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samedi 23 mai 2015

La Cité des Ténèbres, Tome 2 : La Cité des Cendres - Cassandra Clare


-Aimer ,  
c'est détruire.
Oui, je me souviens.

- Je croyais que mon cœur était à jamais brisé.
Mais toi...




Le Monde Obscur est en émoi depuis le meurtre mystérieux d'un loup-garou survenu devant le Hunter's Moon. Du côté des Chasseurs d'Ombres, Valentin est de retour et une guerre sanglante se prépare.

Pris dans la tourmente des événements, Clary et Jace se lancent à corps perdu dans la lutte sans merci qui oppose les défenseurs du bien aux forces du mal. Un combat qui les mènera des souterrains de la Cité Silencieuse aux eaux sombres de l'East River...


Cliquez sur la couverture pour lire les autres chroniques de la série.
 
http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/2015/04/la-cite-des-tenebres-tome-1-la-coupe.html
http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/2015/05/la-cite-des-tenebres-tome-2-la-cite-des.html






Lecture finie



Et dire que j'ai failli passer à côté de cette série...


Les points forts

J'avais lu le premier tome après avoir vu l'adaptation ciné qui en avait été faite. Je dois dire que ça avait « cassé » ma lecture et je ne l'avais pas vraiment apprécié. Je sentais un petit quelque chose mais tous les rebondissements qui m'ont plu pour le tome 2 et bien je les connaissais pour le 1er opus et ça a amoindri voir tué « mon plaisir livresque » (n’ayons pas peur des mots.)

Avec la cités des cendres, je n'ai pas rencontré ce problème...et j'ai adoré !


Les personnages m'ont beaucoup plus « parlé ». Notamment la relation compliquée qui lie Simon, Clary et Jace. Je trouve que le film ne met pas du tout en avant les rapports entre la jeune fille et son ami d'enfance. Il ne dépasse pas le stéréotype. Ici ce n'est pas le cas et le personnages sont beaucoup plus riches. Quand à Jace, je n'avais pas été convaincu par le choix de l'acteur qui lui avait prêté ces traits et je n'étais pas tombée sous le charme. C'est chose faite maintenant. D'une manière générale, j'ai beaucoup plus senti les interactions des uns avec les autres.



Bon je ne vais pas passer ma chronique à comparer le film et le livre. Dans la cité des cendres, l'histoire reprend au moment où Valentin a lancé sa petite bombe en annonçant que Jace et Clary sont frère et sœur et donc que les sentiments qu'ils se portent sont contre nature. Les deux adolescents sont atterrés mais réagissent différemment. Ainsi Clary décide d'oublier Jace en sortant avec Simon, tandis que Jace accumule de la colère et se refuse à accepter le statut « de sœur ». Pour mon p'tit cœur de romantique ici c'est tout simplement le jackpot. Ce type de situation : j'adore !
 



J'ai beaucoup apprécié l'équilibre entre la romance et l'intrigue. Le livre n'est pas centré dessus. Valentin a dérobé l'épée mortelle et c'est au tour de ce vol que le livre se construit. Alors bien sûre, on voit l'évolution des personnages, notamment de Magnus et Alec mais aussi des parents Lightwood. Il y a également l'arrivée d'un nouveau personnage en la personne de l'Inquisitrice qui ne va pas porter Jace dans son cœur loin de là.



La chute du livre nous empêche d'en rester là et en le refermant, je n'avais qu'une envie...

me jeter sur le troisième tome !


Les points faibles
Je n’ai pas boudé ma lecture. Lors du premier tome, j'aurai du prendre le temps de rentrer dans l'univers de Cassandra. De la même façon, il m'a fallu un bonne cinquantaine de pages avant d'être happé par le récit. Mais ceci fait, je n'ai quasiment pas pu me détacher de ma lecture.

Bref

Un livre sans temps morts qui m'a fait vivre mille aventures et m'aura convaincu de plonger dans cette série !




— C'est ta faute ! lança-t-elle soudain, la rage au cœur. Tu n'aurais pas dû m'embrasser comme ça.

Jace, qui s'était appuyé au chambranle de la porte, se redressa.

— Et comment voulais-tu que je t'embrasse ? Tu as des préférences ?

— Non.

Clary regarda ses mains posées sur ses genoux. Elle étaient froides, pâles, ridées par le séjour prolongé dans l'eau. Elle croisa les doigts pour les empêcher de trembler.

— Je n'avais pas envie que tu m'embrasses, voilà tout.

— En l'occurrence, il me semble qu'aucun de nous deux n'avait le choix.

— C'est bien ce qui m'échappe ! s'emporta Clary, Pourquoi nous obliger à nous embrasser ? Quelle plaisir la reine pouvait-elle en retirer ?

