Témoin
involontaire d'un meurtre, Bellamy est placée sous protection
judiciaire. Mais les assassins de son père finissent par la
retrouver et elle n'a d'autre choix que de fuir.
Perdue,
elle choisit pour refuge un endroit où elle s'était juré de ne
jamais remettre les pieds : la station de ski BearPaw. Mais qu'est-ce
qu'un chagrin d'amour face à une question de vie ou de mort ? De
toute façon, celui qui lui a brisé le cœur il y a huit ans de cela
a déserté les lieux depuis longtemps. Sauf qu'à peine arrivée,
elle se retrouve confrontée à lui et découvre que ses sentiments
sont toujours aussi vifs que s'ils s'étaient séparés la veille.
Incapable de fuir, incapable de rester, Bellamy est prise au piège
et Liam devient son canot de survie. Mais le passé les rattrape et,
bientôt, ils sont deux à essayer d'échapper à la mort.
Cambria
Hebert est un auteur de la série Heven & Hell, de la série
Death Escorts et de la série Take It Off. Elle aime un latte au
caramel, déteste les maths et a peur des poulets (oui, des poulets).
Elle est allée à l'université pour un baccalauréat, ne pouvait
pas choisir une majeure et a fini avec un diplôme en cosmétologie.
Alors rassurez-vous, ses personnages auront toujours de beaux
cheveux. Elle vit actuellement en Caroline du Nord avec son mari et
ses enfants (humains et poilus) où elle prépare son prochain livre.
—
Bellamy,
dit-il.
Il
entra dans la pièce derrière moi après avoir refermé la chaîne
de la porte.
—
Merci
d’être venue.
Il
s’avança pour me prendre dans ses bras. Je me raidis, mais il ne
s’arrêta pas. Il m’enlaça et me serra contre lui. Au bout d’un
moment, j’oubliai la bizarrerie de cette scène. J’oubliai que je
ne voulais pas être ici. J’avais l’impression d’être une
petite fille à nouveau, d’être de retour ce jour où il m’avait
prise dans ses bras et m’avait expliqué qu’il devait partir et
que je ne le reverrais sans doute pas avant un moment.
«
Un moment » qui avait duré cinq ans.
Je
lui rendis son étreinte, reniflai, puis reculai.
—
Qu’est-ce
que tu fais ici ? demandai-je en regardant autour de moi. Dans un
endroit pareil ?
—
Merci
d’être venue, répéta-t-il en se tordant les mains.
Il
jeta un regard vers le verrou comme pour s’assurer qu’il était
bien fermé. Je remarquai qu’il semblait avoir vieilli de façon
exponentielle depuis la dernière fois où je l’avais vu. Oui, ça
faisait presque trois ans, mais il était dans la quarantaine… et
pourtant, il semblait avoir dix ans de plus.
Ses
cheveux châtains semblaient plus fins, son corps plus sec. Des rides
d’inquiétude marquaient son front ainsi que le contour de sa
bouche et de ses yeux. Ses vêtements étaient froissés et il
dégageait une impression de nervosité. Presque de panique.
Joseph
Cutler était peut-être beaucoup de choses, mais nerveux et paniqué
ne faisaient pas partie des adjectifs que j’aurais employés pour
le décrire.
—
Ça
me fait tellement plaisir de te voir. Tu m’as manqué.
—
Papa,
dis-je en jetant un nouveau coup d’œil alentour.
L’inquiétude
commençait à prendre le pas sur toute autre émotion que j’aurais
pu ressentir en retrouvant mon père.
—
Qu’est-ce
qui se passe ? Qu’est-ce qui ne va pas ?
—
Écoute,
chérie. On n’a pas beaucoup de temps. Tu ne peux pas rester. Je
voulais juste te voir, même si c’est seulement quelques minutes.
Mon
cœur se serra.
—
Pourquoi
est-ce qu’on n’irait pas déjeuner ? Je t’invite. Il y a un
petit restau à deux pas d’ici. Je suis sûre qu’ils ont des
tartes, dis-je avec un petit sourire.
Mon
père aimait beaucoup les tartes.
Sans
attendre, je me dirigeai vers la porte.
—
Non
! s’écria-t-il en passant devant moi et en levant les mains.
Je
m’interrompis.
—
On
ne peut pas sortir. Pas moi.
—
Pourquoi
?
Ses
épaules s’affaissèrent.
—
Ne
t’inquiète pas pour ça.
—
Alors
pourquoi tu as appelé ? Qu’est-ce que tu fais ici ?
—
Je
suis venu te voir. Je…
Il
déglutit.
—
Je
suis venu te dire au revoir.