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lundi 11 mai 2015

Dragonfury Tome 2 : Furie de Glace de Coreene Callahan


Issu d'une race de dragons qui ont pris forme humaine, Rikar, le dernier des dragons de glace, n'aurait jamais imaginé pouvoir être conquis...



Rikar, le dernier dragon de glace, n'imaginait pas qu'une humaine pourrait voler son coeur. Pourtant depuis qu'il a rencontré la détective Angela Keene, il se consume de désir pour elle. Lorsque la jeune femme disparaît, kidnappée par un clan de dragons se nourrissant de l'énergie vitale des humaines, il est prêt à tout pour la tirer de leurs griffes et leur faire payer. Y compris y laisser la vie. 

 



Lecture finie

Deuxième opus de cette série qui met en avant des dragons change forme. Ce tome-ci est consacré au meilleur ami du héros précédent. C'est à ce moment là d'ailleurs que Rikar rencontre « sa femelle », Angela. La belle est une femme flic qui a été enlevé par des razorback alors qu'elle enquêtait sur un enlèvement à la fin du premier tome. Le livre commence donc sur les chapeaux de roues quand le dragon recherche la jeune femme.

 


Je n'avais pas du tout gardé en mémoire ce personnage qui dès le début est transi d'amour.




Dans mon souvenir, il combat ce sentiment et pense que cette attirance est interdite. Changement radical de point de vue dans le deuxième tome. J'ai été un peu surprise et déroutée par ce « nouveau » héros.
J'ai bien aimé ma lecture mais j'aurai aimé un peu plus de tension, de difficultés dans le couple. Alors certes, ils ne se retrouvent pas tout de suite parce qu' Angela a été enlevé par les méchants Razorbacks. Mais dès qu'ils se retrouvent, « l'attraction est trop forte ». Elle est « sa femelle » et tout le monde acquiesce malgré le fait que depuis des années il était un célibataire endurci et fier de l'être. J'ai trouvé que ce héros manquait de cohérence. Sa personnalité était trop « facile et attendue ». Angela est décrite comme une dur à cuir.mais hormis certaines grossièretés, je ne l'ai pas trouvé convaincante dans ce rôle non plus.

Voilà ce qui m'a déplu mais dans l'ensemble j'ai bien accroché à l'univers. La gallérie de personnages donne une cohérence à la série qui se construit. On découvre petit à petit de nouveaux héros qui sans surprise seront sur le devant de la scène dans les prochains tomes.

Ainsi Mac (le nouveau dragon) et Tania promettent une belle histoire tout comme Forge qui m'a touché dans son rôle de jeune père.

J'ai vu que Coreene Callahan n'était pas très bien noté sur Booknode . Alors certes même si certains points m'ont un chiffonné (trop d'introspection chez les personnage qui leste l'action), je trouve qu'elle propose une bonne série. 

 Donc même si ce n'est pas un coup de cœur, je pense que pour les amateurs du genre, elle vaut d'être découverte.
 




Une lourde main s’enroula autour de sa nuque.
Mac tressaillit. Quelque chose clochait. Il n’invitait jamais d’autres types dans ses rêves. Et, femme imaginaire ou pas, il ne voulait pas que ce clown s’approche de Tania. Il se retourna rapidement pour lui faire rempart de son corps et essaya de se débarrasser de l’intrus.
— Doucement, mon grand, dit une voix profonde d’un ton apaisant. Bastian… on est bons ?
— Les meubles ont été remis en place. (Des bruits s’élevaient au loin, leurs légers échos alarmant Mac alors qu’une seconde voix se joignait à la première.) Il est prêt ?
— D’une seconde à l’autre. Elle l’a bien nourri. Ses niveaux énergétiques sont bons… stables.
— Le calme avant la tempête.
Bonté divine ! un troisième type ? C’était le rêve le plus bizarre qu’il avait jamais fait, mais les choses devinrent encore plus étranges lorsqu’il entendit les draps que l’on tirait et sentit le matelas s’enfoncer alors que quelqu’un y grimpait à côté de lui.
Le troisième type murmura :
— Je vais l’attraper. Sortez la femme d’ici.
La rage déferla en lui. Si l’un d’eux essayait de toucher Tania, il lui ferait un nouveau trou du cul. Imaginaire ou pas, elle lui appartenait, et, en ce moment, elle était bien trop vulnérable, si relaxée que Mac savait qu’elle était profondément endormie.
Le matelas bougea. Une deuxième paire de mains lui toucha l’épaule. Mac craqua.
Plaquant les poings sur les draps de chaque côté de Tania, il se hissa sur les bras, en arrière, et… oh, ouais. Décollage immédiat. Sa volte à 180 degrés le fit atterrir sur les talons, face à face avec Tête de Gland au bout du lit. La surprise enflamma les yeux rouges de ce dernier un instant avant que Mac ne lui envoie un crochet du droit. La tête du type partit vers l’arrière, déséquilibrant ce crétin et le faisant tomber sur le côté du matelas. Les deux autres jurèrent au moment où il toucha le sol.
Se tenant entre Tania et eux, Mac se tourna, poings levés, lèvres retroussées, mourant d’envie de causer des dégâts. D’ignorer le retour de la douleur et de protéger Tania… de la tenir éloignée des connards qui en avaient après lui. Il affirma sa position et…

