Le
contact dura...
trop longtemps.
Et
il fut trop lourd de sens.
Ils
étaient trop près l'un de l'autre comme ça, trop intimes. Il était
accroupi devant elle et elle avait les jambes écartées de part et
d'autre de son grand corps alors qu'il se penchait pour la soigner.
Il
s'agit d'une courte nouvelle avec pour héroïne Danika qu'on a
rencontré
lors du 1er tome de la série de Lara Adrian. Elle était la compagne de sang d'un guerrier de l'ordre Conlan MacCon mort, la laissant seul avec leur bébé.
lors du 1er tome de la série de Lara Adrian. Elle était la compagne de sang d'un guerrier de l'ordre Conlan MacCon mort, la laissant seul avec leur bébé.
Elle
retourne dans le havreobscur d'Ecosse. Au cours d'une soirée de gala
à laquelle on l'a convaincue de participer malgré son deuil, elle
intercepte une dangereuse conversation à propos d'un trafic d'humain
opéré un vampire local, M. Forban. Mais ce dernier découvre sa
présence et demande à son garde du corps, Brannoc, de tout
découvrir sur elle. Quant à Danika, elle prévient tout de suite
l'Ordre, mais ces derniers n'ont pas le temps de réagir et Forban
envoie ses sbires pour la dissuader de parler. Elle est sauvée à la
dernière minute par l'intervention de Brannoc qui se révèle être
un allié, un homme qu'elle a connu longtemps auparavant, le meilleur
ami de son défunt mari et le sien, Malcolm MacBain...
Il
s'agit d'une nouvelle extraite d'une anthologie Les amants des
Ténèbres, parue aux éditions Milady.
J'ai
du mal avec ce format. Les nouvelles sont forcément courtes et on
reste souvent sur notre faim. Ici j'ai beaucoup aimé la trame de
l'histoire, les deux personnages et la passion qui les lie et qui
vraiment bien retranscrite mais tout ça c'est beaucoup trop
condensé.
Alors
oui j'aurai adoré le format long avec un roman à part entière. Ici
je reste sur ma faim.
Je
vous mets l'extrait ou Danika comprends que Brannonc est Malcolm.
— Brannoc
comment ?
Comme
il ne répondait pas, elle changea d'angle d'attaque.
— Forban
vous a appelé Brandog la nuit dernière. C'est ça que vous êtes
pour lui, un chien de garde ?
— Quand
il le faut.
Il
fit un pas en avant, la repoussant de son corps massif contre la
porte. Le roulement de son accent écossais s'accentuait syllabe
après syllabe.
— C'était
imprudent de votre part de venir ici. Vous violez la propriété de
mon employeur, et il ne tolère pas les intrus dans son entreprise.
Plus
il s'approchait d'elle, plus il semblait à Danika que l'air se
raréfiait dans la pièce. Il était tout de chaleur et de menace,
véritable tempête la forçant à la retraite. Elle ne lâcha pas
son regard fulminant, malgré la distance qui se réduisait à
présent entre eux à quelques centimètres.
— Et
quelle est donc exactement l'activité de cette entreprise ?
Il
ne répondit pas, s'approchant encore, ses yeux gris acier laissant
échapper des étincelles à travers les mèches de cheveux sombres
qui pendaient devant.
— Forban
dirige un club de sang, n'est-ce pas. (Ce n'était pas une question
parce que ses soupçons s'étaient transformés en une certitude
absolue, qui lui nouait à présent les tripes.) Vous le savez, et
pourtant ça ne vous empêche pas de le servir ? Mais quelle
sorte d'homme protégerait volontairement quelqu'un comme Forban en
fermant les yeux sur la façon dont il gagne sa vie ?
— Dans
l'existence, nous opérons tous des choix. Nous faisons ce que nous
avons à faire.
— Au
prix de notre honneur ? le défia-t-elle. Même au prix de notre
âme ?
