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mardi 12 mai 2015

La légende des loups, tome 3: Dans l'ombre du loup - Rhyannon Byrd

 
Laisse-moi y aller, il faut que je l'aide, je t'en prie, supplia-t-elle d'une voix brisée, habitée par la seule idée de rejoindre son frère. Laisse-moi, Brody.














Parce qu’une bande de loups enragés a désigné Michaela comme leur prochaine victime, les membres du clan des Silvercrest ont chargé Brody Carter de ramener la jeune humaine dans la forêt et de la garder sous sa protection. Avec sa stature de géant et son visage barré de cicatrices, Brody Carter semble peu désigné pour inspirer confiance. Pourtant, dès le premier regard, Michaela, fascinée par cet être sauvage au regard d’ambre, accepte de le suivre et de s’installer pour quelques jours dans sa demeure. Commence alors une étrange cohabitation entre la jeune humaine et son garde du corps. Tandis que Brody entoure sa protégée d’une attention discrète, Michaela se demande comment abattre les défenses de l’homme-loup dont l’âme et le cœur semblent verrouillés. Comme si des blessures secrètes l’empêchaient d’aimer et d’être aimé…




Sans conteste le meilleur de la série. Bien meilleur que le quatrième tome.
Pourquoi ?
Parce que le personnage de Brody est sans conteste le plus abouti. C'est un être torturé par une enfance cruelle qui lui a laissé de profondes séquelles et une incapacité à accepter sa relation avec Mickaëla. C'est riche, fort, sexy. Tout ce que j'aime.
L'intrigue n'est pas laissé de côté.
Tout y est pour passer un agréable moment de lecture.
Je vous les passages que j'ai préféré et vous le conseille vivement.





Désormais les bloodrunners, leurs familles, leurs amis faisaient front face au clan Silvercrest. Tout au fond d'elle-même, Michaela songea que cette nuit serait pour tous une épreuve de loyauté. Il y aurait ceux qui se dresseraient aux côtés des runners pour lutter contre les déviants et ceux qui continueraient à nier la réalité, soutenant aveuglément la loi du clan dictée par Drake, sans accepter de voir le mal en lui. Pourtant la jeune femme pensait avant tout à Max. Il avait l'air si mal en point, et tellement terrifié...
Michaela tressaillit en voyant son frère s'effondrer sur le sol lorsque l'un de ses gardes tira violemment sur sa chaîne. Elle serra la main de Torrance à s'en blanchir les jointures... et l'instant d'après elle s'élança en avant.
Laissez-le ! hurla-t-elle, en courant dans la boue.
Elle sentit une main puissante arrêter sa course, tandis qu'un bras musclé s'enroulait autour de sa taille.
Reposez-moi au sol! s'écria-t-elle, incapable de détacher le regard de la silhouette de son frère, à quatre pattes, tête baissée, le sang coulant de sa blessure.
Aveuglée par la rage, Michaela griffa le bras qui la retenait prisonnière.

