de la position ne m’embarrasse pas. Je me cambre contre sa
main, je suis déjà perdue.
– Tu
es trempée, mon cœur. Qu’est-ce qui te plaît tant que ça ?
L’idée de ce que nous faisons ici ? Ou le fait que je t’ai
regardée fantasmer sur moi pendant que tu dansais ?
Je
ne dis rien, trop peur de ce que je pourrais répondre. Je gémis
quand il me pénètre d’un doigt. La pensée de ce que
je devrais faire s’estompe. Le souvenir de
l’ennuyeuse Sara de Chicago également. La prévisible Sara qui
faisait toujours ce qu’on attendait d’elle. Je n’ai plus envie
d’être cette personne-là. Plus maintenant. Je veux être
téméraire, folle et jeune. Je veux vivre pour moi, pour la première
fois de ma vie.
– Tu
es une petite chose fragile, mais mouillée comme ça, je suis à peu
près sûr que tu pourrais facilement te prendre ces trois doigts !
Il
glousse en m’embrassant dans le cou, tout en dessinant des cercles
sur mon clitoris, lentement, de manière à m’exciter totalement.
– S’il
te plaît…
Je
murmure, je ne sais même pas s’il m’entend. Son visage est dans
mes cheveux, je sens sa queue collée contre ma hanche mais, à part
ça, il n’y plus que son doigt qui va et vient en moi qui compte.
– Tu
as une peau magnifique. Surtout là.
Il
embrasse mon épaule.
– On
t’a déjà dit que ta nuque était parfaite ?
Je
me retourne et lui souris. Ses yeux, grands ouverts et clairs, se
plissent dans un sourire quand ils rencontrent les miens. Je n’ai
jamais regardé quelqu’un dans les yeux de si près, en étant
caressée comme ça. Quelque chose chez cet homme, cette nuit, cette
ville, me fait dire que c’est la meilleure décision que j’aie
jamais prise.
Chère
New York, Tu es au top. Bises, Sara.
PS :
Je ne dis pas ça parce que je suis bourrée.
– Et
maintenant, je ne peux plus admirer ta nuque… C’est vraiment
dommage.
Sa
main s’éloigne, j’ai froid là où se trouvaient ses doigts
chauds. Il plonge dans sa poche et en sort un petit emballage.
Une
capote. Une capote dans sa poche, comme par hasard ! Il ne me
serait jamais venu à l’esprit d’avoir une capote avec moi pour
aller en boîte.
Il
me tourne vers lui, nous fait pivoter pour appuyer mon dos contre le
mur. Il m’embrasse, d’abord doucement puis plus fort, comme
affamé. Au moment où je pense m’asphyxier, il s’écarte, lèche
ma joue, mon oreille, mon cou. Mon cœur bat follement. Ma robe est
retombée sur mes cuisses, mais ses doigts caressent l’ourlet et le
remontent lentement.
– Quelqu’un
pourrait arriver à tout moment, fait-il remarquer.
Il
me laisse une dernière chance de lui dire non, au moment où il
baisse ma culotte.
Ça
m’est égal. Totalement égal. Peut-être même qu’une petite
partie de moi a envie que quelqu’un arrive ici et voie cet homme
parfait en train de me toucher comme il le fait. Je ne pense plus
qu’à ses mains qui me caressent, à ma robe remontée sur mes
hanches et à sa virilité dressée contre mon ventre.
– Je
m’en fous.
– Tu
es ivre. Trop ivre pour ça ? Je veux que tu te souviennes que
je t’ai
baisée.
– À
toi d’en faire un moment mémorable.
Il
relève ma jambe et m’ouvre, exposant ma peau nue à l’air froid
qui vient de la climatisation juste au-dessus de nous. Il bloque mon
genou autour de sa hanche – je me félicite de porter des
talons de vingt centimètres. Je glisse ma main entre nous et je
déboutonne son jean, descends son boxer juste assez pour le libérer.
J’enroule ma main autour de son érection et je la frotte sur mon
sexe trempé.
– Putain,
princesse. Laisse-moi continuer…
Son
pantalon est ouvert mais coincé sur ses hanches. De dos, on pourrait
croire que nous dansons, ou peut-être que nous ne faisons que nous
embrasser. Je sens son pouls dans ma paume de main. La situation, si
réelle, me rend totalement folle. Il va me prendre, ici, sans se
soucier de la foule en bas. Où il y a des gens qui me connaissent
comme la sage Sara, la responsable Sara, la Sara d’Andy.
Nouvel
appartement, nouveau job, nouvelle vie. Nouvelle Sara.