Il
la regarda pendant un moment qui sembla durer une éternité. Puis la
serrure de la porte s'ouvrit derrière elle avec un bruit métallique
soudain qui la fit sursauter.
— Retournez
d'où vous venez, ma belle.
Elle
ne bougea pas. Elle se fichait pas mal à présent de savoir si elle
le connaissait ou s'il était simplement le chien de garde rétribué
d'un marchand de chair humaine. Elle sentait couler dans ses veines
le mépris pour ce qu'il représentait, pour ce qu'il était capable
de laisser faire.
— Si
vous croyez que je vais m'en aller sans faire quelque chose à propos
de ça, vous avez tort. Je ne me tairai pas sachant que des innocents
souffrent...
Il
l'interrompit d'un grognement.
— Oh,
si ! Et comment, que vous allez vous taire !
Tout
d'un coup, elle se retrouva aplatie contre le panneau sculpté de la
porte, le corps du vampire la brûlant à chaque endroit où il était
en contact avec le sien. Et ces endroits étaient trop nombreux pour
qu'elle puisse les compter. Elle sentait le contour de chaque muscle,
depuis ses pectoraux et son ventre d'acier jusqu'à ceux de son
pelvis et de ses larges cuisses, d'où émanait une tension sexuelle
non dissimulée.
— Tu
ne diras rien, exigea-t-il, ses lèvres charnues retroussées sur ses
dents et ses crocs. (Ses yeux lançaient des flammes à présent,
mais son regard sauvage reflétait plus que de la fureur ou une
menace. Il y avait dans ce regard dur de l'inquiétude, une
inquiétude qui tirait sur le désespoir.) Tu ne diras rien à
personne, Danika. Tu comprends ?
Bouche
bée, elle venait enfin de se rendre compte d'où elle le
connaissait. C'était une vieille histoire, aussi ancienne que son
amour pour Conlan. Plus ancienne, même, car elle connaissait cet
homme depuis plus longtemps encore. Elle aurait même pu être tentée
à une époque de lui donner son cœur, si elle n'avait pas craint
qu'il ne l'écrase un jour sous les talons de ses bottes.
— Oh,
mon Dieu ! murmura-t-elle, en tendant la main pour venir toucher
le visage barbu et cousu de cicatrices qui avait été autrefois si
beau et si fier. C'est vraiment toi...
Il
ne laissa pas les doigts de Danika demeurer plus d'un instant sur sa
joue. Il lui prit fermement la main, lèvres serrées, tout en
secouant la tête. Danika avait perdu le souffle. Elle se sentait à
la fois comme si on venait de la précipiter au sol et comme si on
l'avait lancée dans les airs. Elle fut envahie par une foule
d'émotions contraires tandis qu'elle luttait pour accepter ce
qu'elle voyait, ce qu'elle ressentait à ce moment.
Mais
alors que régnaient en elle la confusion et l'espoir, l'homme dont
elle savait à présent qu'il était Malcolm MacBain avait gardé
tout son sang-froid. D'un geste délibéré et dénué de toute
tendresse, il ramena la main de Danika à son côté et l'y maintint.
— Oublie
ce que tu as entendu. Oublie Forban. (Il la lâcha, mais ne la quitta
pas des yeux pour autant.) Oublie-moi, moi aussi.
Il
passa alors la main derrière elle et ouvrit la porte. Une bouffée
du vent humide et froid de décembre s'engouffra dans le vestibule.
Elle entendit soudain le bruit de la rue, sauveur non désiré qui la
fit sortir de la torpeur qui s'était emparée d'elle tandis qu'elle
contemplait le visage de quelqu'un qu'elle avait autrefois considéré
comme un ami cher mais qui était désormais pire qu'un étranger
pour elle.
— Va-t'en,
dit-il en se reculant pour donner à Danika la place de se retourner
et afin d'éviter la pâle lumière du jour qui pénétrait à
présent par la porte.
Danika
le regarda une dernière fois, cherchant des mots qui ne venaient
pas. Puis elle se retourna et rejoignit, hébétée, la rue animée.