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jeudi 14 mai 2015

Alpha & Omega, tome 3 : jeux de piste - Patricia Briggs




Il faut que j'y aille, dit-elle à la poitrine de Charles. J'ai besoin de...
Sa bouche se posa sur la sienne, brûlante et affamée, la réchauffant comme son corps avait réchauffé le sien.
Moi, dit Charles, d'une voix grave et rocailleuse comme si elle avait surgi du centre de la terre, avec ses yeux d'un doré étincelant. Tu as besoin de moi.







On dit que les opposés s'attirent. Dans le cas des loups-garous Anna Latham et Charles Cornick, ils s'accouplent. Charles, le fils et bras-droit du chef des loups-garous du continent nord-américain, est un alpha dominant alors qu'Anna est une omega qui a le rare talent de calmer ceux de sa race.

Maintenant que les loups-garous ont révélé leur existence aux humains, ils ne
peuvent plus se permettre toute mauvaise publicité. Les infractions qui aurait être ignorées par le passé sont maintenant punies et le stress de devoir faire le sale boulot pour son père commencent à se faire sentir chez Charles.

Quoiqu'il en soit, Charles et Anna sont envoyés à Boston lorsque le FBI demande l'aide de la meute sur une affaire de tueur en série. Ils s'aperçoivent rapidement que les deux dernières victimes étaient non seulement des loups-garous mais que c'est en fait le cas de toutes les victimes. Quelqu'un s'en prend à leur espèce. Et cette enquête a mis Anna et Charles directement dans le collimateur du tueur.



Charles et Anna sont maintenant un couple établi. Peut-être un peu trop pour que je puisse accrocher à cet opus. J'ai trouvé que ce livre avait de vrais longueurs par moments et je dois le dire – même si j'aime beaucoup les deux personnages principaux – que je me suis ennuyée sur certains passages.
J'espère que le prochain tome comportera un peu plus d'enjeux.




Charles était âgé. Il avait vu et vécu tant de choses... à côté de lui, elle n'était qu'une enfant. Son loup l'avait choisie sans consulter Charles, après tout. Peut-être aurait-il préféré quelqu'un qui en savait plus. Une personne belle et intelligente qui...
Anna ? dit Charles. Que se passe-t-il ? Est-ce que tu pleures ?
Il se plaça devant elle et s'arrêta, la forçant à s'immobiliser, elle aussi.
Elle ouvrit la bouche et il toucha ses joues humides.
Anna, dit-il immobile. Appelle ta louve.
Tu devrais être avec quelqu'un de plus fort, lui dit-elle, malheureuse. Quelqu'un qui pourrait t'aider quand tu en as besoin, au lieu d'être renvoyée à la maison parce que je n'arrive pas à supporter ce que tu dois faire. Si je n'étais pas un Oméga, si j'étais dominante comme Sage, j'aurais pu t'aider.
Personne n'est plus fort, lui dit Charles. C'est la souillure de la magie noire. Appelle ta louve.
Tu n'as plus envie de moi, chuchota-t-elle.
Et une fois qu'elle les eut prononcés, elle sut que ces mots étaient vrais. Il dirait les choses que, selon lui, elle souhaitait entendre, parce qu'il était un homme bon. Mais il s'agirait de mensonges. La vérité se trouvait dans la façon dont il fermait le lien entre eux pour qu'elle n'entende rien qui la blesserait. C'était un loup dominant et les loups dominants ressentaient le besoin irrépressible de protéger les plus faibles qu'eux. Et il la voyait tellement plus faible.
Je t'aime, lui dit-il. À présent, appelle ta louve.
Elle ignora son ordre ; il savait qu'il ne fallait pas lui donner d'ordre. Il disait qu'il l'aimait ; cela ressemblait à la vérité. Mais il était vieux et intelligent et Anna savait que, quand on le poussait dans ses retranchements, il pouvait mentir et faire croire tout le monde à ses mensonges. Elle le savait parce qu'il était en train de lui mentir et que cela ressemblait à la vérité.
Je suis désolée, lui dit-elle. Je vais m'en aller...
Et brusquement, elle se retrouva le dos contre un arbre et le visage de Charles à un cheveu du sien. Son corps brûlant était pressé contre elle des genoux à la poitrine... il avait dû se pencher pour ce faire. Il était bien plus grand qu'elle, même si elle n'était pas petite.
Anna frissonna quand la chaleur de son corps commença à pénétrer le froid qui l'avait avalée. Charles attendit comme un chasseur, attendit qu'elle remue et veilla à ce qu'elle soit véritablement piégée. Il attendit pendant qu'elle reprenait son souffle. Il attendit jusqu'à ce qu'elle le regarde dans les yeux.
Puis il grogna.
Tu ne vas pas me laisser.
C'était un ordre, et elle n'était pas obligée de suivre les ordres de quiconque. C'était en partie sa nature d'Oméga plutôt que de loup-garou normal... qui n'aurait jamais pu être une compagne digne de ce nom.
Il te faut quelqu'un de plus fort, répéta Anna. Comme cela, tu n'aurais pas à te cacher quand tu es blessé. Tu pourrais faire confiance à ta compagne pour se protéger et t'aider, bon sang, au lieu de devoir me protéger de ce que tu me caches.
Elle détestait pleurer. Les larmes étaient une faiblesse que l'on pouvait exploiter et qui ne résolvait jamais rien. Les sanglots se concentrèrent dans sa poitrine comme une vague et il fallait qu'elle s'écarte de lui avant de craquer.
Au lieu de lutter contre sa poigne, elle tenta d'en glisser.
Il faut que j'y aille, dit-elle à la poitrine de Charles. J'ai besoin de...
Sa bouche se posa sur la sienne, brûlante et affamée, la réchauffant comme son corps avait réchauffé le sien.
Moi, dit Charles, d'une voix grave et rocailleuse comme si elle avait surgi du centre de la terre, avec ses yeux d'un doré étincelant. Tu as besoin de moi.
Il l'embrassa de nouveau, parcourant des mains sa mâchoire jusqu'à son cou et ses épaules. Il pressa ses hanches contre elle et relâcha sa bouche tandis qu'il faisait glisser son corps jusqu'à ce que son sexe, dur et gonflé, appuie sur celui d'Anna. Elle sursauta involontairement et il rit de la même façon qu'il avait parlé. Elle grogna contre lui, de louve à loup.
Voilà, voilà, dit-il. Est-ce que tu vas me laisser faire tout seul ?

