Julian
eut alors la sensation de se mettre entièrement à nu et de déposer
les armes devant elle, comme il n’avait jamais été tenté de le
faire avec aucune femme avant de la connaître.
Grace. Unique,
adorable et fuyante. Celle qui était faite pour lui.
Les
combattants du feu
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Julian
Salvatore n’a plus à prouver qu’il est un grand séducteur mais
courir ainsi après les femmes est peut-être aussi un moyen
d’oublier les passages
douloureux
de son passé. Et puis, il va rencontrer la très belle Grace
McKenna, une superbe reine des glaces qui est plus que désireuse de
partager son lit mais dont il ne semble pas atteindre le
coeur.
Alors que Julian et Grace commencent à baisser leur garde, une série d’horribles meurtres ensanglantent Nashville et Julian est pris pour cible par un tueur. Alors que le pompier commence à faire face à ses démons, Grace et lui doivent découvrir la terrible vérité ou devenir les prochaines victimes.
Alors que Julian et Grace commencent à baisser leur garde, une série d’horribles meurtres ensanglantent Nashville et Julian est pris pour cible par un tueur. Alors que le pompier commence à faire face à ses démons, Grace et lui doivent découvrir la terrible vérité ou devenir les prochaines victimes.
Grace
l’embrassa. Tout doucement, pour commencer, parce que c’était
tout ce qu’elle avait trouvé pour le détourner de ses angoisses.
Plus ardemment ensuite, car elle fut incapable de s’en empêcher.
Elle
avait besoin du goût de ses lèvres, de la saveur de sa bouche.
Julian répondit spontanément. Il enfouit une main dans sa chevelure
et prit les rênes de ce baiser. La femme qu’était Grace fut
bouleversée par cette passation de pouvoir, alors que la fière
avocate en frémit d’effroi. Mais cette dernière avait-elle
ressenti quelque chose d’aussi délicieux que la caresse des mains
de Julian dans son dos ? Avait-elle jamais connu un homme au
parfum viril et entêtant, dont le corps puissant s’adaptait
parfaitement au sien ? Des doigts hésitants s’immiscèrent
sous sa tunique, remontèrent le long de ses flancs, s’aventurèrent
plus haut encore, inquisiteurs… Ils effleurèrent le galbe de sa
poitrine, et Grace se cambra sous cette délicieuse caresse.
— Julian…
L’avocate
s’avoua vaincue lorsque ses doigts pincèrent son mamelon à
travers la soie du soutien-gorge, déclenchant d’infimes décharges
électriques dans toutes ses terminaisons nerveuses. Elle déglutit
malgré elle quand il le fit rouler entre le pouce et l’index au
point de lui faire un peu mal, annihilant toute résistance.
Il
mordilla délicatement sa gorge et souleva sa tunique, tout en
infligeant le même traitement à l’autre mamelon.
— Dis-moi
ce que tu veux, Grace.
Que
voulait-elle ? Son esprit ne put formuler qu’un seul mot.
— Encore.
Le
rire de gorge de Julian l’électrisa.
— Tout
ce que tu veux, bella…
Il fit
lentement passer sa tunique par-dessus sa tête et la laissa tomber
par terre. Son soutien-gorge subit le même sort, Julian ayant glissé
les mains derrière son dos pour le dégrafer avant d’en faire
glisser les bretelles sur ses bras. L’action conjuguée de la
fraîcheur de l’air et de son regard ardent durcit ses pointes de
seins.
— Tu
es encore plus belle que je l’imaginais, dit-il sur un ton
émerveillé.
Il
pencha la tête et gratifia l’une d’elles d’un rapide coup de
langue. Grace enfouit les doigts dans ses cheveux en se demandant
qui, de lui ou d’elle, assumait les commandes, désormais. Et si
c’était important. Julian semblait aussi passionné qu’elle. Sa
bouche passait alternativement d’un mamelon à l’autre. Le corps
de Grace se contorsionna comme si elle cherchait un soulagement à la
douleur qui s’était emparée de son entrejambe.
Il
releva la tête et la couva d’un regard sombre, ardent, tandis que
sa main glissait vers le bouton de son jean.
— Encore ?
— Oui,
Julian, je
t’en supplie.
Il ne
perdit pas de temps à le déloger de sa boutonnière, à baisser la
fermeture et à le faire passer en même temps que sa culotte
par-dessus ses hanches, mais ne précipita pas non plus l’opération.