Arrête, ordonna une voix grave à son oreille. Tu ne l'aides pas en t'excitant comme ça. Je te donne ma parole qu'il survivra à la cérémonie, mais tu vas devoir faire preuve de sang-froid.
Vous êtes des monstres ! cria-t-elle, rendue sourde par l'hystérie qui l'habitait. Regardez ce que vous avez fait de lui! Comment avez-vous osé?
Le bras se resserra autour d'elle.
Tais-toi, ou ils vont vous tuer tous les deux. Je t'ai dit que je te donnais ma parole, est-ce que tu as compris ? gronda la voix.
Elle gémit en voyant l'un des gardes saisir Max par les cheveux et le jeter à terre.
Autour d'eux certains lycans grondaient, tandis que d'autres trépignaient d'impatience.
Repose-moi par terre ! Je vais les tuer pour avoir osé lever la main sur mon frère !
Ça suffit, grogna la voix à son oreille, ils te démembreront avant que tu aies le temps d'arriver jusqu'à lui et je n'ai pas l'intention de rester là à te regarder mourir.
Malgré le brouillard de colère dans lequel elle se débattait, Michaela reconnut enfin la voix. Brody.
Il la tenait serrée, petite et frêle contre la masse immense de sa poitrine. Il la tenait si fort que ses pieds touchaient à peine le sol. Elle laissa échapper un long gémissement de désespoir et sa tête bascula en avant, secouée de lourds sanglots qui lui déchirèrent lu gorge.
Laisse-moi y aller, il faut que je l'aide, je t'en prie, supplia-t-elle d'une voix brisée, habitée par la seule idée de rejoindre son frère. Laisse-moi, Brody.
Il murmura quelque chose dans la chevelure de la jeune femme, son souffle chaud contre son cou, et Michaela aurait juré avoir entendu un mot, un seul...
Pourtant, elle devait se tromper. La colère l'aveuglait, et la peur aussi.
Oui, c'était forcément ça, parce que le mot qu'elle croyait avoir entendu, c'était : jamais.






Brody détacha son regard de la frêle silhouette de Max et contempla Michaela, la peau douce de sa gorge puisant au rythme affolé de son cœur. Brody avait la langue sèche et il lui semblait entendre le battement sourd du pouls de la jeune femme sous sa peau pâle.
C'est alors que, comme une évidence, des choses lui revinrent à l'esprit, des faits qu'il avait perdus de vue dans le chaos des événements récents.
Michaela Doucet n'était pas une fille comme les autres. Elle possédait des talents, des capacités, qui lui étaient pour partie inconnus. Il lui sembla alors qu'il avait commis une terrible erreur en occultant leur existence. Torrance lui avait confié un soir, après dîner, qu'elle avait le don delire dans l'esprit de ceux avec qui elle établissait un contact physique. Comme si elle avait le pouvoir de jeter un coup d'œil par la fenêtre de leur âme, d'apercevoir fugitivement leurs émotions, leurs sentiments.

Quel abruti il faisait ! Il lui donnait la possibilité de s'introduire dans sa tête en la tenant serrée comme ça contre lui, et c'était bien la dernière chose dont il avait envie! Ses doigts desserrèrent leur étreinte autour de sa taille fine et il fit jouer les muscles de son bras, prêt à s'écarter d'elle. Mais au même instant Max Doucet releva brusquement la tête et poussa un hurlement de terreur qui résonna jusqu'aux confins de la nuit, comme jailli du ventre des plus noirs enfers.
Ça fait mal, haleta Michaela d'une voix brisée.
Saisi par un profond sentiment d'impuissance, Brody comprit que ce n'était pas dans sa tête à lui qu'elle s'était introduite. Non, elle était dans l'esprit de Max, elle partageait sa peur... et même sa douleur!
Il... il a l'impression que quelque chose se fraie un chemin en lui à coups de griffes, bredouilla-t-elle d'une voix hachée, le corps secoué de spasmes entre les bras de Brody. C'est comme si..., reprit-elle.
Arrête ça tout de suite ! gronda-t-il à l'oreille de la jeune femme en la faisant pivoter sur elle-même. Sors de sa tête, Doucet ! Je ne veux pas que tu restes là-bas.
Elle se cabra et sa tête vint heurter la poitrine de Brody.
Au même moment, Max s'effondra au sol, un masque de douleur déformant son visage, tandis qu'un cri inarticulé jaillissait de sa gorge au rythme des spasmes contre-nature qui agitaient son corps, amenant ses muscles à la limite de leur résistance. La transformation avait commencé et des formes improbables roulaient sous son épiderme brillant de sueur. Le sang s'était mis à couler au bout de ses doigts, là où des griffes effilées comme des rasoirs se frayaient un chemin. Il releva la tête, cambra son épine dorsale et un son rauque jaillit de son poitrail devenu plus massif, à travers la gueule qui avait été sa bouche.
Michaela tremblait entre les bras de Brody; des larmes roulaient silencieusement sur ses joues. Une vive émotion traversa le runner, lui arrachant une grimace.
Bon sang! Il ne supportait pas de la voir pleurer.
La nuit commençait à devenir agitée, elle aussi. Un vent mordant s'engouffrait dans les branches, secouant les feuilles, couchant les flammes des brasiers. Les rafales rabattirent ses cheveux sur le visage de Michaela, mais Brody fut incapable de faire un geste pour les chasser, tétanisé par l'effet conjugué de son parfum et de ses larmes.
Il savait que c'était sans doute la pire erreur de son existence, mais il posa son autre main sur le ventre de Michaela, l'entourant complètement de son corps massif, comme s'il pouvait la protéger ainsi contre le monde entier. Elle tourna légèrement la tête et enfouit son visage dans la tiédeur du cou de Brody. Sentant son souffle haletant contre sa peau, il fut incapable de contenir l'afflux de chaleur qui l'envahit brutalement.
Sentant l'érection de Brody contre son dos, elle se figea, et le runner ravala le grognement bestial qui avait failli lui échapper.
Il s'arracha au spectacle tentateur du corps de Michaela et fut envahi d'une vague de soulagement en constatant que la transformation de Max Doucet était achevée.
C'est terminé, chuchota-t-il.









