L'auteur a publié quelques scènes du point de vue de Braden en remerciement pour ses lecteurs. Voici celle traduite de leur seconde rencontre, celle où Joss réalise qu'elle a oublié sa serviette et sort dans le couloir... pour y trouver Braden.(BdP)
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Passions
Pénétrant dans l’appartement, Braden entendit immédiatement la forte musique provenant de la salle de bain. Il jeta un œil au hall d’entrée, cherchant des signes de la nouvelle arrivante, mais il n’y avait que des affaires appartenant à Ellie. Hum. Il pressa son oreille contre la porte de la salle de bain, écoutant le groupe The Killers filtrer à travers le bois, de même que des éclaboussures d’eau. La colocataire prenait un bain. Il pouvait attendre.
Braden traversa nonchalamment l’appartement, vérifiant chaque pièce, ne trouvant aucune preuve que quelqu’un de nouveau vivait ici. Finalement, il s’arrêta à l’entrée de la seconde chambre et vit les boîtes vides, les livres, l’ordinateur et les photos. Elle était toujours dans les cartons à ce qu’il semblerait.
Braden vaqua à ses occupations habituelles, décidant qu’il était arrivé à un moment parfait – il se fit un café et s’installa confortablement dans le salon avec le journal qu’Ellie laissait toujours pour lui. Quinze minutes plus tard, il entendit la musique s’arrêter et se leva, souriant à l’idée de surprendre cette personne.
S’appuyant nonchalamment contre le chambranle du salon, Braden crut entendre un juron étouffé, puis la porte de la salle de bain s’ouvrit en grand.
Merde.
Devant lui ne se tenait pas l’étrangère en peignoir à laquelle il s’attendait.
Devant lui se tenait la fille du taxi. Et elle était nue.
Mouillée, dégoulinante, et nue.
Le foutu fantasme de tout homme devenu réalité.
Se battant pour contrôler la réaction de son corps alors que son regard descendait le long de sa poitrine généreuse et parfaite, son ventre plat et ses hanches qui vous mettez l’eau à la bouche, le tout flatté par une superbe peau mate et humide, Braden s’étrangla en prononçant une salutation inutile.
— Euh… bonjour.
La coloc d’Ellie était la fille du taxi. Quel délicieux tour du destin. Bonjour, Jocelyn Butler.
Jocelyn. Braden aima soudain le son de son nom.
Elle releva brusquement la tête, des mèches humides volant sur ses épaules, et émit un son étranglé, ses yeux s’élargissant sous le choc tandis qu’elle le contemplait. Il nota la confusion et la panique dans ses yeux, mais ne fit rien pour l’apaiser – l’attrait de son corps était bien trop grand et ses yeux se dirigèrent de nouveau vers le bas. Il avait connu nombre de belles femmes – il en avait épousé une – mais il ne pouvait se rappeler en avoir autant désiré une que cette femme devant lui.
L’image d’elle nue resterait à jamais gravée dans la mémoire de Braden.
Réalisant qu’il pouvait voir tout de ses atouts, Jocelyn croisa un bras devant ses seins et attira son regard vers ses yeux. Son expression était une de froide contrariété et Braden fut immédiatement impressionné par sa réaction. La plupart des femmes seraient mortifiées dans ce cas.
— Qu’est-ce que vous faites dans mon appartement ? lui demanda-t-elle agressivement de cette voix sexy et rauque.
Bon dieu. Elle le tuait. Il grogna presque, retenant le son dans sa gorge, mais son regard se rétrécit tout de même. Loin d’être honteux de son désir pour elle, Braden laissa l’ardeur se voir dans ses yeux et vit un frisson la parcourir alors que la tension jaillissait entre eux.
Comme insultée qu’elle puisse être excitée par cette situation, les yeux de Jocelyn s’enflammèrent.
— Retournez-vous ! cria-t-elle avec outrage.
Peu désireux que la situation ne tourne pas à son avantage, Braden leva immédiatement les mains dans un geste de reddition et se tourna avec réticence pour faire face au salon. Arrivant à peine à croire que la nouvelle colocataire d’Ellie soit la fille du taxi et qu’il vienne juste de la surprendre nue comme dans une de ces comédies au cinéma, Braden se mit à rire. Tout ceci était simplement brillant.