Chacun de ses mouvements semblait aller de soi et s’enchaînait aux
autres comme dans une chorégraphie réglée à la perfection. Quand
il passa les bras sous ses genoux pour lui faire écarter les
cuisses, Grace ne put s’empêcher de se féliciter secrètement
d’avoir songé à s’épiler les jambes ce matin-là. Pourquoi
pensait-elle à des choses aussi triviales dans un moment pareil ?
— Approche-toi
de moi au maximum, que je puisse bien te
savourer,querida, murmura-t-il.
Il
embrassa son ventre avant que ses mains prennent le relais. Ses
doigts effleurèrent les boucles blond pâle de son sexe avant de
s’immiscer le long de sa fente. Leur contact enflamma sa vulve d’un
feu qui se propagea dans tous ses membres. Elle gémit et ses genoux
s’écartèrent, l’invitant à prendre ce qu’il voulait.
Julian
chuchota un délicieux compliment qu’elle entendit, mais dont elle
ne retint que le sens. Il la trouvait belle.
Sa
langue remplaça ses doigts et lécha les replis de son sexe. Une
langue chaude, humide et délicieusement experte qui la caressait là
où elle en avait envie, qui agaçait son clitoris et en encerclait
la perle de chair au point de la rendre folle.
Comme
s’il devinait qu’elle était au bord de l’orgasme, il changea
de tactique, fit passer ses mains sous ses fesses et la força à se
rapprocher de sa bouche pour mieux la dévorer. Sa langue plongea
profondément en elle, aussi dure qu’un sexe en érection, et se
mit à aller et venir.
Frémissante
de partout, Grace s’agrippa à ses cheveux pour l’inciter à
approfondir ces exquises caresses, se livrant totalement à lui.
— Oh !
Oh, mon Dieu, oui ! Je veux… Fais-moi…
— Dis-moi.
Long
coup de langue vicieux.
— Dis-moi
ce que tu veux.
— Je…
Continue !
— Qu’est-ce
que tu veux que je continue ? Dis-le.
— Mange-moi !
cria-t-elle en plaquant sa tête contre elle.
Julian
obéit avec enthousiasme, plaquant ses lèvres autour de son clitoris
pour
le sucer avidement, tel un homme savourant l’ultime dessert de sa
vie, s’ingéniant à accroître son excitation pour la faire
basculer dans le plaisir…
Grace
finit par céder, tremblant de tous ses membres. Ses hanches se
soulevaient frénétiquement, de longs cris s’échappaient de ses
lèvres sans qu’elle se soucie de ce que ses voisins risquaient de
penser s’ils l’entendaient. L’orgasme se prolongea encore et
encore jusqu’à ce qu’elle se laisse aller, merveilleusement
alanguie, comblée.
Et
affreusement vulnérable. Grace venait de s’offrir à cet homme
avec une liberté qu’elle ne s’était jamais autorisée. Elle
secoua la tête pour se débarrasser de cette idée dérangeante.
— Ça
ne t’a pas plu ?
Elle
affronta son regard franc.
— Tu
plaisantes ? Je crois bien que je me suis désintégrée.
— Ah,
dit-il avec un grand sourire satisfait. Alors c’est une victoire.
— Totale,
assura-t-elle en écartant quelques mèches de cheveux du visage de
Julian. Tu mérites un prix d’excellence. Mais toi ?
J’aimerais beaucoup te rendre la faveur que tu viens de me faire.
Une
expression étrange passa sur son visage, mais disparut aussi vite
qu’elle était apparue.
— Non, bella. J’ai
fait ça pour toi, répliqua-t-il tendrement. Parce que j’en avais
envie, pas parce que j’attendais quelque chose en retour.
— Mais…
— Chuuut,
tout va bien, dit-il en se penchant pour ramasser sa tunique.
Il la
lui tendit. Grace la prit et l’enfila, plus perplexe que jamais.
Depuis quand un amant ne s’attend-il pas à des attentions
réciproques ?
Pourquoi
Julian s’obstinait-il à se montrer si galant ?
Il
ressemblait de moins en moins à l’image qu’elle s’était faite
de lui. Il se révélait même l’inverse de ce qu’elle avait
imaginé. Jamais encore Grace ne s’était sentie aussi déstabilisée
par un homme… et elle n’était pas certaine d’aimer cela.
