Bella
fit ses bagages en moins de deux minutes. Elle ne possédait pas
grand-chose et avait déjà enlevé le peu qu’elle avait de la
chambre de Z. la nuit précédente. Fritz viendrait bientôt chercher
ses affaires pour les emporter chez Havers et Marissa. Puis, une
heure plus tard, elle se dématérialiserait jusque chez eux et
Vhengeance l’y rejoindrait. Avec un garde.
Elle
passa dans la salle de bains plongée dans l’obscurité, alluma
l’éclairage au-dessus de la vasque et vérifia une nouvelle fois
qu’elle n’avait rien oublié sur le plan. Avant de repartir, elle
se regarda dans le miroir.
Mon
Dieu, qu’elle avait vieilli !
Le
visage baigné par le halo lumineux, elle releva ses cheveux
au-dessus de sa nuque et se tourna d’un côté puis de l’autre
dans une tentative pour entrevoir son vrai visage. Lorsqu’elle
s’arrêta, après Dieu seul savait combien de temps, elle laissa
son fardeau retomber sur ses épaules et...
Sorti
de nulle part, Zadiste apparut dans l’obscurité derrière elle,
ajoutant à la noirceur avec ses vêtements noirs, ses armes et son
humeur.
Ou
peut-être qu’il était là depuis le début et qu’il venait de
décider de lui révéler sa présence.
Elle
recula maladroitement et se cogna la hanche contre un des murs en
marbre. Tandis qu’elle poussait un juron et se frottait la hanche,
elle passa en revue tout le vocabulaire qu’elle pourrait employer
pour lui dire d’aller se faire voir.
Ensuite,
elle le sentit. Son odeur d’union était trop forte.
Z.
garda le silence, mais ce n’était pas non plus comme s’il avait
besoin de faire tout un discours. Elle pouvait sentir son regard.
Elle pouvait voir la lueur dorée de ses yeux briller dans le coin
sombre dans lequel il se tenait.
Elle
savait exactement pourquoi il ne la quittait pas des yeux. Et ne
pouvait pas y croire.
Elle
se recula encore, jusqu’à entrer en contact avec la porte de la
douche.
— Qu’est-ce
que tu veux ?
J’ai
mal choisi mes mots, songea-t-elle lorsqu’il s’avança dans la
lumière. En découvrant son corps, elle entrouvrit la bouche.
— Je
veux m’unir, dit-il à voix basse. Et il était plus que prêt.
— Tu
crois... Bon sang, tu crois que je serais prête à coucher avec toi,
là ? ! T’as l’esprit tordu.
— Non,
je suis psychotique. C’est du moins ce que dit le diagnostic
clinique.
Pendant
qu’il enlevait son étui à dague, la porte se referma derrière
lui et le verrou s’enclencha dans la serrure. Parce qu’il leur
avait commandé de le faire.
— Tu
vas devoir me prendre de force.
— Non.
Il
porta ses mains à la ceinture à laquelle pendait son étui à
pistolet. Bella contempla la bosse de son pantalon en cuir. Et désira
ce que le cuir cachait.
Bon
sang ! Elle aurait aimé qu’il ne lui laisse pas le choix et qu’il
la plaque au sol. Ainsi, elle serait pardonnée pour ce qu’elle
était sur le point de faire et pourrait le haïr plus encore. Elle
pourrait...
Z.
s’approcha jusqu’à être juste en face d’elle. Dans le silence
pesant qui s’était installé entre eux, sa poitrine se soulevait
et s’abaissait en rythme.
— Je
m’excuse d’être un gros con. Et je ne te pousserais pas dans les
bras de Fhurie si je ne pensais pas que c’est la meilleure chose
pour vous deux.
— Serais-tu
en train de t’excuser juste parce que tu as envie de coucher avec
moi ?
— Oui.
Mais ce que je dis est vrai.
— Donc,
si tu n’avais pas la trique là, tu me laisserais partir ?
— Vois
ça comme un au revoir, Bella. Notre dernière fois.
Elle
ferma les yeux et perçut la chaleur qui se dégageait du corps de Z.