Cela étant, il constata avec plaisir que le simple fait d'évoquer son nom ne le mettait plus dans un état de manque profond. Il se sentait... différent, comme si la jeune Cajun avait effacé toutes les autres femmes de sa mémoire, comme si elle avait passé un grand coup de peinture et ouvert en grand les portes de son âme.
Même s'il n'arrivait plus très bien à se souvenir de ce que cela faisait de faire l'amour à une femme, il se rappelait en revanche très clairement la sensation d'être rejeté, balancé à la rue comme une chose encombrante, une fois l'acte consommé.
Le souvenir pénible passa sur lui comme un nuage masquant le soleil, jusqu'à ce que l'astre reparaisse, enla personne de Michaela. Brody étouffa un grognement, celui d'un homme tourmenté, mené aux limites de la folie par le parfum douloureux de cette femme.
Le désir qu'il avait d'elle était comme un océan en furie s'agitant sous la surface de sa peau, malmenant sa bête intime sur ses flots tumultueux, cette bête dont la faim insatiable le dévorerait pour l'éternité.
Et l'éternité, c'est long.
Il ravala son impatience avec un soupir pesant, en l'entendant approcher dans son dos. La pièce plongea dans un silence de mort.
Brody, tu trembles, qu'est-ce qui ne va pas? s'enquit-elle avec inquiétude.
Il s'était attendu à ce qu'elle fasse la seule chose qui s'imposait, à savoir l'éviter prudemment. Mais il apprenait peu à peu à connaître Michaela, et découvrait que nos réactions étaient imprévisibles.
Tout va bien, gronda-t-il en s'éloignant d'elle.
Tu mens.
Il fit volte-face et marcha droit vers elle en ignorant autant que possible la robe de coton bleu qui épousait si délicatement ses formes.
Mais qu'est-ce que tu en sais ! grogna-t-il, d'une voix tendue.
Elle le fixa d'un œil humide et plein de tendresse. Ses délicieuses lèvres roses tremblaient légèrement.
Je ne voudrais pas être indiscrète, mais tu as une telle douleur dans le regard aujourd'hui... Je crois que tu souffres.
De toutes les choses qu'elle aurait pu dire, elle venait do lui balancer celle qui pouvait l'énerver le plus.
Alors on va mettre les choses au clair, Doucet. Je me passe très bien de ta foutue lecture d'émotions.
Michaela eut une brève hésitation, mais elle avança d'un pas dans sa direction, levant la tête pour soutenir son regard.
Je t'ai déjà dit que j'étais incapable de lire en toi.
Et mon but n'était pas de te faire sortir de tes gonds.
Je suis parfaitement calme, rétorqua-t-il en prenant soin de conserver un ton égal afin de ne pas attirer l'attention des badauds qui passaient devant la boutique. Et je répète que tout va bien. En fait mon seul problème, c'est cette fille devant moi qui ferait bien de fourrer son nez ailleurs que dans mes affaires.
Elle sembla blessée, déstabilisée par sa réponse, mais elle poussa finalement un long soupir en secouant la tête. Bon sang, mais quel crétin! Qu'est-ce qui lui prenait? Elle venait de traverser un chaos émotionnel incroyable durant les dernières vingt-quatre heures, et il ne trouvait rien de mieux à faire que de l'envoyer paître quand elle essayait de se montrer gentille. Il aurait dû la réconforter, la prendre dans ses bras, mais au lieu de cela il luttait de toutes ses forces pour résister à cette tentation.