Elle
enfila son jean, ne sachant absolument pas quoi dire. « Mon
Dieu, quel orgasme fabuleux ! Je te ressers un café ? »
— Merci,
fit-elle en se sentant parfaitement ridicule.
— Je
suis à ton entière disposition, répondit-il en souriant.
— Tu
le penses vraiment, n’est-ce pas ?
Son
sourire s’adoucit et son regard se fit très tendre lorsqu’il
posa les mains sur ses épaules.
— Je
pense toujours ce que je dis.
— C’est
la première fois qu’un homme fait passer mes désirs avant les
siens, murmura-t-elle en rougissant.
Qu’est-ce
qui lui prenait d’avouer ça ?
— Je
te ferai toujours passer avant moi, Grace. Quelle que soit
l’évolution de notre relation.
— C’est
ce que tu souhaites ? Une relation ?
Grace
sentit son ventre se nouer. Était-il possible qu’elle représente
pour lui autre chose qu’un défi ? Autre chose qu’une proie
dont la conquête l’avait intéressé parce qu’elle avait
longtemps résisté ?
— Après
tous ces mois d’attente, comment peux-tu ignorer la réponse à
cette question ? répliqua-t-il en rivant sur elle un regard
qu’elle ne lui avait encore jamais vu. La suite ne tient qu’à
toi, Grace. Je ne chercherai pas à précipiter les choses ; tu
m’as dit que tu voulais que nous soyons amis, et je crois que c’est
le cas. À toi de décider si tu souhaites autre chose. Je tiens à
toi à ce point-là, Grace.
Ces
mots, prononcés d’un ton sincère, la touchèrent profondément.
Une fois de plus, la vision qu’elle avait de lui s’en trouva
bouleversée.
— Je…
ne sais pas quoi dire.
Elle
se rapprocha de lui et leurs doigts s’entremêlèrent spontanément.
— Merci,
ajouta-t-elle. Et… tu as raison, nous sommes amis. J’aime t’avoir
près de moi. Beaucoup.
Grace
savait que Julian espérait une sorte de déclaration de sa part
quant à l’évolution de leur relation, mais elle en fut incapable.
La sensation, aussi nouvelle qu’étrange, qui étreignait sa
poitrine la déboussolait complètement. L’effrayait, même.
Si
Julian fut déçu, il n’en laissa rien paraître, se contentant de
porter sa main à ses lèvres.
— Moi
aussi. Tu illumines ma journée chaque fois que je te vois.
Grace
sentit la gangue protectrice autour de son cœur se fissurer.
— C’est
la chose la plus gentille qu’un homme m’ait jamais dite.
— Autant
t’y habituer tout de suite, répondit-il d’une voix rauque.
Il
libéra sa main et se dirigea vers la porte, comme s’il préférait
prendre la fuite tant qu’il disposait encore d’un léger
avantage.
— Ça
tient toujours pour ce dîner, demain soir ?
— Bien
sûr, répliqua-t-elle, le cœur serré à l’idée de le voir
partir. Je ne manquerais ça pour rien au monde.
Julian
sourit et une mèche de cheveux bruns retomba devant ses yeux, lui
donnant un air diaboliquement sexy. Il était de bien meilleure
humeur qu’à son arrivée, cela ne faisait aucun doute.
— Moi
non plus, bella. Je
passerai te prendre à sept heures.
— Je
serai prête.
— Et…
Grace ?
— Oui ?
— À
propos de ce que je t’ai dit… merci de m’avoir écouté.
— Tu
peux toujours compter sur moi pour ça.
Il
hocha la tête et s’éclipsa en quelques secondes, laissant un
grand vide derrière lui. Il n’avait même pas touché à son café.
Lorsque Grace s’éveilla le lendemain matin, elle se sentit merveilleusement reposée, puis perçut une voix masculine qui susurrait des mots doux en espagnol à son sein gauche. À son sein gauche ?
Elle
ouvrit un œil, et un sourire paresseux incurva ses lèvres. Elle
n’avait pas rêvé. Son insatiable latin lover s’extasiait
sur son sein. Il versait quelques gouttes de liquide brun d’un
verre à liqueur sur la pointe érigée de son sein gauche, puis le
léchait, tel un chat lapant un bol de crème.
— Mmm,
fit-elle en s’étirant langoureusement avant d’enfouir les doigts
dans sa chevelure brune. Qu’est-ce que tu fais ?