Mon
inconnu est lourd et tellement long dans ma main… Je le désire, je
suis en même temps terrifiée – et s’il m’empalait ?
Je ne suis même pas sûre d’avoir jamais baisé avec un mec qui
bandait autant.
– Elle
est grosse…
Il
sourit, comme un loup sur le point de me dévorer – pour de
bon. Il déchire prestement l’emballage du préservatif avec ses
dents.
– C’est
la meilleure chose à dire à un homme. Tu peux même me dire que tu
n’es pas sûre qu’elle va rentrer…
Je
dirige son gland vers mon ventre, tremblante. Il est si chaud – la
peau douce – et si dur à la fois.
– Putain.
Je vais jouir dans ta main si tu n’arrêtes pas tout de suite.
Ses
mains tremblent un peu – l’urgence –, il se retire
d’entre mes doigts pour enfiler la capote.
– Tu
fais ça souvent ?
Il
est là, devant moi, plein d’assurance. Son sourire s’élargit :
– Faire
quoi ? Baiser une belle femme qui ne veut pas me dire son nom et
préfère que je la saute dans un couloir plutôt que dans un lieu
adapté, un lit ou une limousine par exemple ?
Il
commence à pousser pour entrer en moi, si lentement que c’en est
presque douloureux. Ses yeux brillent d’une drôle de lueur. Nom
d’un chien, je n’aurais jamais pensé que le sexe avec un inconnu
puisse être aussi intime que ça. Il me dévisage :
– Non,
princesse. Je dois admettre que je n’ai jamais fait ça.
Sa
voix est tendue, ses mots viennent de loin parce qu’il est enfoncé
en moi, dans cette boîte chaotique, avec des lumières vivantes qui
respirent, et la musique qui donne le rythme tout autour de nous, là
où des gens déambulent sans savoir ce qui se passe juste au-dessus
d’eux. Et pourtant, mon univers se réduit à ce lieu où il me
remplit, où il frotte mon clitoris à chaque à-coup, où la peau
chaude de ses hanches se presse contre mes cuisses.
Plus
un mot, seulement sa pénétration, d’abord lente puis rapide,
douce et brutale. Notre espace se remplit d’onomatopées
admiratives ou pressantes. Ses dents sont dans mon cou, j’agrippe
ses épaules, de peur de tomber, sur le côté ou ailleurs, pas sur
la piste de danse mais dans un monde où je n’aie pas peur d’être
exposée, de montrer mon plaisir à tous ceux qui m’observeraient
– en particulier, cet homme.
– Dieu
que tu es belle…
Il
se penche en arrière, me regarde et accélère un peu. « Je
n’arrive pas à cesser de regarder ta peau parfaite et putain, là
où je suis. »
La
lumière arrive de son côté. Pour moi, il est dans l’obscurité.
Seulement la silhouette de mon inconnu. Je ne distingue rien quand je
baisse les yeux, que des ombres et la suggestion du mouvement :
lui en moi, hors de moi, en moi à nouveau. Glissant et dur, collé à
moi à chaque mouvement. Et comme pour me rappeler que je n’ai pas
vraiment besoin de le voir, les lumières diminuent pour faire
presque le noir, pendant qu’un son répétitif envahit le club.
– J’ai
pris une vidéo de toi en train de danser…
Je
mets un moment à réaliser ce qu’il vient de murmurer. Le temps
que l’information supplante la sensation de lui, en train de me
prendre :
– Qu… quoi ?
– Je
ne sais pas pourquoi. Je ne vais pas la montrer. J’ai juste…
Il
fixe mon visage en ralentissant, pour me laisser réfléchir,
j’imagine.
– Tu
étais comme possédée. Je voulais me souvenir. Bordel de Dieu, j’ai
l’impression de confesser mes péchés !
J’avale
ma salive, il s’approche encore plus de moi, m’embrasse avant que
je demande :
– Est-ce
que c’est bizarre, que ça me plaise que tu l’aies fait ?
Il
se met à rire, continue à me pénétrer plus lentement, plus fort
aussi :
– Profite
alors, hein ? J’aime te regarder. Tu dansais pour moi. Il n’y
a pas de mal à ça.
Il
relève mon autre jambe et l’enroule autour de sa taille avant de
se mettre à bouger vraiment pendant quelques minutes parfaites.
Rapide, plein de l’urgence du moment, il se laisse aller et gémit
– délicieusement. Si quelqu’un arrivait maintenant dans
notre petit coin, il n’aurait aucun doute sur ce que nous faisons.