Elle le regarda imbiber le linge blanc au milieu des volutes de vapeur qui ne faisaient qu'ajouter au senti ment d'intimité de ce lieu exigu. Il attendait qu'elle lui dise d'aller voir ailleurs si elle y était, qu'elle était assez grande pour se débrouiller toute seule, cela lui aurait permis de faire une sortie à peu près digne, mais, lorsqu'il essora le linge chaud pour essuyer le sang sur ses lèvres meurtries et qu'elle lui prit le poignet en disant : « C'est bon, Brody, je peux m'en charger », il fit un signe de dénégation, lui suggérant, sans un mot, de se montrer raisonnable. Elle poussa un soupir et le laissa faire. Il épongea le sang aussi délicatement qu'il put, frémissant à l'idée de ce qu'elle venait de subir, à l'idée que son ex l'avait frappée.
Tu trembles toujours, murmura-t-elle d'une voix hachée, les yeux baissés sur son torse.
Elle avait raison. Toute sa musculature était encore sous tension et son corps tout entier vibrait sous l'effort qu'il fournissait afin de ne pas s'emparer sur-le-champ de l'objet de son désir. La seule partie de lui qui ne tremblait pas était sa main, par peur de blesser la jeune Cajun.
Demande-moi de sortir, gronda-t-il d'une voix qui n'était qu'un souffle, l'expression pure de sa souffrance intérieure, demande-moi de te laisser seule, Doucet.
Elle fit non de la tête, le fixant de ses immenses yeux bleus comme un ciel d'été. Il soutint son regard, le grondement du sang à ses oreilles s'amplifiant de seconde en seconde tandis qu'elle se mordait la lèvre. Son parfum de pêche et de crème enveloppait entièrement Brody, riche, puissant, lui donnant le vertige. Il était ivre d'elle, ivre de désir.

Je ne veux pas que tu partes, chuchota-t-elle en saisissant son menton brûlant entre ses petites mains glacées, son pouce caressant la ligne irrégulière d'une cicatrice.
Elle le regarda et ajouta dans un souffle :
Merci, Brody.
Pourquoi? grogna-t-il, hypnotisé par la sensation de sa main sur sa peau.
Merci d'être là, de prendre soin de moi, susurra-t-elle avec une moue timide.
Il lâcha la serviette qui glissa sur le sol avec un bruit humide et posa ses mains sur les épaules de Michaela, pressant le coton de sa robe si frais sous ses doigts brûlants. Comme il luttait pour ne pas la broyer, fou de désir, entre ses bras immenses! Sa poitrine se soulevait et s'abaissait à un rythme régulier, mais il était incapable de maîtriser le tempo erratique de son souffle. Il constata avec horreur qu'il lui serait encore plus difficile de canaliser son appétit charnel que de tenir la bête en laisse.
Oh Dieu, gémit-il dans un râle.
Chaque fibre de son être vibrait, tendue vers un seul objectif : la toucher, la parcourir. Il avait besoin de presser sa bouche contre sa peau, dans ses recoins les plus humides, là où son odeur entêtante serait la plus forte. Il fallait qu'il la pénètre, qu'elle devienne sienne. Non, il devait résister. Il devait se battre contre lui-même, il ne pouvait accepter cette terrible vérité que lui hurlait pourtant son cœur.
Ne fais pas ça, Doucet.
Faire quoi? demanda-t-elle, les lèvres tremblantes tandis qu'elle plongeait son regard dans celui de Brody, à travers le rideau soyeux de ses longs cils.
Demande-moi de partir. Tout de suite. Crois-moi, tu n'as pas envie d'emprunter cette route-là.
Brody, murmura-t-elle en lâchant son menton, ses doigts glissant le long du sillon de ses cicatrices, laissant sa main descendre dans son cou, jusqu'à son cœur battant la chamade.
On ne peut pas faire ça, haleta-t-il, alors que ses mains glissaient sur les bras de la jeune femme, la saisissaient au-dessus du coude.
Comme une sirène offrant son ventre à son amant, elle le laissa faire encore un pas vers elle et écarta légèrement les jambes, le laissant pénétrer dans son espace d'intimité,
Elle ne le quittait pas des yeux, l'emprisonnant dans les rets de sa seule volonté.
Si, on le peut, dit-elle, des larmes plein les yeux.
On le peut si on le veut tous les deux. Est-ce que c'est ce que tu veux, Brody? Est-ce que tu as envie de me toucher?