Julian
sourit comme un démon malicieux.
— Un
Buttery Nipples. Le type qui a inventé ce truc-là est un génie !
— Je
ne crois pas que boire de l’alcool – hou ! – au petit
déjeuner soit vraiment une bonne idée, Julian, répondit-elle en
riant et en essayant d’échapper à sa langue vorace. Julian
l’immobilisa fermement et mordilla son mamelon.
— Je
me contente de rehausser la saveur divine de tes seins d’un soupçon
d’alcool, ça n’a rien à voir !
— Mais…
— Chuuut, bella, laisse-moi
jouer.
Julian
se révéla effectivement très joueur.
Il
renversa quelques gouttes de liqueur sur son buste et en suivit les
coulures de la pointe de la langue. Une lueur diabolique dans ses
yeux sombres, il en remplit son nombril et en aspira le contenu. Mais
quand il écarta ses cuisses, cala le creux de ses genoux sur ses
épaules et plaça le verre au-dessus de son sexe, Grace ne put
réprimer un glapissement horrifié.
— Non,
Julian ! Tu ne vas pas faire ça !
Si. Le
liquide tiède baigna sa fente lorsqu’il vida le verre au-dessus
d’elle. Il le posa par terre, puis approcha sa bouche
délicieusement chaude de son sexe et le lécha. Une fois qu’il eut
nettoyé ses lèvres, sa langue s’attarda sur son clitoris,
déclenchant des frissons d’extase dans toutes ses terminaisons
nerveuses. Il y prenait visiblement beaucoup de plaisir. Grace se
sentit fondre et s’ouvrit à lui comme elle l’avait fait la
veille.
Elle
le laissa prendre les commandes. Comme elle ne l’avait encore
jamais fait avec aucun homme.
— Oui !
Oh oui, Julian, je t’en supplie…
Cette
fois, il ne l’obligea pas à le supplier longtemps, et Grace eut
vaguement conscience de le sentir tâtonner à la recherche d’un
préservatif.
Il la
pénétra d’une lente poussée et la recouvrit entièrement de son
corps. La serra dans ses bras comme s’il cherchait à la protéger
pendant qu’il lui faisait l’amour.
Oui,
c’était cela qu’il faisait. Il lui faisait l’amour. La veille,
il s’était appliqué à dévoiler le côté sauvage de Grace, mais
cette fois, il lui montrait ses émotions et son attachement. Aucun
homme ne s’était ainsi offert à elle sans qu’elle ait promis
quoi que ce soit en retour. Elle contempla son beau visage et
apprécia de sentir ses muscles jouer sous ses doigts alors que son
crucifix en or se balançait au-dessus de ses seins. Leurs regards se
croisèrent et restèrent rivés l’un à l’autre, décuplant leur
excitation.
Le
corps de Julian se raidit et ses lèvres s’entrouvrirent tandis que
le mouvement de ses hanches rythmait son orgasme. Son soulagement
déclencha celui de Grace. Elle s’appliqua à le rejoindre pour
chevaucher glorieusement avec lui les vagues du plaisir jusqu’à ce
qu’ils atterrissent ensemble sur un petit nuage, comblés.
— Merci, bella, dit-il
en déposant un baiser sur sa tempe, avant de se retirer et de rouler
sur le dos en l’attirant contre lui.
Ils
demeurèrent un moment silencieux, goûtant le bonheur d’être
ensemble, appréciant l’évolution de leur relation.
Telles
furent du moins les considérations qui traversèrent l’esprit de
Grace. Julian, lui, pour autant qu’elle sache, songeait peut-être
à ses anciennes conquêtes ou tâchait de deviner le temps qu’il
allait faire ce jour-là. Elle releva la tête et lui découvrit une
expression sérieuse, un léger pli barrant son front.
— À
quoi penses-tu ?
— À
rien que j’aie envie de partager avec toi au risque de briser la
magie de l’instant, répondit-il en caressant ses cheveux.
Il ne
lui fallut pas deux secondes pour se défaire de ses chaussures, de
son pantalon et de son caleçon. Il caressa nonchalamment son dos et
ses fesses, l’extérieur de ses cuisses, puis s’accroupit entre
ses jambes, soucieux de lui faire du bien avant de la posséder comme
une bête.
