Issu
d'une race de dragons qui ont pris forme humaine, Rikar,
le dernier des dragons de glace, n'aurait jamais imaginé pouvoir
être conquis...
Rikar,
le dernier dragon de glace, n'imaginait pas qu'une humaine pourrait
voler son coeur. Pourtant depuis qu'il a rencontré la détective
Angela Keene, il se consume de désir pour elle. Lorsque la jeune
femme disparaît, kidnappée par un clan de dragons se nourrissant de
l'énergie vitale des humaines, il est prêt à tout pour la tirer de
leurs griffes et leur faire payer. Y compris y laisser la vie.
Lecture
finie
Deuxième
opus de cette série qui met en avant des dragons change forme. Ce
tome-ci est consacré au meilleur ami du héros précédent. C'est à
ce moment là d'ailleurs que Rikar rencontre « sa femelle »,
Angela. La belle est une femme flic qui a été enlevé par des
razorback alors qu'elle enquêtait sur un enlèvement à la fin du
premier tome. Le livre commence donc sur les chapeaux de roues quand
le dragon recherche la jeune femme.
Je
n'avais pas du tout gardé en
mémoire
ce personnage qui dès le début est transi
d'amour.
Dans mon souvenir, il combat ce sentiment et pense que cette
attirance est interdite. Changement radical de point de vue dans le
deuxième tome. J'ai été un peu surprise et déroutée par ce
« nouveau » héros.
J'ai
bien aimé ma lecture mais j'aurai aimé un peu plus de tension, de
difficultés dans le couple. Alors certes, ils ne se retrouvent pas
tout de suite parce qu' Angela a été enlevé par les méchants
Razorbacks. Mais dès qu'ils se retrouvent, « l'attraction
est trop forte ».
Elle est « sa
femelle » et
tout le monde acquiesce malgré le fait que depuis des années il
était un célibataire endurci et fier de l'être. J'ai trouvé que
ce héros manquait de cohérence.
Sa personnalité était trop « facile et attendue ».
Angela est décrite comme une dur à cuir.mais hormis certaines
grossièretés, je ne l'ai pas trouvé convaincante dans ce rôle non
plus.
Voilà
ce qui m'a déplu mais dans l'ensemble j'ai bien accroché à
l'univers. La gallérie de personnages donne une cohérence à la
série qui se construit. On découvre petit à petit de nouveaux
héros qui sans surprise seront sur le devant de la scène dans les
prochains tomes.
Ainsi
Mac (le nouveau dragon) et Tania promettent une belle histoire tout comme Forge qui m'a
touché dans son rôle de jeune père.
J'ai
vu que Coreene
Callahan n'était pas très bien noté sur Booknode . Alors
certes même si certains points m'ont un chiffonné (trop
d'introspection chez les personnage qui leste l'action), je trouve
qu'elle propose une bonne série.
Donc
même si ce n'est pas un coup de cœur, je pense que pour les
amateurs du genre, elle vaut d'être découverte.
Une
lourde main s’enroula autour de sa nuque.
Mac
tressaillit. Quelque chose clochait. Il n’invitait jamais d’autres
types dans ses rêves. Et, femme imaginaire ou pas, il ne voulait pas
que ce clown s’approche de Tania. Il se retourna rapidement pour
lui faire rempart de son corps et essaya de se débarrasser de
l’intrus.
— Doucement,
mon grand, dit une voix profonde d’un ton apaisant. Bastian… on
est bons ?
— Les
meubles ont été remis en place. (Des bruits s’élevaient au loin,
leurs légers échos alarmant Mac alors qu’une seconde voix se
joignait à la première.) Il est prêt ?
— D’une
seconde à l’autre. Elle l’a bien nourri. Ses niveaux
énergétiques sont bons… stables.
— Le
calme avant la tempête.
Bonté
divine ! un troisième type ? C’était le rêve le plus
bizarre qu’il avait jamais fait, mais les choses devinrent encore
plus étranges lorsqu’il entendit les draps que l’on tirait et
sentit le matelas s’enfoncer alors que quelqu’un y grimpait à
côté de lui.
Le
troisième type murmura :
— Je
vais l’attraper. Sortez la femme d’ici.
La
rage déferla en lui. Si l’un d’eux essayait de toucher Tania, il
lui ferait un nouveau trou du cul. Imaginaire ou pas, elle lui
appartenait, et, en ce moment, elle était bien trop vulnérable, si
relaxée que Mac savait qu’elle était profondément endormie.
