Ses
muscles commençaient à le brûler, ses pieds à mendier du repos ;
il allait céder à leurs appels quand Olivia sauta sur un tertre de
rochers, puis se retourna pour lui tendre la main. Le souffle un peu
court, il la saisit et se hissa à son côté.
Le
résumé :
Beverly Hills, 1979. Olivia MacBride est témoin du meurtre de sa mère. Pis encore, la fillette reconnaît son père dans ce monstre qui brandit une paire de ciseaux ! Pourquoi Sam Tanner a-t-il tué Julie, une des actrices les plus adulées d'Hollywood ? Vingt ans plus tard, Sam s'apprête à sortir de prison. Avec une seule obsession : qu'Olivia l'entende et le reconnaisse. Pour éclairer ce drame obscur, il choisit de se confier à Noah Brady, le fils du flic qui l'a fait incarcérer. Noah est écrivain, il saura trouver les ressorts secrets du crime. Vengeance, piège ? Quel est le but de Tanner ? Attirer Noah, lui faire miroiter un récit ou terroriser ses proches ? Pour Noah et Olivia, qui se découvrent complices, l'enjeu est d'importance car une menace plane à nouveau. Le dernier acte n'est peut-être pas joué.
Beverly Hills, 1979. Olivia MacBride est témoin du meurtre de sa mère. Pis encore, la fillette reconnaît son père dans ce monstre qui brandit une paire de ciseaux ! Pourquoi Sam Tanner a-t-il tué Julie, une des actrices les plus adulées d'Hollywood ? Vingt ans plus tard, Sam s'apprête à sortir de prison. Avec une seule obsession : qu'Olivia l'entende et le reconnaisse. Pour éclairer ce drame obscur, il choisit de se confier à Noah Brady, le fils du flic qui l'a fait incarcérer. Noah est écrivain, il saura trouver les ressorts secrets du crime. Vengeance, piège ? Quel est le but de Tanner ? Attirer Noah, lui faire miroiter un récit ou terroriser ses proches ? Pour Noah et Olivia, qui se découvrent complices, l'enjeu est d'importance car une menace plane à nouveau. Le dernier acte n'est peut-être pas joué.
Réédition prévue le 9 Juillet 2014
L'extrait :
—
Laissez-moi
juste vous caresser..., souffla-t-il.
Il
lui frôla les côtes de la main, sentit sa poitrine se soulever
quand ses doigts se refermèrent sur ses seins. Sa bouche glissa le
long de sa joue puis vers son cou, vers la zone douce et vulnérable
où son pouls battait si fort. Il dit son nom, juste son nom, et elle
fut perdue. Elle enfonça les ongles dans ses épaules, plongea les
doigts dans la masse de ses cheveux pour l’attirer plus près
d’elle, ramener sa bouche contre la sienne.
Elle
connut le désir à l’état pur alors que leurs deux bouches
luttaient, puis le plaisir sauvage quand il remonta brusquement son
tee-shirt, le retira et s’empara avidement de sa chair à nu. Il
était fort et possessif, le torse moulé contre celui d’Olivia
poussant contre elle comme le sol rocailleux poussait sous son dos,
et les battements primordiaux du sang dans ses veines. Pour la
première fois de sa vie, alors que le corps d’un homme s’écrasait
contre le sien, elle se rendit. A lui, à elle. Quelque chose en elle
devint soyeux, son esprit se vida merveilleusement, puis se remplit
de lui.
Il
sentit le changement, et pas seulement dans le don de son corps ;
l’abandon arriva, doux, tendre, inattendu.
Les
mains de Noah se faisaient plus lentes, calmaient ses frissons, et en
même temps invitaient à aller plus loin. Avec une sorte d’attention
sérieuse et nonchalante à la fois, qui faisait tourner la tête
d’Olivia, il commença un long et voluptueux voyage sur son corps.
Le plaisir faisait frissonner sa peau, la réchauffait, la ranimait ;
elle se sentait monter en rythme quand les mains de Noah la
soulevaient, la berçaient. Les lèvres entrouvertes, dans un murmure
enivré, elle lui enleva sa chemise et se délecta du glissement
soyeux de leurs deux peaux, de sa musculature souple et vigoureuse
sous ses caresses, du battement réconfortant de son cœur près du
sien.
— Plus...
Prends plus...
Comme
en rêve, elle s’entendit elle-même s’offrir ; elle s’arqua,
mince et souple comme un rameau d’osier, douce comme l’eau de la
rivière. La ligne charmante de sa gorge attirait les lèvres de
Noah, la courbe de ses seins le fascinait, leur saveur l’enivrait.