Il fit
courir la pointe de sa langue sur sa fente et sentit sa verge
palpiter délicieusement quand il l’entendit gémir. Il savourait
sa chair, l’excitant savamment.
— Mmm…
Qu’est-ce que tu es belle ! À qui appartient cette petite
fente toute moite ?
— À…
À toi !
— C’est
bien.
Il
écarta délicatement ses lèvres et plongea la langue en elle aussi
loin que possible, lui tirant des gémissements de plus en plus
affamés. Il poursuivit ce petit jeu de séduction un moment, puis
changea de tactique. Encerclant son clitoris de ses lèvres, il suça
avidement la perle de chair durcie jusqu’à ce qu’elle se
tortille irrépressiblement, ses gémissements cédant la place à de
petits cris éperdus.
Avant
qu’elle ne bascule complètement dans l’ivresse des sens, il se
redressa. Son sexe pointant glorieusement vers sa cible, il se plaça
entre ses jambes et saisit ses hanches. Il cala l’extrémité de
son membre devant sa petite fente rose qu’il agaça en n’y
insérant que son gland pour le retirer aussitôt, encore et encore.
— Je
t’en supplie, Julian…
Avec
un grognement, il la posséda d’une seule poussée, bien à fond.
— Tu
es à moi.
— Oui !
Je suis à toi. Je voudrais…
— Rien
qu’à moi. Personne d’autre n’a le droit de venir là. Jamais.
Grace
plaqua ses fesses au creux de son aine.
— Oui !
Rien que toi, seulement toi, Julian.
Il
entreprit un mouvement de va-et-vient, chacune de ses poussées
échauffant le sang qui coulait dans ses veines. Il la pistonnait de
plus en plus rapidement, animé d’une véritable frénésie,
glissant aisément dans sa fente, la flamme du désir se répandant
dans tous ses membres.
Ses
testicules se contractèrent. Le feu le consumait.
Quand
il cria son nom, il sentit le sexe de Grace palpiter convulsivement
autour de sa verge, et il explosa. Il se répandit longuement en
elle, comme s’il lui faisait don de l’essence même de son être.
— Je
t’aime, râla-t-il. Dios
mio, je
t’aime…
Julian
eut alors la sensation de se mettre entièrement à nu et de déposer
les armes devant elle, comme il n’avait jamais été tenté de le
faire avec aucune femme avant de la connaître. Grace. Unique,
adorable et fuyante. Celle qui était faite pour lui.
C’était
désormais officiel. Julian était à tout jamais perdu pour toutes
les autres femmes. Il déposa un chemin de petits baisers le long de
son dos et massa ses épaules. Murmura à son oreille des mots doux
en espagnol qu’il n’avait prononcés pour personne, où il était
question d’avenir et de rêves partagés. De ce terrain et de son
espoir de la voir un jour y projeter leur avenir commun.
Dans
quarante ans, ils seraient tous deux assis sur le porche de leur
maison, main dans la main, et ils évoqueraient en souriant le jour
où il l’avait prise sur le capot de sa voiture, ainsi que toutes
les fois où ils avaient renouvelé cet exploit au bord du lac, aussi
fougueusement qu’aux premiers jours de leur amour.
Il se
retira doucement, mettant l’énergie du désespoir à étouffer
l’affreuse et soudaine douleur qui lui broyait le cœur.
Il
savait que Grace avait entendu sa déclaration d’amour.
Mais
elle n’y fit pas une seule fois allusion sur le chemin du retour –
et n’y répondit pas.
— Je
te suis très reconnaissante d’être venu me retrouver dès que je
t’ai appelé, tout à l’heure. La conversation que j’avais
surprise entre Warren et son fils m’a causé un choc.
— C’est
parfaitement naturel, répliqua-t-il d’une voix tendue. Les gens
qui éprouvent des sentiments réciproques ne s’attendent pas à de
la reconnaissance.
D’accord.
— Les
gens qui éprouvent des sentiments réciproques expriment aussi ce
qu’ils ressentent. J’ai été profondément touchée que tu
abandonnes tout pour te précipiter auprès de moi.
Il ne
répondit pas. Il devait mentalement la traiter de petite garce
capricieuse. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire ? Elle
était en train de tomber amoureuse de lui, de toute façon.
Le
problème, c’est qu’elle ne voulait pas tomber
amoureuse de lui.
Une
fois chez elle, Julian s’apprêtait à emmener son sac dans la
chambre lorsqu’il se figea sur place.