Il l’entendit se dépêcher vers sa chambre et décida qu’il ferait mieux d’expliquer qui il était au cas où elle le prendrait pour un harceleur et ne décide de revenir avec une quelconque arme.
— Je suis Braden Carmichael, fit-il. Le frère d’Ellie.
Il n’y eut aucune réponse, mais Braden pouvait entendre des bruits furtifs, puis le son de ses pas lorsqu’elle revint vers lui. Quand il se tourna, Jocelyn se tenait devant lui, menue dans son débardeur et son short, avec sa masse de cheveux relevée hâtivement au-dessus de sa tête. Il sourit en se la remémorant nue. Oh oui, il ne perdrait certainement pas cette imagine de sitôt.
Ses mains se campèrent sur ses hanches, ses yeux pâles s’assombrissant d’irritation.
— Et vous entrez toujours sans frapper ?
— C’est mon appartement, lui rappela Braden.
— La courtoisie impose tout de même de frapper.
Il haussa les épaules, fourrant ses mains dans ses poches. En dépit de son désir évident de créer la discorde entre eux, Braden se sentait étonnamment confortable avec elle. Elle l’amusait. Et elle le désirait également, songea-t-il, tâchant de ne pas sourire alors que ses yeux avides et exotiques le parcouraient.
Comme si elle venait soudain de réaliser qu’elle le reluquait, Jocelyn rejeta ses épaules en arrière.
— Vous ne comptez pas vous excuser ?
De quoi ?
Souriant, il secoua la tête.
— Mes excuses sont toujours sincères. Et je ne compte certainement pas m'excuser pour ça. Vous venez d'égayer ma journée. Peut-être même mon année.
Allez, c’est amusant. Rie avec moi. Tu sais que tu en as envie.
Elle ne le fit pas. Il crût détecter un frémissement de sa lèvre… mais il avait tort.
Le nez pointé en l’air, elle s’approcha de lui.
— Waouh, vous devez avoir une vie bien ennuyeuse.
Loin de là. Surtout ces derniers jours.
Braden grogna simplement en réponse et suivit sa petite silhouette dans le salon. Ses yeux parcoururent sa nuque et ses épaules. Elle avait une figure si fragile pour une femme avec autant de courbes. C’était séduisant. Tout comme sa gorge. Une peau étonnante. Et elle sentait de nouveau cette odeur fruitée.
Son amusement grandit en observant l’expression sur son visage lorsqu’elle vit la tasse vide de café, le journal et sa veste. Réalisant qu’il avait été là durant un petit moment déjà, elle lui jeta un regard dégoûté par-dessus son épaule. Bon sang, elle était amusante.
Son sourire paraissant la désarmer, Braden lui en adressa un autre puis s’assit dans le fauteuil. Elle poussa un soupir exaspéré, sa poitrine sans soutien-gorge se pressant contre le tissu de son haut. La peau de Braden le démangea et il se la remémora soudain de nouveau humide et nue dans toute sa gloire.
Un petit sourire s’épanouit sur ses lèvres.
— Tu es donc Jocelyn Butler.
— Joss, le corrigea-t-elle aussitôt, comme si son nom complet lui avait laissé un mauvais goût dans la bouche.
Joss ? Non, cela ne ferait pas l’affaire. Cela ne lui allait pas du tout. Jocelyn… cela le faisait. Braden pouvait s’imaginer crier ‘’Jocelyn’’ au lit. Pas Joss, en revanche. Trop juvénile, et cela sonnait trop comme un garçon.
Il se relaxa dans le fauteuil, espérant que ses cinq minutes d’intimidation avec la colocataire d’Ellie se transforment bien en une heure de conversation avec Jocelyn Butler.
— Ellie t'aime bien.
C’était à la fois une constatation, et à la fois une menace. La femme avait beau être sexy, elle devait savoir qu’il avait à cœur les intérêts d’Ellie au-dessus de tout autre.
— J’aime Ellie, répondit-elle avant de relever un sourcil. Je ne suis pas si sûre de son frère. Il m’a l’air un peu malpoli.
Elle n’avait aucune idée de combien il pouvait être malpoli.
— Il n’est pas sûr non plus de toi.