Et en imaginant que quelqu’un regarde cet homme me prendre si
brutalement, je m’abandonne. Ma tête se pose contre le mur. Je
sens monter
monter
monter
tout
au fond de mon ventre, si bas, si lourd, une boule presque
douloureuse qui roule le long de ma colonne vertébrale avant
d’exploser dans mon sexe, si fort que je ne peux m’empêcher de
crier, sans penser une seule seconde qu’on pourrait m’entendre.
Je n’ai pas besoin de lever les yeux pour savoir qu’il est en
train de me regarder céder.
– Putain
de merde.
Ses
hanches ont des mouvements saccadés, brutaux. Il jouit avec un long
gémissement, ses doigts enfoncés très fort dans mes hanches.
Je
pense : Il pourrait me faire des bleus. Et
puis : j’espère qu’il m’en fera.
Je
veux conserver un souvenir de cette nuit et de cette Sara
quand je partirai. Pour mieux faire la différence entre la vie que
je laisse derrière moi et celle qui m’attend et que je désire.
Il
s’arrête, pèse contre moi, ses lèvres plantées dans mon cou.
– Mon
Dieu, l’Anglais. Tu m’as épuisée.
Je
le sens battre en moi – les contrecoups de son orgasme –
et je voudrais qu’il reste en moi pour toujours, bien au fond.
J’imagine de quoi nous avons l’air de l’autre côté de la
boîte : un homme plaque une femme contre un mur, et elle passe
les jambes autour de lui – même si on ne les distingue pas
clairement dans l’ombre.
Sa
large main remonte le long de ma jambe, de ma cheville à ma hanche.
Il se retire avec un petit gémissement et me remet sur mes pieds. Il
recule et enlève la capote.
Putain,
je n’avais jamais pensé que je pourrais faire quelque chose
d’aussi fou. Un rictus étire mes lèvres tandis que mes jambes
tremblent tant que je suis sur le point de m’effondrer.
Ne
panique pas, Sara. Ne panique pas.
C’est
parfait. Tout a été parfait, mais ça doit s’arrêter ici
même. Tout faire différemment. Pas de noms, pas d’attaches.
Pas de regrets.
Je
lisse ma robe. Je monte sur la pointe des pieds pour l’embrasser
sur les lèvres :
– C’était
incroyable.
Il
acquiesce en me rendant mon baiser.
– Oui.
Est-ce que… ?
– Je
vais descendre.
Je
tourne les talons en lui faisant un signe de la main.
Il
me fixe, désorienté :
– Tu…
– Tout
va bien. Très bien. Tu vas bien ?
Il
hoche la tête, médusé.
– Donc…
merci !
L’adrénaline
court toujours dans mes veines, je me retourne sans lui laisser le
temps de répondre et je le laisse le pantalon déboutonné et les
lèvres tordues dans une grimace de surprise.
C’est
une chambre immense, avec un lit gigantesque au milieu. Sur la table
de nuit, sur laquelle se trouve la seule lampe allumée, il y a une
photographie de moi, encadrée.
Sur
la photo, je regarde la caméra, les doigts immobilisés sur un
bouton de ma chemise, les lèvres ouvertes. J’ai l’air surprise
et soulagée.
Je
me rappelle exactement le moment où elle a été prise. Il venait de
me dire
qu’il m’aimait.
Je
me retourne vers le mur. D’autres photos : mon dos, mes mains
qui détachent mon soutien-gorge. Mon visage quand je regarde vers le
bas pour ouvrir la fermeture Éclair de ma jupe. Mon visage qui le
regarde dans le soleil du matin.
Je
chancelle en réalisant que j’ai vraiment totalement déconné. Que
je n’avais rien compris. Dans la pièce d’à côté, un dressing,
c’est pire.
Le
lieu est plein d’intimité. Il y a probablement trente photos de
nous, en noir et blanc, de différentes tailles, disposées avec art
sur la peinture couleur crème.
Certaines
sont chastes et simplement belles. Une photo que j’ai prise de ses
lèvres pressées contre mon pied. Son pouce sur mon ventre quand il
relève ma chemise sur ma poitrine.
D’autres
sont érotiques mais pas explicites, elles suggèrent un moment où
nous nous perdons l’un dans l’autre, sans montrer comment. Mes
lèvres qui mordent son lobe d’oreille, seulement ma bouche et ma
mâchoire visibles contre sa peau, en train de gémir juste avant
l’orgasme. Ou ma poitrine, sous lui. Mes ongles enfoncés dans ses
épaules, mes cuisses relevées.
Certaines
sont carrément cochonnes. Ma main enroulée autour de son érection.
Une photo floue de lui qui me prend par-derrière, dans l’entrepôt.