— Je
ne voudrais pas présumer de la situation. Suis-je censé dormir dans
ta chambre ?
Aïe.
Le coup avait porté. Sa question la blessa.
— Seulement
si tu le désires.
Il ne
bougea pas d’un pouce, lui faisant clairement comprendre que cela
ne suffisait pas.
— Oui,
je veux que tu dormes avec moi.
Il
hocha la tête et alla poser son sac dans la chambre. Quand il
revint, il désigna la pièce qui lui tenait lieu de bureau.
— Tu
permets que j’utilise ton ordinateur ?
Ce
qui, en code masculin, signifiait : « J’aimerais me
cacher pendant quelques heures. »
— Bien
sûr, je t’en prie.
Grace
repéra Julian, nonchalamment appuyé contre le flanc de l’ambulance,
les mains dans les poches. Leurs regards se croisèrent, et elle
frémit en découvrant à quel point le sien paraissait lointain et
vide.
Comme
si elle était devenue une étrangère. Comme s’il ne l’avait pas
possédée sur le capot de sa Porsche en pleine nature.
— Salut,
dit-elle avec un sourire hésitant.
Kat
était entrée dans la caserne, suivie par le reste de l’équipe,
mais Julian ne bougea pas. Il hocha la tête.
— Salut.
Ça va ?
Grace
sortit aussitôt l’artillerie lourde.
— Si
tu t’étais donné la peine de répondre aux cinq messages que je
t’ai laissés, tu le saurais.
Ah.
Une lueur d’intérêt. Vite réprimée, mais Grace avait eu le
temps de l’apercevoir.
— J’étais
occupé.
— À
te conduire en lâche.
Il
s’écarta de l’ambulance et se redressa.
— J’ai
fait ce qui valait mieux pour toi. Tu peux me traiter de ce que tu
voudras.
— Lâche.
— Grace.
Elle
marcha droit sur lui et posa sa main valide sur son torse.
— Les
pompiers en uniforme, ça m’a toujours excitée.
— Qu’est-ce
que tu fais, Grace ? s’enquit-il en écarquillant les yeux.
— Si
tu as besoin de le demander, c’est que tu es encore plus barré que
je ne le pensais.
Elle
plaqua la main sur sa nuque, l’attira vers elle et l’embrassa.
Son hésitation dura à peine une fraction de seconde, puis il céda,
l’enlaça et inséra sa langue entre ses lèvres. Il avait
tellement bon goût et sentait délicieusement. Un parfum viril et
épicé. Le parfum de son homme à elle.
Il
rompit leur baiser et la dévisagea comme s’il était à l’agonie.
— Pourquoi
me fais-tu cela, Grace ?
— Parce
que tu ne m’as pas demandé ce que je voulais.
Elle
marqua une pause et en appela à toutes les émotions qu’il lui
inspirait.
— Tu
m’as laissée sur mon lit d’hôpital, toute seule et malheureuse
par ta faute. Tu t’es constitué juge et partie, et tu as pris sur
toi tout le blâme de ce qui s’est passé. Tu as décidé que tu
savais ce que je voulais et ce qui était bon pour moi, sans prendre
la peine de me le demander !
— Je
te l’avais demandé, avant, rétorqua-t-il d’une voix rauque. Tu
ne savais pas ce que tu voulais.
— Redemande-le-moi.
— Qu’est-ce
que tu attends de moi, bella ?
Elle
leva la tête vers lui et formula suavement sa réponse.
— Je
ne veux aucun autre homme que toi. Je veux passer le restant de mes
jours avec toi. Julian Salvatore… je t’aime. De tout mon cœur.
Julian
laissa échapper un bruit étranglé, passa les bras autour de sa
taille et l’attira contre lui. Grace sentit son cœur battre
follement contre sa poitrine et se blottit dans la chaleur de son
étreinte.
— Redis-le.
— Je
t’aime. Je n’aime que toi.
— Oh,
Grace. Dios, tu
m’as affreusement manqué.
— Toi
aussi, tu m’as manqué. Ne t’avise jamais de refaire un truc
comme ça, c’est clair ? Quoi qu’il advienne, on
l’affrontera toujours ensemble. Tu t’y engages ?
— Je
m’y engage solennellement, Grace, dit-il en prenant son visage dans
ses mains. Je t’aime aussi.