— Vraiment ?
— Je n'aime pas trop que ma petite sœur habite avec une exhibitionniste, la taquina-t-il.
Elle lui fit la grimace, comme une enfant de cinq ans.
— Les exhibitionnistes se déshabillent en public. À ce que je sache, il n'y avait personne d'autre dans l'appartement quand je suis entrée dans la salle de bains. Et j'avais oublié de prendre une serviette.
— Merci mon Dieu pour tes modestes présents.
Vraiment. Merci.
— Sérieusement, reprit-il, la dévorant délibérément des yeux, tu devrais te promener nue en permanence.
Le cœur de Braden s’arrêta presque lorsqu’un coin de sa bouche s’ourla, puis il se mit à battre fort lorsque sa lèvre se replia d’amusement, et elle secoua la tête. Il était absurdement ravi de l’avoir fait sourire et se trouva lui-même à rire.
Et aussi rapidement que ce moment était arrivé, Jocelyn l’interrompit en roulant des yeux.
— Tu n'es qu'un crétin.
— C’est que me dit généralement une femme après que je l’ai baisée et lui ai appelée un taxi.
Il tempérait d’habitude sa franchise avec les femmes. Il avait été élevé par son père pour au moins présenter l’image d’un gentleman. Mais avec elle… eh bien, il ignorait pourquoi avec elle… il savait juste qu’il voulait la déconcerter et la défier autant qu’elle-même le défiait.
Voyant le choc muet sur son visage à son choix de mots, Braden ne put s’empêcher de lui demander :
— Ne me dis pas que tu haïs ce mot.
Ce serait bien dommage, car c’est l’un de mes préférés.
— Non. Je pense juste que nous ne devrions pas parler de baiser alors que nous venons juste de nous rencontrer.
Oh, ma belle. L’amusement et l’anticipation de la chasse prirent le pas lorsqu’il la vit pâlir.
— J'ignorais qu'on était en train de le faire.
— Si tu cherches Ellie, elle donne des cours.
Un changement de sujet délibéré. Mince. Juste quand cela commençait à devenir bon.
— Je suis venu te voir toi, en réalité. Seulement je ne savais pas que j’allais te rencontrer toi en particulier. Sacrée coïncidence. J’ai beaucoup pensé à toi depuis que nous nous sommes croisés la semaine dernière dans le taxi.
— Était-ce pendant que tu dînais avec ta petite amie ? demanda-t-elle d’un air narquois, tâchant de tracer une ligne entre eux dans le sable.
Mentalement, Braden donna un coup de pied dans le sable, détruisant sa petite ligne, et lui répondit nonchalamment.
— Holly est dans le sud cette semaine pour rendre visite à ses parents. Elle vient de Southampton.
Il pouvait dire qu’elle n’en avait rien à faire qu’Holly vienne d’ici ou de la lune, et en cet instant, lui non plus d’ailleurs.
— Je vois. Bien, fit-elle, se levant dans une tentative pour le faire dégager. Je dirais bien que j'étais ravie de te voir, mais comme j'étais nue... ce serait mentir. J'ai plein de trucs à faire. Je dirais à Ellie que tu es passé.
Riant à son sens de l’humour irrévérent, Branden se leva et mit sa veste.
— Ce n'est pas facile de te faire sortir de ta coquille.
Elle haussa les sourcils.
— Rien ne va sortir de sa coquille. Ni aujourd'hui, ni jamais.
Oh, elle ne faisait que le demander. S’étouffant de rire, Braden fit un pas vers elle pour qu’elle soit coincée entre lui et le canapé. L’odeur fruitée de son shampoing fit s’échauffer son sang et son sourire devint arrogant lorsqu’il prit une décision.
— Vraiment, Jocelyn… pourquoi tout semble toujours aussi salace, avec toi ? demanda-t-il impudemment avant de tourner les talons, l’image de sa bouche grande ouverte d’outrage lui apportant un sentiment de triomphe.
Une fois dehors, Braden se tint durant un moment devant le perron, appréciant l’air frais. Il avait pénétré dans l’appartement de mauvaise humeur et en ressortait en se sentant bien mieux qu’il ne l’avait été ces derniers jours.