Putain de merde, trop tard !

Brutal et rapide, le fils de pute aux yeux glacés se déplaça, lui assenant un coup rapide. Alors que sa tête partait sur le côté, des mains fermes le tirèrent hors du lit et on lui fit une prise d’étranglement.
— Si vous la touchez, je vous tue. (Ses muscles claquaient et la douleur lui rongeait les os alors qu’il se débattait pour se libérer.) J’arracherai vos putain de…
— Calme-toi, MacCord. (Le bâtard respirait vite, et il le tira vers le centre de l’espace ouvert du loft. Des meubles renversés étaient alignés contre le mur sous des fenêtres teintées de noir dont les carreaux semblaient onduler. Alors que son putain de merde de compteur passait dans le rouge, le type le força à s’agenouiller.) Personne ne touchera la femelle. On veut juste qu’elle soit en sécurité et pas dans nos pattes.
Le ton assuré trouva écho en lui, et il s’immobilisa, le soulagement se disputant à l’incrédulité. Mais quelque chose dans la voix du Catcheur – son ton allusif, une confiance absolue en soi – lui disait de ne pas s’inquiéter. Ils ne s’intéressaient pas à Tania. Conclusion de dingue ? Peut-être, mais Mac ne le pensait pas. Son sixième sens était survolté, le démangeait, percevant quelque chose d’étrange. Quelque chose lui disait de faire confiance à ce type.
— Mac, dit-il d’une voix rauque, tâtant le terrain pour voir ce qui allait se produire.
— Quoi ?
— C’est Mac. Personne ne m’appelle jamais MacCord.
— Encore en train de jouer les gros bras. (Le Catcheur ricana, un soupçon de rire transparaissant sous son exaspération. Il relâcha un peu son étreinte sans le libérer, laissant à Mac assez de mouvement pour relever la tête.) Tu sais quoi, Ven ? Laisse-moi un peu de temps, et je pourrais finir par vraiment apprécier ce grand crétin.
— Pas moi. (Tête de Gland – Ven… qui qu’il soit – essuya le sang de sa bouche et se releva.) Cet abruti m’a foutu en pétard.
— Tu le méritais, répondit Mac, hachant chacun de ses mots alors que l’agonie le rattrapait, collant ses genoux au sol.
La nausée le reprit. Il lutta contre les remontées acides, respirant à travers de poumons qui lui donnaient l’impression d’avoir été remplis de ciment.
— Putain… qu’est-ce qui m’arrive ?
— La transformation. (Le Catcheur le libéra, s’avança et s’accroupit en face de lui pour le dévisager de ses pupilles pâles.) Tu t’es retrouvé en tête à tête avec un dragon dernièrement, Mac ?