Et elle ne sursauta pas lorsqu’il posa ses mains sur elle.
Lorsqu’il referma ses paumes sur sa gorge et lui bascula la tête
en arrière, elle ouvrit la bouche. Elle ne pouvait pas faire
autrement.
C’est
du moins ce qu’elle se dit.
Z.
enfonça sa langue dans sa bouche et, au même moment, colla ses
hanches contre le bas de son ventre. Une déchirure se fit entendre
tandis qu’ils s’embrassaient : le chemisier de Bella, qu’il
déchirait en deux.
— Zadiste,
dit-elle d’une voix rauque tandis qu’il s’attaquait aux boutons
de son jean. Arrête.
— Non.
Il
descendit sa bouche à la hauteur de ses seins, lui baissa son
pantalon jusqu’au sol, puis la souleva et l’assit sur le comptoir
en marbre Il ronronnait très fort lorsqu’il lui écarta de force
les genoux de la tête en s’agenouilla en face d’elle, les yeux
rivés sur son sexe.
De
sorte qu’il pouvait mesurer l’ampleur de son excitation.
Elle
mit ses mains entre son visage et l’endroit qu’il convoitait.
— Si
tu fais ça, je ne te pardonnerai jamais.
— Je
pourrai vivre avec ça sur la conscience. (Il écarta ses bras sans
peine et lui maintint les poignets.) Si ça veut dire que je peux
coucher une dernière fois avec toi.
— Pourquoi
est-ce que c’est si important pour toi ?
Il
tira les mains de Bella face à lui et lui tourna les paumes vers le
haut. Il baissa les yeux sur celles-ci et secoua la tête.
— Fhurie
n’a pas bu ton sang, pas vrai ? Tu n’as pas de marques au cou ou
aux poignets.
— Ça
peut encore arriver.
— Il
dit que tu ne pourrais pas le supporter.
Génial
! Elle n’avait vraiment pas besoin que Zadiste soit au courant de
ça.
— Et
donc voilà ma punition ? dit-elle d’un ton amer. Tu vas me forcer
à... Z. plongea entre ses cuisses et colla sa bouche contre son
intimité. Étant donné la force de son appétit, elle s’imaginait
qu’il allait la mordre, mais les caresses de ses lèvres étaient
si douces qu’elle en eut les larmes aux yeux.
Lorsqu’il
lui lâcha les poignets, des larmes coulèrent le long de ses joues.
Elle prit la tête de son amant entre ses mains et l’attira plus
près d’elle.
Il
leva les yeux sur elle tandis qu’elle jouissait sous ses coups de
langue, l’observant avec attention, comme s’il mémorisait de
précieux souvenirs.
— Laisse-moi
te porter jusqu’au lit.
Elle
acquiesça tandis qu’il remontait le long de son corps et enfonçait
ses lèvres luisantes au creux de son cou. Au contact de la pointe de
ses canines, Bella entrevit une brève lueur d’espoir. Peut-être
qu’il finirait par boire...
Mais
c’est alors qu’il la prit dans ses bras et commanda à la porte
de s’ouvrir... et toute passion abandonna Bella. Elle était en
train de le quitter. Et il ne la retiendrait pas.
Et
ne boirait pas non plus à sa veine.
Il
perçut immédiatement le changement qui s’opérait en elle.
— Où
es-tu partie ?
— Nulle
part, murmura-t-elle tandis qu’il la posait sur le lit. Je ne vais
nulle part.
Z.
marqua une pause, penché au-dessus d’elle, au bord du précipice.
Puis il ouvrit sa braguette et libéra son énorme érection. Bella
tourna la tête sur le côté alors qu’il l’enjambait, le
pantalon baissé sur les cuisses.
D’une
caresse, il écarta les cheveux de son visage.
— Bella
?
— Fais-le
et ensuite laisse-moi partir.
Elle
ouvrit plus grand les jambes pour lui faciliter les choses. Lorsque
son sexe en érection entra en contact avec son intimité, Z. poussa
un grognement et son corps massif fut agitée par une secousse. Comme
il ne la pénétrait pas, Bella ferma les yeux.
— Bella...