— Tu as entendu ce qu'elle a dit, non ? Elle pensait me faire plaisir.

— N'importe quoi !

— Non, c'est la vérité. Combien de fois faut-il te le répéter ? Les fées ne mentent jamais.

Clary repensa aux paroles de Jace prononcées chez Magnus. « Elles s'arrangent pour découvrir ce que tu souhaites le plus, et te l'offrent sur un plateau, mais elles trouvent le moyen de te le faire regretter. »

— Alors, elle s'est trompée.

— Non, dit Jace avec amertume. Elle a vu la façon dont je te regardais, dont toi tu me regardais ; elle a vu le regard de Simon sur toi, et elle a joué aux marionnettes avec nous.

— Moi, je ne te regarde pas, murmura Clary.


— Quoi ?

— Du moins j'essaie...

Jace la contempla de ses yeux mi-clos qui ne laissaient entrevoir qu'une étincelle dorée derrière ses longs cils, et elle se souvint que lors de leur première rencontre il lui avait fait penser à un lion, un lion aux yeux miel et aux gestes menaçants.

— Pourquoi ?

— A ton avis ? chuchota-t-elle d'une voix à peine audible.

— Alors, pourquoi ? éclata-t-il, la voix tremblante. Pourquoi toutes ces simagrées avec Simon, pourquoi tu me repousses, pourquoi tu ne me laisses pas t'approcher...

— Parce que c'est impossible, répondit Clary, et malgré tous ses efforts pour se contrôler, son dernier mot se perdit dans un sanglot. Tu le sais aussi bien que moi !

— Parce que tu es ma sœur.

Clary hocha la tête.

— Admettons, reprit Jace. Et donc, tu as décidé que ton vieil ami Simon ferait office de distraction ?

— Ça n'a rien à voir ! J'aime Simon.

— Tu l'aimes de la même façon que tu aimes Luke. Ou ta mère.

— C'est faux ! Qu'est-ce que tu sais de ce que je ressens ?

— Je ne te crois pas.

Clary se leva. Incapable de soutenir le regard de Jace, elle fixa la petite cicatrice en forme d'étoile qui ornait son épaule droite, un souvenir d'une vieille blessure. « Une vie de cicatrices et de meurtres, avait dit Hodge un jour. Tu ne sais rien de cette vie-là. »

— Jace, gémit-elle. Pourquoi tu me fais ça ?

— Parce que tu me mens. Et que tu te mens à toi-même.

Les yeux de Jace étincelaient et, bien qu'il ait glissé les mains dans ses poches, elle s'aperçut qu'il serrait les poings.

Quelque chose en elle se brisa.

— Tu veux la vérité ? Eh bien, la vérité, c'est que j'aime Simon comme je devrais t'aimer, toi. La vérité, c'est que je donnerais tout pour que ce soit lui mon frère, et pas toi. Seulement, je ne peux rien y changer et toi non plus ! A moins que tu aies une idée, toi qui es si malin !

Jace en resta bouche bée. Clary songea qu'elle n'aurait jamais, au grand jamais, imaginé dire un jour une chose pareille. L'expression de Jace reflétait sa propre stupéfaction.

Elle s'efforça de se redonner une contenance.

— Pardon, Jace, je ne voulais pas...

— Non, tu n'as pas à t'excuser.

Il fit un pas vers elle, trébucha - lui qui ne trébuchait jamais - et prit son visage dans ses mains. Elle s'abandonna à la chaleur de ses doigts tout en sachant qu'elle aurait dû le repousser. Elle ne pouvait cependant bouger, ni détacher ses yeux de lui.

— Tu ne vois donc pas ? dit-il d'une voix tremblante. Je n'ai jamais ressenti ça pour personne. Je ne m'en croyais pas capable. Je pensais... avec mon éducation... mon père...

— Aimer, c'est détruire. Oui, je me souviens.

— Je croyais que mon cœur était à jamais brisé. Mais toi...

Une expression ébahie s'imprima sur son visage tandis qu'il parlait, comme si lui-même s'étonnait de s'entendre prononcer ce mot : mon cœur.

— Arrête, Jace, ça ne mène à rien.

Elle saisit sa main, replia ses doigts autour des siens.

— Non, lâcha-t-il, au désarroi.

— On éprouve tous doux les mêmes sentiments...



— Tu n'es pas obligée de faire ça, Clary, c'est un piège...

— Non, ce n'est pas un piège, dit Jace. C'est un test.

— Eh bien, je ne sais pas pour toi, Simon, lança Isabelle d'un ton nerveux, mais moi j'aimerais bien tirer Clary de ce guêpier.