S’il te plaît, Dieu… fais preuve de miséricorde.
Forge se pencha un peu plus en retenant sa respiration. Le collier lui donna une décharge et il recula aussitôt en poussant un juron, désespérant toujours de voir ce qui arrivait, priant et…
Son cœur se serra lorsqu’il vit une poussette. Rouge avec des garnitures noires, la capote recouvrait l’endroit où son fils était couché, le cachant, mais Forge savait qu’il était là. De la poudre pour bébé. L’odeur fit trembler ses genoux. Il les serra et resta debout, dur comme de la pierre, craignant que Myst et son fils ne disparaissent s’il bougeait.
Le silence se prolongea, interrompu uniquement par les crissements des roues sur le sol.
— Salut, dit Myst lorsqu’elle le remarqua.
Sa voix flotta dans les airs, lui donnant la chair de poule.
Forge déglutit avec difficulté et se força à inspirer. Il fallait qu’il garde toute sa tête, mais… merde ! il arrivait à peine à respirer. Elle était venue. Myst Munroe, la femme envers laquelle il avait une dette qu’il ne pourrait jamais rembourser.
Forge la salua de la tête. Ce geste morne était le mieux qu’il pouvait faire. Il n’aurait jamais pensé qu’elle viendrait lui rendre visite et… Seigneur ! sa générosité le tuait.
Lorsqu’elle s’arrêta, gardant ses distances, elle sourit légèrement.
— Tu ne t’attendais pas à ça, hein ?
Forge secoua la tête. Putain de merde ! quel était son problème ? Parle, enfoiré… charme-la… fais-lui ressentir ta douleur. Il avait besoin d’un allié, et Myst était la meilleure candidate. Une femme qui détestait voir son prochain souffrir. Mais même si les instructions rugissaient dans son esprit, la voix de Forge refusait de lui obéir. La surprise le tenait à la gorge. Et le respect ? Oui, il l’écrasait également, le dragon en lui répondant au courage qu’elle témoignait.
Il se racla la gorge, essayant de chasser le chat qui s’y cachait.
Myst jeta un regard au collier autour de son cou, le « bip-bip-flash » bruyant dans le silence. Portant les doigts à sa propre gorge, Myst reposa le regard sur lui et dit :
— Je suis désolée pour ça. Bastian ne te fait pas confiance.
Sa voix fit finalement irruption… Dieu merci.
— Il est intelligent.
— Le plus intelligent de tous.
— Assez pour savoir que tu es ici, femelle… sans protection ?
Forge eut envie de se frapper à la seconde où les mots quittèrent sa bouche.
Il n’aurait pas dû lui adresser de reproche. Pas s’il voulait qu’elle soit de son côté. Mais la conscience qu’il s’était promis d’ignorer avait pointé le vilain bout de son nez. Il avait l’intention de se servir de Myst, alors, oui, ce n’était que justice qu’il lui laisse une chance équitable… qu’il l’avertisse d’une certaine manière. Et si grogner un peu en lui parlant aidait, il pouvait faire avec.
Ce qui n’avait pas le moindre sens. Ce stupide collier lui avait de toute évidence grillé le cerveau.
— Bien essayé, Forge, dit-elle en levant les yeux au ciel.
Il fronça les sourcils. Bien essayé ?
— Vraiment… bien essayé.
Elle fit la moue et pencha la tête comme si elle jugeait sa performance. Elle avait une main posée sur la poignée de la poussette et gardait la capote relevée entre lui et son fils. C’était une bonne tactique si elle voulait le rendre totalement dingue. Il ne pouvait rien voir.
— Tu mérites un 18 pour l’effort et pour ton numéro de gros dur, mais je ne suis pas convaincue. Tu veux savoir pourquoi ?
Légèrement pris au dépourvu par sa réaction, mais surtout sous le charme, il répondit en grognant.
— Bien sûr.
— Tu préférerais te couper un bras que me faire du mal.
Forge ouvrit la bouche, puis la referma. Fichue femelle. Elle était extrêmement intelligente. Bien trop perspicace. Ce qui n’augurait rien de bon pour son plan.
— Alors faisons un marché, tu veux ?
Elle fit le tour de la poussette et replia la capote. La gorge de Forge se serra. De petites mains. Il pouvait voir les minuscules poings de son fils entre les plis d’une couverture bleue.