Mais
celle qui me frappe particulièrement, c’est une photo qu’il a
prise pendant la nuit dans mon appartement. Je n’avais même pas
réalisé que Max avait mis le retardateur et installé l’appareil
photo sur la table de nuit. Sur la photo, Max est sur moi, les
hanches contractées pour me pénétrer. L’une de mes jambes est
enroulée sur sa cuisse. Il se tient sur moi, appuyé sur les
avant-bras, et il m’embrasse. Nos yeux sont fermés, nos visages
sont dévorés par la tension.
Nous,
en train de faire l’amour – une image parfaite.
Et
à côté d’elle, une photo de ses lèvres ouvertes, contre ma
poitrine. Ses yeux sont levés vers moi dans un regard d’adoration.
– Oh
mon Dieu ! je murmure.
– Personne
n’est censé entrer ici.
Je
sursaute, en pressant mes mains contre ma poitrine au son de sa voix.
Je ferme les yeux et je demande :
– Pas
même moi ?
– Surtout pas
toi.
Je
pivote sur mes talons pour le regarder, c’est une erreur. J’aurais
dû prendre une grande inspiration pour me préparer
psychologiquement à le revoir : cassant, sûr de lui,
merveilleusement beau.
Mais
à le regarder de plus près, il est effondré. Ses yeux froids sont
cerclés de noir. Ses lèvres sont pâles et serrées.
– C’est
dur pour moi d’être ici. La pièce, le canapé…
Il
me regarde droit dans les yeux, sévère :
– C’était
pareil pour moi quand je suis rentré de San Francisco, tu sais. Je
voulais me racheter de nouveaux meubles.
Le
silence envahit la pièce, il détourne le regard. Je ne sais pas par
où commencer. Je dois me rappeler qu’il y avait les photos
d’autres femmes dans son téléphone, dont certaines plus récentes
que les miennes. Mais, dans cette pièce, il a l’air plus blessé
que moi.
– Je
ne comprends pas ce qui se passe, dis-je.
– Je
n’ai pas besoin de m’humilier à ce point devant toi, répond-il
en faisant un signe vers les photos sur le mur. « Crois-moi,
Sara, je me sentais déjà pathétique avant que tu te pointes ici
sans avoir été invitée. » Il jette un coup d’œil à une
photo de mes lèvres sur sa hanche. « J’ai passé un marché
avec moi-même. Je compte les laisser deux semaines puis tout faire
enlever. »
– Max…
– Tu
m’as dit que tu m’aimais.
Son
calme apparent craquelle légèrement. Je ne l’ai jamais entendu si
énervé.
Je
ne sais pas quoi dire. Il vient de parler au passé. Mais rien ne me
semble plus actuel que mes sentiments pour lui, particulièrement
dans cette pièce, entourés de la preuve de ce que nous sommes
devenus cette nuit-là.
– Tu
avais les photos de deux autres…
– Mais
si tu m’aimais comme je t’aime, me coupe-t-il, tu m’aurais
laissé une chance de t’expliquer ce que tu as vu dans le Post.
– Les
explications viennent toujours trop tard.
– Je
sais que c’est ce que tu penses. Mais pourquoi imaginer que j’ai
fait quelque chose de mal ? T’ai-je déjà menti ? Caché
quelque chose ? Je te faisaisconfiance. Tu
supposes que je n’ai jamais été blessé et que la confiance m’est
naturelle. Tu es trop occupée à sonder ton propre cœur pour
réaliser que, peut-être, je ne suis pas le connard que les gens
pensent que je suis.
Je
ne trouve rien à répondre à ça. Il a raison. Après le récit de
son histoire avec Cécily… et de sa vie amoureuse, j’ai supposé
que tout avait toujours été facile pour lui et qu’il n’avait
jamais été blessé.
– Tu
aurais dû écouter ma version des faits.
– Je
suis là. Explique-toi maintenant.
Son
regard noircit, puis il cligne des yeux en hochant la tête.
– Le
type qui a volé mon sac a vendu les photographies. Celebritini s’est
retrouvé avec 198 photos de toi dans mon attaché-case. Sur ma carte
SD, mon téléphone, ma clé USB. S’ils avaient réussi à entrer
dans mon ordinateur, ils en auraient trouvé cent autres. Et
pourtant, ils choisissent de faire le buzz avec une photo de toi et
le portrait d’une femme que je n’ai jamais rencontrée.
Mes
sourcils se froncent, je suis perdue. Mon cœur bat très fort.
– Tu
veux dire qu’ils l’ont mise comme ça ? Qu’elle n’était
pas dans ton téléphone ?