Le
matelas bougea. Une deuxième paire de mains lui toucha l’épaule.
Mac craqua.
Plaquant
les poings sur les draps de chaque côté de Tania, il se hissa sur
les bras, en arrière, et… oh, ouais. Décollage immédiat. Sa
volte à 180 degrés le fit atterrir sur les talons, face à face
avec Tête de Gland au bout du lit. La surprise enflamma les yeux
rouges de ce dernier un instant avant que Mac ne lui envoie un
crochet du droit. La tête du type partit vers l’arrière,
déséquilibrant ce crétin et le faisant tomber sur le côté du
matelas. Les deux autres jurèrent au moment où il toucha le sol.
Se
tenant entre Tania et eux, Mac se tourna, poings levés, lèvres
retroussées, mourant d’envie de causer des dégâts. D’ignorer
le retour de la douleur et de protéger Tania… de la tenir éloignée
des connards qui en avaient après lui. Il affirma sa position et…
Putain
de merde, trop tard !
Brutal
et rapide, le fils de pute aux yeux glacés se déplaça, lui
assenant un coup rapide. Alors que sa tête partait sur le côté,
des mains fermes le tirèrent hors du lit et on lui fit une prise
d’étranglement.
— Si
vous la touchez, je vous tue. (Ses muscles claquaient et la douleur
lui rongeait les os alors qu’il se débattait pour se libérer.)
J’arracherai vos putain de…
— Calme-toi,
MacCord. (Le bâtard respirait vite, et il le tira vers le centre de
l’espace ouvert du loft. Des meubles renversés étaient alignés
contre le mur sous des fenêtres teintées de noir dont les carreaux
semblaient onduler. Alors que son putain de merde de compteur passait
dans le rouge, le type le força à s’agenouiller.) Personne ne
touchera la femelle. On veut juste qu’elle soit en sécurité et
pas dans nos pattes.
Le
ton assuré trouva écho en lui, et il s’immobilisa, le soulagement
se disputant à l’incrédulité. Mais quelque chose dans la voix du
Catcheur – son ton allusif, une confiance absolue en
soi – lui disait de ne pas s’inquiéter. Ils ne
s’intéressaient pas à Tania. Conclusion de dingue ?
Peut-être, mais Mac ne le pensait pas. Son sixième sens était
survolté, le démangeait, percevant quelque chose d’étrange.
Quelque chose lui disait de faire confiance à ce type.
— Mac,
dit-il d’une voix rauque, tâtant le terrain pour voir ce qui
allait se produire.
— Quoi ?
— C’est
Mac. Personne ne m’appelle jamais MacCord.
— Encore
en train de jouer les gros bras. (Le Catcheur ricana, un soupçon de
rire transparaissant sous son exaspération. Il relâcha un peu son
étreinte sans le libérer, laissant à Mac assez de mouvement pour
relever la tête.) Tu sais quoi, Ven ? Laisse-moi un peu de
temps, et je pourrais finir par vraiment apprécier ce grand crétin.
— Pas
moi. (Tête de Gland – Ven… qui qu’il soit – essuya
le sang de sa bouche et se releva.) Cet abruti m’a foutu en pétard.
— Tu
le méritais, répondit Mac, hachant chacun de ses mots alors que
l’agonie le rattrapait, collant ses genoux au sol.
La
nausée le reprit. Il lutta contre les remontées acides, respirant à
travers de poumons qui lui donnaient l’impression d’avoir été
remplis de ciment.
— Putain…
qu’est-ce qui m’arrive ?
— La
transformation. (Le Catcheur le libéra, s’avança et s’accroupit
en face de lui pour le dévisager de ses pupilles pâles.) Tu t’es
retrouvé en tête à tête avec un dragon dernièrement, Mac ?
S’il
te plaît, Dieu… fais preuve de miséricorde.
Forge
se pencha un peu plus en retenant sa respiration. Le collier lui
donna une décharge et il recula aussitôt en poussant un juron,
désespérant toujours de voir ce qui arrivait, priant et…
Son
cœur se serra lorsqu’il vit une poussette. Rouge avec des
garnitures noires, la capote recouvrait l’endroit où son fils
était couché, le cachant, mais Forge savait qu’il était là. De
la poudre pour bébé. L’odeur fit trembler ses genoux. Il les
serra et resta debout, dur comme de la pierre, craignant que Myst et
son fils ne disparaissent s’il bougeait.