— Je
te prendrais bien en main pour t’introduire en moi, mais nous
savons très bien tous les deux que tu ne supportes pas que je te
touche. Peut-être que tu préférerais me prendre à quatre pattes ?
Ce sera plus anonyme comme ça. Tu te rendrais à peine compte de qui
tu es en train de baiser.
— Ne
dis pas ça.
— Pourquoi
pas ? Après tout, tu ne t’es même pas déshabillé. Je me demande
bien pourquoi il faudrait qu’on le fasse. Maintenant que tu sais
comment prendre soin de toi, tu n’as pas besoin d’une femelle.
(Sa voix se brisa.) Et certainement pas de moi.
Un
long silence s’ensuivit.
Elle
entendit un sifflement. Puis il la mordit.
***
Zadiste
enfonça ses canines profondément en elle et frissonna en avalant le
premier flot de sang. Le liquide riche, épais et à la texture
divine emplit sa bouche puis, lorsqu’il avala, enduit le fond de sa
gorge.
Il
ne pouvait plus s’arrêter.
En
décidant de prendre sa veine, il s’était dit qu’il ne
s’autoriserait qu’une seule et longue lampée mais, une fois
qu’il eut commencé, il se trouva incapable de se détacher d’elle.
Au contraire, il la prit dans ses bras et la fit rouler sur le côté
afin d’être plus près d’elle.
Bella
le tint tout contre elle. II était persuadé qu’elle était de
nouveau en train de pleurer car son souffle était haletant.
Désireux
de la consoler en même temps qu’il buvait son sang, il cala ses
hanches contre les siennes tout en caressant son dos nu et elle parut
se détendre. Alors que lui, non. Sa queue n’en pouvait plus, sur
le point d’exploser.
— Prends-moi,
gémit-elle. Je t’en prie.
Oui,
songea-t-il. Oui
!
Sauf
que, bon sang ! Il ne pouvait pas cesser de boire suffisamment
longtemps pour pouvoir la pénétrer : l’énergie qui affluait en
lui était trop addictive et l’effet sur son corps trop magique. En
même temps qu’il se nourrissait, il sentait ses muscles se bander,
formant un entrelacs d’acier autour de son squelette qui se
renforçait. Ses cellules absorbaient les nutriments essentiels dont
il les avait privées pendant un siècle et n’attendaient pas pour
s’en servir.
Craignant
de lui prendre trop de sang et de finir par la tuer, Z. se força à
relâcher sa gorge, mais Bella se contenta de lui saisir l’arrière
de la tête et de la ramener contre elle. Le temps d’un instant, il
lutta contre sa pulsion, mais il finit par pousser un grognement
aussi fort et grave que celui d’un dogue. Il la repositionna en la
soulevant et en la déplaçant d’un geste brutal, et lui mordit
avec force l’autre côté du cou. Il était désormais sur elle, la
plaquait de son corps dont l’odeur d’union affluait par vagues.
Il était pareil au prédateur qui se tient au-dessus de sa proie
pendant qu’il la dévore : les bras en appui de part et d’autre
de Bella, coudes fléchis, et les cuisses en travers de ses jambes.
Lorsqu’il
eut fini, il renversa la tête en arrière, inspira profondément et
rugit si fort que les vitres vibrèrent. Son corps se convulsait sous
l’effet de ce pouvoir auquel il avait déjà goûté jadis, mais
seulement au cours des infâmes séances d’abreuvement forcé de la
Maîtresse
Zadiste
baissa les yeux sur Bella, elle saignait des blessures qu’il lui
avait infligées, mais ses yeux brillaient et l’odeur
caractéristique du sexe femelle émanait d’elle. Il lécha les
deux côtés de son cou et l’embrassa, enfonçant sa langue dans sa
bouche, prenant et dominant celle qui lui appartenait... laissant sa
marque sur elle non seulement avec son odeur mais aussi avec sa
volonté.
Il
était ivre d’elle, avide et affamé. Il était le trou sombre et
brut qui devait être comblé. Il était le puits asséché ; elle
était l’eau.
Z.
se cabra et enleva sa chemise. Baissant les yeux sur ses tétons, il
coula ses petits doigts dans ses piercings et tira dessus.