Encore, exhala-t-elle hors d'haleine en se mordant la lèvre.

C'en fut trop pour Brody. Sa résolution s'évapora et il sut qu'il allait la posséder. Comment aurait-il pu résister?
C'était tout simplement impossible, il fallait se rendre à l'évidence. Il glissa sa main entre les cuisses de la jeune femme et arracha la culotte humide en étouffant un chapelet de jurons. Ses doigts effleurèrent au passage la peau soyeuse du sexe de Michaela et il faillit hurler de bonheur. Elle était excitée, moite, et c'était la créature la plus douce qu'il ait jamais approchée de toute son existence. Il glissa aussitôt deux doigts en elle, son pouce caressant la chaleur de son clitoris.
Elle poussa un cri de jouissance et il la força un peu plus profondément, disparaissant entièrement en elle. Son sexe était doux et étroit, autour de ses doigts gigantesques. Brody avait conscience de l'avoir pénétrée avec trop de hâte ; c'était trop tôt. Pourtant elle ne le repoussa pas. Elle s'agrippa à lui et il sentit ses muscles se contracter autour de lui, submergeant ses terminaisons nerveuses d'une vague de feu liquide.
Percevant le battement rapide du cœur de Michaela, il accéléra les mouvements de son pouce, enfonçant ses doigts encore plus loin en elle, tout en les recourbant.
Elle se raidit un instant, le souffle coupé avant de le serrer de nouveau contre elle, tremblante, en proie à une excitation croissante. Brody avalait chaque son, chaque tremblement de cette douce agonie qui les mènerait à une extase absolue et les changerait sans doute tous deux à jamais. Comme une vague de jouvence qui les laisserait pantelants, haletants, lorsque le reflux aurait, tout emporté.
Il en voulait encore plus. Il la voulait tout entière, il voulait la posséder totalement.
Doucet, grogna-t-il, en faisant à peine bouger ses lèvres contre celles de Michaela, tandis que la jeune femme se cambrait, chaude et vibrante autour de ses doigts. Je veux que tu jouisses sur ma main, bébé. Je te veux brûlante et mouillée. Vas-y, maintenant.
Brody, articula Michaela avec peine, affamée de ce membre massif et raide qu'elle rêvait de tenir entre ses mains.
Elle parvint à lui ôter son T-shirt sans interrompre leur baiser plus que le temps d'un battement de cils, avant de le jeter au sol. Elle lança alors ses mains à l'assaut de ce territoire de muscle qu'elle venait de révéler, son large torse puissant aux muscles bien dessinés et ses minuscules tétons bruns cerclés de quelques poils la fascinaient, tout comme les veines proéminentes qui couraient autour de ses gigantesques biceps.
Elle fit courir ses doigts sur ses épaules massives et descendit le long de son dos, étouffant un cri lorsqu'elle croisa le chemin des cicatrices, souvenir du châtiment qu'il avait reçu pour avoir tenté de sauver sa mère. Elles étaient plus profondes que celles qui zébraient son visage et elle sentit son cœur se serrer à l'idée des souffrances qu'il avait endurées... avant que le désir n'emporte tout, une nouvelle fois.
Les mains de l'homme sur sa peau, le goût de sa bouche étaient à nul autre pareil. C'était sombre, intense, primitif. Il ne la touchait pas dans le but de la séduire, il le faisait parce qu'il semblait en avoir un besoin viscéral. Il avait faim d'elle. Ses perceptions étaient saturées par la succession de décharges exquises qui électrisaient chaque parcelle de son corps. Elle était une naufragée dans un océan de sensations violentes et sublimes qui lui donnaient envie d'aller encore plus loin avec cet homme. Elle avait besoin de le toucher partout à la fois. Elle aimait la mâle source salée de sa bouche à la légère saveur de café, sa peau tendue comme une corde d'arc sur ses muscles d'acier.