Il parlait trop alors qu'il aurait dû ressentir. Elle remonta une jambe jusqu'à ce que l'angle de leurs hanches soit meilleur, escaladant le corps de Charles jusqu'à pouvoir lui mordre la clavicule. Il inspira profondément sous le coup de la douleur et elle le lâcha. À présent, il portait son attention sur elle plutôt que sur la formation de mots, aussi pouvait-elle se montrer plus douce. Elle lécha la blessure qu'elle avait faite, la sentant guérir sous sa langue tandis qu'elle nettoyait le sang riche en fer de sa peau. Elle se tendit vers le haut et, cette fois-ci, saisit doucement le tendon de son cou, et le halètement qu'il laissa échapper n'avait rien à voir avec la douleur.
Elle ondula des hanches, frottant la couture de son jean contre lui tandis qu'elle inspirait l'odeur entêtante de son compagnon quand il était excité. Elle voulait mieux le sentir, aussi se laissa-t-elle glisser par terre et posa-t-elle sa bouche ouverte contre son érection, laissant son souffle chaud le caresser au travers du pantalon. Cela faisait si longtemps qu'ils ne s'étaient pas touchés.
L'odeur de Charles se fit plus forte : le musc et la forêt, le sel et l'amertume, avec un soupçon de douceur délicieuse et inexprimable.
Anna, dit-il un peu désespéré. Isaac, Malcolm et sans doute ce satané fae peuvent nous entendre.
Elle ouvrit la bouche et mordit ; pas fort, juste assez pour le faire taire et lui faire savoir que la repousser n'était pas une option.
Charles émit un bruit qui aurait pu être un rire, mais elle n'entendit que sa capitulation, puis il la laissa le renverser sur le dos sur le sol humide de l'île et baisser la fermeture Eclair de son jean pour l'atteindre. Quand elle eut refermé les mains sur sa peau nue, le besoin éperdu diminua, en partie assouvi par la preuve évidente qu'il la désirait autant qu'elle le désirait.
Sa peau était si douce, pour gainer une chose si dure. Elle le lécha