— Suce-moi,
dit-il. Comme tu le faisais avant. Maintenant.
Bella
s’assit, et posa ses mains, doigts écartés, sur le ventre de Z.
tandis qu’il se laissait tomber en arrière sur le lit. Une fois
qu’il fut allongé sur le matelas, elle grimpa sur son torse et
posa sa bouche exactement là où il voulait qu’elle soit. Il
poussa un nouveau rugissement lorsqu’elle aspira un des anneaux,
tout en se foutant royalement de qui pourrait l’entendre.
Il
avait l’intention de faire autant de bruit qu’il en aurait envie.
Putain, il avait l’intention de crier à faire voler la porte en
éclats !
Pendant
qu’elle lui suçait les mamelons, il se débarrassa de son pantalon
en cuir et porta une main à son sexe, qu’il empoigna et commença
à caresser. Il voulait qu’elle le prenne dans sa bouche;
toutefois, malgré la violence de son excitation, il se refusait à
la forcer.
Mais
Bella savait ce qu’il voulait. Elle mit sa main à la place de
celle de Z. sur son sexe et se mit à le caresser à un rythme qui
manqua de le tuer. Elle glissait sa main de bas en haut, caressant le
sommet de son sexe tout en léchant et tirant sur son téton. C’était
elle qui contrôlait la situation, elle l’excitait à mort, et il
adorait ça, il adorait cette impression de suffoquer, cette sueur,
cette envie terrible de jouir tout en souhaitant en même temps que
ça ne s’arrête jamais.
— Oh,
oui, nalla... (Il enfonça sa main dans ses cheveux, haletant.)
Branle-moi.
À
ce moment-là, elle se déplaça de sa poitrine vers son ventre.
Anticipant son plaisir, Z. se mordit la lèvre si fort qu’il goûta
son propre sang.
— Est-ce
que je peux ? demanda-t-elle.
— Si
ça ne te dérange pas... (Elle le prit dans sa bouche.) Bella.
Sa
bouche était merveilleuse. Chaude et humide. Mais, à ce rythme, il
ne tiendrait pas plus de trente secondes. Il se releva et essaya de
l’écarter mais elle ne se laissa pas faire.
— Je
vais jouir, gémit-il. Oh, mon Dieu... Bella, arrête, je vais...
Ce
qu’elle ne fit pas et il...
La
première convulsion fut si violente qu’il se plia en deux puis
retomba sur le matelas. La deuxième lui souleva les hanches,
l’enfonçant plus profondément dans sa bouche. Et la troisième le
fit monter au ciel.
Dès
qu’il put se ressaisir, il tendit un bras vers elle et ramena sa
bouche vers la sienne. Il goûta à sa propre odeur d’union dont
les lèvres et la bouche de Bella étaient imprégnées. Il aima la
trouver là.
Se
délecta de la trouver là.
Il
fit rouler Bella sur le matelas.
— Maintenant,
c’est ton tour. Encore.
— Est-ce
que ça va ? s’enquit Zadiste quelque temps plus tard.
Bella
ouvrit les yeux. Z. était allongé à côté d’elle, la tête en
appui sur son bras replié.
Bon
sang ! elle avait mal au cou et à son intimité. Mais le moment de
gloire hédoniste qu’il s’était autorisé valait bien quelques
petites douleurs. Zadiste lui avait fait l’amour à la dure, comme
elle l’avait toujours désiré.
— Bella
?
— Oui.
Oui, je suis là.
— Tu
as dit que tu ne voulais pas être vengée. Tu le penses toujours ?
Elle
couvrit sa poitrine de ses mains, regrettant d’être rattrapée si
vite par le réel.
— Je
ne pourrais pas supporter que tu sortes et qu’il t’arrive du mal
à cause de moi.
Comme
il ne dit rien, elle tendit le bras et lui toucha la main.
— Zadiste
? A quoi tu penses ?
Le
silence dura et dura. Ne pouvant plus le supporter, elle dit :
— Parle-m...
— Je
t’aime.
— Quoi...
? laissa-t-elle échapper dans un souffle.