— Tu laisses tomber ton numéro, et je resterai un peu plus longtemps. Peut-être même que je te présenterai quelqu’un qui aimerait bien te rencontrer.
Il riva aussitôt son regard à celui de Myst.
Celle-ci haussa un sourcil.
Il la fusilla du regard.
— C’est du chantage.
— Oui, en effet. (Elle attendit, l’air sérieux, laissant le silence grandir, brandissant son avantage et le désespoir de Forge comme une arme.) Alors… qu’est-ce que tu décides ? Tu vas bien te comporter ou non ?
— Je me tiendrai correctement, répondit-il, se sentant comme un enfant de quatre ans réprimandé après avoir piqué une crise.
Mais ça n’avait pas d’importance. Elle avait amené son fils, alors… il s’en foutait. Au diable sa fierté.
— Puis-je le voir… s’il te plaît ?
Myst se pencha et attrapa le petit paquet bleu. Elle murmura des mots doux à son fils tout en l’installant au creux d’un de ses bras. Le petit roucoula en réponse. Forge expira, retenant déjà des larmes. Les secondes défilaient, semblant durer une éternité pendant que Myst ajustait la couverture avant de s’approcher de sa cellule. La barrière invisible émit un craquement d’avertissement et elle sursauta, s’arrêtant à moins d’un mètre de lui.
— Je suis désolée, dit-elle. Je ne peux pas venir plus près. Le courant lui ferait du mal et…
— Je sais, la coupa-t-il, l’attente le tuant presque.
Avec un sourire doux, Myst inclina les bras, et il aperçut pour la première fois un petit visage. Son cœur se mit à tambouriner dans sa poitrine et, alors que le fichu organe se démenait, il perdit la bataille. Les larmes montèrent, brouillant sa vision. Bon Dieu ! il était tellement beau, si parfait que c’en était douloureux.
Forge s’essuya le dessous d’un œil et étudia son fils. Les yeux grands ouverts, il mordillait son poing, de la bave faisant luire ses petits doigts potelés, sa crête de cheveux noirs brillant dans la lumière. Forge fut incapable de s’empêcher de serrer les poings. Il voulait le tenir, sentir ce petit poids dans ses bras et écouter chacun des sons heureux qui sortaient de sa bouche.
— Merci, dit-il, la voix rauque, la gorge si serrée que le mot eut de la peine à sortir. Merci de l’avoir amené.
— C’est ton fils. Tu as le droit de faire sa connaissance. C’est ce que Caroline aurait voulu. (Des larmes dans ses propres yeux, Myst caressa la joue du bébé du bout d’un doigt.) Je l’ai baptisé Gregor.
Forge grimaça.
— Un prénom humain ?
— Oh, pour l’amour de Dieu ! (Exaspérée, Myst lui lança un regard noir.) Vous et vos noms stupides.
— Stupides, murmura-t-il, la regardant de près. Gregor est tout aussi…
— Dis-le, et je jure devant Dieu que je trouverai un flingue pour te tirer dessus.
Puis, en grognant, elle ajouta :
— Son deuxième nom est Mayhem, OK ? Alors pas besoin de chier dans ton froc.
Un fin sourire apparut sur les lèvres de Forge.
— Mayhem est un beau prénom, puissant… celui d’un guerrier.
Myst lui tira la langue. Il se mit alors à sourire franchement et, pour la première fois depuis bien longtemps, il se sentit plus léger. Comme s’il venait d’être touché par un ange, un ange qui aurait pris pitié de lui et l’aurait soulagé de son fardeau, même si ce n’était que pendant un instant. Ce moment d’insouciance le ramena au présent et, tandis que Myst lui rendait son sourire telle une lumière dans les ténèbres, le besoin de la mettre en garde prit le dessus.
— Myst, dit-il, son bonheur se transformant en sérieux. Ton mâle a raison de ne pas me faire confiance.
— Peut-être, mais toi et moi connaissons la vérité.
Il plissa les yeux.
— Et quelle est-elle ?
— Je sais que tu n’es pas un sale type… (Elle marqua une pause pour le transpercer de ses yeux violets.) Et tu le sais également. Bastian est impartial, Forge. Fais la paix avec lui. Autrement, tu resteras enfermé ici, loin de ton fils et de tout ce qui est important.
Hum hum. Un joli discours. Malheureusement, il avait déjà essayé, et il n’avait pas envie de recommencer.
— Tu ne peux pas me sauver, femelle.
— Ça ne veut pas dire que je n’essaierai pas.