Il 378
sentit
le désir jaillir dans son ventre.
Il
y avait toujours plus, à goûter et à prendre. Plus la peau
d’Olivia frémissait, plus la bouche de Noah se faisait pressante.
Chaque
demande avait sa réponse, gémissement, mouvement, murmure.
Il
dégrafa son jean et, quand il lui effleura le ventre avec sa langue,
son tressaillement lui fit l’effet d’une décharge électrique ;
il tira violemment le jean par-dessus ses hanches et, tandis qu’elle
se cabrait, s’empara d’elle à pleine bouche. L’air parut
soudain trop épais à Olivia, le sang vrombissait à ses oreilles.
De la bouche, des dents, de la langue, il la conduisit vers des
sommets inconnus d’elle. Elle prononça son nom en haletant,
luttant contre une excitation mêlée de panique qui menaçait de
l’engloutir tout entière. Puis ses mains s’agrippèrent
solidement à celles de Noah et la chaleur jaillit dans son ventre,
humectant sa peau de rosée, lui brûlant les entrailles, jusqu’à
ce que la douleur et le plaisir se confondent. Elle manqua de
souffle, .chercha à se libérer au moment même où ses hanches
s’arquaient plus que jamais. Enfin, tout s’émietta en elle, se
brisa en mille morceaux, la laissant molle et sans défense.
Son
cri de délivrance vibra à travers le corps de Noah, les mains
d’Olivia se relâchèrent dans les siennes. Tout ce qu’il avait
jamais voulu dans la vie se réduisait à elle, à cet endroit, à ce
moment. Il contempla fixement son visage alors qu’il la conduisait
vers le plaisir, encore et encore.
Elle
avait les yeux grands ouverts, élargis par la surprise, aveuglés
par le plaisir ; ses lèvres tremblaient à chaque respiration.
Les
rayons du soleil léchaient sa peau tandis qu’elle ruisselait dans
la main de Noah.
Le
sang rugissant dans ses veines, les muscles tremblant sous sa peau,
il vint s’allonger sur elle.
— Olivia,
ordonna-t-il d’une voix rauque, regarde-moi quand je te prends,
regarde-moi quand nous nous prenons...
Puis
il s’immergea profondément dans son ventre, s’unit à elle.
Il
prolongea cette union jusqu’aux limites du possible, et quand sa
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vision
se voila sur les bords il tint encore bon. C’était la femme
et c’était lemoment, il en était sûr ; s’accrochant
un instant de plus à cette évidence, il posa son front sur le sien.
— C’est
toi, réussit-il à dire. Ça a toujours été toi.
Puis
il prit sa bouche, dans un baiser aussi violent que la chute soudaine
de son corps.
Olivia
ne pouvait plus bouger. Pas seulement parce que Noah la clouait au
sol de tout le poids d’un homme satisfait, mais parce que son
propre corps était faible, son organisme encore ébranlé par cet
assaut sensoriel. Et parce que son esprit, même si elle luttait pour
l’éclaircir, restait ébloui, sans défense.
C’était
juste du sexe, songea-t-elle, et elle chercha à s’en convaincre ;
pourtant, cela avait été bien au-delà de toutes ses expériences
passées. Et sous le plaisir fascinant se faisait jour une inquiétude
croissante.
Elle
avait toujours considéré le sexe comme une soupape de sécurité
commode, une fonction humaine nécessaire se doublant souvent d’un
exercice agréable ; elle y restait maîtresse d’ellemême et de
ses actes. Avec Noah, elle avait vite compris qu’elle n’avait
aucune chance de le rester. Il l’avait balayée, emportée ; elle
avait perdu le contrôle non seulement de son corps, mais aussi de sa
volonté. En outre, elle lui avait offert une part d’elle-même
dont elle ignorait l’existence, une part dont elle aurait préféré
qu’elle n’existât pas. Et qu’elle voulait maintenant faire
disparaître, enfermer de nouveau.
Mais
quand elle commença à remuer, à le pousser de côté, il la
souleva simplement dans ses bras, la fit rouler sur lui et l’y
maintint, couchée de tout son long sur lui. Elle avait envie de
poser la tête sur son cœur, de fermer les yeux et de rester dans
cette position sa vie entière.
Même
si cela lui inspirait une peur mortelle.
— La
nuit va bientôt tomber. Il faut que j’allume un feu, pour le
dîner.— Nous avons le temps, dit-il en lui caressant les cheveux.