Jetant un œil à la porte, il rit sous cape. Il attendait la suite avec impatience.
© Samantha Young
Traduction : Forum Boulevard des Passions
(Traduction
forum BdP)
Pénétrant dans l’appartement, Braden entendit immédiatement la forte musique provenant de la salle de bain. Il jeta un œil au hall d’entrée, cherchant des signes de la nouvelle arrivante, mais il n’y avait que des affaires appartenant à Ellie. Hum. Il pressa son oreille contre la porte de la salle de bain, écoutant le groupe The Killers filtrer à travers le bois, de même que des éclaboussures d’eau. La colocataire prenait un bain. Il pouvait attendre.
Braden traversa nonchalamment l’appartement, vérifiant chaque pièce, ne trouvant aucune preuve que quelqu’un de nouveau vivait ici. Finalement, il s’arrêta à l’entrée de la seconde chambre et vit les boîtes vides, les livres, l’ordinateur et les photos. Elle était toujours dans les cartons à ce qu’il semblerait.
Braden vaqua à ses occupations habituelles, décidant qu’il était arrivé à un moment parfait – il se fit un café et s’installa confortablement dans le salon avec le journal qu’Ellie laissait toujours pour lui. Quinze minutes plus tard, il entendit la musique s’arrêter et se leva, souriant à l’idée de surprendre cette personne.
S’appuyant nonchalamment contre le chambranle du salon, Braden crut entendre un juron étouffé, puis la porte de la salle de bain s’ouvrit en grand.
Merde.
Devant lui ne se tenait pas l’étrangère en peignoir à laquelle il s’attendait.
Devant lui se tenait la fille du taxi. Et elle était nue.
Mouillée, dégoulinante, et nue.
Le foutu fantasme de tout homme devenu réalité.
Se battant pour contrôler la réaction de son corps alors que son regard descendait le long de sa poitrine généreuse et parfaite, son ventre plat et ses hanches qui vous mettez l’eau à la bouche, le tout flatté par une superbe peau mate et humide, Braden s’étrangla en prononçant une salutation inutile.
— Euh… bonjour.
La coloc d’Ellie était la fille du taxi. Quel délicieux tour du destin. Bonjour, Jocelyn Butler.
Jocelyn. Braden aima soudain le son de son nom.
Elle releva brusquement la tête, des mèches humides volant sur ses épaules, et émit un son étranglé, ses yeux s’élargissant sous le choc tandis qu’elle le contemplait. Il nota la confusion et la panique dans ses yeux, mais ne fit rien pour l’apaiser – l’attrait de son corps était bien trop grand et ses yeux se dirigèrent de nouveau vers le bas. Il avait connu nombre de belles femmes – il en avait épousé une – mais il ne pouvait se rappeler en avoir autant désiré une que cette femme devant lui.
L’image d’elle nue resterait à jamais gravée dans la mémoire de Braden.
Réalisant qu’il pouvait voir tout de ses atouts, Jocelyn croisa un bras devant ses seins et attira son regard vers ses yeux. Son expression était une de froide contrariété et Braden fut immédiatement impressionné par sa réaction. La plupart des femmes seraient mortifiées dans ce cas.
— Qu’est-ce que vous faites dans mon appartement ? lui demanda-t-elle agressivement de cette voix sexy et rauque.
Bon dieu. Elle le tuait. Il grogna presque, retenant le son dans sa gorge, mais son regard se rétrécit tout de même. Loin d’être honteux de son désir pour elle, Braden laissa l’ardeur se voir dans ses yeux et vit un frisson la parcourir alors que la tension jaillissait entre eux.
Comme insultée qu’elle puisse être excitée par cette situation, les yeux de Jocelyn s’enflammèrent.
— Retournez-vous ! cria-t-elle avec outrage.
Peu désireux que la situation ne tourne pas à son avantage, Braden leva immédiatement les mains dans un geste de reddition et se tourna avec réticence pour faire face au salon. Arrivant à peine à croire que la nouvelle colocataire d’Ellie soit la fille du taxi et qu’il vienne juste de la surprendre nue comme dans une de ces comédies au cinéma, Braden se mit à rire. Tout ceci était simplement brillant.