Le
silence se prolongea, interrompu uniquement par les crissements des
roues sur le sol.
— Salut,
dit Myst lorsqu’elle le remarqua.
Sa
voix flotta dans les airs, lui donnant la chair de poule.
Forge
déglutit avec difficulté et se força à inspirer. Il fallait qu’il
garde toute sa tête, mais… merde ! il arrivait à peine à
respirer. Elle était venue. Myst Munroe, la femme envers laquelle il
avait une dette qu’il ne pourrait jamais rembourser.
Forge
la salua de la tête. Ce geste morne était le mieux qu’il pouvait
faire. Il n’aurait jamais pensé qu’elle viendrait lui rendre
visite et… Seigneur ! sa générosité le tuait.
Lorsqu’elle
s’arrêta, gardant ses distances, elle sourit légèrement.
— Tu
ne t’attendais pas à ça, hein ?
Forge
secoua la tête. Putain de merde ! quel était son
problème ? Parle, enfoiré… charme-la… fais-lui
ressentir ta douleur. Il avait besoin d’un allié, et Myst
était la meilleure candidate. Une femme qui détestait voir son
prochain souffrir. Mais même si les instructions rugissaient dans
son esprit, la voix de Forge refusait de lui obéir. La surprise le
tenait à la gorge. Et le respect ? Oui, il l’écrasait
également, le dragon en lui répondant au courage qu’elle
témoignait.
Il
se racla la gorge, essayant de chasser le chat qui s’y cachait.
Myst
jeta un regard au collier autour de son cou, le « bip-bip-flash »
bruyant dans le silence. Portant les doigts à sa propre gorge, Myst
reposa le regard sur lui et dit :
— Je
suis désolée pour ça. Bastian ne te fait pas confiance.
Sa
voix fit finalement irruption… Dieu merci.
— Il
est intelligent.
— Le
plus intelligent de tous.
— Assez
pour savoir que tu es ici, femelle… sans protection ?
Forge
eut envie de se frapper à la seconde où les mots quittèrent sa
bouche.
Il
n’aurait pas dû lui adresser de reproche. Pas s’il voulait
qu’elle soit de son côté. Mais la conscience qu’il s’était
promis d’ignorer avait pointé le vilain bout de son nez. Il avait
l’intention de se servir de Myst, alors, oui, ce n’était que
justice qu’il lui laisse une chance équitable… qu’il
l’avertisse d’une certaine manière. Et si grogner un peu en lui
parlant aidait, il pouvait faire avec.
Ce
qui n’avait pas le moindre sens. Ce stupide collier lui avait de
toute évidence grillé le cerveau.
— Bien
essayé, Forge, dit-elle en levant les yeux au ciel.
Il
fronça les sourcils. Bien essayé ?
— Vraiment…
bien essayé.
Elle
fit la moue et pencha la tête comme si elle jugeait sa performance.
Elle avait une main posée sur la poignée de la poussette et gardait
la capote relevée entre lui et son fils. C’était une bonne
tactique si elle voulait le rendre totalement dingue. Il ne pouvait
rien voir.
— Tu
mérites un 18 pour l’effort et pour ton numéro de gros dur, mais
je ne suis pas convaincue. Tu veux savoir pourquoi ?
Légèrement
pris au dépourvu par sa réaction, mais surtout sous le charme, il
répondit en grognant.
— Bien
sûr.
— Tu
préférerais te couper un bras que me faire du mal.
Forge
ouvrit la bouche, puis la referma. Fichue femelle. Elle était
extrêmement intelligente. Bien trop perspicace. Ce qui n’augurait
rien de bon pour son plan.
— Alors
faisons un marché, tu veux ?
Elle
fit le tour de la poussette et replia la capote. La gorge de Forge se
serra. De petites mains. Il pouvait voir les minuscules poings de son
fils entre les plis d’une couverture bleue.
— Tu
laisses tomber ton numéro, et je resterai un peu plus longtemps.
Peut-être même que je te présenterai quelqu’un qui aimerait bien
te rencontrer.
Il
riva aussitôt son regard à celui de Myst.
Celle-ci
haussa un sourcil.
Il
la fusilla du regard.
— C’est
du chantage.