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A
nouveau, elle tâcha de se dégager, mais il la ramena vers lui. Elle
était furieuse de sous-estimer sans cesse la force et la
détermination de Noah, furieuse aussi de sentir sa propre colère
renaître à la première occasion, telle une étincelle entre eux
toujours prête à se rallumer.
— Ecoute,
mon vieux, sauf si tu tiens à mourir de froid et de faim, nous avons
besoin de bois.— J’irai dans une minute.
Il
renversa à nouveau leurs positions puis scruta son visage.
—
Tu
veux t’en aller, Liv, mais je ne te laisserai pas partir, pas
encore. Je sais ce que tu as en tête : tout cela n’était qu’une
agréable partie de sexe dans la forêt, sans rapport avec ce que
nous vivons ensemble depuis des années. Tu ne peux pas prétendre
ça, non, tu ne peux pas.
— Laisse-moi
me relever, Noah.—
Voilà,
poursuivit-il, et sa voix se durcit. A présent, tu te promets que
cela n’arrivera plus, que tu ne ressentiras plus ce que tu viens de
ressentir avec moi. Tu as tort.
— Arrête
de me dire ce que je pense et ce que je ressens !—
Je
te dis ce que je vois ! C’est juste là, dans tes yeux ! Tu as du
mal à mentir avec tes yeux... Alors, regarde-moi !
Il
souleva ses hanches et se glissa à nouveau en elle.
—
Regarde-moi
et dis-moi ce que tu penses maintenant, ce que tu ressens !
—
Non,
gémit-elle, mais il s’enfonça dur et profond, faisant monter le
plaisir en elle. Oh ! non, sanglota-t-elle, les bras et les jambes
enroulés autour de lui.
Enivré
par le triomphe et la colère, il la prit avec une fureur sauvage,
jusqu’à se libérer en elle ; puis, alors qu’elle frémissait
encore, il roula sur le côté, s’habilla sans rien dire, puis
partit ramasser du bois.
Pour
se venger, elle l’ignora et s’absorba dans la préparation du
feu, qu’elle installa par sécurité à plusieurs mètres de
l’endroit où ils dormaient. Ensuite, elle suspendit la nourriture
en hauteur, puis rassembla ses ustensiles et entreprit de nettoyer
les poissons.
381
Quand
elle l’entendit approcher, elle ricana et releva vers lui un visage
d’une maussaderie étudiée.
— Qu’est-ce
que tu veux ?
Évitant
sagement l’affrontement, il lui tendit un verre de vin.
—
Je
l’avais mis à rafraîchir dans la rivière. Partante pour un petit
verre ?
— Je
dois d’abord cuire ce poisson.—
J’ai
une idée. Puisque tu l’as attrapé et nettoyé, deux tâches pour
lesquelles je n’ai aucune expérience, je vais le faire cuire.
—
Tu
n’es pas dans ta douillette petite cuisine, et je ne tiens pas à
ce qu’on gaspille ma pêche.
—
Un
défi, je vois, fit-il en s’emparant de la poêle. Alors
assieds-toi, bois ton vin et admire le maître.
— Si
tu les gâches, je n’en attraperai pas d’autres.— Fais-moi confiance, tu ne seras pas déçue.
—
Toi,
tu ne risques pas la déception, en tout cas, si tu décides de tout
toi-même.
—
C’est
vrai, mais tu ne sais pas par quoi je suis passé, Liv, dit-il en
affectant un ton grave, tandis qu’il versait un filet d’huile
dans la poêle. J’ai dû apprendre à faire la cuisine comme une
sorte d’autodéfense. Ma mère considère qu’on peut vivre en ne
mangeant que du tofu. Tu n’imagines pas ce que c’est, de se
retrouver face à un plat de tofu après une dure journée d’école.
En pleine croissance.
Elle
ne put s’empêcher de sourire, malgré elle. Il avait trouvé le
sac d’épices et en recouvrait les poissons d’un geste sûr. Sans
y penser, elle sirota le vin, un léger blanc d’Italie, et le
trouva parfait.
— Je
ne te comprends pas, lâcha-t-elle enfin.—
C’est
déjà un progrès. Ces derniers temps, tu étais sûre de me
comprendre et tu te trompais sur toute la ligne.
Satisfait
de son saupoudrage, il déposa les poissons dans l’huile
bouillante, où ils se mirent aussitôt à grésiller.
— Il
y a une demi-heure, tu m’en voulais, avança-t-elle.— Là, tu as raison.