— Tu
as très bien entendu. Je ne vais pas le répéter.
Il
se leva, ramassa son pantalon et l’enfila. Puis il passa dans la
salle de bains. Il revint un instant plus tard, armé jusqu’aux
dents, avec ses dagues sur le torse, et sa ceinture à pistolets sur
les hanches.
— Voilà
quel est le problème. Je ne peux pas cesser de traquer cet
éradiqueur qui t’a fait ces trucs. Ni les bâtards qui étaient de
mèche avec lui. Je ne peux pas. Donc, même si j’étais aussi beau
que Fhurie, même si j’avais sa grâce et sa politesse, même si je
ne faisais pas peur à ta famille, je ne pourrais pas être avec toi.
— Mais
si tu...
— J’ai
la guerre dans le sang, nalla, donc, même si je n’avais pas été
aussi déglingué, j’aurais quand même besoin d’aller au combat.
Si je reste avec toi, tu vas vouloir que je devienne quelqu’un que
je ne suis pas, et je ne peux pas devenir le genre d’hellren dont
tu as besoin. Ma vraie nature finirait par nous exploser en pleine
figure.
Bella
se frotta les yeux.
— Si
tu suis ce raisonnement, alors pourquoi crois-tu que je pourrais être
avec Fhurie ?
— Parce
que mon jumeau est au bout du rouleau. Il fatigue. C’est en partie
à cause de moi, mais je pense que ça aurait fini comme ça de toute
façon. II aime enseigner aux recrues. Je le vois bien enseigner à
plein-temps, et puis on va en avoir besoin. Cette vie-là te
conviendrait.
Bella
laissa retomber ses mains de colère et lui jeta un regard noir.
— Il
va vraiment falloir que tu cesses de me bassiner avec ce qui, selon
toi, est bon pour moi. Tes théories sur mon avenir ne m’intéressent
pas le moins du monde.
— Très
bien.
Elle
garda les yeux rivés sur lui, sur la cicatrice qui défigurait son
visage. Non, pas défigurait, songea-t-elle. A ses yeux, il serait
toujours beau. Une belle horreur mâle...
L’oublier
serait aussi difficile que de se remettre de sa captivité.
— Il
n’y aura jamais personne d’autre comme toi, murmura-t-elle. Pour
moi... tu seras toujours le seul et l’unique.
Elle
venait de lui dire au revoir, se rendit-elle compte alors.
Z.
s’approcha d’elle, s’agenouilla à côté du lit, sans jamais
lever ses yeux jaune brillant. Au bout d’un moment, il lui prit la
main et Bella entendit un bruit métallique... puis il posa une de
ses dagues dans sa paume. L’arme était si lourde qu’elle était
presque obligée de la porter à deux mains. Elle observa la lame
noire dont le métal reflétait la lumière telle une piscine en
pleine nuit.
— Laisse
ta marque sur moi. (Il pointa un doigt sur son pectoral, juste
au-dessus de la cicatrice en forme d’étoile de la Confrérie de la
dague noire.) Là.
Il
se pencha rapidement en direction de la table de nuit et prit le
petit pot de sel qui avait été servi avec son repas.
— Et
fais en sorte qu’elle soit permanente.
Bella
n’hésita que le temps d’une seconde. Oui, pensa-t-elle... elle
voulait laisser une marque durable en lui, une petite chose qui la
lui rappellerait aussi longtemps qu’il vivrait.
Elle
se repositionna et referma sa main libre sur l’épaule de Z. La
dague lui parut plus légère tandis qu’elle approchait la pointe
vicieuse de sa peau. Il tiqua lorsqu’elle l’enfonça en lui et
que le sang perla, coulant le long de son ventre musclé.
Lorsqu’elle
eut fini, elle mit la dague de côté, se lécha la paume et la
saupoudra de sel. Puis elle appuya sa main sur les coupures qu’elle
avait pratiquées sur son cœur.
Ils
ne se quittèrent pas des yeux tandis que le "B" qu’elle
avait tracé dans l’alphabet de la langue ancienne s’inscrivait
de façon permanente dans son épiderme. »