— Oui,
en effet. (Elle attendit, l’air sérieux, laissant le silence
grandir, brandissant son avantage et le désespoir de Forge comme une
arme.) Alors… qu’est-ce que tu décides ? Tu vas bien te
comporter ou non ?
— Je
me tiendrai correctement, répondit-il, se sentant comme un enfant de
quatre ans réprimandé après avoir piqué une crise.
Mais
ça n’avait pas d’importance. Elle avait amené son fils, alors…
il s’en foutait. Au diable sa fierté.
— Puis-je
le voir… s’il te plaît ?
Myst
se pencha et attrapa le petit paquet bleu. Elle murmura des mots doux
à son fils tout en l’installant au creux d’un de ses bras. Le
petit roucoula en réponse. Forge expira, retenant déjà des larmes.
Les secondes défilaient, semblant durer une éternité pendant que
Myst ajustait la couverture avant de s’approcher de sa cellule. La
barrière invisible émit un craquement d’avertissement et elle
sursauta, s’arrêtant à moins d’un mètre de lui.
— Je
suis désolée, dit-elle. Je ne peux pas venir plus près. Le courant
lui ferait du mal et…
— Je
sais, la coupa-t-il, l’attente le tuant presque.
Avec
un sourire doux, Myst inclina les bras, et il aperçut pour la
première fois un petit visage. Son cœur se mit à tambouriner dans
sa poitrine et, alors que le fichu organe se démenait, il perdit la
bataille. Les larmes montèrent, brouillant sa vision. Bon Dieu !
il était tellement beau, si parfait que c’en était douloureux.
Forge
s’essuya le dessous d’un œil et étudia son fils. Les yeux
grands ouverts, il mordillait son poing, de la bave faisant luire ses
petits doigts potelés, sa crête de cheveux noirs brillant dans la
lumière. Forge fut incapable de s’empêcher de serrer les poings.
Il voulait le tenir, sentir ce petit poids dans ses bras et écouter
chacun des sons heureux qui sortaient de sa bouche.
— Merci,
dit-il, la voix rauque, la gorge si serrée que le mot eut de la
peine à sortir. Merci de l’avoir amené.
— C’est
ton fils. Tu as le droit de faire sa connaissance. C’est ce que
Caroline aurait voulu. (Des larmes dans ses propres yeux, Myst
caressa la joue du bébé du bout d’un doigt.) Je l’ai baptisé
Gregor.
Forge
grimaça.
— Un
prénom humain ?
— Oh,
pour l’amour de Dieu ! (Exaspérée, Myst lui lança un regard
noir.) Vous et vos noms stupides.
— Stupides,
murmura-t-il, la regardant de près. Gregor est tout aussi…
— Dis-le,
et je jure devant Dieu que je trouverai un flingue pour te tirer
dessus.
Puis,
en grognant, elle ajouta :
— Son
deuxième nom est Mayhem, OK ? Alors pas besoin de chier dans
ton froc.
Un
fin sourire apparut sur les lèvres de Forge.
— Mayhem
est un beau prénom, puissant… celui d’un guerrier.
Myst
lui tira la langue. Il se mit alors à sourire franchement et, pour
la première fois depuis bien longtemps, il se sentit plus léger.
Comme s’il venait d’être touché par un ange, un ange qui aurait
pris pitié de lui et l’aurait soulagé de son fardeau, même si ce
n’était que pendant un instant. Ce moment d’insouciance le
ramena au présent et, tandis que Myst lui rendait son sourire telle
une lumière dans les ténèbres, le besoin de la mettre en garde
prit le dessus.
— Myst,
dit-il, son bonheur se transformant en sérieux. Ton mâle a raison
de ne pas me faire confiance.
— Peut-être,
mais toi et moi connaissons la vérité.
Il
plissa les yeux.
— Et
quelle est-elle ?
— Je
sais que tu n’es pas un sale type… (Elle marqua une pause pour le
transpercer de ses yeux violets.) Et tu le sais également. Bastian
est impartial, Forge. Fais la paix avec lui. Autrement, tu resteras
enfermé ici, loin de ton fils et de tout ce qui est important.
Hum
hum. Un joli discours. Malheureusement, il avait déjà essayé, et
il n’avait pas envie de recommencer.
— Tu
ne peux pas me sauver, femelle.
— Ça
ne veut pas dire que je n’essaierai pas.