Il l’entendit se dépêcher vers sa chambre et décida qu’il ferait mieux d’expliquer qui il était au cas où elle le prendrait pour un harceleur et ne décide de revenir avec une quelconque arme.
— Je suis Braden Carmichael, fit-il. Le frère d’Ellie.
Il n’y eut aucune réponse, mais Braden pouvait entendre des bruits furtifs, puis le son de ses pas lorsqu’elle revint vers lui. Quand il se tourna, Jocelyn se tenait devant lui, menue dans son débardeur et son short, avec sa masse de cheveux relevée hâtivement au-dessus de sa tête. Il sourit en se la remémorant nue. Oh oui, il ne perdrait certainement pas cette imagine de sitôt.
Ses mains se campèrent sur ses hanches, ses yeux pâles s’assombrissant d’irritation.
— Et vous entrez toujours sans frapper ?
— C’est mon appartement, lui rappela Braden.
— La courtoisie impose tout de même de frapper.
Il haussa les épaules, fourrant ses mains dans ses poches. En dépit de son désir évident de créer la discorde entre eux, Braden se sentait étonnamment confortable avec elle. Elle l’amusait. Et elle le désirait également, songea-t-il, tâchant de ne pas sourire alors que ses yeux avides et exotiques le parcouraient.
Comme si elle venait soudain de réaliser qu’elle le reluquait, Jocelyn rejeta ses épaules en arrière.
— Vous ne comptez pas vous excuser ?
De quoi ?
Souriant, il secoua la tête.
— Mes excuses sont toujours sincères. Et je ne compte certainement pas m'excuser pour ça. Vous venez d'égayer ma journée. Peut-être même mon année.
Allez, c’est amusant. Rie avec moi. Tu sais que tu en as envie.
Elle ne le fit pas. Il crût détecter un frémissement de sa lèvre… mais il avait tort.
Le nez pointé en l’air, elle s’approcha de lui.
— Waouh, vous devez avoir une vie bien ennuyeuse.
Loin de là. Surtout ces derniers jours.
Braden grogna simplement en réponse et suivit sa petite silhouette dans le salon. Ses yeux parcoururent sa nuque et ses épaules. Elle avait une figure si fragile pour une femme avec autant de courbes. C’était séduisant. Tout comme sa gorge. Une peau étonnante. Et elle sentait de nouveau cette odeur fruitée.
Son amusement grandit en observant l’expression sur son visage lorsqu’elle vit la tasse vide de café, le journal et sa veste. Réalisant qu’il avait été là durant un petit moment déjà, elle lui jeta un regard dégoûté par-dessus son épaule. Bon sang, elle était amusante.
Son sourire paraissant la désarmer, Braden lui en adressa un autre puis s’assit dans le fauteuil. Elle poussa un soupir exaspéré, sa poitrine sans soutien-gorge se pressant contre le tissu de son haut. La peau de Braden le démangea et il se la remémora soudain de nouveau humide et nue dans toute sa gloire.
Un petit sourire s’épanouit sur ses lèvres.
— Tu es donc Jocelyn Butler.
— Joss, le corrigea-t-elle aussitôt, comme si son nom complet lui avait laissé un mauvais goût dans la bouche.
Joss ? Non, cela ne ferait pas l’affaire. Cela ne lui allait pas du tout. Jocelyn… cela le faisait. Braden pouvait s’imaginer crier ‘’Jocelyn’’ au lit. Pas Joss, en revanche. Trop juvénile, et cela sonnait trop comme un garçon.
Il se relaxa dans le fauteuil, espérant que ses cinq minutes d’intimidation avec la colocataire d’Ellie se transforment bien en une heure de conversation avec Jocelyn Butler.
— Ellie t'aime bien.
C’était à la fois une constatation, et à la fois une menace. La femme avait beau être sexy, elle devait savoir qu’il avait à cœur les intérêts d’Ellie au-dessus de tout autre.
— J’aime Ellie, répondit-elle avant de relever un sourcil. Je ne suis pas si sûre de son frère. Il m’a l’air un peu malpoli.
Elle n’avait aucune idée de combien il pouvait être malpoli.
— Il n’est pas sûr non plus de toi.
— Vraiment ?
— Je n'aime pas trop que ma petite sœur habite avec une exhibitionniste, la taquina-t-il.
