Ils
se laissèrent tomber sur la cape. Aussitôt, elle glissa les mains
sous sa chemise pour caresser sa peau brûlante. Son ventre ferme
invitait aux caresses. Elle s’y attarda.
Le
résumé :
-
L'espion de la couronne: Avec pour seul indice une lettre signée "Le
Griffon", Agatha Cunnington part pour Londres à la recherche de
son frère, James. Pour pouvoir voyager sans choquer la bonne
société, elle s'invente un mari, mais elle comprend avec angoisse
qu'elle va bientôt devoir présenter aux ladies londoniennes un
homme en chair et en os. Elle engage à cet effet un ramoneur peu
conventionnel, et pour cause ! Simon Montague Raine appartient à un
"club" d'espions, au même titre que James...
- Un imposteur à la cour: Depuis quelques mois, le public s'arrache les exemplaires du London Sun. Un caricaturiste de génie y épingle les plus hauts personnages de la société britannique, dont il dévoile les travers et les vices. Signés "Sir Thorogood", les dessins sont livrés par une domestique, qui empoche le paiement. L'artiste, personne ne l'a jamais vu... Aussi les curieux se précipitent-ils au bal des Rochester, où sa présence est annoncée. Clara Simpson n'est pas la moins intriguée. En temps ordinaire, son horreur des mondanités l'aurait poussée à refuser l'invitation, mais cette nouvelle a eu raison de sa réserve naturelle. Enfin, la vedette de la soirée paraît, aussitôt entourée d'une nuée d'admiratrices au comble de l'excitation. L'homme est fort séduisant, en dépit d'un ridicule costume violet et vert. Mais il s'agit d'un imposteur, et Clara est bien placée pour le savoir. Car "Sir Thorogood", c'est elle !
- Un imposteur à la cour: Depuis quelques mois, le public s'arrache les exemplaires du London Sun. Un caricaturiste de génie y épingle les plus hauts personnages de la société britannique, dont il dévoile les travers et les vices. Signés "Sir Thorogood", les dessins sont livrés par une domestique, qui empoche le paiement. L'artiste, personne ne l'a jamais vu... Aussi les curieux se précipitent-ils au bal des Rochester, où sa présence est annoncée. Clara Simpson n'est pas la moins intriguée. En temps ordinaire, son horreur des mondanités l'aurait poussée à refuser l'invitation, mais cette nouvelle a eu raison de sa réserve naturelle. Enfin, la vedette de la soirée paraît, aussitôt entourée d'une nuée d'admiratrices au comble de l'excitation. L'homme est fort séduisant, en dépit d'un ridicule costume violet et vert. Mais il s'agit d'un imposteur, et Clara est bien placée pour le savoir. Car "Sir Thorogood", c'est elle !
L'extrait :
Angleterre,
1813
Telle
une déesse de tragédie grecque qui aurait mal tourné, elle se
tenait sur un piédestal. Sa moue boudeuse et sa pose outrées
étaient bien trop suggestives pour une statue classique, de même
que l’étoffe opaque drapée sur son corps de manière à souligner
ses rondeurs voluptueuses.
Trois
hommes étaient prosternés à ses pieds, dont deux sommités de la
haute société londonienne. Le troisième était en partie caché
derrière la silhouette lubrique. Tous trois couvraient leur idole
d’or et de bijoux, et tentaient de la toucher tout en effectuant
leurs offrandes.
En
bas, à une échelle bien plus réduite que la déesse et ses
adorateurs, rampaient les femmes et enfants des deux hommes
reconnaissables et parfaitement identifiables. Leur posture
pathétique contrastait avec les richesses offertes à la tentatrice.
Fleur
et sa cour, disait la légende imprimée sous le dessin.
Gerald
Braithwaite repoussa le papier et la ficelle qui entouraient la
liasse de caricatures politiques, renversant dans son enthousiasme la
plaque indiquant qu’il était le rédacteur en chef. La domestique
qui avait livré le paquet se baissa vivement pour la ramasser et la
remettre en place. Braithwaite ne prit même pas la peine de la
remercier.
Il
s’empara du premier dessin, et posa la main sur sa bouche pour
réprimer un petit rire qui s’en échappa tout de même. Cette
caricature allait faire vendre plus d’exemplaires du London
Sunen une seule journée que depuis sa création.
– Sir
Thorogood, je suis vraiment fier de vous, marmonna-t-il pour
lui-même. Quel coup de crayon !
La
satire sentait le soufre. Il n’y manquait rien, ni l’atmosphère
de péché ni la touche mélodramatique : trois hommes riches et
puissants en train de dilapider leur fortune aux pieds d’une femme,
sans doute quelque danseuse en vue, sous les regards implorants de
leurs familles en détresse. C’était sublime de moquerie, précis
dans le détail, avec une qualité de trait digne des esquisses des
plus grands maîtres.
– Que
le diable les emporte tous, ces nantis ! Ils regretteront de ne
pas se trouver déjà en enfer quand les journaux envahiront les
rues, prédit-il avec un soupir d’aise.
Il
jeta à la servante une enveloppe bien pleine sans lui accorder un
regard. Il sourit, puis s’esclaffa de nouveau. Bientôt, son rire
résonna dans les couloirs du bâtiment abritant les presses de ce
qui allait vite devenir le journal le plus lu de la capitale.
La
jeune servante aux cheveux châtains quitta l’immeuble. Sur ses
lèvres, l’esquisse d’un sourire trahissait sa satisfaction.
Le
lendemain, dans l’après-midi, un gentleman ouvrit leLondon
Sun pour le parcourir tout en prenant son petit-déjeuner.
Il s’était levé fort tard, mais avait déjà trouvé le temps de
caresser furtivement une domestique effarouchée, de molester un
valet et d’insulter son majordome. Tout cela lui avait donné faim.
Sans
doute est-ce la raison pour laquelle il faillit s’étouffer avec
son toast. À moins qu’il ne s’agisse du coup de crayon meurtrier
de sir Thorogood.
Rouge
de colère, il appela son majordome.
– Faites
préparer la voiture ! aboya-t-il. Je sors.
Le
domestique hocha la tête, et jeta malgré lui un coup d’œil au
journal que tenait son maître. En dépit de ses efforts, il ne put
réprimer un sourire en quittant la pièce.
Le
journal tomba dans l’assiette d’un autre gentleman très
influent.
– Qu’est-ce
qui vous prend ? s’écria-t-il. J’étais en train de
manger !
Il
foudroya du regard les deux invités inattendus qui venaient troubler
son repas.
– Tu
ne vas pas tarder à perdre l’appétit, je te le garantis. Regarde
ça ! fit le plus grand en désignant la caricature signée sir
Thorogood.
L’aristocrate
s’essuyait la bouche avec sa serviette quand il se reconnut.
– Nom
de Dieu ! lâcha-t-il à mi-voix.
– Je
ne te le fais pas dire, riposta son visiteur.
– Qu’est-ce
qu’on va faire ? gémit le troisième larron en se tordant les
mains.
L’aristocrate
grommela :
– Dénicher
ce Thorogood et le discréditer publiquement. Il doit bien avoir des
choses à cacher, un scandale familial, le démon du jeu, que
sais-je ?
L’un
des deux nouveaux arrivants semblait perplexe.
– Tu
crois que ce sera suffisant ? Je préférerais des mesures plus
radicales.
– Ce
n’est qu’un début, fit l’aristocrate, la mine grave, en jetant
sa serviette sur la caricature. Mais je vous garantis que cela va
cesser !