– Elle était dans
mon téléphone. Mais je ne sais pas qui c’est. C’est une photo
que Will m’a envoyée ce matin-là, juste avant le vol du sac. Une
femme qu’il fréquente de temps en temps depuis plusieurs années.
Je
secoue la tête. Je ne le suis pas.
– Pourquoi
est-ce qu’il t’enverrait ça ?
– Je
lui ai dit que je faisais des photos de toi, que ça me plaisait
beaucoup. Et, tu connais nos relations, il a tout de suite répliqué
que lui aussi l’avait déjà fait. Faire des photos d’amants, de
belles photos. C’était un jeu, du genre tu n’as pas inventé le
fil à couper le beurre, mec. Il était emmerdé. Il voyait bien que
j’étais sincère et que je t’aimais. Il fait un pas en arrière
et s’appuie contre le mur. « Nous avons blagué là-dessus la
veille de mon départ. Il m’a demandé si j’avais rempli mon
téléphone de pornographie made in Sara. Il m’a envoyé celle-là
parce que c’est un con et qu’il voulait me faire s’amuser. Le
timing a été vraiment mauvais. C’est tout. »
– L’article
dit que tu as des photos de beaucoup de femmes.
– Mensonge.
– Pourquoi
ne m’as-tu pas dit ça ? Laissé un message, envoyé un texto
avec la vérité ?
– Eh
bien, primo parce que je pensais que nous étions assez adultes pour
nous parler en personne. Tout ce que nous avons fait ensemble, nous
l’avons fait parce que nous nous faisions confiance, Sara. J’ai
pensé que je méritais le bénéfice du doute. Mais… Il passe la
main dans ses cheveux en jurant… « J’aurais été obligé
de t’avouer que j’avais raconté à Will que tu me laissais te
photographier. Et que j’avais trahi notre secret. J’aurais dû
révéler qu’il m’avait envoyé une photo privée d’une femme
qui lui faisait confiance. Mes avocats ont contenu l’affaire mais,
franchement, on a eu tous les deux l’air de connards. »
– Pas
autant que moi lorsque j’ai découvert le journal.
– Comment
n’as-tu pas pu voir que c’est exactement ce qu’ils
attendaient ? Une histoire avec moi et beaucoup de femmes ?
Ils ont trouvé des centaines de photos de toi et de moi, et pourtant
ils n’en publient qu’une ? Ils tombent sur l’image d’une
autre femme, et hop, ils ont leur filon. Je t’ai dit que je n’étais
avec personne d’autre. Pourquoi ça ne t’a pas suffi ?
– Parce
que je connais des hommes qui disent une chose et en font une autre.
– Mais
tu pensais bien que je valais mieux que ça, dit-il en me cherchant
des yeux. Sinon tu ne m’aurais jamais avoué ton amour. On n’aurait
pas passé une nuit comme ça.
– Quand
les photos ont été publiées… je ne pensais plus que notre nuit
signifiait quelque chose de spécial pour toi.
– Tu
me racontes des salades. Tu étais là, toi aussi. Tu regardes les
photos et tu sais exactement quel sens cette nuit avait pour moi.
Je
me penche vers lui avant de me raviser. Il a l’air furieux et mes
sentiments pour lui, face à notre relation et toute cette
situation… explosent. Mais je n’arrive pas à
oublier le coup que ça m’a fait de voir la photo de l’autre
femme.
– Qu’est-ce
que j’étais censée penser ? L’idée
que tu aies seulement joué avec moi était plausible. Notre relation
a toujours semblé si simple pour toi.
– C’était simple.
Tomber amoureux de toi était vraiment
putain de simple. N’est-ce
pas comme ça que ça doit se passer ? Juste parce que je n’ai
pas eu le cœur brisé ces dernières années ne signifie pas que je
ne sois pas sensible. Putain, Sara. Ces deux dernières semaines
m’ont détruit. Vraiment.
Je
me tiens le ventre, j’ai l’impression d’avoir besoin de me
soutenir physiquement.
– Moi
aussi.
Il
soupire, regarde ses chaussures et ne dit rien de plus. Dans ma
poitrine, mon cœur se serre encore davantage.
– J’ai
envie d’être avec toi.
Il
acquiesce mais ne me regarde pas, et ne répond pas.
Je
m’approche pour embrasser sa joue. Je n’arrive qu’au bas de sa
mâchoire parce qu’il ne se penche pas.
– Max,
tu me manques. Je sais que mes conclusions ont été hâtives. J’ai
juste… j’ai pensé…
Il
reste immobile. Sans regarder en arrière, je sors du dressing, puis
de la chambre. Retour aux festivités.