Elle lui fit la grimace, comme une enfant de cinq ans.
— Les exhibitionnistes se déshabillent en public. À ce que je sache, il n'y avait personne d'autre dans l'appartement quand je suis entrée dans la salle de bains. Et j'avais oublié de prendre une serviette.
— Merci mon Dieu pour tes modestes présents.
Vraiment. Merci.
— Sérieusement, reprit-il, la dévorant délibérément des yeux, tu devrais te promener nue en permanence.
Le cœur de Braden s’arrêta presque lorsqu’un coin de sa bouche s’ourla, puis il se mit à battre fort lorsque sa lèvre se replia d’amusement, et elle secoua la tête. Il était absurdement ravi de l’avoir fait sourire et se trouva lui-même à rire.
Et aussi rapidement que ce moment était arrivé, Jocelyn l’interrompit en roulant des yeux.
— Tu n'es qu'un crétin.
— C’est que me dit généralement une femme après que je l’ai baisée et lui ai appelée un taxi.
Il tempérait d’habitude sa franchise avec les femmes. Il avait été élevé par son père pour au moins présenter l’image d’un gentleman. Mais avec elle… eh bien, il ignorait pourquoi avec elle… il savait juste qu’il voulait la déconcerter et la défier autant qu’elle-même le défiait.
Voyant le choc muet sur son visage à son choix de mots, Braden ne put s’empêcher de lui demander :
— Ne me dis pas que tu haïs ce mot.
Ce serait bien dommage, car c’est l’un de mes préférés.
— Non. Je pense juste que nous ne devrions pas parler de baiser alors que nous venons juste de nous rencontrer.
Oh, ma belle. L’amusement et l’anticipation de la chasse prirent le pas lorsqu’il la vit pâlir.
— J'ignorais qu'on était en train de le faire.
— Si tu cherches Ellie, elle donne des cours.
Un changement de sujet délibéré. Mince. Juste quand cela commençait à devenir bon.
— Je suis venu te voir toi, en réalité. Seulement je ne savais pas que j’allais te rencontrer toi en particulier. Sacrée coïncidence. J’ai beaucoup pensé à toi depuis que nous nous sommes croisés la semaine dernière dans le taxi.
— Était-ce pendant que tu dînais avec ta petite amie ? demanda-t-elle d’un air narquois, tâchant de tracer une ligne entre eux dans le sable.
Mentalement, Braden donna un coup de pied dans le sable, détruisant sa petite ligne, et lui répondit nonchalamment.
— Holly est dans le sud cette semaine pour rendre visite à ses parents. Elle vient de Southampton.
Il pouvait dire qu’elle n’en avait rien à faire qu’Holly vienne d’ici ou de la lune, et en cet instant, lui non plus d’ailleurs.
— Je vois. Bien, fit-elle, se levant dans une tentative pour le faire dégager. Je dirais bien que j'étais ravie de te voir, mais comme j'étais nue... ce serait mentir. J'ai plein de trucs à faire. Je dirais à Ellie que tu es passé.
Riant à son sens de l’humour irrévérent, Branden se leva et mit sa veste.
— Ce n'est pas facile de te faire sortir de ta coquille.
Elle haussa les sourcils.
— Rien ne va sortir de sa coquille. Ni aujourd'hui, ni jamais.
Oh, elle ne faisait que le demander. S’étouffant de rire, Braden fit un pas vers elle pour qu’elle soit coincée entre lui et le canapé. L’odeur fruitée de son shampoing fit s’échauffer son sang et son sourire devint arrogant lorsqu’il prit une décision.
— Vraiment, Jocelyn… pourquoi tout semble toujours aussi salace, avec toi ? demanda-t-il impudemment avant de tourner les talons, l’image de sa bouche grande ouverte d’outrage lui apportant un sentiment de triomphe.
Une fois dehors, Braden se tint durant un moment devant le perron, appréciant l’air frais. Il avait pénétré dans l’appartement de mauvaise humeur et en ressortait en se sentant bien mieux qu’il ne l’avait été ces derniers jours.
Jetant un œil à la porte, il rit sous cape. Il attendait la suite avec impatience.
© Samantha Young
Traduction : Forum Boulevard des Passions
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