Mais
elle n’était plus faible ni impuissante. Si elle devait servir de
jouet qui couine à ses imposants compagnons
à fourrure, elle avait son mot à dire, elle aussi. Y compris sur le
choix du jeu...
Le
résumé :
Meg
Corbyn a vécu toute sa vie coupée du monde, traitée comme de la
viande par des hommes sans scrupules se servant de ses visions du
futur pour s’enrichir. Lorsqu’elle s’enfuit, ils sont prêts à
tout pour la récupérer, même à s’aventurer sur le territoire
des Autres. Ces créatures de cauchemar prêtes à éradiquer
l’humanité au moindre faux pas auprès desquelles Meg va trouver
refuge. Mais si Simon Wolfgard, loup-garou et chef de la communauté,
est d’abord intrigué par cette humaine intrépide, il pourrait à
tout moment décider de simplement éliminer cette source de danger
pour les siens…
L'avis :
Il
s'agit du premier livre d'Anne Bishop que je lis.
C'est
un auteure avec un univers très riche qu'il faut dans un premier
temps appréhender . Après cela, on prend vraiment plaisir à
ce voyage vraiment dépaysant. On est loin des héros traditionnels .
Simon Wolfgard est un loup-garou qui prend plaisir à manger du singe
(des humains) et ne sans cache pas.
Au
début, il ne voit pas pas Meg comme une compagne potentielle mais
comme une inférieur. Tout le roman tend à montrer comme tout cela
change...
Je
le conseille.
L'extrait :
Simon
pénétra dans la salle de tri et pointa la porte du pouce en
regardant Nathan.
— Dehors.
— Je
monte la garde,
protesta Nathan en montrant les crocs.
— Je
veux lui parler. Va à côté. Tu reviendras quand j’aurai terminé.
Le
Loup s’exécuta à contrecœur.
Une
fois seul avec la femelle qui le plongeait dans la confusion, Simon
se pencha sur elle de manière à sentir son souffle sur son visage,
humer son odeur.
Elle
exhalait des effluves de douleur teintés d’une excitation étrange
qui lui donna envie de renifler son entrejambe. Elle sentait
également le sang et les médicaments que Tess avait appliqués sur
sa plaie. Il éprouva le besoin soudain de flairer la blessure, d’en
faire disparaître les produits humains et de la nettoyer à la
manière d’un Loup.
Mais
Meg était humaine ; la médecine humaine lui conviendrait
mieux.
— Je
sais que tu ne dors pas, chuchota-t-il. Tu ne peux pas berner
quelqu’un qui t’a entendue dormir.
— Tu
veux dire que je ronfle ? demanda-t-elle, les yeux toujours
fermés.
— Non,
répondit-il avant de réfléchir un instant. Je ne crois pas. Mais
je sais quand tu dors.
Elle
déglutit. Elle avait une gorge si appétissante, douce et ferme à
la fois.
Non,
se morigéna-t-il en pressant son front contre le bras de Meg. On
ne peut pas la mordre.
Il
leva la tête et sonda les yeux gris à présent posés sur lui.
— Je
suis le chef. Tu aurais dû m’appeler. Même si tu préférais la
présence de Tess à celle d’un Loup, tu aurais dû m’en parler
d’abord.
— Je
savais que quelque chose clochait. Je ne voulais pas qu’il arrive
quoi que ce soit pendant que je me disputais avec toi.
Elle
marquait un point. Mais il se garderait bien de le lui dire.
Il
effleura ses cheveux. Ils avaient toujours cette teinte étrange,
d’autant plus voyante que les racines étaient à présent noires.
Quand ils pousseraient, il regretterait cette couleur orange.
Ça
non plus, il ne le lui dirait pas.
— Je
m’occupe des livraisons, lui assura-t-il. Repose-toi. Il y a de la
nourriture. Tu veux manger ?
— Pas
maintenant. (Elle ferma les yeux un instant, puis les rouvrit.)
Est-ce que Nathan est en colère contre moi ?
— Oui.
Si tu le tiens à l’écart encore une fois, il te mordra.
Un
furtif sourire passa sur les lèvres de Meg.
— Je
parie qu’il ne le fera pas si je lui dis qu’il peut avoir tous
les biscuits qu’il veut.
Il
resta un moment à l’observer, à l’écouter. Elle dormait
vraiment. Il l’embrassa sur le front et trouva ce baiser plaisant
en soi. Et aussi pour d’autres raisons, admit-il en se léchant les
babines. Il n’avait pas le droit de croquer Meg, mais elle avait
vraiment bon goût.
Il
échangea sa place avec Nathan. Tout en observant Jester remplir les
paniers de courrier et expliquer aux poneys pourquoi ils ne
recevraient aucune friandise, il composa le numéro qui ramènerait
Crispin James Montgomery dans l’Enclos.