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jeudi 14 mai 2015

Alpha & Omega, tome 2: Terrain de chasse - Patricia Briggs


Charles regarda Anna sortir et sut qu’il venait de renvoyer leur relation à ses débuts. Mais s’il ne l’avait pas arrêtée, cela aurait été désastreux. Il ne pouvait pas se permettre de se laisser distraire. Ni par son Omega, ni par la possibilité réelle d’avoir détruit quelque chose entre eux.












Mariés depuis peu et tous deux encore surpris par leur chance respective, Anna et Charles vont devoir se rendre à un sommet organisé par le Marrock pour expliquer aux loups-garous d'Europe, divisés et dangereux, la volonté de Bran de révéler leur existence à la face du monde. Mais c'était sans compter sur l'avis de Jean Chastel, la Bête du Gévaudan, plus cruel et violent de tous et que tous les loups craignent.
Mais la donne change lorsqu'Anna manque de peu de se faire enlever par des vampires qui utilisent la magie de meute et chassent en groupe pour la kidnapper. Charles est sur les nerfs, d'autant que lorsque son ennemi, Jean, est retrouvé "en tas" tout l'accuse. Le temps de Charles est compté, si Anna et lui ne découvrent pas très vite qui a tué ce loup, la fae chargée de faire respecter la paix durant le sommet, va en faire de la pâtée pour chiens. Trouveront-ils le responsable ou Bran va-t-il perdre un de ses fils?



Charles était assis seul dans toute sa splendeur sur l'immense canapé au milieu du spacieux salon d'Angus, pendant que les dix ou douze personnes restantes s'étaient installées de l'autre côtés de la pièce.
Anna évalua la scène.
- OK. Qui a joué les râleurs? demanda-t-elle.
Il la regarda. Pour un regard pareil, songea-t-elle, elle aurait fait bien plus que tuer. Il tapota le canapé à côté de lui, mais elle préféra se glisser sur ses genoux.
- J'ai vraiment passé une mauvaise nuit, dit-elle. Il y aurait moyen de dormir?
Charles l'embrassa, un long baiser passionné, et sans concessions. Quand il eut fini, elle se lécha les lèvres et demanda, d'une voix un peu haletante:
- Est-ce que ça veut dire non?
- Je pourrais tuer des dragons pour toi, lui dit-il. Mais je pense qu'il sera plus facile de trouver une chambre inoccupée.
Elle s'écarta un peu, juste assez pour voir son visage.
- Des dragons, hein? Et bien, j'ai tué la Dame du Lac pour vous, messire.
Il prit son visage dans ses mains.
- Je suis désolé, Anna.
Te absolvo, vraiment, songea-t-elle. Face à la chair tiède et indéniablement vivante de Charles, elle aurait tué la fae encore et encore.
- Pas moi. Je t'aime.
- Ah, les tourtereaux, soupira Angus.



Charles regarda Anna sortir et sut qu’il venait de renvoyer leur relation à ses débuts. Mais s’il ne l’avait pas arrêtée, cela aurait été désastreux. Il ne pouvait pas se permettre de se laisser distraire. Ni par son Omega, ni par la possibilité réelle d’avoir détruit quelque chose entre eux.
La plupart des compagnes auraient été fâchées par une remontrance publique. Mais la plupart des compagnes n’avaient pas été brutalisées dans l’intention de les briser. Anna n’avait pas été brisée, pas vraiment.
Mais il ne pouvait pas prendre le risque qu’elle apaise Frère Loup avant d’avoir affecté aussi la Bête. L’agressivité de Frère Loup, sa volonté de tuer, était la seule arme qu’il possédait pour contrôler la situation.
Écœuré par Chastel, alors qu’il était en sa présence depuis moins d’un quart d’heure, Charles invita Frère Loup, qui ne s’embarrasserait pas de l’avenir, à tenir le rôle principal. Les négociations, en ce qui le concernait, étaient terminées, s’étaient terminées au moment où il avait dû grogner contre Anna. Ou peut-être quand Chastel l’avait traitée de joli morceau, comme si elle n’était rien.
Je te déconseille de parler de ma compagne, dit-il d’une voix très douce.
Frère Loup se fichait complètement de la politique. Chastel l’avait forcé à blesser Anna, et cela ne lui poserait pas le moindre problème de le tuer ici et maintenant.
Chastel retroussa la lèvre supérieure, mais il ne put dire quoi que ce soit, pas face à Frère Loup. Ils se tinrent là, les yeux dans les yeux le temps de compter jusqu’à quatre. Puis Chastel baissa le regard, attrapa son manteau, et sortit en coup de vent de la pièce.
Charles le suivit, dans l’intention de pister la Bête et de s’assurer qu’il ne lui viendrait pas à l’esprit de se lancer à la poursuite d’Anna. Il fit deux pas dans la salle principale avant de s’arrêter, remarquant vaguement que Chastel quittait le bâtiment, parce qu’Anna n’était finalement pas partie.
Il avait cru qu’elle serait à mi-chemin de l’hôtel à cette heure-ci. Au lieu de cela, elle était assise sur un petit tabouret de bar branlant et jouait de cet infâme piano abîmé, tournant le dos à Charles et au reste des gens qui se trouvaient dans la salle. Le morceau qu’elle jouait n’était pas compliqué, mais c’était une chanson joyeuse. Familière. Il fronça les sourcils mais ne réussit pas à l’identifier au-delà de l’idée qu’il s’agissait d’une chanson pour enfants.
Automatiquement il parcourut la salle du regard, à la recherche de menaces potentielles, et n’en trouva pas. Les personnes présentes étaient toutes humaines ; et tandis qu’il observait, il les sentait se détendre sous l’effet de la musique. Quelqu’un rit et quelqu’un d’autre commanda une nouvelle entrecôte.
Elle n’était pas partie. Et cela voulait dire qu’il pouvait nettoyer le bazar que Chastel avait laissé. Cela ne lui prendrait que quelques minutes, puis il pourrait revenir ici et la protéger de… Charles s’arrêta et prit une profonde inspiration. Frère Loup pensait qu’il pouvait réparer ça en la protégeant d’un quelconque danger, mais il ne comprenait pas très bien les femmes. Qu’Anna soit toujours ici était un signe encourageant qui prouvait que Charles ne les comprenait pas aussi bien qu’il le pensait.