délicatement, appréciant son goût désormais relevé par le sel de l'océan. Elle l'aimait dans chacun de ses goûts, aimait les bruits qu'il faisait quand elle lui procurait du plaisir, aimait entendre sa respiration s'arrêter et voir ses mouvements brusques, lui qui était toujours gracieux.
Elle l'avala, le revendiquant, homme et loup, de la façon la plus basique.
Je suis à toi, dit-il, un doigt sous son menton, l'interrompant. Et tu (il posa les mains sous les épaules d'Anna et la tira jusqu'à ce qu'elle soit entièrement sur lui) es à moi.
Son jean les gênait, alors il la fit rouler sur le flanc et lui ôta ses chaussures, son pantalon et ses sous-vêtements en trois mouvements rapides. Il l'attira de nouveau sur lui, de ses mains plus insistantes que douces, et se glissa en elle.
Elle ferma les yeux et assimila la sensation de la lente brûlure, de la pression glissante, de la friction tiède qui signifiait qu'il était à elle. Puis il lui empoigna les hanches et se fit exigeant, aussi remua-t-elle - et cessa-t-elle complètement de réfléchir.
Alanguie et bien aimée, Anna se mit à haleter au-dessus de Charles. Quand les dernières étincelles disparurent, elle se remit à penser au lieu de simplement ressentir.
Est-ce que..., chuchota-t-elle, sentant qu'elle se mettait à rougir des pieds à la tête. Est-ce que nous venons vraiment de faire l'amour pendant que tout le monde nous écoutait ? En plein air ? Alors qu'un criminel que nous ne pouvons ni voir ni entendre est peut-être en train de nous regarder ?
Elle avait quasiment glapi ce dernier mot.
Sous elle, Charles se mit à rire, son ventre la faisant rebondir. Il se sentait déterminé et détendu, comme un chat dormant au soleil.
J'essayais seulement de te faire appeler ta louve pour qu'elle repousse la magie noire qui te faisait douter de toi-même. (Il s'arrêta et son expression détendue disparut.) Qui t'a fait douter de moi. (Il lui frotta le dos.) Je t'ai fait douter de moi.
Anna posa la tête dans le creux de l'épaule de Charles et ferma les yeux, mais se cacher n'aida pas les choses. Au bout d'une minute, elle se mit à rire sans pouvoir s'en empêcher.
Impossible d'y échapper, pas vrai ? Nous ferions mieux d'affronter la situation.
Anna s'assit et leva la tête pour humer l'air. Elle ne sentit que la verdure qui poussait, Charles, le sexe et l'air marin.
La malfaisance a disparu, lui dit-elle.
Il fronça les sourcils et ferma les yeux, inspirant profondément.
D'ici, dit-il. Pas de toute l'île. C'est intéressant. (Puis il la regarda et sourit.) Je pense que nous devrions nous rajuster. Ils nous attendent.
Anna se leva et il lui tendit son tee-shirt. Elle le nettoya de son mieux, le lui rendit, puis enfila ses vêtements. Il fut plus rapide, étant donné qu'il n'avait qu'à remonter la fermeture Eclair de son jean. Elle ôtait la terre de l'une de ses chaussettes quand il prit le tee-shirt et le pressa contre un arbre.
Elle l'observa tandis qu'elle mettait une chaussure et époussetait l'autre.
Charles murmura à l'arbre dans ce qui était, elle en était presque sûre, sa langue maternelle qu'il utilisait rarement. Lui et Bran étaient les derniers à la parler de la façon dont le peuple de sa mère le faisait, une variante de la langue des Têtes-Plates. Cela le rendait triste de l'utiliser, lui avait-il dit autrefois, et lui et son père communiquaient plutôt bien en anglais, en gaélique et en de nombreuses autres langues.
Habillée et chaussée, elle passa les doigts dans ses cheveux pour en déloger les feuilles, l'herbe, la boue et les bestioles qui avaient pu venir s'y reposer. Charles se mit sur un genou et pressa le tee-shirt contre le sol... qui l'engloutit.
Il murmura une phrase supplémentaire et se remit debout. Il la vit qui l'observait et sourit, son visage plus ouvert qu'elle ne l'avait vu depuis longtemps.
Je n'allais pas le remettre, expliqua-t-il. Et laisser quelque chose comme cela traîner dans le coin quand on voyage avec une sorcière est tout simplement idiot. Le pommier finira par l'absorber et le protégera jusqu'à ce que ce soit fait.
Vous avez enfin fini ? lança Isaac.
Charles inclina la tête et rétorqua :
Je suppose que c'est pour ça qu'on t'appelle « cinq minutes, douche comprise ».
Anna écarquilla les yeux et resta bouche bée.
Je n'arrive pas à croire que tu viens de dire ça. (Elle s'arrêta et y repensa.) Je vais raconter à Samuel que tu as dit ça. Charles sourit, l'embrassa tendrement et répondit :
Samuel ne te croira pas.
Puis il la prit par la main et commença à marcher à la suite des autres.