Et puis ces doigts incroyables qui la hissaient peu à peu vers des sommets d'extase, faisant doucement rouler ses tétons contre son pouce d'une main, tandis que l'autre était délicieusement enfouie entre ses cuisses.
L'afflux extatique devenait trop fort pour qu'elle puisse le contrôler, même si elle aurait voulu le savourer encore un peu. Brody ne lui laissait aucun répit. Il voulait qu'elle atteigne le plaisir et il savait exactement comment la caresser pour y parvenir, à quelle vitesse faire aller et venir ses doigts. La connaissance instinctive qu'il avait de son corps la stupéfiait. C'était comme s'il savait exactement comment faire pour l'enflammer tout entière; et il y allait franchement. Il parvenait à révéler en elle tout un royaume inexploré de sensations incroyables, qu'elle ignorait pouvoir ressentir.
Elle était en train de lui mordre les lèvres malgré elle, d'enfoncer ses ongles dans la chair de ses épaules, elle voulait le posséder, que leurs corps se mêlent... et soudain elle chavira. L'air lui manqua et elle ouvrit la bouche sur un cri de jouissance muette. Elle bascula la tête en arrière, tandis que des spasmes de plaisir la secouaient, inondant son sexe, ses lobes d'oreilles, ses doigts et ses pieds, ses yeux et sa gorge. Elle sentit la bouche de Brody plaquée contre le flux torrentiel qui battait dans sa jugulaire et l'effleurement sensuel de ses crocs acérés contre sa peau offerte. A cet instant, elle sut qu'il allait le faire.
Il était sur le point de la mordre.
Cette certitude amplifia la puissance de son orgasme et elle poussa un cri tout en enfonçant ses ongles dans la chevelure de Brody, l'incitant à plonger son visage dans son cou. Elle en avait envie, elle l'aurait supplié de le faire si elle avait encore été capable de parler. Des étoiles scintillèrent sur la voûte de ses paupières, la sueur coulant sur ses muscles tétanisés par le spasme.
C'est alors qu'elle quitta son corps.
Elle avait encore une conscience lointaine de la peau de Brody collée contre la sienne. Elle le sentit qui retirait ses doigts de son entrejambe, tâchant de dégager son visage du cou de la jeune femme... qui ne le laissa pas faire. Elle refusait de le laisser partir. Elle tomba, bascula dans l'esprit de Brody, en lui. Elle fut effrayée par cette impression et fit son possible pour lutter, mais elle continuait de sombrer et son pouvoir se déployait à mesure qu'elle descendait... C'était comme si son corps flottait, débarrassé de sa masse. Enfin elle se retrouva dans une clairière, au beau milieu d'une forêt ; il faisait nuit. L'autre partie d'elle-même était toujours dans le présent, assise sur le bord du meuble, dans sa salle de bains.