— Parce que toi, tu embrasserais Alec si la reine de la Cour des Lumières l'exigeait ?

— Evidemment, si l'autre option était de rester coincé ici pour l'éternité, répliqua Isabelle avec irritation. Quelle importance ? C'est juste un baiser.

— Exactement, renchérit Jace.

Clary le vit s'avancer vers elle comme à travers un brouillard. Il posa une main sur son épaule et se pencha.

— C'est juste un baiser, répéta-t-il d'un ton cassant.

En revanche, ses mains se firent étonnamment douces. Clary leva la tête. Les yeux de Jace lui parurent très sombres, ce qui était peut-être dû aux lumières tamisées. Elle distingua son propre reflet, minuscule, dans ses pupilles dilatées.

— Tu n'as qu'à fermer les yeux et penser à autre chose, suggéra-t-il.

Clary obéit. Elle sentit le poids des mains de Jace sur ses épaules, seule source de chaleur dans la pièce humide et froide.

D'abord, il effleura ses lèvres, qui s'entrouvrirent au contact des siennes. Presque malgré elle, elle se détendit et se hissa sur la pointe des pieds pour enlacer le cou de Jace tandis qu'il glissait les mains dans ses cheveux. Brusquement, leurs lèvres se firent plus pressantes. Un murmure pareil à un soupir parcourut la cour. Clary ne percevait plus que l'afflux du sang dans ses veines et l'impression grisante de légèreté dans tout son corps.

Les mains de Jace lâchèrent ses cheveux, descendirent le long de son cou ; elle sentit la pression de ses paumes sur ses épaules. Il s'écarta doucement en détachant ses bras de sa nuque. Pendant une fraction de seconde, Clary perdit l'équilibre comme si on venait de lui arracher un organe vital, et elle fixa Jace d'un air ébahi : il n'éprouvait donc rien ? Cette idée lui était insupportable.

Il lui rendit son regard, et elle y lut la même expression que ce jour-là à Renwick, lorsque le Portail qui le séparait de sa maison d'enfance avait volé en éclats. Il la fixa un instant, puis détourna les yeux.

— Vous êtes satisfaite ? lança-t-il à la reine et à ses courtisans. Ça vous a plu ?

La reine porta la main à sa bouche pour dissimuler un sourire.

— Pas autant qu'à vous deux, on dirait.










— Désolé de t'avoir fait peur, dit Jace.
— Ce n'est rien, marmonna-t-elle.
— En fait, je retire ce que je viens de dire. C'est la première fois depuis des jours que je te vois manifester une émotion.
— Normal, ça fait des jours qu'on ne s'est pas vus.
— A qui la faute ? Je t'ai appelée plusieurs fois. Tu ne décroches pas ton téléphone. Et je ne pouvais pas venir te voir. Je suis en prison, au cas où tu l'aurais oublié.
— Ce n'est pas une prison à proprement parler, objecta Clary sur un ton désinvolte. Tu as Magnus et La croisière s'amuse pour te tenir compagnie.
— Tu sais ce qu'elle te dit, La croisière s'amuse ? grogna-t-il.
Clary poussa un soupir.
— Tu n'es pas censé rentrer avec Magnus ?
Jace fit la moue, un voile de tristesse dans le regard.
— On a hâte de se débarrasser de moi ?
— Non.
Clary ramassa la couverture et la serra contre elle, se concentrant sur les mains de Jace pour éviter de le regarder dans les yeux. Ses doigts fins et gracieux étaient striés de cicatrices ; une ligne plus claire était encore visible sur l'index de sa main droite, qui avait porté l'anneau des Morgenstern. L'envie de le toucher était si forte qu'elle faillit hurler.
— Non, ce n'est pas ça, reprit-elle. Je ne te déteste pas, tu sais.
— Moi non plus.
— Je suis ravie de l'entendre...
— Si seulement je pouvais !
Jace poursuivit d'un ton désinvolte, un sourire vague sur les lèvres, mais ses yeux criaient sa peine.
— J'essaie de te détester. Ce serait tellement plus simple ! Parfois, j'y arrive presque, et puis je te vois, et...
Clary agrippa la couverture de toutes ses forces.
— Et quoi ?
— A ton avis ? Pourquoi faut-il toujours que ce soit moi qui parle de ce que je ressens alors que tu ne me dis jamais rien ? J'ai l'impression de me taper la tête contre un mur ! Sauf que, si c'était vraiment le cas, je serais capable de m'arrêter.
Les lèvres de Clary tremblaient si fort qu'elle eut du mal à répondre.
— Tu crois que c'est facile pour moi ? Tu crois...