Loin
derrière les lignes ennemis, Arthur “Ranger” Campbell est
reconnu pour ses sens aiguisés et son habilit à se fondre dans les
ténèbres. Mais quand il infiltre le clan du chef qui a assassiné
son père, son coeur est rempli de vengeance. Il va pourtant se
heurter à une résistance inattendue : une sirène aux cheveux de
miel qui est la fille de son ennemi.
1307.
L'Écosse se déchire dans une guerre de succession sanglante. Membre
de la garde d'élite de Robert de Bruce, Arthur Campbell, surnommé
La Vigie pour ses talents d'éclaireur, a pour mission d'infiltrer le
clan MacDougall afin de préparer l’attaque. L'opération lui plaît
d'autant plus qu'il voue une haine féroce à Lorn MacDougall,
l'assassin de son père. Mais au château de Dunstaffnage, il
retrouve cette ravissante inconnue à qui il a sauvé la vie un an
plus tôt. Cette beauté n'est autre que la fille de Lorn, Anna
MacDougall, désormais son ennemie. Et cette fois, il doit causer sa
perte...
L'extrait :
Château
de Dunstaffnage, Argyll, Ecosse, 24 mai 1308
Je
vous en prie, faites qu'il meure ! Que cesse ce cauchemar !
Anna
MacDougall posa son panier et s'agenouilla aux pieds de
son
père. Elle espérait de tout son cœur apprendre la nouvelle
qui
signifierait la fin de la guerre, qui rythmait chaque jour de sa
vie.
Littéralement.
Anna
était née un jour funeste dans l'histoire de l'Ecosse : le 19
mars
de l'an 1286 de notre Seigneur. Ce jour-là, le roi Alexandre
III,
faisant fi des conseils de ses hommes, s'était précipité à
Kinghorn
dans le comté de Fife par une nuit d'orage, afin de
retrouver
sa jeune épouse. En chemin, il avait glissé du haut
d'une
falaise et s'était brisé le cou sur les rochers en contrebas. A
cause
de sa luxure, le souverain avait laissé son royaume sans
héritier,
entraînant vingt-deux ans de guerres de succession.
A
un moment donné, il y avait eu jusqu'à quatorze prétendants
au
trône. Néanmoins, la véritable bataille avait toujours été celle
qui
opposait les Balliol-Comyn et les Bruce. Lorsque Robert de
Bruce
avait pris les choses en main deux ans plus tôt en
assassinant
son principal rival, John Comyn « le Rouge », le
cousin
de son père, il s'était fait des MacDougall des ennemis
pour
l'éternité. Les actions de Bruce avaient contraint les
MacDougall
à conclure une alliance délicate avec l'Angleterre.
Ils
préféraient encore voir couronner Edouard Plantagenêt qu'un
Bruce.
A
présent, c'était pour la mort de Bruce qu'elle priait. Depuis
qu'ils
avaient appris que le roi voyou avait contracté une
mystérieuse
maladie au cours de sa campagne vers le nord, elle
n'avait
cessé d'espérer que la fièvre l'emporterait. Que la nature
écrase
son ennemi. Naturellement, souhaiter la mort d'un
homme
était un péché ; de n'importe quel homme, même un
fléau
comme Robert de Bruce. Les nonnes à l'abbaye seraient
horrifiées.
Peu
lui importait. Surtout si cela signifiait la fin de ce maudit
conflit
sanglant. Il lui avait déjà pris son frère et son fiancé. En
outre,
il avait ruiné la santé de son vieux grand-père, Alexandre
MacDougall,
comte d'Argyll, ainsi que celle de son père. John
MacDougall,
seigneur de Lorn.